Utilisateur:Fabrice81/Jean Mermoz

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L'accident, pour nous, ce serait de mourir dans un lit

Jean Mermoz (Aubenton, Aisne le 9 décembre 1901 - Atlantique Sud - 7 décembre 1936) est un pilote français, figure légendaire de l'Aéropostale, surnommé l'Archange.


En 1930, il réalise le premier vol entre la France et l'Amérique du Sud. Il établit plusieurs lignes régulières, franchit la Cordillère des Andes et réussit la première liaison France - Amérique du Sud.

L'avion qu'il pilote, la Croix-du-Sud, disparaît en mer le 7 décembre 1936 avec à son bord : Alexandre Pichodou, pilote ; Henri Ézan, navigateur ; Edgar Cruvelhier, radio et Jean Lavidalie, mécanicien.

« Tu n'as pas le droit de risquer la peau des pilotes qui voudraient suivre ton exemple. » (Antoine de Saint-Exupéry à Jean Mermoz). « Ce sont les échecs biens supportés qui donnent le droit de réussir.» Jean Mermoz.

Il est remarquable que le jeune Antoine de Saint-Exupéry rêvait d'être pilote mais s'est avéré un grand poète tandis que l'adolescent Jean Mermoz voulait être poète mais devint un héros génial de l'aviation.

Une vie[modifier | modifier le code]

Le 9 décembre 1901, Mermoz vint au monde dans une petite pièce basse , derrière la troisième fenêtre de la façade du Lion d'Or qui donne sur la Grand-Place d'Aubenton. écrit Joseph Kessel.
Le 25 septembre 1899, son père Jules Mermoz (29 ans) et sa mère Gabrielle Gillet (19 ans), qui tiennent cette enseigne, s'étaient mariés. Ce mariage, plutôt de raison que de passion, sera mis à rude épreuve et le couple se séparera durant l'été 1903. Gabrielle Gillet emportera avec elle le petit Jean, âgé de 18 mois, et la famille ne se reformera jamais: Mermoz restera fils unique.

Les jeunes années[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Beaucoup de choses restent obscures sur l'enfance de Jean Mermoz, surtout concernant les relations de ses parents.
C'est dans la petite ville de Mainbressy que le futur pilote passera ses premières années. Il vivait chez ses grand-parents maternels tout en étant séparé de son père qu'il n'a vu qu'épisodiquemenet et ce, jusqu'à l'âge de dix ans, sans voir beaucoup sa mère qui travaillait à Paris. Il a été un enfant plutôt sage et contemplatif, aimant la lecture et la nature, plutôt méditatif et réservé, il a développé un sens de l'observation qui ne le quittera jamais.

Si ses parents sont séparés, il trouve quand même un équilibre famillial en fréquentant toute sa famille élargie qui, à cette période, sera l'essentiel de ses fréquentations.

En 1913, le grand-père l'emmène, lui et son cousin, à une sorte de meeting aérien à Bétheny en Champagne. Au contraire de son cousin cette manifestation ne semble pas avoir enthousiasmé le futur pilote.

Côté scolaire, Jean Mermoz travaillait bien, sans éclats, aidé sûrement par un entourage famillial comportant beaucoup d'instituteurs, institutrices.

Adolescence[modifier | modifier le code]

Jean Mermoz entre dans l'adolescence quand éclate la première guerre mondiale.

En pleines vacances d'été, en août 1914, la famille se retrouvera brutalement éparpillée. Tous les hommes valides seront mobilisés, même le père de Jean Mermoz (qui avait pourtant 44 ans). Gabrielle Mermoz, officiellement, travaillait à Charleville. La retraite de l'armée française fin août est catastrophique et le 28, Mermoz et le reste de la famille restée à Maingressy, partiront en exil. Ils arriveront à Aurillac, dans le Cantal, le 4 septembre.

En octobre 1914, Jean Mermoz est scolarisé mais au mois de janvier, il se retrouve seul avec ses grands parents. La misère devient grave: les grand-parents seront obligés de mendier, et par moments allant jusqu'à ce priver de nourriture pour leur petit-fils (ces faits sont rarement relatés). Mais il pourra poursuivre ses études très correctement, se montrant surtout poète, littéraire et sportif.

Il est, en quelque sorte, en réserve: il grandit et il attend, ecrit Emmanuel Chadeau.

Pendant ce temps, Jules Mermoz mobilisé et détruit par le guerre, ne pourra rien pour son fils et, durant trois ans, Gabrielle Mermoz restera séparée de son fils et de sa famille sans que l'on sache exactement où elle était; ce n'est qu'en 1917 qu'elle les retrouvera et le 27 septembre de cette année elle emmènera son fils, avec elle, à Paris.

Ainsi le jeune Mermoz se retrouve scolarisé au lycée Voltaire en classe de seconde où il va s'appliquer, mais il échouera au bac ce qui le le destabilisera. Joseph Kessel parle de déroute nerveuse. Ceci le fera érrer un an durant. En octobre 1919, pour lutter contre cette déprime, sa mère l'envoiera passer quatre mois à Aurillac. A son retour il cherchera du travail pendant quelques mois avant qu'un de leurs amis lui conseille de s'engager dans l'armée et plutôt même l'aviation qui est plus prestigieuse et offre une meilleure rémunération.

Le 26 juin 1920, il s'engage pour quatre ans et est incorporé le 29, plus par necessité que par vocation. Il fera ses classes à Satory (aujourd'hui dans la banlieue de Versailles) (Joseph Kessel parle du Bourget?).

L'armée[modifier | modifier le code]

Breguet XIV version militaire, utilisé par Mermoz en Syrie
Image de synthèse
naïvement j’ai posé ma demande d’élève pilote
Jean Mermoz dans Mes vols.

Le 29 octobre 1920, Jean Mermoz arrive à la base aérienne d'Istres. Mais très vite il comprend que sa place dans l'aviation n'est pas d'être mécanicien ou ingénieur au sol. Ainsi, c'est plus par opportunisme, pour devenir quelqu'un, qu'il va penser voler et vouloir devenir pilote.Mais en plus, le jeune homme sage, ayant plus subit qu'autre chose, ne pouvait qu'espérer s'éclater et voler, surtout à cette époque de pionniers! se défouler dans les airs, libre, en un combat physique avec les éléments et une machine à dompter.

Formation de pilote à Istres[modifier | modifier le code]

Je ramassai tristement mes cailloux
et me hasardai enfin à causer avec des bagnards :
Où sont les élèves pilotes ? Mais ici !

Jean Mermoz dans Mes vols.

A Istres, à cette époque, l'entrainement des pilotes se faisait sur des machines plutôt délabrées. Mais les pilotes, à leur arrivée, travaillaient plus à casser du cailloux comme il le dira lui-même plus tard.

Le premier vol officiel de Jean Mermoz s'effectuera à la mi-novembre 1920, sur un Caudron G3 avec un instructeur.

C'était un peu la sinistrose. De vieux avions délabrés (on l'a dit), beaucoup de travail annexe à l'aviation, de nombreux accidents souvent mortels pour ces jeunes pilotes, de fait, inexpérimentés. Plus tard, Mermoz ecrira amèrement: Il y avait à cette époque là deux genres de corvées à Istres: les corvées de cailloux et les corvées d'enterrements. De quoi en écoeurer beaucoup et presque lui-même, mais il n'a pas le choix et sa détermination commence à s'affirmer; et plus il découvre le vol plus il s'en passionne.

Son premier vol en solo se déroulera en décembre de cette année 1920. Joseph Kessel écrira Il venait, sans le savoir, de découvrir le sens du monde et de sa vie.

C'est début janvier 1921 qu'il effectuera sa première épreuve pratique en vue d'obtenir le brevet de pilote. Son moteur le lache et il s'écrase, il sera blessé. Deux semaines plus tard, par fort mistral, il s'écrase à nouveau, dans la garrigue, mais en sort indemne.

Il obtient son brevet (n° 18096) et continue sa formation à Istres jusqu'en avril. Le 11 mai 1921 il arrive à la base de Metz et découvre les Breguet XIV. Là, il apprendra le vol de précision, le bombardement, et le saut en parachute. Plus tard il se déclare volontaire pour le Moyen-Orient.

Moyen orient[modifier | modifier le code]

Nous ne sommes pas loin de l'escadrille, dit Mermoz à son mécanicien affolé.
Je te tirerais de là, je te le promets.
Mermoz sité par Joseph Kessel.

Le 17 septembre 1921, Mermoz arrive à Beyrouth.

Dégoût[modifier | modifier le code]

Galère[modifier | modifier le code]

c'est en février 1924 que Jean Mermoz est libéré. Alors commence une période difficile durant laquelle il se définit lui-même comme paria.

...

Cette galère se terminera quand il reçevra sa lettre d'embauche chez Latécoère datée du 28 septembre 1924.

Premiers pas chez Latécoère[modifier | modifier le code]

Fichier:Breguet14-latecoere-synthese.png
le Bréguet XIV latécoère, image de synthèse

Nous sommes le 13 octobre 1924 quand Jean Mermoz arrive à Toulouse pour intégrer les lignes Latécoère dont Didier Daurat est le directeur d'exploitation depuis 1922. Si l'accueil de ce dernier ne fut pas chaleureux, il reconnait tout de suite le talent du nouveau venu et écrira plus tard à son propos: ses qualités maîtresses l'imposèrent bientôt à l'attention.

Premiers contacts[modifier | modifier le code]

Mermoz commence sa carrière chez Latécoère, comme tous ses autres collègues, au sol comme mécanicien. Daurat souhaitait que ses pilotes soient capables, tous seuls, de réparer l'avion en cas de panne. Ainsi aux usines, ils pouvaient suivre et voir la construction d'un avion de A à Z.

La discipline militaire l'avait dégouté, la dure discipline de Daurat, plus pragmatique, cadre petit à petit le jeune pilote et c'est sur ces bases strictes qu'il fera toute sa carrière.

Avant de devenir réellement pilote sur la ligne, il doit subir une dernière épreuve: un vol Toulouse-Casablanca-Toulouse. Ce vol sera effectué (le 29 novembre d'après Joseph Kessel). Ainsi, le 14 janvier 1925 Mermoz est officiellement pilote sur la ligne et sera basé à Barcelone.

l'Espagne[modifier | modifier le code]

Jean Mermoz restera un an à Barcelone. Il prenait le courrier qui arrivait de Toulouse et l'acheminait jusqu'à Malaga avec une escale à Alicante. Il en profitera pour apprendre l'Espagnol et, travailleur acharné, accumulera les heures de vol, s'aguerrira en vue de l'aventure grandiose qui l'attend.

Pendant cette période il reprend contact avec Guillaumet, qui vient de quitter l'armée, et le convaint de le rejoindre. Sous ses conseils Daurat engagera Guillaumet le 16 février 1926. Déjà l'avis de Mermoz est pris en compte.

En juin 1925, la ligne Casablanca-Dakar est ouverte.

Vers Dakar[modifier | modifier le code]

Un raid ne consiste pas à s’asseoir dans une carlingue d’avion
et à ouvrir les gaz qu’on ne refermera plus pendant trois jours.
Un raid consiste à mettre au point pendant un an, pendant deux ans, un avion et ses accessoires.
Et encore faut-il avoir appris auparavant pendant de longues années,
peu à peu et grâce à un travail quotidien, quelles peuvent être les surprises que réserve le vol,
ses aléas et quel en être le remède, par où peut pêcher une machine et aussi l’homme.

Jean Mermoz dans Mes vols.

Pour l'aéropostale c'est maintenant que l'aventure devient héroïque. Sur les machines de l'époque, peut fiables, voler le long du Sahara dans les vents de sable, survolant des zones dangereuses sur de longues distances vides et désertiques (dans tous les sens du terme), l'épopée de l'aéropostale prend son sens héroïque. Mermoz en devient un des leaders et ultérieurement il en deviendra l'emblême.


du Maroc à Dakar[modifier | modifier le code]

Mermoz avait déjà si longtemps explorés tous les territoires interdits
C'est une poignée de camarades et lui qui fondèrent la ligne de Casablanca à Dakar,
à travers le Rio del Oro insoumis.

Antoine de Saint-Exupéry 22 janvier 1937

La ligne Casablanca-Dakar sera composée de plusieurs étapes, dans l'ordre: Agadir, Cap Juby, Villa Cisneros, Port-Étienne, Saint-Louis du Sénégal. Quand elle s'est ouverte, Mermoz était encore sur les trajets Toulouse-Casablanca et ce n'est que le 2 mars 1926 qu'il y sera affecté. Il avait refusé la proposition de Daurat d'être chef de base, préférant voler.

De nombreux pilotes sont morts sur cette ligne, mais le caractère de Jean Mermoz, ses retrouvailles avec le désert, Casablanca (où il est basé) lui rappelant Beyrouth, ne gacheront pas son enthousiasme et sa motivation, bien au contraire.

Même si Daurat venait de conclure une paix avec les tribus du Sahara espagnol, il imposera la présence d'un interprète Maure avec le pilote et les vols devront s'effectuer avec deux avions restant à vue l'un de l'autre.

Cela n'empêchera pas Mermoz d'avoir un serieux ennui. En effet, le 22 mai 1926, volant en duo avec Éloi Ville un intense vent de sable les sépare. Pendant un moment Ville recherchera Mermoz puis devra continuer son chemin vers Cap Juby tandis que Mermoz est perdu, sans repère jusqu'à tomber en panne et devoir se poser. Avec son interprète Ataf il essaiera de reconnaître les lieux. Les consignes sont de rester près de l'avion, mais le 24 n'ayant reçu aucun secours, ils décident de partir vers le sud. Trente kilomètres de marche sous forte chaleur! mais ils ne percoivent rien de familier, et décident de revenir à l'avion. Le 25 ils partent vers le nord avec comme seule boisson l'eau du radiateur de l'avion. L'estomac brulé par l'acide de l'eau du radiateur, assoiffé, Mermoz décide de marcher à découvert, préférant être capturé que mourir de soif bêtement dans le désert. Il est effectivement capturé, ligoté, mis à mal avant qu'il n'apprenne le 26 que les négociations pour sa libération ont commencé. Il sera effectivement libéré hirsute, affamé et amaigri, le 27 au soir.

Même si cet épisode est sérieux, Mermoz sera plus marqué ultérieurement, en novembre, par la mort des pilotes Henri Érable, Lorenzo Pintado et Léopold Gourp; les deux premiers abattus, le troisième pris en otage, malmené, blessé par balle, bientôt gangrenné il boira de la teinture d'iode pour mourir, une fois libéré, à l'hopital de Casablanca.

En juin de l'année suivante, lors d'un séjour à Cap Juby, il risquera sa vie pour retrouver les corps de Pintado et Érable. Près de la carcasse de leur avion il ne retrouvera qu'une mèche des cheveux d'Érable! qu'il enverra à la mère de ce dernier.

Joseph Kessel écrit: Plus tard, devant l'hécatombe des camarades qu'exigea la ligne, Mermoz se borna au silence.

En 1927, Jean Mermoz reconnu par Daurat comme le meilleur de ses pilotes, le plus courageux, et le vrai leader obtient la Légion d'Honneur.

En septembre 1927 on confit à Mermoz un raid de prestige: ralier le Sénégal au départ de Toulouse sans escale à bord d'un Laté 26. C'est alors qu'il s'est entraîné aux vols de nuit en Espagne sur le parcours de la ligne.

Ainsi le 10 octobre, il s'envole accompagné de Élysée Negrin, pour un vol de vingt trois heures. Il arrive le 11 à Saint-Louis à cours de carburant (il capotera à l'aterrissage).

A cette époque, il rêve déjà de l'Atlantique et de l'Amérique du Sud alors qu'il vient de démontrer que les grands raids sont enfin possibles. C'est ainsi que le 6 novembre 1927 il prendra le bateau pour Rio de Janeiro.

Entre temps, Latécoère a vendu sa société au fortuné Marcel Bouilloux-Lafont qui veut créer un immense réseau sur le continent sud-américain.

Vers la cordillère des Andes[modifier | modifier le code]

Le Sahara, la Cordillère, l'Atlantique, que de souvenirs communs!
Et pourtant, comme cela parait facile maintenant à ses successeurs

Henri Guillaumet.

Pour Jean Mermoz il n'y a plus rien à découvrir entre Toulouse et Dakar (de plus le courier s'achemine régulièrement) quand il arrive à Rio ce 28 novembre 1927. Il emmene avec lui, entre autres bagages, le Laté 26 du raid Toulouse-Saint-Louis.

A son arrivée, le directeur d'exploitation pour l'Amérique du sud, Julien Pranville, lui annonce qu'il est nommé directeur d'exploitation en Argentine. Tout d'abord Mermoz refuse cette promotion, puis finalement, accèpte après avoir reçu l'assurance qu'il serait tout aussi simple pilote.

Il est d'abord chargé du tronçon Rio - Buenos Aires où rien n'a encore été fait. La tache est énorme est exaltante car en plus de devoir piloter, il devra tracer de nouvelles lignes (en Argentine, Bolivie, Chili et Paraguay ) et entre autres, faire construire des aéroports, engager des pilotes et mécaniciens, négotier avec le gouvernement argentin, etc.

Au début, il doit se familiariser avec le pays. Avec son Laté 26 il explorera les côtes atlantiques de Natal à Buenos Aires.

Buenos Aires[modifier | modifier le code]

Je ne regarderai plus les papiers d'ici.
Vous avez carte blanche.
Désormais vous c'est moi et moi c'est vous

Julien Pranville (Directeur d'exploitation pour l'Amérique du sud)
à Jean Mermoz lors d'une visite d'inspection.

Cette ville sera la base de Mermoz à partir du 6 décembre 1927 et, dès le 9, il fait son premier courrier entre Rio et Buenos Aires. C'est à cette époque que Mermoz arrêtera de mépriser la paperasserie en découvrant les feuilles dactylographiées amoncellées avant son arrivée et leur réelle représentation chiffrée de ce qu'est la Ligne.

Il est maintenant au sommet de ses qualités. Le jeune homme timide de la période Toulouse-Dakar est devenu un homme sûr, autoritaire tout en restant fraternel et chaleureux, et son assurance s'imposera à tous ceux qui le cotoieront par la suite. Mermoz le Grand est né.

Chaque mois il passe dix jours à Buenos Aires, quatre jours à Rio et effectue un parcours de dix mille kilomètres d'exploration.

Le 1er mars 1928 la ligne Toulouse-Rio est officiellement ouverte. Pour gagner du temps Mermoz décide de voler aussi de nuit. Il dira: les conditions, ici, rendent la chose plus difficile? oui![...]C'est une chance pourquoi ne pas l'essayer?. Et envers les sarcasmes des conccurents et l'avis de ses propres pilotes, le 16 avril,prenant avec lui deux journalistes brésiliens, il part de Rio en pleine nuit, et après les escales de Santos, Montevideo, il aterrit en pleine nuit à Buenos Aires, une seule journée pour ce parcours, un nouveau record.

Il deviendra ainsi un héros des populations brésiliennes et argentines qui suivaient cette épopée dans les journaux quasiment au jour-le-jour.

Le 19 août 1928 Jean Mermoz part de Rio pour un vol de reconnaissance du Paraguay à la Bolivie. Avec lui il a son mécanicien préféré et Julien Pranville. L'avion tombe en panne entre Porto Suarez et Asuncion, Il arrive à poser l'avion en catastrophe dans une palmeraie. Un village d'indiens leur prete un char à boeuf. Ils partent le long du fleuve paraguay ils arrivent en pleine nuit dans une colonie minière allemande et sont séquestrés. Ils sont enuite trandérés à Asunçion: cinq jours de periples. Tout s'arrange ils peuvent commander un nouveau moteur et trouver des mécaniciens pour réparer l'avion. Mermoz et Collenot reviennent à l'avion avec l'équipe chargée des réparations. Emmanuel Chadeau écrit à ce propos: l'aviateur n'a pas été refroidi par son expédition involontaire dans la forêt tropicale. Trois jours plus tard il est à nouveau dans les airs entre Buenos Aires et Asuncion; un jour encore il effectue la reconnaissance du trajet direct Asuncion - Rio

D'après Joseph Kessel ces amis diront de lui: Le moteur Mermoz, quel excédent de puissance!

Maintenant le courier met deux jours pour aller de Toulouse à Dakar et deux jours de Natal à Buenos Aires. Il restait la partie Dakar - Natal, par bateau, trop lente au goût de Mermoz qui rêvait d'une ligne aérienne postale régulière. Il reviendra plus tard à la traversée de l'Atlantique.

La cordillère des andes[modifier | modifier le code]

Les lignes de franchissement de la Cordillère des Andes sont à découvrir, mermoz exporera cette immense barrière en février 1929. Difficile avec un avion plafonnant à douze milles pieds, chargé jusqu'au cou par le courier, de trouver un passage aux milieux de somments dépassant allègrement les seize milles pieds.

Le 2 mars 1929, pressé, entre autres, par les américains qui veulent ouvrir une ligne sur le Chili en passant par le côté ouest de la Cordillère, Mermoz et Henri de La Vaux (alors président de la fédération aéronautique internationale) décident de marquer l'imagination en franchissant les Andes. Il choisira un passage dans la vallée du Rio Négro. Partis de San Antonio Oeste (en Argentine) avec un Laté 25, il relieèrent Conception, petite escale et mirent cap sur Santiago. Une panne moteur l'obligea à se poser en vol plané sur une petit plateau, de trois cents mètres de long, mais celui-ci étant en pente, l'avion risquant de ne pas pouvoir s'arrêter tout seul, Mermoz sauta du cockpit et s'arcboutant à la queue de l'appareil arriva à le mettre en travers juste avant le ravin. Une heure et demie plus tard Collenot avait réparé et ils continuèrent le vol sur Santiago où ils furent acceuillis en héros.

Les jours suivant Mermoz et Collenot explorent encore la Cordillère. Le 9 mars, explorant un nouveau couloir, le vent rabat fortement l'avion au sol, à une altitude de douze milles pieds. L'avion est abîmé, ils envisagent de rentrer à pieds, mais presque asphyxiés ils sont obligés de faire demi tour. Coûte que coûte ils decident de réparer et tenter un décollage en pente. Deux jours plus tard, affamés et épuisés, après avoir vidé l'avion de tout le superflu, même les système de double commandes. Le troisième jour Mermoz étudie le terrain pendant que Collenot finit les dernières réparations, puis il faut remonter l'avion pour avoir le plus de distance possible au décollage en descente. Ils mettront 8 heures à remonter l'avion. Ils décollèrent, en descente, utilisant un autre plateau un peu plus bas pour rebondir au dessus d'un ravin et la manoeuvre réussit, les deux hommes étaient sauvés et, alors que tout le monde les croyais morts, ils sont parvenus à Copiapo.

Les mois suivants, ayant reçu un Potez 25 pouvant voler à dix-huit milles pieds, il parachèvera le tracé des routes de l'Argentine à Santiago du Chili.

Ainsi le 14 juillet 1929, Mermoz et Guillaumet, ouvrent la ligne de Mendoza à Santiago du Chili. La date n'est pas choisie au hasard écrit Emmanuel Chadeau.

L'Atlantique et la gloire[modifier | modifier le code]

Le dirigeable Zepellin commence à inquiéter les gens de l'aéropostale. En effet, le modèle LZ 127 fait le tour du monde et il est projeté par les allemands de le mettre sur l'Amérique du Sud où le courrier pourra être délivré en six jours. Mermoz est chargé de préparer un raid France-Brésil. Entre entrainements, tests du nouvel avion Laté 28 (hydravion) et autres préparatifs, la ferveur populaire augmente, alimentée par le succès du livre Courrier sud de son ami St Ex.

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Entre temps, le 23-25(?) août 1930 dans l'église Saint François Xavier à Paris, Jean Mermoz se marie avec Gilberte Chazottes qu'il a rencontré en juin 1928 à Salvador de Bahia.

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Politique et désillusion[modifier | modifier le code]

Dernier combat[modifier | modifier le code]

Jean Mermoz sera très marqué par l'échec de Saint-Ex dans sa tentative orientale, qu'on a cru disparu durant trois jours, et par le décès de Collenot le 10 février 1936. Il aura vu disparaître beaucoup de ses camarades de l'aviation civile.

Chronologie[modifier | modifier le code]

  • Entrée dans l'armée
  • mars 1924 6 quitte l'armée
  • 12 mai 1930 1ere liaison postale Europe Amérique-du-Sud

L'homme[modifier | modifier le code]

Je me suis toujours demandé comment on pouvait vivre sans enthousiasme, ni passion
Jean Mermoz dans Mes vols.

Même si Mermoz représente le héros romantique par excellence, même si sa légende y contribue, cet homme n'avait rien de romantique. Il était un passionné, mais un vrai pragmatique, surtout dans son métier de pilote. Les défis, aussi incroyables qu'il paraissent, n'étaient pas l'oeuvre d'une imagination exaltée et enflammée. Mermoz travaillait en équipe, préparait ses raids. Seuls ses exploits et les circonstances de sa disparition en frappant l'imagination peuvent faire penser au romantisme, pas sa personnalité.

Mermoz était un homme droit, sincère, passionné, ouvert aux autres et sensible, vif et de plus intelligent, il était un idéaliste avec de grandes idées généreuses qu'il s'appliquait d'ailleurs à lui même, mais que peu d'autres pouvaient réellement suivre en dehors des paroles.

Mais Mermoz était aussi un homme aux colères sérieuses, le jeune homme était bagarreur, mais aussi séducteur pouvant avoir un énorme charme et une attention fraternelle tout aussi séreuse. Ainsi, personnalité entière, il avait du mal avec les compromissions, cela l'empêcha de poursuivre sa carrière militaire et lui fit détester cette institution. Il en est de même pour son engagement politique tardif, maladroit et peu concluant, il n'a pas pu réussir dans une institution quelconque.

la famille[modifier | modifier le code]

La famille, surtout dans les relations directes de Mermoz était très réduite.

On ne sait pas grand chose de ce qu'il pensait de son père. Mais il gardera toujours une forte relation avec sa mère

Il était fils unique.

Un mariage heureux au début, mais à cause du mode de vie de Mermoz le couple se désuni. Jean Mermoz n'aura pas d'enfants.

les amis[modifier | modifier le code]

La virile camaraderie de ces pionniers de la ligne aura marqué Jean Mermoz, et il ne se sentira vraiment à l'aise qu'auprès de ces collègues pilotes et autres mecaniciens et techniciens au sol, quitte à se séparer de son épouse. Ce sentiment sera d'autant plus renforçé qu'au fil du temps il aura vu disparaître nombre de pilotes et mécaniciens qui avaient, comme lui et parfois avec lui, participé à cette épopée. Il préfèrera toujours se trouver auprès d'eux aux commandes d'un avion, plutôt que de fréquenter les salons parisiens ou mener auprès de son épouse un vie rangée et sécurisante.

les amours[modifier | modifier le code]

Mermoz aura eu un grand succès auprès des femmes, séducteur il aura des relations féminines assez décousues, il profitera de son charme et avec un caractère plutôt mysogine.

Il aimera sincèrement celle qui deviendra son épouse mais sans pouvoir vraiment construire avec elle.

Seul son amour maternel aura vraiment de l'importance et ne diminuera jamais.

l'Archange, le mythe[modifier | modifier le code]

Une telle personnalité, aussi populaire à l'époque, ne pouvait qu'être récupéré politiquement et son image va être idéalisée et tout sera fait pour montrer Jean Mermoz comme la personne idéale, sans défaut, sage, lisse, exceptionnel d'où ce surnom qui lui restera longtemps.

Mais comme l'ecrit Emmanuel Chadeau dans son Mermoz, la sortie du livre de Joseph Kessel cassera cette image. Car ce dernier fait un portrait authentique et si la gloire de l'aviateur n'en est que plus grande après la sortie du livre, on y apprend que Mermoz n'avait rien d'un ange et encore moins d'un archange.

Pionnier de l'aviation, il était aussi pionnier dans son non-conformisme, de plus athée affirmé avant l'heure, bousculant les institutions.

Quelques citations[modifier | modifier le code]

  • Laisse moi te les crier en hâte , mes injures...Elles sont tendres. J'ai si peur de ne plus jamais t'irriter. Ah! Jean... ceux qui ne t'aimaient guère , ils suffisent bien à te célébrer. Antoine de Saint-Exupéry 16 décembre 1936
  • Tout Mermoz est dans cette abnégation souriante. Pour lui la gloire, la fortune ne comptait pas, sauf quand elle lui permettait de faire le bien. Maurice Rossi 10 décembre 1936.
  • Trente-quatre ans de vie brûlante, au contact violent de la misère humaine. François de la Rocque 20 mars 1937.

Mémoires[modifier | modifier le code]

Jean Mermoz n'aura jamais eu le temps d'ecrire ses mémoires; d'ailleurs, c'est avec Joseph Kessel qu'il avait prévu de le faire. Le livre cité ci-dessous est en fait un recueil de textes disparates et discours, rassemblés en un livre paru quelques mois après sa mort.

Biographies[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Modèle:Aéronautique Mermoz, Jean Mermoz, Jean Mermoz, Jean