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Louis SICARD est un céramiste Aubagnais célèbre pour avoir créer la première cigale en faïence en 1895.

Les débuts[1][modifier | modifier le code]

C’est dans l’atelier de son père Léon, que Louis Marius SICARD voit le jour le 21 janvier 1871 à Aubagne. Véritable autodidacte, le jeune Louis apprend à tourner à l’âge de 12 ans. Utilisant les techniques de céramique inventées par son père, Léon, il perfectionne dès l’adolescence son héritage artistique auprès de potiers d’Apt, Bollène, Fréjus et Menton.

Un an plus tard, grâce à une subvention que lui accorde la mairie d’Aubagne, il entame des cours du soir à l’école des Beaux-Arts de Marseille où il y sera nommé professeur en 1926. Il assurera pendant vingt ans les cours de céramique et forma entre autre Emilie DECANIS, Paulette QUINSON et René BEN LISA. A l’âge de 20 ans, il reçoit dans la fabrique Magnat de Menton, la visite de la reine Victoria curieuse de voir sa virtuosité au tour.
Elle n’est pas la seule à s’émerveiller, la renommée du « Père des Cigales » dépasse largement les frontières provençales. Il côtoie Jean Jaurès, Edmond Rostand, correspond avec Mistral et bavarde dans la langue d’Oc avec Gaston Doumergue alors président du Conseil.
Mais le plus beau compliment lui vient de la comtesse de Noailles qui, admirative devant son travail, modelant des fleurs dans un vase, déclare : « Vous avez du printemps dans les doigts ! ». Louis SICARD a eu deux fils, Georges (1904-1989) et Théo (1911-1970) avec son épouse Marie-Rose.

Il a une grande sœur, Thérèse Neveu, (1866-1946) qui deviendra la plus grande santonnière provençale.


De l’atelier à l’Usine[modifier | modifier le code]

Après avoir été accueilli par de nombreux céramistes et artisans Louis SICARD fait acquisition des murs de son propre atelier en 1926.
L’atelier familial qu’on appela l’ « Usine » se situe au 2 boulevard Emile Combes (anciennement rue du Rosier) à Aubagne.
Avec ses enfants, Georges et Théo, il créée une SARL. Tandis que Théo avait en charge la partie artistique, son frère Georges était chargé des relations avec la presse ainsi que de la tenue des comptes de l’entreprise.


Reconnaissances et prix[modifier | modifier le code]

En 1897, le jeune céramiste reçoit le 1er prix du concours de la Société des Architectes de Marseille pour la maquette d’un grand four à flamme renversée.


La descendance[modifier | modifier le code]

Maître faïencier, sculpteur mais aussi auteur de contes et de chroniques, Louis Sicard s’éteint le 26 juin 1946. Les vieux du pays racontent que cette année-là, les cigales commencèrent à chanter, accompagnant ainsi leur ami à sa dernière demeure en un ultime hommage.

Théo (1911-1970) le fils cadet, a suivi le chemin tracé par son père. Peintre de talent et tourneur virtuose dès son plus jeune âge, il prend la succession de son père pour assurer les enseignements aux Beaux-Arts. Très inspiré par l’art contemporain, il ajoutera une touche moderne dans sa contribution à l’œuvre de SICARD.

Son aîné, Georges (1904-1989) était quant à lui un homme de lettres et un grand amateur de théâtre. Cependant, il joua un rôle important à l’« Usine » en assurant la Direction Administrative et Financière de l’entreprise.

Christian (1930-1993), fils de Georges et petit fils de Louis, devint décorateur à l’Usine. Sa passion pour le dessin l’amena à développer des produits personnels comme des farandoles et des plats à décor cloisonnés, dans la voie qu’avait ouverte Théo.

Les deux frères, soutenus par leurs épouses, succèdent à leur père jusqu’en 1970. Après le décès de Théo, Georges décide de transmettre l’ « Usine » à Raymond et Sylvette AMY, santonniers depuis 1966 qui perpétueront les productions de Louis SICARD. Ils ouvreront une nouvelle voie en ajoutant l’atelier de santons de Sylvette. Aujourd’hui, c’est toujours avec fierté et exigence que les enfants et la famille de Raymond Amy perpétuent l’œuvre et la production de Louis SICARD.


La naissance de la cigale[modifier | modifier le code]

En 1895, Siméon AUBERT propose son atelier à Louis SICARD situé à la sortie d’Aubagne vers Marseille. C’est à cette période que la Société Générale des Tuileries de Marseille demande au jeune aubagnais la création d’un cadeau d’entreprise symbolisant la Provence.

Inspiré par les poètes du Félibrige, Louis SICARD créé un presse-papier en faïence présentant une cigale posée sur un rameau d’olivier. Il le signe de la devise imaginée par le maître de Maillane, Fréderic Mistral : « Lou Souleù mi fa canta » (Le soleil me fait chanter).
En 1900, il décline sa cigale en porte-bouquet mural, forme la plus connue aujourd’hui. Jusqu’à cette période, il réalisait des pièces uniques, les « bibelots-souvenirs » au motif cigale sont nombreux et constituent sa première production de série.


Les différentes étapes de fabrication[modifier | modifier le code]

L’argile blanche utilisée, soigneusement sélectionnée, provient principalement de Limoges, ville célèbre pour sa porcelaine mais aussi réputée pour la résistance de sa pâte faïence.

Plusieurs méthodes sont utilisées, entièrement manuelles, pour la mise en forme de cette argile.

Le coulage, pour lequel la terre liquide est versée dans des moules en plâtre. Là, en reposant lentement, elle épouse les reliefs du moule, gardien de l’empreinte originale de la forme Sicard. Après quelques heures, selon l’humeur et l’humidité du temps, la pièce est prête à être démoulée, ébarbée et retouchée.

Pour la vaisselle, c’est l’ancienne technique de l’estampage, sur des tours à pieds datant du début du XIXème siècle, qui est utilisée. Celle-ci permet de créer une pièce à partir d’une galette de terre déposée sur une forme en plâtre, pour en reproduire le relief au tournage.

Une fois retouchées, les pièces sont mises à sécher plusieurs jours avant une première cuisson à 1040°. Autrefois, la cuisson était réalisée dans d’immenses fours à bois – dont l’unique vestige est la grande cheminée qui domine l’atelier ; une des dernières sur la ville d’Aubagne. A l’heure actuelle, les fours électriques assurent une température parfaite et constante.

Rameaux d’oliviers, baies d’aubépine, poissons, santons et bien d’autres motifs sont peints, à la main, sur le biscuit (la pièce issue de cette première cuisson), en respectant rigoureusement les décors mis au point par Louis Sicard. Dans le même temps, les décorateurs apposent la signature au dos de chaque pièce ; authentique preuve d’origine et de qualité, inaltérable dans le temps.

Vient ensuite la phase de l’émaillage. La pièce, saisie par des pinces, est plongée dans un bain d’émail qui va recouvrir sa surface et sous laquelle va être dissimulé le décor. L’émail utilisé, garanti sans plomb, nécessite une retouche manuelle à sa sortie du bain afin d’en corriger les petites imperfections.

Pour un décor classique, comme le décor « Olivier », la fabrication se termine par une seconde cuisson à 960°.

Le décor « Semis Floral » demande quant à lui une attention toute particulière. Son émail, très lourd, créé une surcharge de matière lorsqu’il ruisselle en sortie de bain. Toute la délicatesse de sa retouche consiste, à l’aide de petits outils, à gratter la surcharge d’émail pour retrouver une épaisseur uniforme. Cette retouche impose trois fois plus de temps que pour tout autre décor. Ainsi, après cuisson, l’émail laisse ressortir la décoration par transparence. Pas moins de trois cuissons sont indispensables : la première à 1040° pour le biscuit, la deuxième et la troisième à 960°. L’une pour mettre en place le fond jaune provençal, l’autre pour les baies d’aubépine.

Cinq oxydes et sept manipulations différentes, avant émaillage et enfournement sont nécessaires à la réalisation de la « Cigale Sicard ».

Les collections[2][modifier | modifier le code]
  • Les objets avec cigale (cendrier, serre-livre, service à thé et à café, cruches, salières, vases, etc.)
  • Les services à semis, représentant des baies d’aubépines sur un fond jaune.
  • Les services enfants, qui peuvent être illustrés par des proverbes populaires. Ils peuvent également être personnalisés au nom de l’enfant.
Références[modifier | modifier le code]
  1. Henri Amouric, Un Été en Faïence, Nîmes, Lucie Éditions, , 160 p. (ISBN 978-2-35371-292-2)
  2. « L’atelier Sicard 1895 - 1972 », sur http://www.aubagne.fr/ (consulté le )