Virginie Demont-Breton

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Virginie Demont-Breton
Virginie Demont-Breton photographiée par Pierre Petit
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Virginie Élodie Marie Thérèse Breton
Nationalité
Activité
Père
Mère
Élodie de Vigne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Adrienne Ball-Demont
Louise Demont (d)
Éliane Demont (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
Membre de
Mouvement
Maître
Influencée par
Distinctions
Œuvres principales
La Plage (d), L'homme est en mer (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Virginie Demont-Breton
Signature

Virginie Demont-Breton, née Virginie Élodie Marie Thérèse Breton, le à Courrières et morte le à Paris, est une artiste peintre et femme de lettres française.

Biographie[modifier | modifier le code]

Virginie Demont-Breton est la fille de Jules Breton (1827-1906) et la nièce d'Émile Breton, tous deux peintres reconnus. Sa mère, Élodie de Vigne, était elle-même la fille du peintre et médiéviste flamand Félix de Vigne. Elle épouse le peintre paysagiste Adrien Demont en 1880. Le couple eut trois filles: Louise, Adrienne et Éliane.

Installés à Montgeron, les Demont-Breton découvrent, à partir de 1881[1], le village côtier de Wissant situé entre les caps Blanc-Nez et Gris-Nez. Ils y font de fréquents séjours, puis s'y établissent définitivement, en 1891, après avoir fait construire leur villa du Typhonium, étonnant bâtiment néo-égyptien conçu par Edmond de Vigne.

Sa carrière artistique est précoce. Elle expose au Salon des artistes français dès 1880, et obtient une médaille d’or à l’Exposition universelle d’Amsterdam (en) en 1883, puis aux Expositions universelles de 1889 et 1900[2]. Elle est décorée de la Légion d'honneur au grade de chevalier en 1894, puis d'officier en 1914[3] . En 1896, elle est nommée Rosati d'honneur[4].

Virginie Demont-Breton a publié un recueil de poèmes, Tendresse dans la tourmente, en 1920, et des mémoires en quatre volumes, Les Maisons que j'ai connues, parus entre 1926 et 1930.

Engagement pour la cause des femmes artistes[modifier | modifier le code]

Virginie Demont-Breton rejoint l’Union des femmes peintres et sculpteurs en 1883, et en exerce la présidence de 1895 à 1901, succédant à la sculptrice Hélène Bertaux. Sa présidence est marquée par le souci de lutter contre les préjugés de son époque à l'égard de l'art produit par les femmes artistes:

« Quand on dit d’une œuvre d’art : “C’est de la peinture ou de la sculpture de femme”, on entend par là “C’est de la peinture faible ou de la sculpture mièvre”, et quand on a à juger une œuvre sérieuse due au cerveau et à la main d’une femme, on dit : “C’est peint ou sculpté comme par un homme”. Cette comparaison de deux expressions convenues suffit à prouver sans qu’il soit nécessaire de la commenter, qu’il y a un parti pris d’avance contre l’art de la femme. »

— Virginie Demont-Breton, « La Femme dans l’art » », Revue des Revues, no XVI, 1er mars 1896, p. 448

Elle met ainsi en place un jury de sélection strict, censé garantir le niveau de qualité des œuvres présentées à l'exposition annuelle organisée par l'Union[5].

Virginie Demont-Breton milite activement, de concert avec Hélène Bertaux, pour l'égalité d'accès à la formation artistique, et obtient, en 1897, l'admission des femmes à l’École des Beaux-Arts et, en 1903, le droit pour elles de concourir au Prix de Rome[6].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Son œuvre[modifier | modifier le code]

La Plage, 1883, Musée des Beaux-Arts d'Arras

L’œuvre de Virginie Demont-Breton traite principalement des thèmes liés à la vie quotidienne des gens de la mer, dans la baie de Wissant[1]. Son premier grand succès du salon de 1883, La Plage (dépôt du musée d'Orsay au musée des Beaux-Arts d'Arras), illustre son goût pour la représentation de l'enfance et de la maternité. Elle s'est aussi illustrée dans la peinture d'histoire, avec Jean-Bart exposé au Salon de 1894 (musée des Beaux-Arts de Dunkerque, détruit pendant la Seconde Guerre mondiale), ou Ismaël présenté en 1896 (musée de Boulogne-sur-Mer). Touchée par la vie difficile des pêcheurs du Nord, Virginie Demont-Breton a consacré plusieurs de ses toiles aux épisodes dramatiques de la vie maritime. C'est le cas des Tourmentés (1905), (dépôt du Palais des Beaux-Arts de Lille au musée des Beaux-Arts d'Arras), grand tableau qui dépeint le chœur tragique des femmes de marins surplombant les cadavres de pêcheurs naufragés.

L'Homme est en mer, Vincent van Gogh[modifier | modifier le code]

Une reproduction gravée du tableau L'Homme est en mer, exposé au Salon de 1889, servit de modèle à Vincent van Gogh lors de son séjour à l'asile Saint-Paul de Mausole.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres dans les collections publiques[modifier | modifier le code]

Galerie[modifier | modifier le code]

Publication[modifier | modifier le code]

  • Tendresses dans la tourmente, 1914-1919, poésies, Alphonse Lemerre, 1920, 249 pages.
  • Les maisons que j'ai connues, Paris, Plon-Nourrit, 1926-1930, 4 tomes[8].

Expositions[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

La promotion 2018-2019 du Master Expo Muséographie de l'Université d'Artois à Arras porte son nom[9].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Annette Bourrut Lacouture, « Virginie Demont-Breton (1859-1935) peintre de Wissant. La famille, la mer et les mythes fin de siècle », Bononia. Bulletin de l’association des amis des musées de Boulogne-sur-Mer,‎ 1991-1992, p. 38, article no 19 et 20
  2. René Édouard-Joseph, Dictionnaire biographique des artistes contemporains, tome 1, A-E, Art & Édition, 1930,p. 383
  3. « Cote 19800035/216/28304 », base Léonore, ministère français de la Culture
  4. Archives de la ville de Fontenay-aux-Roses.[source insuffisante]
  5. Tamar Garb, Sisters of the Brush. Women's Artistic Culture in Late Nineteenth-century Paris, New Haven and London, Yale University Press, , p. 17
  6. (en) Tamar Garb, Sisters of the Brush. Women's Artistic Culture in Late Nineteenth-century Paris, New Haven and London, Yale University Press, , « 4. Reason and Resistance: Women's entry into the Ecole des Beaux-Arts », p. 70-104
  7. Collectif, Visage de terre et de mer. regards de peintres à Wissant à la fin du XIXe siècle (Catalogue de l'exposition organisée à la Maison du Port d'Etaples, du 20 septembre 2014 au 20 janvier 2015), Milan, Silvana Editoriale, , p. 80
  8. « Les maisons que j'ai connues », sur gallica.bnf.fr
  9. « 2019-2018 Promotion Virginie Demont-Breton », sur formation-exposition-musee.fr (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annette Bourrut Lacouture, "Virginie Demont-Breton (1859-1935), peintre de Wissant : La famille, la mer et les mythes fin de siècle" Bononia. Bulletin de l'Association des Amis des Musées de Boulogne-sur-Mer, 1991-92, nos. 19-20, p. 36-45
  • Emile Poiteau, Ceux de chez nous : Adrien Demont et Virginie Demont-Breton , Arras, Imprimerie centrale de l'Artois, 1925, 351 p.
  • Collectif, Visages de Terre et de Mer. Regards de peintres à Wissant à la fin du 19e siècle, catalogue de l'exposition organisée à la Maison du Port d'Etaples, du 20 septembre 2014 au 20 janvier 2015, Milan, Silvana Editoriale, , 135 pages, (ISBN 9788836629299).
  • Collectif, Regard sur Ismaël : Virginie Demont-Breton (1859-1935), Lille, éditions Invenit et musée de Boulogne-sur-mer, 2018.
  • Yann Gobert-Sergent, Les jeunes modèles de Virginie Demont-Breton, entre baignades et drames de la mer, Cahiers du Patrimoine Boulonnais, n° 84, décembre 2021.
  • Yann Gobert-Sergent,Virginie Demont-Breton, peintre de la mer et adepte de la démesure architecturale, La Gazette du Patrimoine, p. 57, avril 2020.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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