Tour Pleyel
Architecte | Bernard Favatier / Pierre Hérault / Marcel Freva Sretchko Markovic (pour la restructuration) |
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Construction | |
Ouverture | |
Inauguration | |
Restructuration |
En cours (depuis 2016) |
Usage |
Bureaux / Hôtel / Centre de conférences et spectacles |
Style | |
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Hauteur |
Flèche : 143 m Toit : 129 m Dernier étage : — |
Surface |
33 000 m2 |
Étages |
38 |
Site web |
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Adresse | |
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Coordonnées |
La tour Pleyel est un gratte-ciel constitué à l’origine de bureaux. Elle est en train d’être transformée pour accueillir notamment un hôtel au printemps 2024. Elle s'inscrit au coeur d'une opération immobilière à usage mixte (cf. hôtel, bureaux, centre de conférences, espaces verts...).
La tour est située au Carrefour Pleyel à Saint-Denis (en Seine-Saint-Denis) dans la proche banlieue nord de Paris.
Si on ne compte pas les antennes des Tours Mercuriales à Bagnolet, c'est la plus haute tour de Seine-Saint-Denis en culminant à 129 m (et même 143 mètres avec l'enseigne), devant la Tour La Villette (125 m).
Actuellement en cours de restructuration pour devenir un hôtel, la tour s'inscrit dans le développement tertiaire et touristique de la Plaine Saint-Denis et du Grand Paris. La Tour Pleyel se situe également au cœur des sites qui accueilleront beaucoup d’activités liées aux Jeux Olympiques de Paris à l'été 2024.
La tour hôtelière Pleyel et le centre de conférences seront exploités par un groupe hôtelier allemand, H-Hotels, qui ouvrira ainsi à Saint-Denis sa première adresse en France.
Historique[modifier | modifier le code]
Alors que l'avenir de la manufacture des pianos Pleyel est engagée, son propriétaire, M. Cozz, décide une valorisation immobilière de ses terrains. La construction de logements n’étant pas admise sur le secteur, il s’oriente — malgré les réticences de la Ville de Saint-Denis qui aurait préféré le maintien d'une vocation industrielle — vers un projet tertiaire d’envergure qu'il voudrait comparable au quartier de la Défense. Les premières esquisses sont proposées par les architectes Michel Foliasson et Jacques Binoux avec le projet de bâtir le plus haut gratte-ciel d’Europe, mais ils se retirent du projet en raison de divergences avec le promoteur.
Différents projets se succédèrent à partir de 1959 ; c'est finalement celui des architectes Bernard Favatier et Pierre Hérault et du promoteur Cogifrance qui fut adopté, prévoyant la construction de quatre tours identiques sur les quatre points cardinaux (possédant chacune une hélisurface à son sommet), le tout au milieu d'un parc de 4 hectares, à l'emplacement des anciennes usines Pleyel.
Finalement, à la suite d'un changement de politique d'urbanisme de l'État français et donc à un manque d'investisseurs, une seule et unique tour dite "Tour Ouest" fut réalisée. Construite entre 1969 et 1973, elle possède une structure métallique renforcée avec du béton. D’une base carrée, de 35 m de côté, son profil se rétrécit légèrement à chaque étage[1].
En 1985, à l'occasion de très importants travaux de rénovation effectués à la suite d'une dégradation anormale des façades en acier Corten, une enseigne géante rotative pour la marque Bayer fut installée à son sommet, portant sa hauteur totale à 143 m. Remplacée en 1997 par la marque Philips, puis à partir de 2006, par Siemens[2], l'enseigne change encore fin pour un contrat de 3 ans avec le constructeur automobile sud-coréen Kia[3]. En plus d'être visible jusqu'à 3 kilomètres par potentiellement 1 million de personnes, cette enseigne lumineuse rotative est la plus imposante d'Europe : 34 mètres de large et 5,2 mètres de haut.
Restructuration 2016-2024[modifier | modifier le code]
La tour est marquée à la fin des années 2000 par une obsolescence et une inadaptation aux besoins des entreprises, sa restructuration est donc étudiée[4].
La société Financière des Quatre Rives (FQR) a racheté à partir de 2008 et progressivement la totalité des surfaces de la tour et de ses annexes[5], pour le compte de la société Pleyel Investissement, filiale d’une compagnie d’assurance-vie installée à Strasbourg, la société AFI.ESCA (Groupe Burrus). Entièrement curée et désamiantée, la tour va devenir une tour hôtelière quatre étoiles de près de 700 chambres avec une piscine (l’une des plus hautes piscines de France) et un bar panoramique au sommet[6]. C’est l’agence Axel Schoenert Architectes qui a été retenue pour le design et l’architecture des espaces intérieurs du futur hôtel.
Avec une nouvelle silhouette éclaircie composée de tôleries d’aluminium blanc, la Tour Pleyel se veut plus respectueuse de l’environnement. Elle vise l’obtention de la certification environnementale BREEAM en niveau Very Good. Son sommet est aussi surmonté d’une nouvelle coiffe métallique blanche qui arborera l’enseigne du groupe hôtelier qui l’exploitera : H4 Hotels.
Point important de cette profonde transformation : la Tour Pleyel ne tournera plus le dos à ses habitants. Elle sera désormais ouverte sur la ville de Saint-Denis. Son entrée, spectaculaire et composée d’une façade de miroirs, sera directement reliée à la place Pleyel, semi-piétonne et totalement repensée par Plaine Commune, l’établissement public territorial (EPT) chargé de l’aménagement de neuf villes au nord de Paris, dont Saint-Denis.
La restructuration urbaine du quartier est également engagée du côté des transports, avec notamment le prolongement de la ligne 14 du métro ainsi que la création des lignes 15, 16 et 17 qui arriveront à la gare Saint-Denis Pleyel, conçue par l'architecte Kengo Kuma et future plus grande gare du Grand Paris Express. Le Franchissement Urbain Pleyel, ce nouveau pont de 300 mètres au-dessus des voies ferrées, permettra, quant à lui, de rejoindre facilement, en 2024, le RER D au niveau de la gare Stade de France - St Denis.
Les travaux de la Tour Pleyel[7],[8] seront achevés au printemps 2024, avant les Jeux Olympiques de Paris.
En 2024, la tour rénovée se verra ceinturée par un nouveau bâtiment de bureaux de 7 niveaux (plus de 18 000 mètres carrés) en forme de « U » nommé « Music Hall », un centre de conférences de plus de 9 000 mètres carrés auxquels sera ajouté une seconde tour tertiaire, la Tour Maestro, qui totalisera également plus de 18 000 mètres carrés sur 25 étages. Conçue par l'architecte Sretchko Markovic (Cabinet 163 Ateliers), cette seconde tour de grande hauteur est actuellement en construction[9],[10].
Le centre de conférences pourra accueillir jusqu’à 2 500 personnes pour des séminaires, des concerts… Un parking d’environ 450 places viendra compléter l'ensemble. Ainsi sera finalisée la création du Business Resort Paris Pleyel, et la Tour Pleyel, connue du grand public, deviendra les Tours Pleyel, à savoir la Tour H4 et la Tour Maestro.
Accès[modifier | modifier le code]
La tour est située au carrefour Pleyel à proximité directe des échangeurs des autoroutes A86 et A1, et est desservie par la station de métro Carrefour Pleyel de la ligne 13, située en face de la tour, et la Gare du Grand Paris (lignes 14,15, 16 et 17) à 300 mètres à pied.
Distinction[modifier | modifier le code]
L’ensemble du projet Paris Pleyel s’est vu décerner le Grand Prix du Geste d’Or 2019 dans la catégorie Projet Amont.
Galerie Photos[modifier | modifier le code]
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Panneau explicatif de la tour Pleyel.
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Antoine Furio, « Immeuble de bureaux dit Tour Pleyel », sur seinesaintdenis.fr, (consulté le )
- Gaëlle Desgrées du Loû, « Siemens s'affiche à 140 m de haut », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ).
- « Saint-Denis : Kia va s'afficher en haut de la tour Pleyel : Le constructeur automobile commence ce matin l'installation de son logo au sommet de la tour de Saint-Denis. Un emplacement très prisé », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ).
- « La tour Pleyel se cherche un avenir : Les bureaux ne sont remplis qu'à 70 %. Le gratte-ciel vieux de 36 ans n'est plus à la pointe de la technologie, même s'il garde des atouts », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ).
- « Pleyel attend sa réhabilitation », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ).
- Romain Chiron, « Saint-Denis : la tour Pleyel bientôt transformée en paquebot hôtelier : L’emblématique gratte-ciel va être réhabilité en un gigantesque complexe hôtelier de 680 chambres dédié au tourisme d’affaires. Ouverture prévue à l’horizon 2022 », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ) « L’absence d’une offre hôtelière de qualité au cœur d’un site aussi attractif a guidé notre réflexion. Ce sera l’un des plus importants hôtels en France en nombre de chambres», se félicite Boris Litty, directeur délégué de la Financière des Quatre Rives. Le promoteur explique « s’être placé dans la logique du Grand Paris avec la proximité du futur hub multimodal Saint-Denis Pleyel qui accueillera une gare majeure des futurs réseaux du Grand Paris Express ». Pour Boris Litty, ce paquebot hôtelier proposera aussi « une solution d’hébergement de grande envergure pour les Jeux olympiques de 2024 à quelques minutes seulement des sites où se déroulera la compétition » ».
- « Tour Pleyel : le chantier bat son plein en dépit du Covid et de la pénurie de matériaux », sur Le journal du Grand Paris - L'actualité du développement de l'Ile-de-France, (consulté le )
- Claire Guédon, « Saint-Denis : chantiers pharaoniques, délais très courts... le grand défi du quartier Pleyel avant les JO 2024 », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Leo Da Veiga, « Saint-Denis : la « nouvelle » tour Pleyel livrée avant la fin de l'année », sur lesechos.fr, (consulté le )
- Florian Niget, « Saint-Denis : la tour Pleyel se tourne vers le XXIe siècle : Les travaux de curage et de désamiantage terminés, l’emblématique gratte-ciel va pouvoir amorcer sa mue. Fin 2022, l’ancien immeuble de bureaux aura été transformé en un gigantesque hôtel haut de gamme », Le Parisien, édition Seine-Saint-Denis, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]
- Notice dans l'Étude de l'histoire des techniques du béton en Seine-Saint Denis, sur le site de l'Atlas du patrimoine du 93 (p. 221-224)
- Notice Tour Pleyel sur Structurae
- La Tour Pleyel dans l'Atlas de l’architecture et du patrimoine