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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Version slavonne de la Guerre des Juifs

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Maintenant que l'on sait que Josèphe ment, qu'il avait pour mission de minimiser au maximum le mouvement de Jésus et qu'il a tronqué la notice sur les Esséniens pour éviter que l'on comprenne que les Zélotes en sont issus, car probablement que dans l'Empire romain on savait que les mouvements de Jean Baptiste et de Jésus étaient issus des Esséniens et que probablement les dirigeants du mouvement de Jésus, Pierre, Jean etc. ont utilisé les descriptions idéalisées des Esséniens et des Thérapeutes faites pas Philon d'Alexandrie pour montrer combien leur mouvement était pieux et éloigné de toute idée d'instauration du règne de Dieu par la violence. Il apparaît que cette mention du passage dans les trois sectes et du « stage » de 3 ans avec Banious est là pour montrer à quel point il connaît tous ces mouvements. Ce qui veut dire que ce qu'il avait écrit à propos des 3 sectes et de la IVe philosophie a été contesté et pas seulement par Juste de Tibériade. En particulier, le « stage » de 3 ans avec Banious est probablement totalement inventé pour montrer combien il connait ces mouvements de l'intérieur (Baptistes, Esséniens, Nazôréens).

De plus en prétendant avoir gaspillé 3 ans de sa jeunesse, de 16 à 19 ans avec Banous — ce qui est complètement contraire à ce que nous savons de sa personnalité — il se valorise dans une société où la démarche religieuse et pieuse est fortement respectée, quelle que soit la religion à laquelle on est rattaché. La quasi impossibilité chronologique de ce « stage » de 3 ans a été soulignée, mais l'impossibilité d'une démarche consciente à partir de l'âge de 13 ans pour connaître les 3 autres sectes et le prétendu choix des Pharisiens dès la sortie de cette période a aussi été signalé. Flavius Josèphe aurait été Pharisien dès l'âge de 19 ans, mais n'en aurait rien dit, ni laissé transparaître dans les 27 livres qu'il a écrit. Josèphe aurait été Pharisien et ce serait donc par objectivité que son œuvre est parsemée de passages parfois assez fournis qui critiquent l'action des Pharisiens parfois vertement (Guerre des Juifs 1.110-114; Antiquités judaïques 13.288-298, 400-432; 17.41-45). Plus probablement, au moment où il nous fait cette révélation, ce sont les ex-Pharisiens qui l'ont emporté à Yabneh, probablement avec l'aide des empereurs Flaviens et Josèphe est donc Pharisien en 95, car c'est le parti désormais dominant, favorisé par les Romains et qui s'oppose désormais aux Nazôréens, au point d'avoir instauré une méthode d'auto-exclusion du judaïsme, avec la Birkat haMinim. Par ailleurs, la description de Banous est totalement calquée sur celle de Jean Baptiste et il est évident qu'en prétendant avoir passé 3 ans avec quelqu'un qui vivait comme le Baptiste, Josèphe veut induire qu'il connaît parfaitement et de l'intérieur, ce mouvement dont le mouvement Nazôréen est issu ou partiellement issu. Remarquons, qu'en pratiquant ainsi, il s'arrange pour faire croire qu'il ne peut pas se tromper tout en ne prononçant pas le nom des mouvements dont il doit minorer au maximum le rôle. Ainsi, il répond à ses détracteurs sur ce point, sans éveiller l'attention des autres lecteurs qui pourraient sinon s'intéresser d'un peu trop près à ce qu'étaient ces mouvements et au rôle qu'ils ont joué dans la révolte. Mais cette description de Banous est extraordinairement proche de celle de Jean le Baptiste que l'on trouve dans la Guerre des Juifs en slavon !

Après une rapide consultation, il apparaît que cette version est clairement issue des remaniements intervenus après la publication du livre de Juste de Tibériade et la publication d'une nouvelle version des Antiquités judaïques dont cinq passages concernant la famille royale d'Adiabène ont été enlevés et auxquelles on a annexé une soi-disant Autobiographie de Josèphe. Ainsi les personnages qui visiblement posaient problème (Philippe fils de Joachim, Saul le frère de Costobar) et les groupes de personnages qui posaient problème (la famille royale d'Adiabène, l'Adiabène et les Adiabéniens) disparaissent de cette version, alors qu'un seul Babylonien (Silas) est mentionné et une seule fois. Les événements dans lesquels ils sont impliqués sont toujours relatés, mais ils ne sont plus cités comme en étant les acteurs !!

Jean le Baptiste[modifier | modifier le code]

Dans la version slavone[modifier | modifier le code]

« Il y avait alors un homme qui parcourait la Judée dans des vêtements étonnants, des poils de bête collés sur son corps aux endroits où il n’était pas couvert de ses poils, et de visage il était comme un sauvage. En abordant les Juifs, il les appelait à la liberté en disant : « Dieu m’a envoyé pour vous montrer la voie de la Loi, par laquelle vous serez sauvés d’avoir plusieurs maîtres et vous n’aurez plus sur vous de maître mortel (tout comme Judas le Galiléen et plus généralement des zélotes (parenthèse d'Étienne Nodet)) , mais seulement le Très-Haut, qui m’a envoyé. » En entendant ces paroles, le peuple était heureux ; et toute la Judée le suivait, et les environs de Jérusalem. Et il ne leur faisait rien d’autre que les plonger dans le cours du Jourdain ; et il les renvoyait en leur enseignant de cesser de faire le mal, et qu’il leur serait donné un roi qui les libérerait et soumettrait tous les insoumis, et ne serait lui-même soumis à personne. Les uns se moquaient de ses paroles, les autres y ajoutèrent foi. Il fut amené auprès d’Archélaüs, et les docteurs de la Loi se réunirent, et on lui demanda qui il était et où il avait été jusque alors. Et il répondit en disant : « Je suis l’homme que l’Esprit de Dieu m’a assigné d’être, me nourrissant de roseaux et de racines et de copeaux de bois. » Comme ils menaçaient de le torturer s’il ne cessait ces paroles et ces actes, il dit : « C’est vous qui devez cesser vos actes impurs et adhérer au Seigneur votre Dieu. » Alors, se levant avec fureur, un scribe, Simon, essénien d’origine, dit : « Tous les jours nous lisons la divine écriture, et toi, sorti aujourd’hui de la forêt comme une bête, tu oses nous faire la leçon et séduire le peuple avec tes paroles impies ? » Et il s’élança pour déchirer son corps. Mais lui, leur faisant reproche, dit : « Je ne vous découvrirai pas le mystère qui est parmi vous, puisque vous ne l’avez pas voulu. Ainsi est venue sur vous une perdition invincible, et par votre faute. » Ayant ainsi parlé, il s’en alla de l’autre côté du Jourdain ; et, sans que personne osât l’en empêcher, il continua d’agir comme auparavant. » Guerre des Juifs (Version slavone), cité par Étienne Nodet, op. cit., p. 4.</ref>, ce qui voudrait dire que Jean était déjà un adulte au moment où Jésus est né[1]

Bannus dans la Vita[modifier | modifier le code]

Traduction de Buchon[modifier | modifier le code]

« [10] Lorsque j'eus treize ans je désirai apprendre les diverses opinions des Pharisiens, des Sadducéens et des Esséniens, qui forment trois sectes parmi nous, afin que les connaissant toute je pusse m'attacher à celle qui me paraîtrait la meilleure. Ainsi je m'instruisis de toutes, et en fis l'épreuve avec beaucoup de travail et d'austérité. [11] Mais cette expérience ne me satisfit pas encore, et sur ce que j'appris un nommé Banus vivait si austèrement dans le désert, qu'il n'avait pour vêtement les écorces des arbres, pour nourriture que ce que la terre produit d'elle-même, et que pour se conserver chaste il se baignait plusieurs fois le jour et la nuit dans de l'eau froide, je résolus de l'imiter. »

Traduction de Steve Mason[modifier | modifier le code]

« Quand je découvris qu'un certain Bannus (Βάννουν)[78] vivait sa vie[79] dans le désert[80][2], je devins son « zélote » (ζηλωτής)[81] : portant des vêtements [fabriqués] à partir d'arbres[82][3] récupérant des aliments qui poussaient par eux-même[83][4], et se lavant fréquemment pour la purification – dans l'eau froide, jour et nuit. »

Steve Mason traduit ζηλωτής par « dévot », alors que Buchon traduit par "je résolus de l'imiter". C'est une traduction très tendancieuse. Prétendre avoir été ζηλωτής lorsqu'on écrit sur la grande révolte juive 30 ans après et que l'on est juif soi-même n'a rien d'anodin et il est évident que Josèphe a choisi ce mot dans un but précis. Mason précise que c'est la seule occurrence dans la Vita et développe tout un argumentaire pour ôter toute l'étrangeté de ce mot ici en mentionnant que Nicolas de Damas prétendait être devenu « zélote d'Aristote », sauf que c'était plus de cent ans AVANT la révolte.

Réflexions[modifier | modifier le code]

Après une rapide consultation, il apparaît que cette version de la Guerre des Juifs est clairement issue des remaniements intervenus après la publication du livre de Juste de Tibériade et la publication d'une nouvelle version des Antiquités judaïques dont cinq passages concernant la famille royale d'Adiabène ont été enlevés et auxquelles on a annexé une soi-disant Autobiographie de Josèphe. Ainsi tous les personnages qui visiblement posaient problème (Philippe fils de Joachim, Saul le frère de Costobar) et les groupes de personnages qui posaient problème (la famille royale d'Adiabène, l'Adiabène et les Adiabéniens) disparaissent de cette version, alors qu'un seul Babylonien (Silas) est mentionné et une seule fois. Les événements dans lesquels ils sont impliqués sont toujours relatés, mais ils ne sont plus cités comme en étant les acteurs !!

Ainsi, de même que la publication du livre de Juste de Tibériade a provoqué la publication d'une version remaniée des Antiquités judaïques, la même opération a été faite pour la Guerre des Juifs, peut-être dans la même période. Toutefois, comme la première version de la Guerre des Juifs avait été publiée 30 ans auparavant, elle a continué d'exister et s'est finalement imposé comme la seule version, alors que pour les Antiquités judaïques, c'est au contraire la version tronquée qui a survécu.

Origine de cette version[modifier | modifier le code]

Il ne me semble pas vraisemblable que Flavius Josèphe ait envoyé une version complète à Agrippa II avant publication, comme le pense Étienne Nodet. On voit de toutes façons que l'emprise d'Agrippa fils a été beaucoup plus importante sur le texte des Antiquités judaïques, que sur celui de la Guerre des Juifs. Je pense que jusqu'en 81, le commanditaire principal a été Titus et seuls ses services ont reçus une version complète avant publication avec éventuellement les services de Vespasien pour les livres publiés avant sa mort. Pour la publication des Antiquités judaïques, Agrippa a probablement reçu avant publication uniquement les parties qui concernaient son père, son oncle, sa soeur et lui-même. Pour la publication de la version en araméen, il est extrêmement vraisemblable que les services de Titus et peut-être ceux de Vespasien en ont eu une traduction en grec avant publication pour qu'ils puissent faire leurs propositions de modifications voire de censure en fonction des directives flaviennes et des intérêts bien compris de Rome.

Toutefois, après lecture et analyse de cette version uniquement connue en Slavon, il apparaît quasi évident que celle-ci est un abrégé de l'autre version, un épitomé comme cela se pratiquait dans l'Antiquité. Comme les thèmes des passages qui ont été supprimés relèvent de la même préoccupation que ceux qui ont été supprimés dans les Antiquités judaïques après la publication de Juste de Tibériade et que le mysthicisme juif dont sont empreints les passages "pro-chrétiens" n'est clairement plus en vigueur dans la Grande Église au plus tard à la moitié du IIe siècle, il est raisonnable de supposer que comme la Vita de Josèphe, cet "épitomé" a été publié en réponse aux révélations de Juste de Tibériade.

Cela implique que la confusion entre Philippe le Tétrarque et Hérode Philippe a aussi été organisée par l'équipe qui a travaillé avec Flavius Josèphe. Cette organisation de confusion, venant après celle sur Jésus, implique que l'on peut se demander si la confusion sur les frères de Jésus n'a pas aussi été organisée initialement par la propagande flavienne.

Concernant les versions de travail[modifier | modifier le code]

Ces traductions en grec qui ont dû circuler parmi les spécialistes de ces affaires (spécialistes des relations avec les royaumes orientaux, contrôle de ce qu'il fallait dire pour ne pas entretenir le messianisme juif et notamment des partisans juifs de Jésus (les Nazôréens) et ne pas leur donner de la matière pour recommencer trop vite une révolte, contrôle de ce qu'il fallait laisser filtrer ou non pour ne pas se mettre à dos les partisans de Jésus issus du polythéisme si nombreux dans les hautes sphères de Rome et en particulier dans l'entourage des Flaviens, contrôle du fait que les dirigeants des Nazôréens qui avaient participé à ces événements et dont le rôle était trop important pour que l'on puisse les escamoter complètement, soit en tout cas rendus non-identifiables ou très difficilement identifiables, contrôle du fait que sur les crucifixions de Jésus et de Simon Bargioras on ne laissait rien filtrer qui pourrait permettre de comprendre qu'il s'agissait du Jésus qui avait déjà survécu à une crucifixion sous Ponce Pilate et qui n'était pas mort « tué par les Juifs » comme on l'avait laissé filtrer après que Jésus fils de Gamaliel (Monobaze II) ait été tué par les Zélotes Iduméens, au sujet d'un personnage au sujet duquel il était de toutes façons absolument interdit d'écrire quoi que ce soit et même de dire publiquement quoi que ce soit depuis le moment de sa crucifixion et que les Romains se sont rendus compte combien cette histoire était subversive et pas seulement auprès des messianistes juifs avec leur révoltes à Alexandrie et à Antioche, mais aussi auprès de rois juifs de la région, comme Abgar V, Izatès II et d'autres. De même, ne fournir aucune info de plus que celles que l'on savait déjà à Rome sur Simon Bargioras qui aurait pu montrer qu'il s'agissait de Simon Pierre qui n'avait pas déjà été crucifié dans les dernières années de Néron comme le faisait croire la propagande flavienne après qu'elle soit arrivée au pouvoir (22/12/69), mais que c'était celui qui a été crucifié la tête en bas 3 ans après la mort de Néron — puisque accusé de s'être proclamé "roi" de Judée — au cours du triomphe donné à Titus et Vespasien,...)

Quel est l'origine de cette version ?[modifier | modifier le code]

« Si la traduction en Slavon reproduisait l'original sémitique, elle aurait du contenir des termes hébraïques; or les termes grecs y sont en si grand nombre qu'ils supposent un original grec. Et si cette traduction slavonne reproduisait l'édition grecque, elle n'aurait pas du s'en différencier autant. » Tel est le principal argument de ceux qui plaident pour des "ajouts chrétiens" dans l'oeuvre de Josèphe.

Nature des dites « insertions »[modifier | modifier le code]

Ceux qui défendent que les passages qui concernent le mouvement de Jésus et de Jean le Baptiste ont été insérés ultérieurement par des "chrétiens" ne fournissent aucune explication concernant le contenu de ces passages. Quels sont les « chétiens » qui ont pu insérer un tel passage par exemple: « En abordant les Juifs, il les appelait à la liberté en disant : « Dieu m’a envoyé pour vous montrer la voie de la Loi, par laquelle vous serez sauvés d’avoir plusieurs maîtres et vous n’aurez plus sur vous de maître mortel, mais seulement le Très-Haut, qui m’a envoyé. » » Étienne Nodet a raison de souligner que l'expression est quasi identique à celle de « Judas le Galiléen et plus généralement des zélotes ». Mais quels chrétiens, comment, à quelle époque et pourquoi des chrétiens auraient-ils pu ajouter une telle phrase exactement contraire à ce qu'ils défendaient depuis 66 - 70 : Jésus, Jean le Baptiste et leurs mouvements n'avaient rien à voir avec les Zélotes ou la Quatrième philosophie.

De même, comment un chrétien peut-il avoir inséré une phrase comme : il leur enseignait « qu’il leur serait donné un roi qui les libérerait et soumettrait tous les insoumis, et ne serait lui-même soumis à personne », alors qu'au moins depuis l'Apologie de Justin de Naplouse (v. 155), la position de la Grande Église était de dire que « le royaume de Jésus n'est pas de ce monde » ? Dans son Apologie, Justin écrit même à l'empereur et au Sénat de Rome « Vous avez entendu parler d'un royaume et vous croyez donc qu'il s'agit d'un royaume terrestre » pour leur reprocher de condamner à mort des « chrétiens » au prétexte qu'ils veulent promouvoir un roi concurrent de l'empereur romain, ce que d'après lui aucun « vrai » chrétien n'a jamais fait.

En revanche ces passages pourraient tout à fait provenir d'adeptes de la voie du Seigneur Jésus (ou de Nazôréens), ce qui signifie que cette version est antérieure à 150 et que les passages n'ont pas été "insérés" mais que ce sont les mêmes qui ont réalisé cet "épitomé" et qui en même temps, à l'aide d'autres sources, ont ajoutés les passages dits "chrétiens" et d'autres passages empreints de mysthicisme juifs.

Les trois morts de Charès[modifier | modifier le code]

Dans la version slavonne de la Guerre des Juifs, Charès est mentionné une première fois dans la même circonstance que dans la Guerre des Juifs. Toutefois, dans cette version, si Charès et Joseph meurent là aussi le même jour, c'est dans des circonstances différentes et quelques jours avant la mort racontée dans la Guerre des Juifs. Cette fois les deux hommes — qui n'en forment probablement qu'un — meurent ensemble d'effroi lorsque la tour s'effondre quelques jours avant la prise de la ville[5] qui est le jour où Josèphe les fait mourir dans la Guerre des Juifs, l'un tué par un trait alors qu'il tente de franchir l'espace où se tenait la muraille auparavant et l'autre de frayeur dans son lit. Nous en sommes donc à la troisième version de mort totalement incompatibles avec les autres et se situant à des moment différents. Une telle situation ne peut rappeler que ce qui est arrivé au personnage de Judas Iscariote (Judas le Sicaire) qui lui aussi connait 3 versions de sa mort dont 2 sont racontés dans deux textes du Nouveau Testament (fin de l'évangile attribué à Luc et début des Actes des Apôtres) réputés traditionnellement avoir été écrits par le même auteur !

Différences qui n'ont pas été notées[modifier | modifier le code]

Outre la différence sur les circonstances et la date de la mort de Charès et Joseph de Gamala, il faut noter:

  • L'adiabène est totalement absente du récit et toutes les mentions la concernant sont absentes;
  • Même chose pour les souverains d'Adiabène (Izatès, Iza, Monobaze) ;
  • Hélène n'est présente que via son tombeau ou son palais de Jérusalem, sans qu'on sache qu'elle était reine d'Adiabène ;
  • Monobazos, Cenedos, Niger de la Pérée et Silas le Babylonien ne sont plus les héros de la victoire sur Cestius liés au roi Monobaze d'Adiabène (À noter que dans le pseudo-Hégésippe, fondée sur une version en latin, Monobazos et Cenedos sont présents mais tous les autres disparaissent ainsi que la référence à l'Adiabène (Monobaze, roi d'Adiabène) là aussi). Dans cet épisode disparaît aussi Simon Bargioras. C'est-à-dire que ce qui disparaît c'est l'action concertée de ces 3 composantes (À noter que Silas le Babylonien et Niger de la Pérée sont mentionné avec Jean l'Essénien comme dirigeants de l'attaque contre Ascalon (p. 209 du livre I de la version slavone) ;

De Philippe à Publius Petronius[modifier | modifier le code]

Cette séquence qui va de II, IX, 1 au début de II, X, 1 est totlement remaniée tant par l'ordre des événements que par le contenu de la narration. Comme par hasard, c'est le moment où Jésus commence sa vie publique et où il est crucifié sur l'ordre de Ponce Pilate.

Philippe, Jean le Baptiste et Hérodiade[modifier | modifier le code]

Ici, la confusion entre Philippe le Tétrarque et Hérode Philippe est organisée, puisque dans cette version, Hérodiade est mariée avec le tétrarque Philippe[6]. Une confusion qui a été présente très tôt dans la tradition chrétienne et qui vient seulement d'être battue en brèche, après au moins 150 ans de débats depuis la naissance de la critique historique appliquée à la naissance du mouvement chrétien.

Jean le Baptiste prédit la mort de Philippe (33/34) qui meurt le soir même et donc lui survit[6]. Contrairement à la Guerre des Juifs et aux Antiquités judaïques la critique du re-mariage d'Hérodiade avec Antipas par Jean le Baptiste est relatée, comme dans les évangiles, mais sans évoquer la danse de Salomé[6].

Toutefois, les auteurs semblent vouloir introduire une confusion entre Philippe le Tétrarque et l'apôtre Philippe. Ainsi, il est dit que lorsque le tétrarque Philippe est mort, il avait quatre enfants[6]. Alors que dans les Actes des Apôtres et ailleurs, Philippe de Césarée a quatre filles qui prophétisaient. Des sources plus tardives nous indiquant qu'une des filles s'appelle Salomé.

Destitution d'Antipas[modifier | modifier le code]

Dans cette version, Hérode (Antipas) ne demande pas à Caligula de l'honorer du titre royal, mais le demande à Tibère et c'est donc cet empereur qui lui « enlève sa province et l'ajoute au domaine d'Agrippa (qui n'a pas encore été mentionné) et l'exile en Espagne avec Hérodiade[7],[8]. » L'intention d'anticiper ces événements de quelques années est évidente, pour être en accord avec l'anticipation de 6 ans de la crucifixion de Jésus-Îsâ, afin probablement de le confondre avec Jésus-Emmanuel né 6 ans avant Jésus-Îsâ. (vol. I, p. 149)

Pilate et Jésus[modifier | modifier le code]

L'intention d'anticipation de quelques années de la crucifixion de Jésus est clair là aussi. Dans cette version Tibère envoie Pilate pour être gouverneur ou procurateur de Judée qu'après la destitution d'Antipas, elle même placée alors qu'Agrippa dispose déjà de domaine auxquels ceux d'Antipas viennent d'être ajoutés[7]. On est loin de l'arrivée de Ponce Pilate en 26, ou au contraire on tire tous ces événements plusieurs années avant qu'ils aient eu lieu. De même, la crucifixion de Jésus (dont le nom n'est pas donné explicitement) est placée avant l'incident du pillage du trésor du Temple pour construire un aqueduc[9],[10], alors que dans les Antiquités judaïques et dans le pseudo-Hégésippe elle est placée après cet incident et même après tous les autres à l'exception de la répression des Samaritains sur le mont Garizim qui dans les Antiquités est placé après la crucifixion de Jésus, alors que dans le pseudo-Hégésippe elle est placé avant et donc juste avant le renvoi de Ponce Pilate.

Dans cette version, Jésus est bien crucifié « par les Juifs » et sa condamnation se produit en deux épisodes. Il est une première fois libéré par Pilate « car il avait guéri sa femme qui se mourrait[9]. » Mais les docteurs de la Loi donnent « trente talents à Pilate pour qu'il le tuât[9]. » Pilate prend l'argent et leur donne le droit de l'exécuter eux-mêmes. « Ils le saisirent et le crucifièrent, en dépit de la loi des ancêtres[9]. »

Il est clair que l'inspiration de ce passage vient des évangiles et notamment de leur évolution où au fil des décennies la responsabilité de Pilate est de plus en plus amoindrie et celle « des Juifs »  [sic] de plus en plus importante, jusqu'à l'Évangile de Pierre où c'est effectivement "Hérode" qui prononce la sentence, alors que Pilate est parti après s'être lavé les mains. De même, les deux épisodes sont un écho aux deux Jésus mis en scène pendant le procès : Jésus Barabbas et Jésus roi des Juifs, l'un étant libéré et l'autre crucifié. Les « trente talents » étant une claire référence aux « trente deniers » donnés à Judas Iscariote (Judas Sicariote, càd. Judas le Sicaire). Par ailleurs, l'allusion à la "femme de Pilate" vient naturellement de l'Évangile selon Matthieu.

Insertion sur le "thaumaturge" crucifié sous Pilate à l'époque de Tiberius Alexander[modifier | modifier le code]

Cette insertion commence par une assertion étrange selon laquelle

« Comme [Agrippa] n'avait pas de fils... (II, XI, 6)[11],[12] »

Il s'agit vraisemblablement d'une erreur car Agrippa figure plus tard dans le récit.

« Comme [Agrippa] n'avait pas de fils, Claude envoya de nouveau ses magistrats dans ces royaumes, Cuspius Fadus et Tibère Alexandre, qui maintinrent la nation en paix sans permettre que rien ne fût changé aux lois ancestrales.
Si quelqu’un s’écartait de la lettre de la Loi, le fait était révélé aux docteurs : on le mettait à la torture, et on le chassait ou bien on l’envoyait à César.
Et sous ces procurateurs apparurent de nombreux disciples du thaumaturge déjà décrit, et ils disaient au peuple que leur maître était vivant, bien qu'il fût mort : « Et il vous libérera de la servitude ». Et beaucoup d'entre le peuple écoutèrent leurs paroles. Ils prêtaient l'oreille à leurs commandements, non pas à cause de leur renommée, car ils étaient de petites gens, les uns tailleurs de voiles, les autres savetiers, d’autres artisans. Mais ils accomplissaient des signes merveilleux en vérité, tous ceux qu’ils voulaient. Alors ces nobles procurateurs, voyant l’égarement du peuple, complotèrent avec des scribes de les saisir et de les tuer. Car une petite chose cesse d’être petite quand son aboutissement est une grande chose. Mais ils eurent honte et peur devant les signes. Ils disaient que la magie ne faisait pas tant de miracles ; si ces gens n’étaient pas envoyés par la Providence de Dieu, ils seraient bientôt confondus. Et licence leur fut donné de circuler à leur gré. Ensuite, importunés par eux, ils les dispersèrent, envoyant les uns à César, les autres à Antioche pour comparaître, et d’autres dans des régions lointaines pour enquête (Guerre des Juifs II, entre § 197 et § 198, traduction de Mimouni et autres)[13] »

À noter que les deux procurateurs sont en poste simultanément (l'un en Samarie, l'autre en Judée (?) cf. Tacite). Ces apparitions sont contemporaines de la "Lettre de Pilatus à Claude", de Theudas, évêque d'une église de Syrie selon Épiphane, qui pris de folie voulu emmener 400 personnes rencontrer Jésus dans le désert et qui fut décapité pour ça, sa tête remmené à Jérusalem pour l'exemple, et ses partisans dispersés. Probablement le "frère de Jésus" appelé "Judas Thaddée" ou "Judas le Zélote" ou Addaïe et enterré près de Beyrouth.

Philippe, fils de Joachim disparaît du récit[modifier | modifier le code]

Après le retrait forcé de Florus[modifier | modifier le code]

Là où dans la version classique il est écrit:

« [Agrippa] envoya deux mille cavaliers pour défendre le peuple: c’étaient des Auranites, des Batanéens, des Trachonites, ayant pour commandant de cavalerie Darius et pour général Philippe, fils de Joachim (Guerre des Juifs, II, XVII, 4). »

Dans la version slavone nous lisons:

« Agrippa, soucieux de ne pas laisser périr son royaume, dépécha à leur secours trois milles cavaliers Auranitides et Trachonites avec le capitaine Darius[14]. »

À noter qu'en même temps que Philippe, disparaît aussi la Batanée, ce qui semble là aussi systématique dans le récit !! (La Batanée ne demeure que dans le livre I, lors des énumérations de territoires donnés à Philippe le Tétrarque.)

Après le désastre de Cestius[modifier | modifier le code]

Là où dans la version classique il est écrit:

« 1. [556] Après le désastre de Cestius, beaucoup de Juifs de distinction s'échappèrent de la ville comme d'un navire en train de sombrer. Les frères Costobaros et Saul (Σάουλος), accompagnés de Philippe, fils de Joachim (Ἰακίμου), préfet de l'armée du roi Agrippa, s'enfuirent de Jérusalem et se rendirent auprès de Cestius. Nous dirons plus tard comment Antipas, qui avait été assiégé avec eux dans le palais royal, dédaigna de fuir et fut tué par les révoltés. Cestius envoya Saul et ses compagnons, sur leur demande, en Achaïe auprès de Néron pour exposer au prince l'extrémité où ils étaient réduits et rejeter sur Florus la responsabilité de la guerre; Cestius espérait ainsi diminuer son propre péril en détournant la colère de Néron sur ce dernier (Guerre des Juifs, II, XX, 1). »

Dans la version slavone nous lisons:

« XX. - 1. Après la défaite de Cestius, beaucoup d'entre les notables s'enfuient de la ville, comme d'un navire en train de sombrr. De ceux-là Cestius envoya quelques-uns à Néron, pour lui annoncer les événements[15]. »

Ici, ce n'est pas seulement Philippe qui disparaît mais aussi Saul et Costobar. Saul qui est vraisemblablement Paul de Tarse revenu exercer sa fonction de chef d'une bande au service de la police du Temple après sa libération à Rome, vers 63 à l'issue de sa première arrestation. Cette libération a dû se faire sous la condition qu'il quitte la ville. Saul, le frère de Costobar, tous deux fils d'Antipater avec Cypros, disparaît lui-aussi totalement du récit de la version dite slavone.

Par ailleurs, une autre version de ce qui s'était passé nous avait déjà été donnée par Flavius Josèphe dans sa Vita, où Philippe ne se serait pas rendu auprès de Cestius — et encore moins auprès de Néron en Achaïe — mais se serait arrêté malade dans un village proche de Gamala « qui était à lui » et où il aurait attendu que Equuis Modius soit nommé à la place de Varus par Agrippa pour refaire surface.

Bref, tous les personnages embarrassants révélés par les mensonges de Josèphe dans la Vita disparaissent dans cette version dite slavonne.

(D'après Vita, § 46 suiv., Philippe se serait sauvé plus tôt, cinq jours après la capitulation du palais royal (6 Gorpiéos))[276]

Disparition de Saul, frère de Costobar[modifier | modifier le code]

Après l'interdiction des sacrifices aux étrangers[modifier | modifier le code]

« Cependant aucun des révolutionnaires ne voulut les écouter; même les ministres du culte, dont la conduite inaugurait les hostilités, ne bougèrent pas. Aussi les principaux citoyens, estimant qu'ils ne pouvaient plus arrêter eux-mêmes la sédition et qu'ils seraient les premières victimes de la vengeance de Rome, ne songèrent plus qu'à écarter d'eux-mêmes tout reproche et envoyèrent des députés, les uns, dirigés par Simon, fils d'Ananias, auprès de Florus, les autres auprès d'Agrippa, parmi lesquels on remarquait Saul, Antipas et Costobaros (Σαῦλός τε καὶ Ἀντίπας καὶ Κοστόβαρος), tous membres de la famille royale (Guerre des Juifs, II, XVII, 4). »

Alors que dans la version slavone nous lisons :

« Alors voyant qu'ils ne pouvaient briser leur sédition, ils envoyèrent des députés à Florus et à Agrippa[14]. »

Guerre des Juifs, II, XX, 1[modifier | modifier le code]

Comme indiqué ci-dessus, Saul disparaît du passage de Guerre des Juifs (II, XX, 1), en même temps que disparaît Philippe fils de Joachim auquel il était associé dans cette phase, jusqu'à être envoyé avec lui pour rencontrer Agrippa II, puis Cestius et même à être envoyé en Achaïe avec lui pour voir Néron. « 1. [556] Après le désastre de Cestius [...] Les frères Costobaros et Saul (Σάουλος), accompagnés de Philippe, fils de Joachim (Ἰακίμου), préfet de l'armée du roi Agrippa, s'enfuirent de Jérusalem et se rendirent auprès de Cestius. [...] Cestius envoya Saul et ses compagnons, sur leur demande, en Achaïe auprès de Néron pour exposer au prince l'extrémité où ils étaient réduits et rejeter sur Florus la responsabilité de la guerre; (Guerre des Juifs, II, XX, 1). »

Disparition de l'Adiabène et des Adiabéniens[modifier | modifier le code]

Disparition de la mention dans le discours d'Agrippa[modifier | modifier le code]

Dans la version classique, Agrippa prononce ces mots dans son discours prononcé au tout début des troubles pour essayer d'enrayer la révolte :

« à moins que vos espérances ne se portent au delà de l'Euphrate et que vous ne comptiez obtenir des secours des Adiabéniens, qui sont de votre race (Guerre des Juifs, II, XVI, 4). »

Passage complet supprimé:

« « Quels alliés espérez-vous donc pour cette guerre ? Les tirerez-vous des contrées inhabitables ? car sur la terre habitable, tout est romain, à moins que nos espérances ne se portent au delà de l'Euphrate et que vous ne comptiez obtenir des secours des Adiabéniens, qui sont de votre race[216] ; mais ils ne s'engageront pas dans une si grande guerre pour de vains motifs, et s'ils méditaient pareille folie, le Parthe ne le leur permettrait pas ; car il veille à maintenir la trêve conclue avec Rome, et il croirait violer les traités s'il laissait un de ses tributaires marcher contre les Romains. »

Disparition de l'action militaire directe[modifier | modifier le code]

Lors de l'arrivée de Cestius Gallus en vue de Jérusalem, les Juifs réagissent par une attaque vigoureuse. Dans la description de cette attaque ce passage disparaît entièrement p. 191 d'Istrin):

« Ceux qui dans leurs rangs montrèrent le plus de bravoure furent Monobazos et Kénédéos (Κενεδαῖος), parents de Monobaze roi d'Adiabène, puis Niger (Νίγερ) de la Pérée et Silas (Σίλας) le Babylonien, transfuge de l’armée du roi Agrippa. Les Juifs, repoussés de front, se replièrent vers la ville mais sur les derrières de l'armée, Simon, fils de Gioras, tomba sur l'arrière-garde romaine qui montait encore vers Béthoron, en dispersa une bonne partie et enleva nombre de bêtes de somme qu'il emmena à Jérusalem. (Guerre des Juifs, II, XIX, 2). »

En fait ce qui disparaît c'est non seulement l'Adiabène, mais aussi le roi Monobaze d'Adiabène et même toute référence aux souverains d'Adiabène, tous les Adiabéniens, ainsi que Niger et Silas le Babylonien. On pourrait dire comme par hasard ceux qui dès le début ont attiré notre attention, soit à cause de leur profil, soit à cause de leurs noms. Disparaît aussi toute référence aux "Babyloniens de Batanée".

Ce qui disparaît aussi c'est la mention de Simon Bargioras et donc que dès le début de la révolte il y a une action concertée des Adiabèniens, des Babyloniens et de « Simon, Barioras, [qui] tomba sur l'arrière-garde romaine qui montait encore vers Béthoron »

Disparition du palais de Grapte, parente d'Iza d'Adiabène[modifier | modifier le code]

« Ils en vinrent aux mains, tuèrent beaucoup de zélateurs et repoussèrent le reste dans le palais qu'avait construit Grapté parente d'Iza (Ἀδιαβηνῶν βασιλέως Ἰζᾶ), roi des Adiabéniens. Les Iduméens se ruent à l'assaut de cet édifice, en chassent les zélateurs qu'ils refoulent dans le Temple et se mettent à piller le trésor de Jean. Celui-ci habitait, en effet, ce palais et y avait déposé le butin de la tyrannie (Guerre des Juifs, IV, IX, 11). »

Alors que dans la version slavone, nous lisons :

« Ils en vinrent aux mains avec les zélateurs, en tuèrent beaucoup tandis que les autres s'enfuirent au palais royal[16] »

Non seulement Grapte et Iza d'Adiabène disparaissent, mais le sens est totalement changé puisque Jean de Gischala n'habite plus le palais de Grapte, parente d'Iza d'Adiabène, mais habite le "palais royal", c'est-à-dire le palais d'Agrippa (ou le palais d'Hérode).

Le tombeau d'Hélène, n'est plus celui de la reine des Adiabéniens[modifier | modifier le code]

« Le troisième mur avait pour origine la tour Hippicos ; de là il continuait vers le nord jusqu'à la tour Psephina, descendait en face de la sépulture d'Hélène, reine des Adiabéniens et mère du roi Izatès (Guerre des Juifs, V, IV, 2). »

Alors que dans la version slavone, nous lisons :

« La troisième (muraille) va de la tour Hippicos à la tour Psephina et se termine au tombeau d'Hélène et aux caveaux royaux[17] »

La reine des Adiabéniens et le roi Izatès disparaissent.

Disparition du palais de Monobaze qui fut un roi des Adiabéniens[modifier | modifier le code]

« Simon occupait la ville haute, le grand mur jusqu'au Cédron et une partie de l'ancien rempart, depuis la piscine de Siloé, où il s'infléchissait vers l'orient, jusqu'au palais de Monobaze vers lequel il descendait ; ce Monobaze fut un roi des Adiabéniens qui vivent au delà de l'Euphrate (Guerre des Juifs, V, VI, 1). »

Alors que dans la version slavone, nous lisons :

« Simon occupait la ville haute et les grands murs jusqu'au Cédron et à Siloé et la ville basse et la source[18]. »

Disparition du palais d'Hélène, mère de Monobaze[modifier | modifier le code]

« [Simon] tenait encore la source et certains points d'Acra, la ville basse jusqu'au palais d'Hélène, mère de Monobaze. (Guerre des Juifs, V, VI, 1). »

Alors que la version slavone se contente de parler vaguement de « la ville basse et la source[18]. »

Maintien d'un adiabénien anonyme[modifier | modifier le code]

« Un certain Gyphtaios (Γυφθαϊος), du bourg de Garis en Galilée, et Magassar, un des officiers royaux de Mariamme, et avec eux un Adiabénien, fils de Nabataios (τις υίός Ναβαταίου, Traduction d'André Pelletier, p. 179), qui devait encore à une infirmité le surnom de Ceagiras (renvoi à un mot arménien de même signification), lequel signifie « boiteux », saisirent des torches et s'élancèrent contre les machines. »

Maintenu à la page 177 du livre II de la version slavone.

Les fils et les frères du roi Izatès[modifier | modifier le code]

La substance de ce passage est maintenu à la page 181 du livre II :

« les flammes s'étendirent jusqu'au palais d'Hélène, qui se trouvait au milieu de l'Akra. Ruelles et maisons, pleines de cadavres de ceux qui étaient morts de faim, furent la proie de l'incendie. 4. [356] Ce jour-là, les fils et les frères du roi Izatès, auxquels s'étaient joints un grand nombre de citoyens distingués, supplièrent César d'accepter leur soumission. Le prince, malgré son irritation contre tous les survivants, obéit à ses sentiments naturels et accueillit ces hommes. Il les fit tous mettre sous bonne garde ; plus tard, il fit aussi enchaîner les fils et les parents du roi et les conduisit à Rome pour servir d'otages. »

Toutefois, comme à aucun moment dans cette version, il n'a été dit que la reine Hélène était reine d'Adiabène et qu'à aucun moment il n'a été dit qu'existait un roi d'Adiabène appelé Izatès, ce passage ne risque pas d'être compris. On peut donc dire sans exagérer que l'on a supprimé toutes les références à la dynastie royale d'Adiabène. Ce qui renvoie aux 5 passages supprimés dans les Antiquités judaïques concernant cette même dynastie après la publication du livre de Juste de Tibériade.

Disparition de la Batanée[modifier | modifier le code]

La Batanée disparaît totalement du livre II de la version slavone.

Agrippa n'est plus roi de la Batanée[modifier | modifier le code]

« [Claude] donne à Agrippa un royaume plus considérable que Chalcis (en 53), à savoir le territoire qui avait appartenu à Philippe et qui se composait de la Trachonitide, de la Batanée et de la Gaulanitide, en y ajoutant le royaume de Lysanias et l'ancienne tétrarchie de Varus (Guerre des Juifs, II, XII, 8). »

Alors que dans la version slavone, nous lisons :

« [Claude] donna le reste (de l'ancien royaume d'Hérode ?) à Agrippa, fils d'Agrippa, dont le père était mort quand il était tout jeune[19]. »

L'armée d'Agrippa ne comporte plus de Batanéens[modifier | modifier le code]

Comme mentionné ci-dessus avec la disparition de Philippe, disparaissent aussi deux mentions de la Batanée. L'une d'entre-elle semble encore plus significative, car dans la version slavone, les cavaliers envoyés par Agrippa ne sont plus « des Auranites, des Batanéens, des Trachonites », mais seulement des « cavaliers Auranitides et Trachonites[14] ». Cette disparition montre qu'il ne s'agit pas seulement de couper dans un texte pour le rendre plus court, mais que la Batanée est bien visée en tant que telle pour être enlevé du texte là où elle est embarrassante. Philippe et la Batanée sont beaucoup trop étroitement liés et il a bien été décidé de faire disparaître Philippe (et Saul), plutôt que de donner une troisième version complétement contradictoire avec les deux précédentes à son sujet, comme cela a été fait dans la Vita.

Dans le même passage, la Batanée disparaît aussi avec la disparition de Philippe puisqu'il était dit que Philippe était "fils de Joachim", qui lui-même « était fils de Zamaris, qui, sous Hérode, mena une colonie en Batanée »

Massacre des 70 députés qui ne sont plus de Batanée[modifier | modifier le code]

« 6. [481] Même dans le royaume d'Agrippa, on complota contre les Juifs. Le roi s'était rendu de sa personne à Antioche, auprès de Cestius Gallus, laissant pour gouverner ses affaires un de ses amis, nommé Varus (ici Νόαρος, appelé Οὔαρος plus haut en XIII, 8) apparenté au roi Sohémos. A ce moment vint de la Batanée une ambassade de soixante-dix citoyens, les plus éminents par la naissance et l'intelligence, qui demandaient au roi un corps de troupes afin que, en cas de troubles, ils fussent en force pour réprimer le mouvement. Varus envoya de nuit quelques réguliers du roi qui massacrèrent toute cette députation (Guerre des Juifs, II, XVIII, 6). »

Alors que dans la version slavonne, nous lisons :

« 6. Dans le royaume d'Agrippa vinrent des députés juifs, soixante-dix des plus nobles et vénérables, qui demandaient à Noaros, l'intendant du roi, de leur donner une garde de soldats pour surveiller les fauteurs de troubles. Noaros se saisit d'eux et les massacra[20]. »

La reddition de Simon Bargioras[modifier | modifier le code]

Dans la version classique[modifier | modifier le code]

Alors Simon crut pouvoir tromper les Romains en les effrayant. Revêtu d'une tunique blanche, à laquelle était agrafé un manteau de pourpre, il sortit de terre à l'endroit où se trouvait autrefois le Temple. Tout d'abord, ceux qui le virent furent saisis d'effroi et restèrent immobiles ; puis ils s'approchèrent et lui demandèrent qui il était. Simon refusa de le dire, mais ordonna aux soldats d'appeler leur chef. Ceux-ci coururent aussitôt le chercher et Terentius Rufus, à qui le commandement avait été remis, arriva.

Autre traduction :
« Simon songea à tromper les Romains en leur faisant peur. Il revêtit une tunique blanche, la couvrit d'une chlamyde pourpre, et sortit de dessous la terre à l'endroit où se trouvait autrefois le Temple[21]. »

Dans la version slavonne[modifier | modifier le code]

Dans la version slavonne cet épisode est plus développé que dans la version classique:
« Alors Simon vit une apparition vêtue d'une chasuble lumineuse s'approcher de lui et lui dire « Pares-toi de la même façon que tu m'as vue, revêts-toi de pourpre et sors là où je te conduirai. Et la peur s'emparera de tous ceux qui te verront et, personne n'osant te toucher, tu iras où tu voudras, sans dommage. » Alors Simon fut séduit par cette apparition[21]. »

Conclusion[modifier | modifier le code]

Il est difficile d'imaginer que ce texte empreint de mysticisme juif ait pu être ajouté par des chrétiens dans une version qu'ils auraient en même temps fortement résumée. En revanche, il est tout à fait vraisemblable que des traductions de travail en grec de la version en araméen aient circulé dans les hautes sphères de l'élaboration de la propagande flavienne. Comme Josèphe dit lui-même que la version publiée en grec est fondée sur le développement de sa version en araméen, il est tout à fait logique que cette version soit plus développée que la précédente. Josèphe dit lui-même que grâce à sa version en araméen, les populations au-delà de l'Euphrate connaissent mieux les événements de la guerre que les habitants de l'Empire romain. La version en araméen visait aussi — voire principalement — la population juive de Mésopotamie extrêmement nombreuse et ces passages empreints de mysticisme juif leur était vraisemblablement destinés. D'autant qu'il est possible que de l'autre côté de l'Euphrate on ait été mieux informé que dans l'Empire au sujet du grand secret des Flaviens et que sur certains points il ait été nécessaire de laisser filtrer un peu plus d'informations pour ne pas permettre à des critiques araméophones — a priori mieux informé que ceux de culture gréco-latine — que les Flaviens escamotaient volontairement ce qui concernait l'action des membres du mouvement créé par Jésus.

Les partisans d'une version chrétienne ne disent pas quand — d'après eux — cette version résumée, mais à laquelle on aurait ajouté des passages inédits empreints de mysticisme juif aurait pu être élaborée, après le IVe siècle, mais quand ? Schwentzell parle d'une version médiévale. Qui aurait été capable de produire ces passages empreints de mysticisme juif tel qu'il pouvait exister au Ier siècle et surtout dans quel but se serait-il donné un tel travail. Résumer un écrit comme la Guerre des Juifs n'est pas une mince affaire, produire des passages comme ceux que l'on rencontre dans cet écrit à la façon qu'aurait pu le faire un juif du Ier siècle demande un talent exceptionnel. Mais dans quel but cela aurait-il été fait ?

Absence de l'introduction[modifier | modifier le code]

Si on se place dans la perspective selon laquelle le texte slavon provient d'une version de travail en grec qui a permis l'élaboration et la validation de la publication de Flavius Josèphe en araméen, l'absence de l'introduction est logique.

Dans l'édition en grec à destination de la population de l'Empire romain, Josèphe écrit dans son introduction:
C'est pour cela que je me suis proposé de raconter en grec cette histoire, à l'usage de ceux qui vivent sous la domination romaine, traduisant l'ouvrage que j'ai composé auparavant dans ma langue maternelle (l'araméen) à l'usage des Barbares de l'intérieur. Mon nom est Josèphe, fils de Matthias, Hébreu de nation[3], originaire de Jérusalem, prêtre : aux débuts j'ai moi-même pris part à la guerre contre les Romains ; les événements ultérieurs, j'y ai assisté par contrainte.

Et aussi:
En effet, les Juifs espérèrent que tous ceux de leur race, habitant au delà de l'Euphrate, se révolteraient avec eux...

Justification de la publication à destination des Grecs et des Romains :
Alors que les Parthes, les Babyloniens, les Arabes les plus éloignés, nos compatriotes habitant au delà de l'Euphrate, les Adiabéniens, savent exactement, grâce à mes recherches, l'origine de la guerre, les péripéties les plus douloureuses qui en marquèrent le cours, enfin le dénouement, il ne faut pas que, en revanche, les Grecs et ceux des Romains qui n'ont pas pris part à la campagne continuent à ignorer tout cela parce qu'ils n'ont rencontré que flatteries ou fictions.

Il est évident que de tels passages n'ont pas à figurer, tout au moins sous cette forme, dans une version écrite à destination des "Parthes, des Babyloniens, des Arabes les plus éloignés [...] des Adiabéniens" et des nombreux Juifs "habitant au delà de l'Euphrate".

Le reste de l'introduction est toute entière conçue pour expliquer sa démarche aux grecs et aux Romains de l'Empire. Elle aurait été totalement inadaptée pour une version en araméen visant "les Parthes, les Babyloniens, les Arabes les plus éloignés, nos compatriotes habitant au delà de l'Euphrate, les Adiabéniens". C'est au contraire si cette introduction ou un résumé de cette introduction avait figuré dans la version en slavon, que l'on aurait pu affirmer qu'elle n'était pas basée sur la première version publiée par Josèphe.

Absence de copies en grec[modifier | modifier le code]

Les spécialistes sont d'accord pour dire que cette version slavonne a été traduite au XIe siècle à partir d'un texte byzantin écrit en grec. Toutefois, on n'a pas retrouvé une seule version, ni même seul fragment grec de cette "Histoire" de Flavius Josèphe. De même, les plus anciens manuscrits de Flavius Josèphe dans la version classique qui ont été retrouvés datent du Xe siècle. Que s'est-il donc passé vers le Xe siècle pour que tous les manuscrits antérieurs disparaissent ? En tout cas, cette version slavonne atteste de la persistance de cette version courte dans les milieux de Kiev (actuelle Ukraine) où cette version slavonne a probablement été traduite, par une véritable école de traduction que l'on retrouve à l'oeuvre sur d'autres textes.

Version slavonne[modifier | modifier le code]

La Guerre des Juifs en langue slavonne (vieux-slave) diffère beaucoup de celle des manuscrits grecs existants. Le slavon est la langue liturgique des Slaves orthodoxes. Cette version est connue par plusieurs manuscrits datant du XVe siècle jusqu'au XVIIIe siècle. Il ne s'agit pas d'une traduction du texte grec, car ce « Josèphe slavon » est amputé de nombreuses narrations, mais contient aussi vingt-deux passages qui sont absents de la version grecque[22]. S'il y a eu débat sur l'ancienneté de la source originale, il paraît désormais douteux que cette version slavonne remonte à l'Antiquité[23] et la plupart des chercheurs estiment que les additions slavones datent du Moyen Âge : « l'ouvrage a été adapté par son traducteur médiéval afin de combler ce qui devait passer pour des lacunes aux yeux du lecteur chrétien ; […] les huit principaux ajouts slavons concernent Jean Baptiste, Jésus et les origines du christianisme[22] ».

En 1928, H.S.J. Thackeray a émis l'hypothèse que le texte slavon pourrait être la traduction de l'original perdu « que Flavius Josèphe aurait rédigée en araméen, ce qui expliquerait les différences[24] ». Cette thèse a été reprise par plusieurs spécialistes de l'École biblique de Jérusalem mais elle se heurte aux nombreuses incohérences et éléments provenant de la culture russe contenus dans le texte[25]. Il y a donc un quasi-consensus pour la rejeter, tout en notant que les ajouts qui rapportent des informations sur le mouvement chrétien semblent provenir d'un milieu juif plutôt que d'un milieu russe[26]. En 2002, Étienne Nodet a toutefois émis l'hypothèse que cette version slavonne serait issue d'une première version en grec soumise par Flavius Josèphe à Agrippa II pour approbation[27]. L'un des arguments de Nodet est qu'il est difficile d'attribuer à un interpolateur chrétien les suppléments de la version slavonne, notamment parce que l'on voit mal comment un chrétien aurait pu s'abstenir de faire le moindre lien entre Jean-Baptiste et Jésus[28],[29].

Florilège des passages innovants[modifier | modifier le code]

Comparaison synoptique[modifier | modifier le code]

À lire

Les différents manuscrits en vieux slaves[modifier | modifier le code]

Analyse des recherches de N.A. Meščerskij. Avant-propos de Pierre Lévêque]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Étienne Nodet, Machéronte (Machaerus) et Jean Baptiste, EBJ, 2014, p. 14 ; également publié dans la Revue biblique no 121, (2014), p. 267-282.
  2. C'est un «désert» avec de l'eau et des arbres disponibles, ainsi la nature sauvage de Judée, où poussent certains arbres et où l'hiver apporte de l'eau. En tant que lieu de contemplation, de rencontre avec Dieu et de changement dramatique, le désert a joué un rôle déterminant dans la compréhension de soi du judaïsme (Exode 3:22, 16: 1-19: 25, Esaïe 40: 3, Matthieu 3: 1-4). : 11). Les espoirs prophétiques comprenaient la rédemption du désert (Esaïe 35: 1, 6; 43: 19-20), et la communauté de Qumran prenait cela très au sérieux (1QS 8.15). Pour le public romain de Josephus, son point semble être de souligner les épreuves et le durcissement qu'il a enduré en tant qu'étudiant. Bien qu'il soit vrai que le désert de Judée était aussi la cachette évidente pour les rebelles, la spéculation de Rajak (1983: 38) selon laquelle Bannus et certains de ses disciples nourrissaient un agenda politique - que la mention d'un nom personnel suggère que l'allégeance de ses disciples étaient faites à lui personnellement, et qu'ils s'attendraient à ce que quelque changement immédiat soit amené par lui "- cherche à extraire le sang d'une pierre. Josephus a conçu, ou peut-être même inventé, cette pièce pour soutenir ses prétentions à la vertu. Il mentionne vraisemblablement les conditions de désert sévères (indépendamment des faits sous-jacents) pour des raisons rhétoriques: pour prouver son imperméabilité à la difficulté.
  3. Grec: ἐσθῆτι ἀπὸ δένδρων χρώμενον. Josèphe rend ainsi sa première formation aussi exotique que les pratiques des Indiens d'Hérodote, qui sont vêtus avec des matériaux qui poussent sur les arbres (Hist 3.106), ou que celles des des Scythes, qui vivent chacun sous leur propre arbre Pontique, d'où chacun tire sa nourriture et son habillement ( Hist 4.23).
  4. Grec: αὐτομάτως. Dans les parallèles internes les plus proches, Josèphe explique que le parc d'Éden était caractérisé par une nourriture qui poussait automatiquement (Ant 1.46), ce qui était propice à une longue vie (1.105-6). Mais la punition de Dieu pour le péché d'Adam comprenait la cessation de la nourriture automatique et le besoin d'une cultivation intense, ce qui raccourcirait la vie (Ant 1.49). Un peu plus tard, Dieu préfère le sacrifice d'Abel à celui de Caïn car Dieu est «honoré par des choses qui croissent automatiquement (αὐτομάτοις) et selon la nature, mais pas par celles qui poussent par la force de saisir l'homme avec ruse (τοῖς κατ 'ἐνθρώπου πλεονέκτου βίᾳ πεφυκόσιν) "(Ant 1.54, trans L. Feldman). Feldman (2000: 20 n ° 116) note des références gréco-romaines parallèles à un âge d'or où la terre produisait de la nourriture par elle-même (Hésiode, opus 109ff, Ovide, Metam, 1.101 et suiv.). Ainsi, à certains égards, l'état édénique était parallèle au monde avant Prométhée. Puisque le sacrifice acceptable d'Abel consistait en du lait et un pâturage de premier-né (Ant 1.54), le principe de Josephus semble n'avoir rien à voir avec la distinction viande / végétarien qu'il emploie ailleurs dans le contexte de manger à l'étranger (§ 14 Ant.10.190-94). Il s'agit strictement d'éviter la culture, et ce n'est pas un principe qu'il préconise généralement. Évidemment, Josephus prend une liberté romantique considérable. A moins de passer beaucoup de temps dans des oasis telles que Jéricho, où il a été cultivé, ou il a survécu principalement à un régime viande / lait, il n'aurait pas pu trouver dans le désert de Judée la variété de nourriture naturelle nécessaire pour vivre pendant des années. fin. Cf. Le régime de Ioannes le baptiste de sauterelles et de miel sauvage, dans la même région (Marc 1: 6), qui a beaucoup le même but littéraire: marquer un homme comme un étranger à tout le luxe et un ami de la vertu. Bien que la référence de Josephus à la nourriture non cultivée court peut-être le risque d'être comparée aux stéréotypes barbares les plus répugnants, qui ont commencé avec Homer's Cyclopes (Od 9,10- 15), une description qui contient encore un élément d'idéalisme: Tacitus 31.2.3; Shaw 1982-83, Garnsey 1999: 65-8).), Il évoque plutôt clairement l'idéal philosophique d'un retour à la simplicité naturelle. Dans son homme d'État (Pol 274C), Platon a parlé de l'interlocuteur de Socrate au moment où la cultivation a commencé, quand la nourriture qui a grandi par elle-même (αὐτομάτη τροφή) n'avait pas été adéquate. Diogène le Cynique prétendit qu'il était à la fois désirable et possible de revenir à l'état animal, dans lequel on ne chercherait que des vêtements, un abri et de la nourriture tels qu'ils se sont développés (αὐτόματος): voir Dio Chrysostom Tyr. 28. En général, alors, Josephus prétend s'être entraîné sur le genre de régime hautement discipliné que ses contemporains ont associé aux philosophes les plus rigoureux. Pythagore, qui s'est abstenu de la viande et d'autres aliments, a été crédité de faire de la réglementation alimentaire une préoccupation importante en philosophie (Diogène Laertius 8.13, 19). Il a été suivi le plus célèbre par le néo-platonicien néo-platonicien du IIIe siècle Porphyre (Abst 2.12, 27, 4.2, Vit Pyth 14 et Passim, discussion dans Garnsey 1999: 85-91).
  5. Flavius Josephus, Vasilīĭ Mikhaĭlovich Istrin, La prise de Jérusalem de Josèphe le Juif : texte vieux-russe publié intégralement, Institut d'études slaves, 1934,p. 5 et 9.
  6. a b c et d Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 147.
  7. a et b Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 149.
  8. Guerre des Juifs, livre II : Hérode se rendit auprès de Gaius, qui le punit de sa cupidité en l’exilant en Espagne[98] (Σπανίαν Ἰσπανίαν), car Agrippa l'avait suivi[99] pour l'accuser. Gaius joignit encore à la tétrarchie d'Agrippa celle de son rival. Hérode mourut en Espagne, où sa femme avait partagé son exil.
  9. a b c et d Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 151.
  10. Guerre des Juifs, livre II : 4[89]. [175] Un peu plus tard il souleva une nouvelle émeute en épuisant, pour la construction d’un aqueduc, le trésor sacré qu'on appelle Korbónas[90] ; l'eau fut emmenée d'une distance de 400 stades[91]. A cette nouvelle, le peuple s'indigna : il se répandit en vociférant autour du tribunal de Pilate, qui se trouvait alors à Jérusalem. Celui-ci, prévoyant la sédition, avait pris soin de mêler à la multitude une troupe de soldats armés, mais vêtus d'habits civils, et, tout en leur défendant de faire usage du glaive, leur ordonna de frapper les manifestants avec des gourdins. Du haut de son tribunal il donna un signe convenu. Les Juifs périrent en grand nombre, les uns sous les coups, d'autres en s'écrasant mutuellement dans la fuite. La multitude, stupéfiée par ce massacre, retomba dans le silence.
    5[92]. [178] Sur ces entrefaites. Agrippa, fils de cet Aristobule que son père Hérode avait mis à mort, se rendit auprès de Tibère pour accuser le tétrarque Hérode (Antipas) (version différente de celle fournie dans les Antiquités !). L'empereur n'ayant pas accueilli l'accusation, Agrippa resta à Rome pour faire sa cour aux gens considérables et tout particulièrement à Gaius, fils de Germanicus...
  11. Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 157.
  12. À sa mort, Agrippa Ier n'a pas de fils ! C'est ce qui est écrit dans la traduction en II, XI, 6 ; cf.Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 157. Après la mort d'Agrippa Ier, là où dans la version classique, il est écrit que:

    « [Agrippa] laissa trois filles nées de Cypros : Bérénice, Mariamme et Drusilla, et un fils, issu de la même femme, Agrippa (II). Comme celui-ci était en bas âge (17 ans), Claude réduisit de nouveau les royaumes en province et y envoya en qualité de procurateurs Cuspius Fadus, puis Tibère Alexandre... (cf. Guerre des Juifs, II, XI, 6.) »

    Dans la version slavone, nous trouvons :

    « Comme [Agrippa] n'avait pas de fils, Claude envoya de nouveau ses magistrats dans ces royaumes, Cuspius Fadus et Tibère Alexandre... !!! (cf.Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 157) »

  13. cf. Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 157.
  14. a b et c Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 183.
  15. Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 195.
  16. Josèphe et Istrin, 1934, t. II, p. 55.
  17. Josèphe et Istrin, 1934, t. II, p. 79.
  18. a et b Josèphe et Istrin, 1934, t. II, p. 89.
  19. Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 161.
  20. Josèphe et Istrin, 1934, t. I, p. 187.
  21. a et b Bohrmann 2002, p. 7-8.
  22. a et b Christian-Georges Schwentzel, Hérode le Grand, Paris, Pygmalion, 2011, p. 94
  23. Étienne Nodet, « Appendice sur la version slavone de la Guerre », dans H.S.J. Thackeray, Flavius Josèphe : l'homme et l'historien, Paris, 2000, pp. 170-174. Pour une comparaison entre la Guerre des Juifs et la version slavone, voir H. et K. Leening (éd.), Josephus' Jewish War and its Slavonic Version. A. Synoptic Comparison, Leyde, 2003.
  24. H.S.J. Thackeray cité par Christian-Georges Schwentzel, op. cit., 2011, p. 94.
  25. cf. Monette Bohrmann, La Version vieux russe de la Guerre juive de Flavius Josèphe : Analyse des recherches de N.A. Mescerskij, Presses universitaires franc-comtoises.
  26. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, Paris, P.U.F., coll. « Nouvelle Clio », 2012, p. 316.
  27. Nodet 2002, p. 247-248
  28. cf. Étienne Nodet, Le Fils de Dieu : Procès de Jésus et Évangiles, p. 293.
  29. Étienne Nodet, « Appendice sur la version slavonne de la Guerre », dans H.S.J. Thackeray, Flavius Josèphe : l'homme et l'historien, Paris, 2000, p. 170-174. Pour une comparaison entre la Guerre des Juifs et la version slavonne, voir H. et K. Leening (éd.), Josephus' Jewish War and its Slavonic Version. A. Synoptic Comparison, Leyde, 2003.