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Louis-Hector Allemand
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Pierre Puvis de Chavannes.
Naissance
Décès
(à 77 ans)
Lyon
Nom de naissance
Louis-Hector François Allemand
Nationalité
Activité

Louis-Hector Allemand, né à Lyon le où il meurt le [1], est un peintre, constructeur, graveur et paysagiste français. Il représente préférentiellement des paysages lyonnais[2] qui demeureront plutôt méconnus.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et jeunesse[modifier | modifier le code]

Louis Hector Allemand est né le 5 août 1809, rue Boissac, à Lyon. Enfant au tempérament belliqueux, il est élevé avec tendresse et encouragé par ses parents[3]. Son père, M. Hector Allemand, est contrôleur principal des droits réunis et descend d'une famille chevaleresque du Dauphiné, qui constitue une fédération redoutable[3]. Il aime beaucoup l'art, tout comme la mère de Louis Hector Allemand, Marie de Livanie. Celle-ci appartient à une vieille famille de Bourgogne, alliée à la Maison de Sales de laquelle descend l'évêque de Genève[3].

Le goût de la peinture est transmis à Louis Hector Allemand par ses parents qui peignent tous deux et qui lui transmettent également le goût de la musique[3]. Ainsi, Louis Hector Allemand aime la peinture dès son plus jeune âge bien qu'il apprécie encore plus dessiner.

Sa famille finit par quitter le centre de Lyon pour des raisons financières. Elle s’installe à Tarare où Louis-Hector Allemand passe son enfance.[4]

Apprentissage[modifier | modifier le code]

Louis Hector Allemand se forme auprès de son père, dessinateur amateur, et de sa mère, miniaturiste. Il est l’élève d'Antoine-Jean Gros et de François Gérard. Cependant, il ne se plonge pas directement dans le monde de l'art, mais travaille avant de faire de la peinture son activité principale. Alors qu’il n’a que 15 ans, il quitte ses parents et devient commis chez un marchand de fils et lacets à Lyon, chez qui il travaille pendant dix ans. Après ses journées de travail, Louis-Hector Allemand dédie son temps à la culture et à la lecture[3]. Le dimanche, il va admirer Lyon et ses alentours, et peint. Il connait une belle évolution dans le commerce[3]. En effet, alors qu’il est commis payé, il devient commis intéressé, puis associé, pour afin accéder au poste de chef de la maison à 25 ans[3]. Profitant de sa bonne situation, il demande à sa famille de le rejoindre[3]. Dix ans plus tard, il devient le propriétaire de la boutique.

Alors qu’il voyage beaucoup grâce à ses affaires, notamment en Angleterre, en Ecosse, en Belgique et en Hollande, il fréquente régulièrement des musées et des galeries d’art où il achète de nombreuses oeuvres dont il fera la collection[3]. Il vend sa fabrique en 1845 et décide de se consacrer uniquement à la peinture. En effet, la fortune qu’il a amassée lui permet de vivre sans travailler. Il est alors rarement à Lyon, préférant la campagne pour peindre.[4]

Carrière et inspiration[modifier | modifier le code]

En 1846, on lui propose d’exposer à Paris[3] mais il préfère rester à Lyon où il côtoie François-Auguste Ravier, Adolphe Appian, Paul Flandrin et Henri Harpignies. De plus, il ne veut pas abandonner son vieux père. Cependant il trouve une alternative et envoie ses œuvres au Salon de Lyon, encouragé par ses amis. Puis, en 1848, il envoie ses œuvres au Salon de Paris.

Au début de sa carrière, il cherche à imiter Jean Achard, peintre grenoblois avec qui il liera une grande amitié. Les deux artistes partagent en effet le goût pour Claude Gellée et les peintres Hollandais. L’œuvre de Louis Hector Allemand va d’ailleurs être très influencée par ces derniers ainsi que par l’Ecole de Barbizon. C’est cette double influence et ses représentations de lisières de bois, ses soleils couchants et son étang à Optevoz qui amène Marcotte, le président de la Société artistique, à le remarquer en 1856 dans la revue de Marseille. Louis Hector Allemand finit par trouver sa voie en toute indépendance. Il affirme “je n’ai jamais de maître que la nature.”

En 1872, le célèbre collectionneur de Montpellier, Alfred Bruyas, lui propose de figurer dans sa galerie de peinture. Pour lui, c’est une récompense et une reconnaissance de toute son œuvre artistique qui n’avait jamais été remarquée à son époque. Débute alors une véritable amitié qui sera entretenue par une correspondance. Malgré tout, ses peintures ne sont pas bien accueillies du public ni des artistes qui lui sont contemporains. Ses toiles sont jugées peu originales et on le compare à Théodore Rousseau ou Jacob van Ruisdael[3]. Une seule des ses rares œuvres Bugistes semble avoir attiré l'attention de la critique. J. de Moustelon trouve que dans son Châteauvieux sur Suran que « le ciel a une clarté qui s'harmonise peu avec le ton éteint du pays » tout en reconnaissant qu'il a, comme son père, un véritable sentiment de la nature.[4]

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Louis Hector Allemand fréquente Antoinette Françon Berthaud, avec qui il a un enfant, Gustave, né le 8 juillet 1846. Cependant, il ne le reconnaît pas comme son fils. Il l’élève tout de même car sa mère, devenue folle, est hospitalisée vers 1852 jusqu’à sa mort, en 1855, à l’asile Saint-Vincent-de-Paul[3]. Ce n’est qu’en 1869 qu’il adopte son fils, quand celui-ci, peintre également, est accepté au Salon de Paris.

Vers 1870, sa santé fragile ralentit son activité artistique ce qui rend ses séjours à la campagne de plus en plus rares. Il est entouré par ses amis peintres et collectionneurs, comme Auguste Ravier, Jean-Alexis Achard, Paul Flandrin, Adolphe Appian ou encore Charles-François Daubigny, qui lui rendent visite. En 1876, il est victime d’une attaque hémiplégique et reste paralysé du bras droit[3]. Pour se distraire, il se lance dans l’écriture d’un ouvrage appelé Causeries sur le paysage, édité en 1877[3].

En 1878, il se marie avec Jeanne Claudine Thierry, de 20 ans sa cadette. Après son mariage, malgré sa condition, il expose de nouveau au Salon de Lyon. En 1885, il travaille sur un nouvel ouvrage consacré à l’art de la gravure, mais il n’aura pas le temps de le faire éditer. Il meurt d’une attaque le 13 Septembre 1886 à 77 ans.[4]

Allemand et l'École lyonnaise[modifier | modifier le code]

Le peu de renommée que Louis Hector Allemand garde fait dire aux spécialistes que « ses tableaux font l’honneur de l’École lyonnaise ».

Cette école tire son existence du fait que l’École des Beaux arts de Lyon ne propose pas de cours à cette époque pour apprendre à représenter les paysages, seule la classe de fleurs permet d'étudier ce sujet à partir de modèles. C’est pourquoi, à partir de 1819, les professeurs incitent leurs élèves à s’éloigner un peu du centre pour faire des croquis en plein air.

En 1819, les amateurs de sites historiques jettent donc leur dévolu sur les édifices médiévaux de Crémieu, un site caractérisé par sa gorge étroite, sa falaise abrupte, ses vastes plateaux, ses sous bois, sa vue sur les Alpes et ses étangs favorisant la brume matinale. Tout semble donc réuni à Crémieu pour permettre aux peintres d’exprimer leurs sentiments par la représentation de la nature. Les artistes, sensibles au courant romantique, se rendent préférentiellement aux grottes de la Balme. C’est ainsi qu’ils se mettent à s’éloigner de plus en plus du bourg médiéval pour aller à la campagne qui devient le sujet principal de leurs études.

Mais l’École Lyonnaise prend beaucoup d'ampleur à partir de 1830 quand Allemand et Hippolyte Leymarie viennent y chercher des sujets pittoresques. Allemand est donc l’un des précurseurs des peintres de Crémieu. Il reste fidèle à ce lieu toute sa vie et il en expose d’ailleurs des vues aux salons de Lyon et de Grenoble.

Grâce aux expositions montrant Crémieux et Balme, les lyonnais initient aux paysages du nord de l'Isère les peintres de la capitale dauphinoise, qui préfèrent jusqu’alors les pics vertigineux et les montagnes, plus grandioses pour un romantique.

Le groupe grossit avec les visites de courtoisie : en 1847, Jean Achard vient avec son élève Henri Harpignies rendre visite à Allemand. D'après lui, effectivement, Jean Achard « trouva le pays tellement à son goût » qu’il voulut y rester. Des artistes célèbres, comme Gustave Courbet, viennent dans la région ce qui permet de renforcer l'intérêt de la région. De même, en 1858, des peintres suisses viennent s'y installer. Des lettres montrent le cadre idéale du plateau d'Optevoz. En effet, les villages de la région, comme Crémieu, Morestel, Artemare, Optevoz, attirent de nombreux artistes. En 1877, Allemand conseille même, dans ses Causeries sur les paysages, d'aller peindre dans cette région.

Oeuvres[modifier | modifier le code]

Louis Hector Allemand ne fait que des paysages, son style reflète celui de l'École de Barbizon, de Corot, d’Appian et des Hollandais du XVII° siècle. Ses dessins sont ses œuvres les plus notoires, jugés vivants et impressifs[5]. Dans ses dessins comme Beaux côtés du Sud ou Port de Bou, la luminosité est bien rendue, on peut y voir sa volonté de créer une perspective des ciels[6]. Dans Cloître d’Elne, l’harmonie du clair-obscur en fait l’un de plus beaux dessins d’Hector Allemand[6]. À travers ses dessins réalisés avec une vigueur de trait et une vivacité de la lumière, il fait évoluer le genre vers le goût « moderne ».

Il faut bien différencier ses dessins de ses peintures : les premiers sont d’un extrême modernisme qui échappe au temps tandis que les autres ne gardent que les cachets des vieux maîtres. On dit souvent de ses peintures, qu’elles sont trop sombres. Les ténèbres de ses dessins sont jugées trop lourdes et on lui reproche de surcharger les tons de ses œuvres. Cependant, quand il peint Les Quais du Rhône, malgré des tons toujours trop sombres, les spectateurs peuvent y voir une luminosité inattendue. Ses qualités d’artistes sont alors plus visibles dans ses dessins que dans ses peintures.

Philippe Burty dira d’Allemand qu’il est le premier à « lever l’étendard contre les pseudo-paysages des Valenciennes et des Bidault », qu’il fait « une incessante étude de la nature » et que c’est dans celle-ci qu’il puise « toutes ses forces et toutes ses consolations. » Il reconnaitra son talent en disant « il faut avoir feuilleté ses innombrables dessins, regardé ses études sans nombre, pour se rendre compte de son incroyable habilité d’exécution, juste récompense d’aussi nobles efforts. »

Louis-Hector Allemand un classique malgré son contact permanent avec les coloristes de Crémieu et de Moreste mais aussi un amoureux du dessin, plutôt effarouché par les études qu’il voyait chez son ami Ravier.

Allemand est caractérisé par son goût pour la nature simple, par son effet fugitif du vent ou de l’orage et des ciels chargés de lourds nuages. Le soin qu’il apporte à ses dessins ainsi qu’à l’architecture des plans, et à son clair-obscur défini bien son classicisme. Étang de Freignon, exposé à Paris, est l’une des œuvres qui caractérisent le mieux l’œuvre d’Allemand.

Allemand n’est pas seulement un auteur de dessins et de peintures. Il est aussi l’auteur de Causeries sur le paysage[7] publié en 1877. Dans cet ouvrage, il donne des conseils aux paysagistes. Il expose également sa longue étude du paysage avant qu’il n’ait commencé à peindre. Il dit que « souvent, il vaut mieux observer que produire. »[3]

Postérité[modifier | modifier le code]

Hector Allemand a légué quelques œuvres à certaines villes comme Grenoble, mais le reste a été vendu[3]. De même, Allemand avait une collection des peintures des Hollandais, de Jacob van Ruisdael, de Rembrandt et de de Boissieu, mais elle est dispersée à sa mort.

En 1835, il représente une des portes de la ville, qu'il appelle La Grande Porte qu'il lègue à la ville de Grenoble, ce qui peut être vu comme un testament artistique.

Plus tard, Colette et Étienne Bidon se découvrent une passion pour Louis-Hector Allemand et ses collections. Le père d’Étienne possède déjà une collection de peintures lyonnaises du 19° et 20° siècle et Colette la fait prospérer. En acquérant la collection de Allemand, les Bidon ont permis à ce dernier de ne pas être oublié par les spécialistes. Ceci permet à Allemand d’avoir un début de reconnaissance. En effet, c'est pour faire connaître ses œuvres au monde que Colette et Étienne Bidon font une donation à la Bibliothèque, au Musée de l'Imprimerie et des Beaux-Arts. Allemand est donc représenté à la Bibliothèque.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Maryannick Chalabi, Olivia Pelletier, Robert Royet, Canton de Cérmieu Isère inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Lyon, l'inventaire,
  2. Paysages de Poussin à Courbet DE la Nature dans les collections du Musée Fabre Paris et Montpellier, , p112 113
  3. a b c d e f g h i j k l m n o et p Aimé Vingtrinier, « Hector Allemand », Les annales lyonnaises,‎
  4. a b c et d « Gryphe : revue de la bibliothèque de Lyon », numéro 10,‎
  5. Alphonse Germain, « Les artistes lyonnais », Gazette des Beaux-Arts,‎ , p.348-349
  6. a et b Henri Lapauze, « Les dessins du Musée de Lyon », La renaissance de l'art français et des industries de luxe,‎ , p.134
  7. « Paysagistes Lyonnais 1800-1900, Musée des Beaux-Arts, Palais Saint-Pierre », Juin-Septembre,‎