Utilisateur:MNM AAMM/Brouillon

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Chevalier Paul
(contre torpilleur 1932-1941)
Type Contre-torpilleur

-->

Histoire
Chantier naval Forges et chantiers de la Méditerranée
Caractéristiques techniques
Longueur 129,30 m
Maître-bau 11, 70 m
Tirant d'eau 4,34 m
Déplacement 2480 t à 3120 t
Vitesse 39, 837 noeuds

En 1940, la Marine française était constituée de divers types de bâtiments, dont 36 contre-torpilleurs construits entre 1923 et 1937 et parmi eux, le Chevalier Paul.

Le Chevalier Paul[modifier | modifier le code]

Jean-Paul de Saumeur, dit le Chevalier Paul (1598-1667), est un navigateur français. Issu d'une famille catholique et bourgeoise du Dauphiné, il est le fils d'Elzias Samuel et de Jeanne Riche.

Description technique[modifier | modifier le code]

Le Chevalier Paul fait partie d'une tranche de six bâtiments dont l'appel d'offre est singé le 17 octobre 1929 (marché n°5268 F avec les Forges et Chantiers de la Méditerranée de la Seyne-sur-mer pour la fourniture au prix de 56 500 000 francs du Da-15.) Les cinq autres bâtiments sont baptisés Vauquelin, Kersaint, Cassard, Tartu, Maillé-Brézé, noms de célèbres marins des XVIIe et XVIIIe siècles. Le Chevalier Paul est lancé à la Seyne le 21 mars 1932, mais sa recette officielle est retardée jusqu'au 22 novembre 1933, car il doit céder le réducteur principal de la machine tribord pour permettre de réparer rapidement celui du contre-torpilleur Aigle[1].

Artillerie[modifier | modifier le code]

  • Cinq canons sous tourelles de 138,6 mm modèle 1927[2]. Poids du canon : 10,7 t, tirant des obus (manipulés à bras) de 40 kg avec douille de 9kg à Vo = 700 m/s, à la cadence de 15 coups/min. Portée : 16 500 m. Munitions 200 coups/pièce, soit 1000 obus + 1000 douilles.
  • Quatre canons de 37 mm AA modèle 1925. [3]. Cadence de tir 20 à 30 coups/min à Vo=810 m/s. Portée : 5000 m contre avion, 9500 m maxi contre but marin. Munitions : 500 coups / pièce, soit 2000 cartouches. Un canon double de 37, modèle 33, est ajouté en janvier 1941.
  • Quatre mitrailleuses Hotchkiss de 13,2 mm modèle 1929 sur deux affûts CAD modèle 1931. Cadence de tir 450 coups/min. Portée : 2500 m. Munitions : boîtier-chargeur de 30 cartouches, 2400 coups par tube, soit 9600 cartouches. Deux mitrailleuses Browning de 132,2 mm, modèle 1940 avec 2500 cartouches sont ajoutés en février 1941.
  • Sept tubes lance-torpilles de 550 mm modèle 1928 D[4] (deux plates-formes doubles et une triple). Les torpilles sont toutes à poste dans les tubes, leur poids (deux tonnes) ne permettant pas leur manipulation en mer. Vitesse : 39 nœuds, portée : 13 000m. La plate-forme triple est supprimée en février 1941.

Armement anti-sous-marin[modifier | modifier le code]

  • Grenades sous-marines : deux grenadeurs de sillage sous le pont arrière, contenant 2x8 grenades chargées, plus 8 grenades en soutes. Cadence de mouillage : une grenade toutes les six secondes. Réglage de la profondeur entre 30 et 100 m.
  • Mines sous-marines : deux voies permettent d'embarquer deux trains de vingt mines (500 kg dont 80 kg de charge explosive) mouillées par l'arrière[5].

Emménagements[modifier | modifier le code]

La partie avant comprend la passerelle de navigation, surmontée du mât tripode supportant les antennes radio et une vigie. Deux tourelles de 138 sont situées dans l'axe du bâtiment. Sous la teugue se trouvent les logements de l'équipage, l'infirmerie, la cave à vin, les soutes à vivres, à munitions et à mazout. Dans la partie centrale, sont situées les machines, turbines et chaudières et, de part et d'autre, les réservoirs d'eau et de mazout. Sur le pont sont aménagés les cuisines, la boulangerie, et un atelier et quelques locaux techniques. La tourelle de 138 n°3 est derrière la quatrième cheminée. Les embarcations entourent les quatre cheminées et le tube triple est derrière la quatrième cheminée. Les embarcations entourent les quatre cheminées, chaque chaudière ayant la sienne. A l'arrière, sur le pont, les tourelles quatre et cinq sont alimentées par des norias. Sous le pont sont situés les logements des officiers, les soutes à munitions, les grenades anti-sous-marines, le mécanisme de la barre qui peut être actionné manuellement en cas de perte de l'assistance.

Marques successives[modifier | modifier le code]

  • Chiffre 3 individuel blanc en 1934-35
  • Anneau blanc (5ème division) sur la cheminée à partir du 01/10/34
  • Chiffre 53 (division et ordre blancs) à partir d'octobre 1936
  • Chiffre X 52 (contre-torpilleur, division et ordre blancs) à partir du 27/02/1939
  • Anneau et chiffre X52 repeints en rouge en mars 1940

Missions[modifier | modifier le code]

Séances de formation et missions diplomatiques se succèdent. Le 9 octobre 1934, Le Chevalier Paul escorte le contre-torpilleur Dubrovnik sur lequel est embarqué le roi Alexandre de Yougoslavie pour une visite officielle à Marseille. A peine débarqué, le roi est assassiné par un nationaliste croate, et le Dubrovnik repart avec le corps de son roi.

La guerre d'Espagne (17 juillet 1936-1er avril 1939)[modifier | modifier le code]

Des généraux espagnols déclenchent une guerre civile contre le gouvernement républicain. Les putschistes sont soutenus par l'Allemagne et l'Italie, tandis que le gouvernement des républicains est plus discrètement soutenu par la France, l'Angleterre et la Russie. La Marine nationale assure d'abord des évacuations de ressortissants français et de réfugiés. Les accords de Nyon (14 septembre 1937) et de Paris (30 septembre 1937) permettent d'organiser un dispositif spécial en Méditerranée avec des zones de surveillance attribuées à la France, la Grande Bretagne et l'Italie. Le Chevalier Paul avec le 5ème DCT (Direction de Contre-Torpilleurs), est en mission du 18 avril 1937 au 27 mars 1938, le long des côtes espagnoles, à Palma, Barcelone, Valence. Le 3 mars 1938, Le Chevalier Paul et le Tartu sont attaqués par méprise par l'aviation gouvernementale au large du cap San Sébastian. Les bâtiments français ont les trois couleurs de neutralité bleu, blanc, rouge, peintes sur les masques des pièces n°2, 3, et 4. La 5ème DCT est relevée le 27 mars par la 3ème DCT. Le Chevalier Paul est encore détaché au dispositif spécial en Méditerranée du 10 au 30 août 1938.

Déclaration de guerre avec l'Allemagne (3 septembre 1939)[modifier | modifier le code]

Le Chevalier Paul effectue de nombreuses missions d'escorte de convois en Méditerranée et en Atlantique et de chasse contre les sous-marins allemands[6].

Campagne de Norvège (8 avril-11 ami 1940)[7][modifier | modifier le code]

En avril 1945, le 5ème DCT est rappelée à Brest pour participer aux opérations de Norvège, destinées à couper l'approvisionnement en fer de l'Allemagne. Le Chevalier Paul la rejoint de Casablanca à Scapa Flow le 10 avril. Le 16, à 5 heures, la division (Le Tartu, Le Chevalier Paul, le Maillé-Brézé), plus le contre-torpilleur Epervier et le croiseur anglais Cairo appareillent de la Clyde, escortant un convoi de troupes composé des croiseurs auxiliaires Ville-d'Oran, El-Djézaïr, El-Mansour, El-Kantara et du paquebot anglais Franconia. Le 19 au soir, en Norvège, à l'entrée du Folden Fjord, le convoi est attaqué par la Luftwaffe. Le convoi débarque les troupes et leur matériel à Namsos. Le convoi repart avec son escorte le lendemain à 2h30 vers les îles Shetland et le 22 avril, la division mouille à Sullom-Voë pour se ravitailler. Après une mission à Harstat, dans la région de Narvik, le Chevalier Paul rentre à Scapa Flow le 2 mai avec le Tartu, et le 3, tous deux reçoivent du commandant en chef de la Home Fleet l'ordre d'appareiller avec les contre-torpilleurs anglais Sikh et Tartar pour exécuter un raid au voisinage du Stavanger Fjord, où l'on suppose qu'un convoi allemand doit passer le soir vers 23h. Les quatre bâtiments appareillent à 158h15 et mettent en route à 30 n. Mais aucun ennemi n'est rencontré. La mission est un échec. Pour sa participation aux opérations de Norvège, le Chevalier Paul est l'objet d'une citation à l'Ordre de l'Armée de Mer.

Opération Vado (14 juin 1940)[8][modifier | modifier le code]

Après l'entrée en guerre de l'Italie, le 10 juin, les contre-torpilleurs de la 5ème DCT (le Chevalier Paul, le Tartu et le Cassard) sont bombardés le 13 juin par l'aviation italienne. En représailles, l'opération Vado, mobilisant la 5ème DCT qui escorte les croiseurs de la 3ème division, est déclenchée pour bombarder les installations industrielles de la région de Gênes. Le Chevalier Paul ouvre le feu sur les réservoirs de pétrole de la firme Petrolea à Vado. Le Tartu est encadré par des sillages de torpilles. Elles se dégagent à grande vitesse sans avaries majeures. A 6h10, alors que l'escadre fait route sur Toulon, le Chevalier Paul signale un sous-marin en plongée et le Cassard grenade, sans résultat. La 3ème escadre, dont fait partie le Chevalier Paul, est citée à l'ordre de l'Armée de Mer, le 10 juillet 1940 avec le motif suivant : "Sous le commandement du vice-amiral Duplat a magnifiquement exécuté une mission de bombardement contre la terre sous le feu des batteries côtières et les attaques des vedettes rapides ennemies. " L'armistice franco-allemand est signé le 22 juin 1940. La mission de la 5ème DCT est devenue sans objet. Le Chevalier Paul et les autres contre-torpilleurs sont mis en gardiennage à Toulon et rattachés organiquement aux Forces de Haute Mer.

Torpillage du Chevalier Paul (16 juin 1941) [9][modifier | modifier le code]

Maintenue armée à la suite de l'agression de Mers el Kébir, la flotte française a pour mission d'empêcher tout empiètement de l'ex-allié sur le territoire colonial et susceptible d'être utilisé comme monnaie d'échange dans des négociations de paix avec l'Allemagne. En juin 1941, le Chevalier Paul reçoit l'ordre de réarmer pour rallier Beyrouth, en renfort de la 3ème DCT, et d'embarquer un renfort de munitions pour compléter l'approvisionnement de cette division. Le Chevalier Paul est torpillé dans la nuit du 12 juin 1941. Le Guépar et le Valmy recueillent l'équipage du Chevalier Paul. Sur 255 hommes, 245 sont saufs[10].

L'escorteur d'escadre Chevalier Paul[11][modifier | modifier le code]

Faisant partie d'un programme de 18 escorteurs d'escadre, le Chevalier Paul est lancé le 28 juillet 1953. Il porte le numéro de coque D 626. Avec un équipage de 350 hommes, il participe à de nombreux exercices avec les flottes européennes et américaines. En 1969, il escorte le sous-marin nucléaire Le Redoutable au cours de ses essais. Il est désarmé le 21 juin 1971.

La frégate de défense anti-aérienne Chevalier Paul, type Horizon[modifier | modifier le code]

Lancée le 12 juillet 2006, basée à Toulon, elle porte le numéro de coque D 621. Une maquette au 1/100 est exposée au Musée national de la Marine à Paris.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, pages 108-110
  2. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, pages 110 à 113
  3. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, pages 110 à 113
  4. Jean Moulin, Les contre-torpilleurs type Aigle, 1929-1956, Marines éditions, p. 113
  5. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, pages 136-137, 140-143
  6. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, p. 65-80
  7. Extrait du journal de bord, Service Historique de la Défense, cote TTY 761
  8. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, p. 78-80
  9. Jean Lassaque, Les contre-torpilleurs de 2700 tonnes du type Vauquelin, Marines éditions, p. 87-88
  10. Extrait du livre de bord, Service Historique de la Défense, cote TTY 761
  11. Robert Dumas, Jean Moulin, Escorteurs d'escadre, Marines éditions