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Artiste |
Octave Penguilly-l'Haridon |
---|---|
Date |
1857 |
Type |
Peinture |
Technique |
Huile sur toile |
Dimensions (H × L) |
145 × 268 cm |
Propriétaire |
Musée des Beaux-Arts de Quimper |
No d’inventaire |
2013.0.33 |
Localisation |
Musée des Beaux-Arts de Quimper, salle 15, « Peintures françaises : XVIIe-XIXe siècle », 1er étage., Quimper (France) |
Le Combat des Trente est une huile sur toile d’Octave Penguilly-l’Haridon achevée en 1857. Elle figure la bataille du 26 mars 1351, un des épisodes les plus connus de la guerre de Succession du duché de Bretagne (1341 – 1364).
Description
[modifier | modifier le code]L’œuvre, d’un grand format (145 x 168 cm), représente une scène guerrière d’une grande exactitude[1]. Plusieurs personnages se répartissent sur les trois plans de la composition. Tous en armure, ils arborent les couleurs et les armoiries de la seigneurie à laquelle ils sont affiliés[2].
La toile présente au premier plan une frise de chevaliers. Certains luttent, arme à la main, tandis que d’autres sont affaiblis par leurs blessures, clairement représentées[3]. D’autres encore sont déjà morts ou en train d’être tués, à l’image des deux personnages placés à gauche de la figure centrale en armure bleue et or[4]. L’un est face contre terre, baignant dans son propre sang, tandis que l’autre reçoit un coup de poignard dans la gorge d'un chevalier[4]. Ce premier plan s’organise autour d’une figure centrale, incarnée par le chevalier debout, la tête tournée vers la gauche, seul corps qui n’est pas en mouvement[4]. Ses armoiries permettent d’identifier Robert de Beaumanoir[5], connétable de Bretagne, et commandant des troupes de Charles de Blois dans le contexte de la guerre de Succession[1]. La zone vide de personnages à ses pieds souligne la singularité de sa posture, qui tranche avec le mouvement perpétuel des autres chevaliers[3].
Au deuxième plan, de nouvelles scènes de combat rapproché peuvent être relevées. La brume beige qui enveloppe les personnages donne une indication visuelle très précise à la scène[3]. Cette impression est renforcée par les personnages du troisième plan, dans l’axe de la ligne d’horizon. Ces éléments permettent de souligner le souci d'exactitude presque archéologique du peintre[1].
Ces choix de composition donnent une atmosphère étrange à la bataille[3]. L'observateur a davantage l'impression d'être face à un ralenti cinématographique qu'à un combat violent[3].
Technique
[modifier | modifier le code]D’un point de vue technique, la précision de la composition et de la réalisation de la toile peut renvoyer à des caractéristiques propres à l’art miniaturiste[6]. On définit cet art comme un genre de peintures de petites dimensions, faites de couleurs fines et servant d’illustrations ou de petit tableau[7]. L’attention au détail dans la technique de Penguilly-l’Haridon évoque la minutie des miniaturistes, malgré le grand format de son œuvre[6].
⚠️ A EVENTUELLEMENT SUPPRIMER : une manière de représenter la scène plus qu'une technique = rapprochement avec la précision archéologique = commentaire Mme Rionnet : "Ceci à des fins illustratives > le rapport à l'illustration dans un souci pédagogique me semblerait plus pertinent. Il serait d'ailleurs intéressant de voir dans quelle mesure cette "image" a-t-elle été reprise dans les manuels scolaires..."
Parler du cadre en description.
Histoire
[modifier | modifier le code]Contexte de réalisation
[modifier | modifier le code]Une commande impériale
[modifier | modifier le code]Octave Penguilly-l’Haridon est à la fois militaire, diplômé de Polytechnique et officier d’artillerie, et peintre, élève de Nicolas-Toussaint Charlet et exposant son travail aux salons à partir de 1835[1]. Il obtient un véritable succès en tant qu’artiste sous le Second Empire. L’empereur Napoléon III en personne lui achète de nombreux tableaux[1].
Le Combat des Trente est une commande directe de Napoléon III, passée en 1857 afin d’orner le musée historique de Versailles[1]. Par cette demande, l’empereur témoigne de son goût pour la période médiévale, l’histoire, mais aussi le territoire breton.
PISTE A CREUSER (suggestion Mme Rionnet) : idée politique du récit national sous-jacente à cette commande / commande très politique, propagande / se reporter à : Lieux de Mémoire, Pierre Nora.
--> La place du Musée historique de Versailles dans la construction du récit national.
--> Transition entre sous-partie commande et acquisition afin d'aborder la place de ce tableau dans les collections du MBAQ.
Acquisition par le Musée des Beaux-Arts de Quimper
[modifier | modifier le code]La Direction générale des patrimoines du Ministère de la Culture fait état, dans un courrier daté du 15 novembre 2013, du transfert de propriété du Combat des Trente d’Octave Penguilly-l’Haridon au Musée des Beaux-Arts de Quimper.
L’œuvre avait été mise en dépôt par le Palais de l’Elysée au musée de Quimper en 1894. La toile était depuis passée dans les collections publiques du Musée du Louvre.
⚠️ : partie sur la guerre de succession hors-sujet selon Mme Rionnet = le terme générique d'"Histoire" dans une analyse d'oeuvre d'art renvoie davantage au contexte de la commande.
Analyse
[modifier | modifier le code]La précision archéologique du peintre : armes, armures et blasons
[modifier | modifier le code]« M. Penguilly est aussi un amoureux du passé. Esprit ingénieux, curieux, laborieux. {…} Il a la minutie, la patience ardente et la propreté d’un bibliomane. Ses ouvrages sont travaillés comme les armes et les meubles des temps anciens. Sa peinture a le poli du métal et le tranchant du rasoir », Charles Baudelaire, Salon de peinture et de sculpture de 1859[1].
Dans le Combat des Trente, Penguilly-l’Haridon fait preuve d’une exactitude presque documentaire, tant dans la technique que dans la composition[1]. Le placement des différents personnages en frise permet de bien détailler les armures et les armes[1]. La représentation des costumes est minutieuse[3]. Cela peut s’expliquer par la carrière militaire de l’artiste, qui est nommé directeur du musée de l’Artillerie aux Invalides[3] en 1854[1]. Chaque personnage a une attitude bien précise qui rend la scène très vivante[1]. D’ailleurs, tous les chevaliers peuvent être identifiés par le travail d’armoiries intégré au bord inférieur du cadre du tableau, telles que celles des Beaumanoir, des Poulard, ou encore des de La Roche[3] .
Dans ce cadre, il est rapporté que les critiques de l’époque ont peu apprécié l’œuvre, accusée de relever davantage de l’archéologie que de l’art[1].
INTEGRER LA PARTIE SUR LE COMBAT DES TRENTE ICI ???
Un sujet d'inspiration bretonne : une bataille en pleine guerre de succession de Bretagne
[modifier | modifier le code]Au XIVe siècle, le Duc de Bretagne Jean III Le Bon meurt le 30 avril 1341 sans héritier, et marque le début du conflit de la guerre de Succession de Bretagne.
Le combat des Trente s’est déroulé le 26 mars 1351 et constitue un des épisodes les plus connus de la Guerre de Cent Ans. Même à l’époque, il est rapporté qu’il eut un retentissement considérable, alors qu’il n’eut aucune conséquence politique.
{Il est plus probable qu’il s’agisse d’une action particulière, sorte de duel héroïque de chevaliers à chevaliers. En pleine trêve de Calais, proclamée le 28 septembre 1347 à la suite de la défaite de Charles de Blois à La Roche-Derrien la même année, deux parties adverses s’affrontent. Chaque camp tient une ville bretonne, voisines l’une de l’autre. A Josselin est posté Robert de Beaumanoir, maréchal de Bretagne et commandant des troupes de Charles de Blois. A Ploërmel, c’est une garnison anglaise, à laquelle s’ajoutent quelques mercenaires allemands, qui est en poste, sous les ordres du chevalier anglais Robert Bemborough. Elle est l’alliée du parti Montfort. Malgré la trêve, il est rapporté que les Anglais pillaient fréquemment les territoires alentours, ce qui aurait été à l'origine de plusieurs frictions entre les deux partis. De ce fait, les habitants de Josselin demandent réparation au seigneur de Beaumanoir. Ledit seigneur réagit en lançant un défi au parti Montfort, conformément à la tradition de la chevalerie. Les chefs de chaque parti décident qu’un combat entre trente soldats de chaque camp suffirait à régler la querelle. Cette condition a probablement été posée afin d’épargner les troupes. Une prairie, située dans l’actuelle commune de Guillac, à mi-chemin entre les deux villes, est choisie comme lieu de combat. A noter qu’un monument a été érigé en 1819, dédié au combat : la Colonne des Trente. Les textes qui relatent l'évènement, principalement des poèmes anonymes transcrits au XIXe siècle à partir des manuscrits originaux, rapportent un combat d’une sauvagerie inouïe, qui dure toute la journée. Le camp de Beaumanoir est finalement vainqueur. Les Chroniques de Jean Froissart, rédigées en 1473, insistent sur la défaite anglaise à l’issue de la bataille.}
Le Combat des Trente : une représentation inspirée du Barzaz Breizh ?
[modifier | modifier le code]Le Barzaz Breizh, ou Chants populaires de la Bretagne, est un recueil de chants collectés par le comte Hersart de La Villemarqué[8]. Cette œuvre littéraire a suscité de nombreuses inspirations chez les peintres du XIXe siècle, exposés dans les grands Salons parisiens[8]. Preuve de ce succès littéraire à Paris, George Sand en personne célèbre le Barzaz Breizh avec enthousiasme en 1856[8].
Denise Delouche, historienne de l’art et agrégée d’histoire-géographie, s’est lancée dans un travail de recherche, de commentaire, et d’inventaire de toutes ces œuvres dites inspirées du recueil d’Hersart de La Villemarqué[8]. Concernant le tableau de Penguilly-l’Haridon, l’association au Barzaz Breizh paraît évidente. En effet, l’exposition du Combat des Trente est simultanée aux commentaires élogieux de George Sand[8]. Le recueil contient également un chant intitulé La Bataille des Trente[8]. Cependant, il n’est pas certain que ce chant en particulier ait inspiré la toile[8]. Rien dans la composition de l’œuvre ne laisse transparaître la ferveur patriotique caractéristique du poème, ou encore la force de ses mots, qui évoque la violence des coups portés par les chevaliers en plein cœur de la bataille[8]. Les critiques de l’époque reprochent d’ailleurs au tableau son manque de vie[8]. En comparaison, le parti choisi par John Everet Millais pour l’illustration du chant traduit en anglais par Tom Taylor en 1865, correspond davantage au poème[8]. Sur cette représentation, les chevaliers sont agenouillés en position de prière dans une église, illustrant fidèlement la deuxième strophe du chant[8]. Toutefois, Denise Delouche n’exclut pas que la lecture du Barzaz Breizh ait pu motiver l’artiste à reprendre ce sujet ambitieux[8].
Exposition
[modifier | modifier le code]- 2022 : « Barzaz Breiz, le chant de la Bretagne », Quimper, Musée Départemental Breton[9].
- 2013 : « Histoire, histoires », Quimper, Musée des Beaux-Arts[9].
- 2004 : « Il était une fois… l’Histoire », Quimper, Musée des Beaux-Arts [9].
- 1978-1979 : «L’Art en France sous le Second Empire», Philadelphie, Museum of Arts / Detroit, Institute of Arts / Paris, Grand Palais[10].
- 1857 : Salon de peinture et de sculpture, Palais de l'Industrie, Paris.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Musée des Beaux-Arts de Quimper, Le Printemps des Musées. Il était une fois… l’Histoire, Quimper,
- Musée des beaux-arts de la ville de Quimper, « A'%22'Atx_webkitpdf_pi1%5Burls%5D%5B0%5D Octave Penguilly-L'Haridon Le Combat de Trente », sur Musée des beaux-arts de la ville de Quimper : Site Internet (consulté le )
- Christian Marbach, « Penguilly-l’Haridon (X 1831) : un peintre breton et éclectique », Bulletin de la Sabix, no 52, , pages 63 à 66 (lire en ligne)
- Charles Baudelaire, Oeuvres complètes de Charles Baudelaire : Curiosités esthétiques, Salon de 1859, vol. 2, Paris, Michel Lévy Frères, , p.245-358
- Marie-Hélène Santrot, Le duché de Bretagne : entre France et Angleterre : essai d'iconographie des ducs de Bretagne, Nantes, Conseil général de la Loire-Atlantique,
- Cécile Ritzenthaler, L'École des beaux-arts du XIXe siècle: les pompiers, Mayer, (ISBN 978-2-85299-002-9)
- « MINIATURISTE : Définition de MINIATURISTE », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
- Denise Delouche, « Le Barzaz Breizh et les artistes », Ar Men, no 75, , pages 64 à 65
- « Le Combat des Trente », sur collections.mbaq.fr (consulté le )
- Musée des Beaux-Arts de Quimper, Beaux-Arts, coll. « Beaux arts magazine Hors série », (ISBN 978-2-84278-395-2)
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Ouvrages généraux
[modifier | modifier le code]- Charles Baudelaire, Oeuvres complètes de Charles Baudelaire : Curiosités esthétiques, Salon de 1859, vol. 2, Paris, Michel Lévy Frères, , p.245-358.
- Cécile Ritzenthaler, L'École des beaux-arts du XIXe siècle: les pompiers, Mayer, (ISBN 978-2-85299-002-9)
- Marie-Hélène Santrot, Le duché de Bretagne : entre France et Angleterre : essai d'iconographie des ducs de Bretagne, Nantes, Conseil général de la Loire-Atlantique,
Articles spécialisés
[modifier | modifier le code]- Denise Delouche, « Le Barzaz Breizh et les artistes », Ar Men, no 75, , pages 64 à 65 (lire en ligne)
- Christian Marbach, « Penguilly-l’Haridon (X 1831) : un peintre breton et éclectique », Bulletin de la Sabix, no 52, , pages 63 à 66 (lire en ligne)
Ressources institutionnelles
[modifier | modifier le code]- Grand Palais, L’art en France sous le Second Empire, Paris, RMN, (ISBN 978-2711801176)
- Musée des Beaux-Arts de Quimper, Le Printemps des Musées. Il était une fois… l’Histoire, Quimper,
- Musée d'Orsay, Notice d'oeuvre, (consulté au centre de documentation du Musée des Beaux-Arts de Quimper).