U Gambira

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Gnigniluine
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Voir et modifier les données sur Wikidata (44 ans)
Pauk Township (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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U Gambira, né Nyi Nyi Lwin le à Pauk dans la région de Magway en Birmanie, est un ancien moine bouddhiste, activiste et leader de la All Burma Monks' Alliance, un groupe moteur lors des protestations politiques de 2007 contre le gouvernement militaire birman[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Gambira a commencé l'école à l'âge de 5 ans mais les événements politiques de 1988 en Birmanie, qui ont fait fermer toutes les écoles, ont interrompu sa scolarité[3]. D'après l'Assistance Association for Political Prisoners, il s'est enfui de chez lui à l'âge de 12 ans et a été recruté comme enfant soldat à Rangoun[3]. Ses parents sont parvenus à le localiser et à le ramener au domicile familial dans sa ville natale de Pauk. Quand les autorités sont venues chez eux pour enquêter, ils ont découvert que les parents de Gambira l'avaient placé dans un monastère bouddhiste local pour le protéger de la conscription[3].

Leader lors des événements de 2007 en Birmanie[modifier | modifier le code]

Gambira s'est fait connaître en 2007 durant les protestations contre le Conseil d'État pour la paix et le développement. C'est pendant ces événements qu'est née la All-Burma Monks' Alliance. Les moines sont devenus les symboles du mouvement et ces événements ont été surnommés la « révolution safran » en référence à la couleur de leurs robes[4]. Gambira, alors âgé de 29 ans est devenu l'un des leaders de cette association[1]. Il devait alors constamment se déplacer entre Mandalay et Rangoun pour éviter d'être arrêté[5].

À la suite du meurtre de plusieurs moines et manifestants par le gouvernement, Gambira a dû se résoudre à se cacher[6]. Son frère, Aung Kyaw Kyaw, est arrêté le . L'AAPP estime que cette arrestation avait pour but de faire sortir Gambira de sa cachette.

Le , Gambira écrit des éditoriaux dans le Washington Post[7] et The Guardian[8], appelant la communauté internationale à poursuivre les sanctions contre le gouvernement birman, la Russie et à la Chine à cesser leur soutien au CEPD et le Conseil de sécurité des Nations unies et le peuple birman à continuer de protester pacifiquement contre les dirigeants militaires. Le jour de la publication de ces éditoriaux, il est arrêté dans la région de Sagaing. Son père est également arrêté et retenu un mois dans la prison de Mandalay[5].

Emprisonnement[modifier | modifier le code]

Human Rights Watch témoigne des actes de torture dont Gambira a été victime pendant son emprisonnement[5]. En , la sœur de Gambira se rend à la prison d'Insein en menant un groupe pour protester pacifiquement contre l'enfermement politique des moines, dont son frère[9]. À la suite de cela, Gambira est placé à l'isolement[5].

En , Gambira est condamné à 68 ans de prison dont 12 de travaux forcés[10],[11]. Human Rights Watch[12] et Amnesty International demandent sa libération immédiate[13].

Gambira est alors transféré dans un camp de travail dans la région de Sagaing[5]. Quand sa mère lui rend visite en 2009, elle annonce que son fils a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention[5].

Libération en 2012 et nouvelles arrestations[modifier | modifier le code]

Gambira est libéré en à la suite d'un pardon présidentiel massif[14].

Alors qu'il s'introduit et fait rouvrir des monastères fermés lors de la révolution safran, Gambira est arrêté le puis libéré après une nuit de détention[15],[16],[17].

Le , il est de nouveau fait prisonnier et interrogé à la suite d'une visite dans l'état Kachin où une minorité ethnique locale s'est engagée dans une guérilla urbaine contre le gouvernement[15],[18]. Il est libéré au bout de deux jours[15].

En novembre, Gambira est assis au premier rang lors de la visite du président américain Barack Obama, en visite officielle, qui évoque dans son discours les réformes démocratiques engagées et la libération de prisonniers politiques comme Gambira[19]. Quelques semaines après cette prise de parole, les autorités arrêtent à nouveau Gambira et le placent en détention dans la prison d'Insein[19],[20]. Le , il est libéré contre une caution de 4 millions de kyats (soit environ 5 000 dollars)[21].

Le , il est arrêté à Mandalay pour traversée illégale de la frontière et est condamné à 6 mois de prison. Il est libéré le [22],[23],[24].

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Gambira n'est plus moine car aucun monastère n'a souhaité l'accueillir en raison de son statut d'ancien détenu. Il vit en Thaïlande où il est marié à Marie Siochana, citoyenne australienne[22],[25].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « Who are Burma's political prisoners? » [archive du ], BBC News, (consulté le )
  2. (en) « Myanmar: Release U Gambira (UA 14/16) »
  3. a b et c (en) « Political Prisoner Profile Case #0006 » [archive du ] [PDF], Assistance Association for Political Prisoners, (consulté le )
  4. (en) Chang R. Lee, « Showcase: Exiled but Still Fighting » [archive du ], The New York Times, (consulté le )
  5. a b c d e et f (en) « The Resistance of the Monks » [archive du ], Human Rights Watch, (consulté le )
  6. (en) « The Future in the Dark: The Massive Increase in Burma’s Political Prisoners », Assistance Association for Political Prisoners, (consulté le )
  7. (en) U Gambira, « What Burma's Junta Must Fear » [archive du ], The Washington Post, (consulté le )
  8. (en) U Gambira & Ashin Nayaka, « The uprising is not over » [archive du ], The Guardian, (consulté le )
  9. (en) « Democratic Voice of Burma Political Prisoners News » [archive du ], Assistance Association for Political Prisoners, (consulté le )
  10. (en) « Myanmar: Monk Receives 68 Years in Prison » [archive du ], Amnesty International, (consulté le )
  11. (en) « Burma seizes protest leader monk weeks after his release in amnesty », The Independent, Inscription nécessaire, (consulté le )
  12. (en) « Burma: End Repression of Buddhist Monks » [archive du ], Human Rights Watch, (consulté le )
  13. (en) « Burmese Monk Needs Urgent Medical Care » [archive du ], Amnesty International, (consulté le )
  14. (en) « Prominent political prisoners freed », Mizzima News,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  15. a b et c (en) Associated Press, « Police interrogate dissident monk in Myanmar », Inscription nécessaire, (consulté le )
  16. (en) « Gambira Apprehended in Midnight Raid », The Irrawaddy,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  17. (en) « Burmese protest leader monk Gambira 'taken away' » [archive du ], BBC News, (consulté le )
  18. (en) Associated Press, « Police interrogate dissident monk in Myanmar », The Guardian,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  19. a et b (en) Andrew Buncombe, « Weeks after Obama's Burma visit, the monk who never had a prayer is back in jail » [archive du ], The Independent, (consulté le )
  20. (en) « Keeping the pressure on Burma's dictators » [archive du ], The Washington Post, (consulté le )
  21. (en) Naw Noreen, « Renowned former monk released on bail » [archive du ], Democratic Voice of Burma, (consulté le )
  22. a et b (en) « Saffron Revolution monk U Gambira arrested in Myanmar », BBC News
  23. (en) Khin Su Wai, « U Gambira convicted, given six-month sentence »
  24. (en) « U Gambira Released From Prison, Charges Dropped »,
  25. (en) « Saffron Revolution leader U Gambira arrested in Mandalay », Mizzima