Utilisateur:Panicreaper/Guerre Cinghalaise-Portugaise

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Guerre Cinghalaise-Portugaise
Description de l'image Princess Dona Catherina is welcomed in Kandy.png.
Informations générales
Date 1527–1658
Issue
Belligérants
Modèle:Country data Kingdom of Sitawaka
Modèle:Country data Kingdom of Kandy
Modèle:BulletKingdom of Jaffna
Modèle:BulletKingdom of Raigama
Modèle:BulletVanni chieftains
Modèle:Country data Portuguese Empire
Modèle:Country data Kingdom of Kotte
Supported by:
Modèle:BulletLascarins
From 1638:
Modèle:Country data Dutch East India Company
Commandants
Modèle:Country data Kingdom of Sitawaka Mayadunne
Modèle:Country data Kingdom of Sitawaka Rajasinha IModèle:DOW
Modèle:Country data Kingdom of Kandy Vimaladharmasuriya I
Modèle:Country data Kingdom of Kandy Senarat
Modèle:Country data Kingdom of Kandy Rajasimha II
Modèle:BulletCankili I
Modèle:BulletPuviraja Pandaram
Modèle:Country data Portuguese Empire Pedro Lopes de Sousa
Modèle:Country data Portuguese Empire Jerónimo de Azevedo
Modèle:Country data Portuguese Empire Constantino de Sá de Noronha
Modèle:Country data Kingdom of Kotte Bhuvanaikabahu VII
Modèle:Country data Dutch East India Company Adam Westerwold
Modèle:Country data Dutch East India Company Willem Jacobszoon Coster
Modèle:Country data Dutch East India Company Joan Maetsuycker

La guerre cinghalaise-portugaise était une série de conflits qui opposèrent entre 1527 et 1658 les royaumes cinghalais indigènes de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka) et leurs alliés à l'Empire portugais. [1] Les Portugais cherchaient à s'étendre depuis leur comptoir commercial à Colombo en intégrant Ceylan dans leur empire, alors en pleine croissance .

Les Portugais étendirent leur influence sur l'île en exploitant les rivalités politiques des royaumes indigènes. Ils placèrent notamment sur leurs trônes des dirigeants de manière à en faire des états clients. Ces derniers firent de facto partie du Ceylan portugais. Cette stratégie leur permit le contrôle du royaume de Kotte. Le royaume de Sitawaka tira également un bénéfice territorial de cette situation : entre 1521 et 1587, ce dernier réussit à s'étendre sur ses voisins grâce à l'appui des portugais, jusqu'à couvrir la majeure partie de Ceylan. Le roi Rajasinha I de Sitawaka tenta par la suite d'expulser les Portugais de l'île. Mais il fut repoussé et subit de lourdes pertes lors du siège de Colombo qui dura de 1587 à 1588. La plupart des territoires nouvellement conquis se rebellèrent par la suite contre Sitawaka. Les royaumes rivaux divisés et désorganisés devinrent des cibles faciles pour les portugais. A l'aide d'une série de conflits militaires et de manœuvres politiques, les Portugais étendirent leur emprise sur les royaumes de Kotte (1551), Jaffna (1591), Raigama (1593) et Sitawaka (1593).

En 1592, les Portugais placèrent un souverain client sur le trône du Royaume de Kandy. Ce dernier mourut néanmoins peu de temps après dans des circonstances suspectes et les portugais furent forcés de se retirer. Cherchant à maîtriser cette nation, qui était le dernier grand royaume de Ceylan, les Portugais lancèrent une invasion militaire complète dans la campagne de Danture de 1594. L'invasion fut un désastre pour les Portugais : toute leur armée fut anéantie dans une guérilla menée par Kandy. La guerre devint une impasse, et de nouvelles tentatives portugaises furent repoussées à plusieurs reprises. Toutefois le royaume de Kandy ne fut en mesure d'éjecter les Portugais de l'île. Le Portugal et Kandy conclurent une trêve en 1621 suite à une série de rébellions qui éclatèrent dans les deux camps. Ce traité fit de Kandy un État vassal officiel du Portugal, mais il conserva en réalité son indépendance. Cela permit aux deux parties d'écraser les rébellions sur leurs territoires respectifs et mit fin au conflit pendant 17 ans. Les Portugais firent main basse sur les Vannimai en 1621.

La paix fragile fut finalement rompue par l'intervention de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales en 1638. Cette dernière chercha à exploiter la situation pour prendre possession des colonies portugaises pendant la guerre hollandaise-portugaise. Les Hollandais s'allièrent au royaume de Kandy. Ensemble, ils remportèrent plusieurs batailles contre les Portugais, notamment le siège de Galle en 1640. Cependant, l'alliance se rompit et les trois puissances se combattirent les unes les autres dans une guerre tripartite. Les Hollandais et les Kandyens s'allièrent de nouveau en 1649 pour chasser les Portugais hors de l'île. La capitale de la colonie portugaise, Colombo, fut prise en 1656. Les Néerlandais trahirent alors leurs anciens alliés, en conservant les possessions portugaises.

À la fin de la guerre en 1658, toutes les forces portugaises avaient été expulsées de l'île, mettant ainsi fin au Ceylan portugais. Le Royaume de Kandy était le seul État indigène restant sur l'île de Ceylan, et conservait près de la moitié du territoire. Les Hollandais conservèrent le contrôle des principaux centres de population, formant le Ceylan néerlandais .

Les portugais arrivèrent sur l'île en 1505, et établirent des relations commerciales avec le royaume de Kotte. Pendant la première partie du XVIème siècle, les portugais se concentrèrent sur la protection de leurs intérêts commerciaux, en particulier du commerce des épices, très lucratif à l'époque.[2] Cette politique se mua progressivement en ambitions de conquête.[3] Plusieurs facteurs furent à l'origine de ce changement progressif : la position stratégique de l'île, ses ressources, la sécurisation de la circulation naval et la montée en puissance de l'empire Moghol.

Carte politique du Sri Lanka peu après la chute de Vijayabahu en 1521

En 1521, les trois fils du roi Kotte Vijayabahu VII se révoltèrent contre leur père. Après l'avoir tué, ses fils (Bhuvanekabahu, Pararajasingha et Mayadunne) divisèrent son royaume entre eux. Mayadunne reçut le Royaume de Sitawaka, Pararajasingha la Principauté de Raigama (prenant le nom de Raigama Bandara), et Bhuvanekabahu régna sur le reste de Kotte (et devint Bhuvanekabahu VII). Les rivalités qui résultèrent de cette répartition furent autant d'occasions pour les Portugais d'étendre leur influence sur l'île en s'impliquant dans sa politique intérieure. [4] [5]

Au départ, les Portugais se limitèrent à protégéerleur part du commerce de la cannelle à Colombo et à soutenir - et défendre - leurs alliés, à savoir les dirigeants de Kotte. Dom João Dharmapalla, roi du royaume de Kotte, se convertit au christianisme et légua son royaume au roi du Portugal à sa mort en 1597. Les Portugais considérèrent alors Kotte comme faisant partie de leur territoire et envisagèrent de conquérir l'île entière.

Premiers conflits, 1521-1538[modifier | modifier le code]

Les premiers conflits débutèrent lorsque les Portugais prêtèrent assistance à Bhuvanekabahu VII de Kotte contre les attaques de Sitawaka. [6] Leur influence sur Kotte augmenta avec leur aide. [2]

Expansion de Sitawaka, 1538–1587[modifier | modifier le code]

Croissance du royaume de Sitawaka entre 1521 et 1587

En 1551, la mort de Bhuvanekabahu VII signe la fin de l'alliance entre les portugais et le royaume de Kotte. Bhuvanekabahu périt d'un coup de feu tiré présenté comme accidentel par un soldat portugais (le roi aurait été en réalité tué sur ordre du vice-roi portugais Afonso de Noronha). [7] [8] Après la mort de Bhuvanekabahu, son jeune petit-fils Dharmapala fut placé sur le trône de Kotte, sous la protection des Portugais. Ce dernier fut le premier roi à se convertir au christianisme et devint un vassal de l'empereur portugais. [9] Cela déclencha une série de campagnes entre les Portugais et les Cinghalais [10] dirigés d'abord par le Royaume de Sitawaka puis par le Royaume de Kandy.

Le siège de Colombo, 1587-1588 (TODO changer niveau de titre : ++)[modifier | modifier le code]

Après avoir conquis Kandy, le roi Rajasinha I de Sitawaka focalisa son attention sur le fort portugais de Colombo. Il programma sa campagne pour qu'elle commence peu après le début de la mousson, de sorte que les Portugais ne puissent pas envoyer de renforts par mer. L'armée cinghalaise commença le siège de Colombo le 4 juin. Cette armée rassemblait 50 000 hommes, 2 200 éléphants de meute, 40 000 bœufs et 150 canons en bronze de petit calibre. 65 galères légères prenaient également part au siège et étaient en charge du blocage de l'accès au fort par la mer.

Le capitaine portugais qui défendait le fort était João Correia de Brito. Sa garnison comptait 300 soldats portugais assistés de 700 Lascarins indigènes, et une population civile d'environ 60 000 personnes. La possibilité d'un siège avait été anticipée et il avait stocké des vivres et des munitions. La flottille portugaise de 6 galères s'échoua en raison du temps. Un petit navire fut malgré tout envoyé en mer à destination de Goa (possession portugaise) avec un appel de détresse. [11]

Plan de Colombo, réalisé en 1650

Connaissant les défenses de Colombo, qui comprenaient un lagon servant de douves par son côté sud, Rajasinha commença son siège en faisant creuser des retranchements autour des murs et en drainant le lagon. Cette opération dura un mois. Rajasinha rassembla ensuite toute son armée à l'extérieur de Colombo pour y pousser des cris de guerre dans le but d'intimider les assiégés. Imperturbable, Brito ordonna une sortie contre les troupes les plus proches de la ville et les plongea dans une grande confusion. [12]

Dans la nuit du 3 août, le Rajasinha ordonna le premier assaut. Des milliers de Cinghalais tentèrent d'escalader les murs en terre, tandis que des sapeurs (aidés par des centaines d'éléphants) essayèrent de les faire tomber. Ils tombèrent sur une puissance de feu portugaise supérieure. Certains Cinghalais réussirent à grimper sur les bastions São Lourenço et São Gonçalo, mais ils furent rapidement repoussés par une contre-attaque portugaise. Le lendemain matin, les Cinghalais avaient été repoussés. Ils comptaient dans leurs rangs 400 morts et 2 000 blessés. [13]

Au cours des mois suivants, Rajasinha lança trois autres tentatives contre Colombo. De leur côté, les Portugais effectuèrent des sorties contre les positions cinghalaises. Avec la fin de la mousson, les premiers renforts portugais arrivèrent de Goa le 11 septembre. D'autres navires transportant des renforts parvinrent le 4 octobre, le 23 octobre, le 4 novembre et le 15 février. Enfin, le 18 février arriva une flotte de dix-huit galères commandée par Manuel de Sousa Coutinho, après avoir attaqué les côtes de Sitawakan dans le nord-ouest de Ceylan. [14]

Avec l'arrivée des renforts, la forteresse comptait 2 000 soldats portugais, en plus des lascarins et des défenseurs civils. Rajasinha réalisa que l'occasion de prendre Colombo avait été manquée et leva le siège peu de temps après. Au cours de cette campagne de huit mois, les Cinghalais avaient perdu 5 000 hommes. [15]

Campagne portugaise à Jaffna et prise de contrôle de Sitawaka, 1588–1593[modifier | modifier le code]

En 1588, le royaume de Kandy se rebella contre ses nouveaux dirigeants. Les héritiers de la famille royale de Kandy étaient tombés sous influence portugaise et étaient détenus à Colombo. En 1592, les Portugais intervinrent à Kandy, et placèrent leur protégé Yamasinghe Bandara sur le trône. Toutefois ce dernier décéda dans des circonstances suspectes peu de temps après son couronnement. Les Portugais accusèrent une faction rivale de Kandy de l'avoir empoisonné, mais ce sont les Portugais qui furent finalement blâmés et qui furent contraints de se retirer. Vimaladharmasuriya I devint le nouveau roi de Kandy.

Pendant ce temps, le royaume de Jaffna au nord de l'île tombait de plus en plus sous influence portugaise . En 1591, une expédition portugaise déposa (et tua) le roi de Jaffna Puviraja Pandaram pour installer sur son trône son fils Ethirimana Cinkam. Ce dernier prit la tête de ce qui devint un état client .

En 1593, les forces de Sitawaka tentèrent de recouvrir Kandy, mais elles furent repoussées et leur roi Rajasinha I mourut d'une maladie contractée pendant les combats. L'un des prétendants rivaux à son trône fit défection en faveur des Portugais, ce qui leur permit de prendre le contrôle complet du royaume de Sitawaka.

Campagne de Danture, 1594[modifier | modifier le code]

Lieux clés de la campagne de Danture, 1594

Les Portugais tentèrent à nouveau de placer leur candidat sur le trône de Kandy pour en faire un état client. Cette fois, c'était Dona Catarina, une princesse de Kandy, qui avait été confiée aux soins des Portugais et élevée dans un style catholique européen. Elle était alors âgée de dix ou douze ans.

Pedro Lopes de Sousa mena environ 20 000 hommes dans le cadre de l'invasion du royaume de Kandy. Parmi eux, environ 1 000 étaient portugais, 15 400 étaient des natifs lascarins. Ces troupes utilisèrent 47 éléphants comme bêtes de somme.[note 1] Le reste des troupes étaient constitué de mercenaires Bagada venant d'Inde et de travailleurs coolies. Le nombre d'hommes du côté du royaume de Kandy au début du conflit n'est pas connu mais est estimé à environ 10 000. Les défenseurs bénéficiaient d'un avantage stratégique : Kandy est une région montagneuse et les assaillants devaient traverser des cols montagneux bien défendus.

Les Portugais prirent d'assaut le col de Balana en essuyant de lourdes pertes. Après cet assaut les forces de Kandy commencèrent à fuir devant les envahisseurs. Les Portugais entrèrent dans la capitale Kandy sans rencontrer de résistance : elle avait été abandonnée par le roi Vimaladharmasuriya I. Dona Catarina fut couronnée comme la nouvelle souveraine du Royaume de Kandy. Cependant, elle et ses conseillers portugais étaient des dirigeants impopulaires, en particulier après que des rumeurs se soient répandues selon lesquelles elle devait épouser un portugais (ce que les Portugais prévoyaient effectivement).

Les forces de Vimaladharmasuriya s'engagèrent dans une guérilla, en attaquant les troupes portugaises en quête de nourriture et en coupant les lignes d'approvisionnement et de communication. Des troupes portugaises fortes de 3 000 hommes furent encerclées et tuées dans la région d'Uva.

Peu de temps après, il fut démontré que Jayavira Bandara Mudali, l'un des chefs des Lascarins intégrés dans les troupes portugaises, s'apprêtait à trahir les Portugais pour rejoindre l'ennemi. Vimaladharmasuriya démontra plus tard qu'une partie de ces preuves était fabriquée. Mais Jayavira avait déjà été tué entre temps.

Des soldats portugais tuent le chef Lascarin Jayavira et ses assistants, soupçonnés de trahison. Gravure sur bois de Philippus Baldaeus .

La mort de Jayavira poussa de nombreux Lascarins à déserter, de même que pour les mercenaires Badaga. Moins d'un millier d'alliés indigènes restèrent fidèles aux portugais, ce qui les plaçait dans une infériorité numérique criante, alors qu'ils manquaient de fournitures et étaient confrontés à une rébellion massive. Les Portugais tentèrent de quitter Kandy pour rejoindre le fort de Balana (à l'ouest de Kandy, dans le centre de l'île). Les pertes portugaises, consécutives à la fois à la guérilla et à de nouvelles désertions, amenèrent leur nombre à environ 360 Portugais et un nombre égal de Lascarins au moment où ils atteignirent Danture, environ à mi-chemin entre Kandy et Balana. A l'opposé, les défections et les troupes en provenance d'autres parties du royaume gonflèrent les forces de Vimaladharmasuriya, qui atteignaient environ 20 000 hommes.

À Danture, les forces portugaises furent attaquées alors qu'elles battaient en retraite. Les colonnes se dispersèrent dans la forêt et la plupart furent détruites. Sousa se rendit avec les 93 troupes restantes. En rupture avec les traditions de guerre cinghalaises, les prisonniers furent torturés et mutilés. Sousa mourut des blessures qu'il avait subies pendant les combats. À l'exception d'une patrouille renvoyée au début de la campagne, seuls trois soldats portugais rejoignirent Colombo.

Vimaladharmasuriya renforça son contrôle sur Kandy en épousant Dona Catarina. Afin d'empêcher de nouvelles incursions portugaises, il construisit de nouvelles fortifications au col de Balana.

Consolidation portugaise de Kotte et attaques contre Kandy, 1595-1617[modifier | modifier le code]

Ceylan au début du XVIIe siècle

Après la mort de Pedro Lopes de Sousa à Danture, Dom Jerónimo de Azevedo lui succèda en tant que capitaine général de Ceylan. Malgré les pertes infligées aux portugais, Kandy ne put pas avancer dans les plaines : les forts et les garnisons portugaises étaient restés intacts. [16]

Dom Jerónimo procéda à la réforme de l'administration provinciale de Kotte. La région fut divisée en quatre provinces (ou disavas), chacune administrée par la disava éponyme et dotée de pouvoirs militaires et judiciaires. Le système fiscal fut aussi réformé et l'ancien système d'hommages fut remplacé par des paiements obligatoires fixes. Le système militaire d'origine fut cependant conservé, et les commandant mudalias (titre honorifique) aidèrent les portugais avec leurs troupes. Dom Jerónimo encouragea le travail des missionnaires jésuites, augustins et dominicains, en plus de celui des franciscains. [17]

La défaite de Danture déclencha des soulèvements à Kotte. Dom Jerónimo dut les écraser avant de pouvoir se concentrer sur Kandy. Il considèra la défaite de Kandy comme prioritaire pour sécuriser l'île. Il commença par monter des campements fortifiés dans Kotte, à Matara, Sabaragamuwa, Manikkadawara et Malwana, où il établit le QG de l'armée. [18]

En 1603, la sécurisation de Kotte était terminée et Dom Jerónimo conduisit ses troupes vers Kandy en empruntant le col de Balana. Il s'empara du fort s'y trouvant et dirigea ses troupes vers la ville de Kandy elle-même. Le royaume ne put néanmoins pas être conquis : une rébellion éclata parmi les Lascarins, ce qui les contraignit à retourner à Colombo. [18]

Echouant à capturer Kandy, Dom Jerónimo adopta une politique visant à affaiblir de Kandy. Il organisa des raids terrestres biannuels effectués au moment des récoltes. Il utilisa pour ça des contingents de troupes légères. Il mit en place un blocus maritime sur les ports à l'est du royaume, Trincomalee et Batticaloa entre 1604 et 1612. Cette stratégie rencontra un succès considérable. Le royaume de Kandy connut dans le même temps une crise de succession après la mort du roi Vimaladharmasuryia en 1604, crise qui ne fut résolue que quelques mois plus tard avec la succession de son cousin Senarat. [18]

Senarat s'avéra être un dirigeant impopulaire et incapable d'empêcher les Portugais de causer de grandes dévastations sur les villages et les récoltes du royaume. En 1612, Dom Jerónimo fut nommé prochain vice-roi de l'Inde portugaise et Dom Francisco Meneses lui succède à Ceylan (1612-1614), puis ce fut Manuel Mascarenhas Homem (1614-1616) et enfin Dom Nuno Álvares Pereira (1616-1618). Le vice-roi Dom Jerónimo de Azevedo avait gardé les garnisons portugaises bien approvisionnées et renforcées. Le royaume de Kandy se dépeupla en raison des raids. [19]

Rébellions contre les deux pouvoirs et soumission de Kandy, 1617-1621[modifier | modifier le code]

Une illustration portugaise de guerriers cinghalais, produite aux alentours de 1540

Soulèvements sur le territoire portugais[modifier | modifier le code]

Les taxes imposées par les Portugais et la profanation des temples bouddhistes par les missionnaires provoquèrent un grand mécontentement parmi les paysans cinghalais. Fin 1616, un soulèvement éclata à Sabaragamuwa. Les forces du disava Filipe de Oliveira stationnées dans le district de Seven Korales furent envoyées vers le sud. En l'absence de ces forces, une révolte beaucoup plus grande éclata en décembre 1616 dans l'Est de Seven Korales. Cette dernière était dirigée par un mesureur de grains en disgrâce, futur Nikapitiya Bendara, qui prétendait être le petit-fils de Rajasinha mort en 1611. Senarat profita aussitôt de l'occasion pour soutenir Nikapitiya avec une force de 2 000 hommes commandée par l'ancien chef rebelle Kangara Aratchi et le prince d'Uva, Kuruvita Rala, pour envoyer ses forces vers le sud jusqu'à Matara et Sabaragamuwa. Les Portugais étaient débordés : une partie de Sabaragmuwa et Matara furent envahis tandis qu'une partie considérable des Seven Korales tomba sous la coupe de Nikapitiya. [20]

Rébellion à Kandy[modifier | modifier le code]

Malgré la cordialité initiale, Senarat s'est rapidement méfié du succès de Nikapitiyas et de son attitude envers Kandy. Craignant un futur rival, il lui retira son aide et a ordonné à Kuruvita Rala de suspendre ses opérations pendant qu'il tentait de conclure une trêve avec les Portugais. Cela poussa Kuruvita Rala, originaire de Kotte, à se révolter contre Senarat, choisissant plutôt de s'allier avec Nikapityia et de marcher contre son ancien souverain. Il invita aussi Mayadunne de Denawaka exilé en Inde à devenir le roi de Kandy (la caste de Kuruvita Rala lui interdisait en principe de devenir roi). [21]

Une illustration portugaise de femmes et d'enfants cinghalais, produite aux environ de 1540

Kuruvita Rala, gouvernant une grande partie du sud du Sri Lanka, y compris le port de Batticaloa, représentait désormais une menace beaucoup plus grave pour Senarat que Nikapitiya. Ainsi, après avoir repris le fort de Balana aux Portugais, il les approcha pour signer un traité et forger une alliance. Le capitaine-général Dom Nuno Álvares Pereira attendit que Senarat ait libéré tous les prisonniers portugais pour être convaincu que la proposition de Senarat était crédible. [22]

Le traité[modifier | modifier le code]

Le 17 août, un accord entre les Portugais et le royaume de Kandy fut conclu et un traité mis en mis en application. En négociant avec les Portugais, Senarat s'avéra plutôt habile : il refusa la plupart des demandes portugaises, mais il accepta officiellement de devenir un vassal du roi du Portugal, et accepta de ne pas s'immiscer dans le travail des missionnaires à Kandy (Senarat confia même l'éducation de ses enfants à des franciscains). Il envoya plusieurs nobles comme otages à Colombo et paya deux gros éléphants par an en guise de tribut. Les Portugais, de leur côté, acceptèrent une alliance formelle et reconnurent Senerat comme le roi légitime de Kandy. [23]

Avec l'arrivée de vents favorables en mars 1617, d'importants renforts portugais arrivèrent à Colombo. En juin, les développements à Jaffna favorisèrent les Portugais : Cankili I avait usurpé le trône dans un coup d'État et il proposa aux portugais de bloquer les ravitaillements en fournitures et en armes aux rebelles sur leurss territoires en échange d'une reconnaissance portugaise. Entre juillet et septembre, les Portugais purent reprendre les Seven Korales et Nikapitiya s'enfuit dans les jungles habitées par les Vannis dans le nord-est du Sri Lanka, et ne fut plus jamais revu. [24]

La conquête portugaise de Jaffna, 1619[modifier | modifier le code]

Étendue maximale du Ceylan portugais (en cyan), après les conquêtes de Jaffna en 1619 et des Vanni Chieftains en 1621

Bien que les Portugais avaient légitimé Cankili comme dirigeant de Jaffna, ce dernier devint un dirigeant impopulaire notamment à cause du meurtre brutal de ses rivaux politiques. En août 1618, une rébellion provoquée par des mudaliars chrétiens Dom Pedro et Dom Luiz, et aidée par des casados portugais renversa de son trône Cankili. Cette rébellion fut finalement réprimée avec 5 000 hommes provenant du royaume Hindu de Thanjavur Nayak situé dans le sud-est de l'Inde. [25] En mars 1619, le capitaine-général de Ceylan Dom Constantino de Sá décida d'envoyer Filipe de Oliveira à la tête d'une troupe de 230 portugais et de 3 000 lascarins pour subjuguer Jaffna. Plusieurs facteurs amenèrent Dom Constantino de Sá à prendre cette décision : Cankili était un souverain faible qui n'avait pas réussi à empêcher l'agitation croissante dans le royaume, ni à rendre hommage aux Portugais. Il existait également des rumeurs selon lesquelles il permettait à des fournitures d'atteindre les rebelles du sud et demandait même de l'aide aux Hollandais. En outre, le capitaine général avait reçu des informations selon lesquelles un corsaire chrétien malabar au service du Zamorin, Dom Pedro Rodrigues, attaquait des navires portugais et alliés à proximité de l'île de Mannar et avait chargé Oliveira de régler le problème en cours de route. [26]

En arrivant à Mannar, Dom Pedro prit le large et Oliveira se dirigea vers Jaffna. Une fois sur place, il exigea le paiement des tributs dus au Portugal. Les négociations avec Cankili échouèrent. En juin, les forces de Filipe de Oliveira marchèrent sur la capitale Nallur, défirent les forces tamoules à Jaffna, capturèrent Cankili et annexèrent officiellement Jaffna. [27] L'ancienne capitale du royaume de Jaffna fut transférée dans la ville côtière de Jaffna elle-même (Jafanapatão). Avec le royaume sous contrôle portugais en février 1621, la navigation dans le détroit de Palk devint beaucoup plus sûre. Cankili fut envoyé à Goa pour y être jugé. Il y fut reconnu coupable. Il accepta de se convertir avant d'être officiellement exécuté. [28]

Développements dans le sud de Ceylan[modifier | modifier le code]

Soldats portugais en Asie au XVIIe siècle, peints par André Reinoso

Au début de l'année 1620, Senarat instaura une autre trêve avec Mayadunne et Kuruvita Rala. Il leur promit pour cela le trône de Kotte. Ce n'est qu'en juin 1620 que le capitaine général portugais Dom Constantino de Sá de Noronha réussit à reprendre les plaines du sud, car Kuruvita Rala était un commandant habile et populaire et connaissait bien le territoire. [29] Un mois plus tard, Kuruvita Rala fut lui-même pris en embuscade et tué par le disava de Matara Dom Costantino Barreto (un chrétien cinghalais) au Panama, dans le sud-est de Ceylan. Le retour de Mayadunne de Denawaka en Inde en mars 1621 mit fin à la rébellion à Kandy et à la paix entre les Portugais et le royaume. [30]

Les danois[modifier | modifier le code]

Dessin portugais du temple de Koneswaram

La deuxième puissance européenne à s'implanter à Ceylan fut le Danemark. En 1620, Senarat reçoit la première expédition de la Compagnie danoise des Indes orientales dirigée par Ove Gjedde, qui atteignit Ceylan après un voyage périlleux de plus de deux ans. Senarat plaça beaucoup d'espoirs dans une alliance avec les danois contre les Portugais. Il accepta de signer un traité et de leur accorder le port de Trincomalee, où se trouvait le grand temple de Koneswaram. Cependant, jusqu'à ce que les Danois puissent se montrer capables de rivaliser contre les Portugais, Senarat n'était pas disposé à renoncer à sa paix durement acquise avec ces derniers ni à accorder aux Danois d'autres concessions. Ainsi, deux semaines seulement après la signature du traité, les Danois quittèrent Trincomalee et partirent pour Tranquebar à Tanjore, où ils ont établirent un fort. [31]

Intervention néerlandaise, 1638–1658[modifier | modifier le code]

Les forces hollandaises prennent d'assaut le fort de Galle en 1640, par Philippus Baldaeus

Les royaumes d'Espagne et du Portugal connaissaient une union dynastique sous les Habsbourg espagnols depuis la crise de succession portugaise de 1580. Cette Union ibérique recouvrait un vaste empire fait de possessions coloniales, mais n'avait pas les forces militaires suffisantes (en particulier navales) pour le défendre. D'autres puissances coloniales cherchèrent à profiter de cette faiblesse pour forger leurs propres empires, en particulier après l'effondrement de l'économie ibérique en 1627. Les possessions espagnoles d'outre-mer étaient généralement mieux défendues que les possessions portugaises, qui étaient dispersées et difficiles à renforcer.

L'Empire colonial néerlandais - engagé dans la guerre de quatre-vingts ans contre son ancien maître, l'Espagne - concentra ses efforts d'outremer sur la conquête d'une partie de l'empire portugais, ce qui prit place dans la guerre néerlandais-portugais. La Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) chercha à évincer les Portugais des Indes orientales et du sous-continent indien afin de pouvoir y contrôler le commerce lucratif des épices. Voyant ici l'occasion de saper la domination des Portugais à Ceylan, le VOC se rapprocha du Royaume de Kandy. La confiance dans les capacité des troupes du royaume de Kandy augmenta quand ces dernières s'imposèrent sur l'armée portugaise lors de la bataille de Gannoruwa en mars 1638. Peu de temps après, le VOC et Rajasinha II de Kandy signèrent un traité en mai 1638, dans lequel le VOC promit une assistance au royaume dans sa guerre continue contre les Portugais en échange d'un monopole sur de nombreux biens commerciaux.

Les forces combinées du VOC et de Kandy épuisèrent progressivement les forces portugaises, et les expulsèrent de leurs bastions à travers l'île. Batticaloa sur la côte est tomba aux mains des forces néerlandaises en 1639, puis Negombo sur la côte ouest en 1640. Galle fut capturé après un siège en 1640, fournissant aux Hollandais un port et une base navale. Cependant, les habitants de Kandy se méfiaient de leurs nouveaux alliés. Ils pensaient, à juste titre que l'objectif du VOC n'était pas uniquement d'éliminer les Portugais de Ceylan, mais de les remplacer en tant que puissance coloniale. L'alliance vola en éclat quand un cessez-le-feu fut convenu entre les forces hollandaises et portugaises entre 1641 et 1645.

Les forces du royaume se lancèrent dans des escarmouches contre les forces hollandaises et portugaises au cours des années qui suivirent. Elles n'eurent pas de conséquence significative. Le VOC et Kandy reprirent les négociations et réforgèrent leur alliance en 1649, avec des conditions différentes. Entretemps, l'Union ibérique avait pris fin en 1640, privant les colonies portugaises du soutien des espagnols. La paix de Münster de 1648 avait mis fin à la guerre entre les Pays-Bas et l'Espagne, mais pas entre les Pays-Bas et le Portugal. Ces événements eurent pour conséquence de libérer des forces néerlandaises, leur permettant de se concentrer sur leurs attaques contre les colonies portugaises.

L'alliance VOC-Kandy passa à l'offensive à partir de 1652. Tandis que Kandy contrôlait l'intérieur de l'île, la flotte hollandaise pouvait en dominer la côte. Deux batailles navales eurent lieu entre les Hollandais et les Portugais le 23 mars près de Colombo et le 2 mai 1654 près de Goa ; les Portugais remportèrent la première bataille mais perdirent toute leur flotte présente dans le sous-continent indien dans la seconde. Les Hollandais assiégèrent la principale base portugaise de Colombo en 1655. Rajasingha ne faisait plus confiance aux Néerlandais et insistait pour que Colombo soit cédé à son royaume dès sa chute. Cependant, lorsque la ville tomba finalement en 1656, les Hollandais en gardèrent la possession.

Confrontés à une rupture totale des relations avec les Hollandais, le royaume mit fin à leur alliance et pilla la région autour de Colombo. Ils se replièrent ensuite à l'intérieur des terres et reprirent leur guerre avec les Hollandais, qui se poursuivit par intermittence pendant le siècle suivant.

Les dernières forces portugaises furent expulsées de Ceylan en 1658. Le VOC fut laissé aux commandes de Colombo et d'une grande partie du littoral environnant, formant le Ceylan néerlandais .

Conséquences[modifier | modifier le code]

À la fin de la guerre, les Portugais avaient perdu tous leurs territoires sur l'île et par extension leurs droits commerciaux. Le Ceylan portugais n'existait plus.

Les Hollandais récupérèrent le contrôle de nombreux ports et fortifications le long du littoral, ainsi que des principaux centres de population de Colombo et Galle. Leurs possessions sur l'île intégrèrent le Ceylan néerlandais. Au cours du siècle suivant, la colonie étendit progressivement ses possessions sur l'île et affontait sporadiquement le royaume de Kandy. Finalement, les lettres de Kew de 1795 entraînèrent le transfert des possessions hollandaises sur l'île aux Britanniques en 1796, formant la Ceylan britannique .

Le royaume de Kandy se retrancha dans les hautes terres à l'intérieur et à l'est de l'île. Ils continuèrent à résister à l'influence européenne sur Ceylan, s'engageant dans des escarmouches et des guérillas sans toutefois faire de percées importantes. Kandy conserva son indépendance jusqu'en 1815, date à laquelle il céda aux Britanniques .

Références et notes[modifier | modifier le code]

Remarques[modifier | modifier le code]

  1. The elephants were used for logistics and not as combat war elephants

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • C. Gaston Perera, Kandy combat les Portugais - Une histoire militaire de la résistance kandyane . Publications de Vijithayapa: Sri Lanka, juin 2007. (ISBN 978-955-1266-77-6) ISBN   978-955-1266-77-6
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  • da Silva, O. M., Fidalgos in the kingdom of Kotte, Sri Lanka, 1505–1656: the Portuguese in Sri Lanka, Colombo, Sri Lanka, Harwoods Publishers,
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  • Winius, George D., The fatal history of Portuguese Ceylon; transition to Dutch rule, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-29510-0, lire en ligne) Winius, George D., The fatal history of Portuguese Ceylon; transition to Dutch rule, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-29510-0, lire en ligne) Winius, George D., The fatal history of Portuguese Ceylon; transition to Dutch rule, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, (ISBN 978-0-674-29510-0, lire en ligne)
  • Chandra Richard De Silva (1972) Les Portugais à Ceylan 1617-1638 HW Cave & Company, Colombo

[[Catégorie:Royaume de Kandy]] [[Catégorie:Bataille de 1638]] [[Catégorie:Guerre impliquant le Portugal]] [[Catégorie:Bataille impliquant le Sri Lanka]] [[Catégorie:Guerre de l'époque moderne]]

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  11. Saturnino Monteiro (2011) Portuguese Sea Battles - Volume IV - 1580-1603 p. 195
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  16. Chandra Richard De Silva (1972) The Portuguese in Ceylon 1617-1638 H. W. Cave & Company, Colombo
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