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Utilisateur:Gourlen/Brouillon

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SABELLA est une entreprise qui conçoit, développe et fabrique des hydroliennes. Cette PME basée à Quimper, fondée en 2008, compte aujourd’hui une dizaine d’employés.[1] Elle a été fondée par quatre actionnaires : Hydrohélix Énergie (32,5%), initiateur historique de la technologie, Sofresid Engineering (32,5%), filiale de Saipem spécialisée dans l’industrie parapétrolière et gazière, In Vivo Environnement (25%), bureau d’études en environnement marin et océanographie, et Dourmap (10%), équipementier électrique.[2]

SABELLA est le nom latin d’un ver marin tubicole (sabelle en français), dont la forme et les mouvements rappellent ceux d’une hydrolienne.

Baptême Sabella D03 à Bénodet

Historique[modifier | modifier le code]

Le concept originel a été imaginé en 1999, à la suite de quoi la société Hydrohélix Énergies fut créée en 2000. De nombreuses études furent réalisées dans les années qui suivirent, ce qui aboutit à la création du consortium SABELLA en 2007 par les actionnaires actuels, puis à la société SABELLA SAS un an plus tard. En 2008, SABELLA mit à l’eau la première hydrolienne sous-marine française, Sabella D03, à côté de Bénodet, à l’embouchure de l’Odet.[3] L’expérience acquise et les résultats obtenus avec ce projet permirent à l’entreprise de réfléchir à une hydrolienne pré-industrielle à échelle 1, Sabella D10. Pour cela, SABELLA a répondu en octobre 2009 à l’Appel à Manifestation d’Intérêt de l’ADEME « Démonstrateurs Énergies Marines ». SABELLA a été notifié lauréat de cet AMI[4] en partenariat avec l’IFREMER, Veolia Environnement et Bureau Veritas, ce qui permet au projet d’être en partie financé par les Investissements d’Avenir. La machine Sabella D10 est aujourd’hui en cours de construction.[5]

Depuis ses débuts, SABELLA a été soutenue par l’ADEME, la Région Bretagne, le département du Finistère et les communautés de communes de Quimper et de Brest.[6]

Le projet de développement technologique SABELLA a été labellisé par le pôle de compétitivité Pôle Mer Bretagne dès 2005.[7]

La technologie[modifier | modifier le code]

La technologie de SABELLA est basée sur des principes de simplicité technologique et de rusticité, afin de lui conférer une plus grande fiabilité et un besoin de maintenance plus faible que des solutions concurrentes plus sophistiquées.[8][9]

Ses caractéristiques principales sont les suivantes :

  • pales symétriques, qui permettent à la turbine de ne pas avoir à tourner de 180° en fonction du sens du courant induit par le flot et le jusant ;[9]
  • modularité architecturale : l’hydrolienne SABELLA est composée de deux parties. Un colis lourd posé au fond de l’eau assure l’ancrage et la stabilité de l’hydrolienne dans la direction du courant et est surmontée de la turbine elle-même qui est beaucoup plus légère, ce qui lui permet d’être facilement remplacée pour maintenance ;[9]
  • génératrice à attaque directe et à aimants permanents, pour éviter tout élément mécanique complexe sujet à défaillance supplémentaire et à de la maintenance plus régulière (de type train épicycloïdal, multiplicateurs, charbons, balais, etc.) ;
  • hydrolienne posée sur le fond, ce qui lui permet d’être invisible depuis la surface, de ne pas gêner la navigation professionnelle et de plaisance et d’être moins exposée aux chargements hydrodynamiques liés à la houle dans des profondeurs d’eaux intermédiaires.[9]

L’expérience Sabella D03[modifier | modifier le code]

Sabella D03 est un projet expérimental mené par le consortium SABELLA avec le soutien des acteurs publics territoriaux et de l’ADEME, et avec le support technique de l’IFREMER.[10] Il a consisté à concevoir, construire et tester un prototype d’hydrolienne à échelle 1/3. Celui-ci a été immergé à côté de Bénodet, dans l’estuaire de l’Odet, en avril 2008 pour une durée d’un an. Son rotor a un diamètre de 3 m, pour une puissance de 10 kW. De nombreux essais et mesures ont été réalisés, permettant notamment de démontrer son innocuité vis-à-vis de l’ichtyofaune et sa faible émergence acoustique.[11]

Cette hydrolienne est aujourd’hui exposée sur le parvis d’Océanopolis à Brest, à titre d’objet pédagogique.

Le projet de démonstrateur pré-industriel Sabella D10[modifier | modifier le code]

Le projet de démonstrateur Sabella D10, soutenu par l’ADEME via les Investissements d’Avenir, conduit à la mise en œuvre d’une hydrolienne à échelle industrielle d’un diamètre de 10 m pour une puissance de 1 MW. La construction de cette hydrolienne a débuté en juin 2012. [5] Les pales sont en carbones et sont construites par CDK Technologies, chantier naval de construction de bateaux de course au large basé à Port-la-Forêt dans le Finistère.

Son immersion est prévue durant l’hiver 2013-2014 dans le Passage du Fromveur, entre l’île d’Ouessant et l’archipel de Molène, par 55 m de profondeur. Elle sera raccordée au réseau électrique ERDF de Ouessant, ce qui devrait en faire la première hydrolienne raccordée au réseau électrique en France.[8] Elle restera en place pendant un an et sera entièrement suivie et instrumentée afin d’avoir des retours d’expérience sur la production, la performance, la résistance, l’impact environnemental, l’acceptation sociale…[4]

Les partenaires de ce projet sont Veolia Environnement pour l’analyse de cycle de vie de l’hydrolienne, l’IFREMER pour l’acoustique sous-marine et le vieillissement des matériaux en milieu marin et Bureau Veritas pour la validation des études mécaniques et de la fabrication dans un objectif de certification future.[12]

Accord avec GDF SUEZ[modifier | modifier le code]

SABELLA a signé un accord de partenariat avec Eole Génération, filiale de GDF SUEZ devenue depuis GDF SUEZ Futures Énergies, en juin 2012. Ce partenariat entre l’énergéticien et le turbinier a pour objectif la valorisation énergétique du site du Fromveur, ainsi qu’une pré-qualification par l’énergéticien de la technologie SABELLA pour une exploitation commerciale future des courants sur ce site.[13]

EUSSABELLA[modifier | modifier le code]

Un projet de ferme pilote dans le Passage du Fromveur est à l’étude par SABELLA.[13] Celle-ci se composerait de quelques machines (moins de 10) et alimenterait l’île d’Ouessant, non raccordée au réseau continental. Associée à un système de stockage de l’énergie assurant la continuité de la fourniture électrique pendant les périodes de plus faible courant, la ferme pilote permettrait de faire économiser à l’île tout ou partie de ses consommations de fioul, l’électricité y étant actuellement produite par quatre groupes électrogènes.[14] Un AMI est attendu de la part de l’État à l’été 2013 pour l’installation de telles fermes pilotes dans le Fromveur, au Raz Blanchard et au Raz de Barfleur.[15]

À plus long terme, SABELLA souhaite développer des fermes hydroliennes commerciales, en particulier dans le Fromveur mais également ailleurs en France, en Europe et dans le monde.[2]

Autres technologies[modifier | modifier le code]

En plus de ses hydroliennes sous-marine, SABELLA développe différents concepts d’hydroliennes fluviales. Sa filiale canadienne « Sabella Energy Inc » a ainsi développé un pilote appelé « SR-01 » (Sabella River).[16]

Un concept d’hydrolienne de sub-surface (flottante) est également à l’étude, avec une technologie du nom de Sequana.


Impacts environnementaux[modifier | modifier le code]

De par la très faible vitesse de rotation de ses pales (10 à 15 tours/minute), l’hydrolienne présente peu de dangers pour la faune et la flore sous-marines.[17] De plus, l’émission acoustique de Sabella D03 a été mesurée durant son année d’immersion dans l’Odet. Il a été démontré que l’impact pour la faune sous-marine (poissons, mammifères marins et crustacés) était très faible. Ces résultats sont à considérer avec prudence, car la signature varie d’une machine à l’autre et l’émergence acoustique sur un site est lié au bruit de fond de celui-ci (plus le courant est élevé, plus le bruit de fond est fort).[18]

Le projet Sabella D10 a été favorablement accueilli par le Parc naturel marin d’Iroise, qui, à cette occasion, a défini avec SABELLA un protocole de suivi environnemental de l’hydrolienne sur ce site.[19] Le Parc naturel marin d’Iroise s’est d’ailleurs dit favorable à l’implantation d’une ferme pilote hydrolienne dans le Passage du Fromveur, tout en émettant différentes recommandations pour limiter l’impact environnemental.[20]

Acceptation sociale[modifier | modifier le code]

Ce projet est très favorablement accepté par les Ouessantins qui voient ici la valorisation de leur patrimoine hydrocinétique.[14]

Les hydroliennes posées sur le fond marin comme Sabella sont globalement bien perçues par la population de par leur invisibilité, leur silence, et leur non gêne à la navigation professionnelle et récréative.[21] L’hydrolien possède également l’avantage, contrairement à d’autres énergies renouvelables telles l’éolien, le solaire ou l’énergie houlomotrice, d’exploiter un phénomène astronomique totalement prédictible, des années à l’avance : les courants induits par les marées.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L’entreprise, sur le site sabella.fr
  2. a et b Sabella veut aller partout où "il y a du courant", sur le site latribune.fr
  3. Bénodet : L’installation complète de l’Hydrolienne achevée aujourd’hui, sur le site meretmarine.com
  4. a et b Une hydrolienne produira de l'électricité sur l'île d'Ouessant, sur le site latribune.fr
  5. a et b Hydrolienne Sabella à Quimper : la construction est lancée, sur le site entreprises.ouest-france.fr
  6. Finistère. Projet d'hydrolienne Sabella : les collectivités versent 650 000 €, sur le site entreprises.ouest-france.fr
  7. SABELLA : domestiquer la puissance des marées, sur le site pole-mer-bretagne.com
  8. a et b Sabella, le petit poucet français de la filière hydrolienne, sur le site romandie.com
  9. a b c et d Les hydroliennes jouent la simplicité, sur le site usinenouvelle.com
  10. Nos Solutions, sur le site sabella.fr
  11. Hydrolienne. Sabella regagne la terre ferme, sur le site letelegramme.fr
  12. SABELLA « D10 », sur le site ademe.fr
  13. a et b GDF Suez à l'assaut des énergies marines, sur le site lepoint.fr
  14. a et b Ouessant. L'île privée de courant hier après-midi, sur le site letelegramme.fr
  15. Delphine Batho en faveur d'un grand appel d'offre sur l'hydrolien, sur le site challenges.fr
  16. Marées et courants - Après les éoliennes, les hydroliennes, sur le site magazineconstas.com
  17. Nos Solutions, sur le site sabella.fr
  18. Yves Le Gall, "Bilan des mesures de bruit de l’hydrolienne Sabella. Mesures acoustiques dans l’estuaire de l’Odet. Consortium SABELLA" IFREMER, 2009
  19. Les énergies marines renouvelables, sur le site parc-marin-iroise.fr
  20. Le parc marin d’Iroise n’est pas contre une ferme hydrolienne dans le Fromveur, sur le site lemarin.fr
  21. [ http://vimeo.com/24419302 Connaissez-vous l'hydrolienne Sabella ?], sur le site vimeo.com

Liens externes[modifier | modifier le code]