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Tekrour

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Royaume du Tékrour

8001285

Description de cette image, également commentée ci-après
Le Tekrour et ses voisins (1200).
Informations générales
Capitale Morfil (île)
Langue(s) Pulaar
Religion Islam, Religions traditionnelles africaines,
Histoire et événements
ca. 800 à 1000 Fondation, dynasties des Dia Ogo
ca. 1000 à 1100 Dynasties des Djabi
ca. 1030 Conversion à l'islam du roi War Jabi
ca. 1100 à 1300 Dynasties soninkés des Manna
ca. 1285 Conquis par l'empire du Mali
ca. 1300 à 1400 Dynasties serer des Tondyon
ca. 1400 à 1450 Règne des Lam termes
- Morcellement du Tékrour

Entités précédentes :

Le Tékrour (aussi connu comme : Tekrour, Tekrur ou Takrur) est un ancien État d'Afrique de l'Ouest concurrent de l'empire du Ghana, attirant le commerce de l'or par la route longeant l'Océan Atlantique. Situé dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, on y pratique le commerce de l'or (exploité dans la région du Bambouk), du sel d'Awlil et des céréales du Sahel, ainsi que de la traite des Noirs. Le royaume se convertit à l'islam au XIe siècle.

Selon des sources portugaises, vers 1510, l’or du Tekrour alimente deux caravanes annuelles qui par le Fezzan amènent en Égypte le métal jaune « en grande quantité »[1].

Origine du nom

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Le mot Tekrour apparaît dans les textes arabes (XIe – XIIe siècles) pour désigner un État, mais aussi une ville ou un souverain. Plus tard, les écrits portugais du XVe siècle précisent qu'il s'agit d'un État situé à l'est du Djolof sur le fleuve Sénégal (rio Çanagua)[2].

Selon Niang, l'origine comme la formation du terme "Tekrur" ou "Takrur" associe en réalité les noms des deux plus anciennes provinces du Fuuta : « Law » + « Toor », car, de leur association, on obtient : « Takroor » / Tak-roor /, avec la forme « Tak » qui est variante de « Law », tandis que « roor » est la base qui évoque le nom de l’ancien royaume « Tooro » (Toor-o).

Géographie

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La moyenne vallée du fleuve Sénégal constitue un milieu naturel privilégié, la sédimentation alluviale et son relief sont favorables à l'agriculture et à l'habitat. Elle attire au cours de l'histoire, les peuples du Sahel soumis à la désertification. La plaine alluviale située entre Bakel et Richard-Toll de 10 à 25 km de largeur est en partie inondée lors de la crue annuelle du fleuve.

La situation politique

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Le Fouta, depuis le IVe siècle, connaît des pouvoirs politiques plus ou moins liés aux empires constitués dans le Soudan occidental. Cependant, dès le XIIIe siècle et le XIVe siècle, les dynasties sont indépendantes de ces empires.

La première dynastie est la dynastie peul de Dia Ogo[3] ou des Diao, installée dans le Tekrur au IXe siècle. Elle aurait duré 130 ans d'après Siré Abbas Soh. Leur origine et leur installation dans la région ressortent de la légende. Ils gouvernèrent sous la souveraineté ou dépendance de l'empire du Ghana. Voici ce qu'en dit Yoro Boly Dyâo de cette dynastie Dia Ogo : « … c'est cette migration qui aurait apporté avec elle dans le pays l'industrie métallurgique. Les forgerons donnent au fer obtenu dans leurs fourneaux le nom de hogo. Si l'on remarque que ce mot fait partie de « Dyahogo », on ne peut manquer de voir là un argument en faveur de la véracité de la tradition. Les gens de cette migration étaient armés de sagaies, sabres, poignards et couteaux en fer ; ceux des grandes familles avaient des armures complètes de ce métal. C’est également cette migration qui aurait inauguré la culture du sorgho (gros mil) dans les terrains d'inondation du fleuve Sénégal. On dit que le roi d'Égypte sous lequel eut lieu cette migration se nommait Paté Lamine (Ptolomée). Ces deux noms réunis ou pris isolément sont d'un emploi fréquent chez les Sossé (Mandingues), les Malinké, les Peuls, les Khassonké, les Sarakhollé ; ils sont d'un emploi moins fréquent en pays ouolof. »

Vers 980, la dynastie des Mannas a succédé à celle des Dia Ogo. Elle serait d'origine soninké et aurait duré trois siècles jusque vers 1300. Ses origines se situent à Nioro, dans le royaume de Diarra actuel (Mali).

Les Tondyons (1300-1400) sont la troisième dynastie du Fouta, d'origine sérères.

Au XVe siècle, des familles autochtones se sont succédé pour constituer les dynasties Laam Taaga, d’origine berbère, Lemtouna ensuite. Il s'ensuit la conquête du Tekrour par le Bourba Diolof Thioukly Djiglane Sarré Ndiaye qui pendant la période 1456-1506 gouverna le Tekrour grâce à ses gouverneurs tributaires comme les Farbas et les Lam-Toros. Il y avait plusieurs Farabas comme le Farba Walaldé qui est un Dieng, le Farba Ndioum, le Farba Ndiowol qui est un Diop, le Farmbaal et le Farba Awgal.

À ces dynasties a succédé celle des Dényankobés qui est fondée par Koli Tenguella (qui, par huit fois, échoua dans sa conquête du royaume de Farba avant d'y parvenir à la neuvième et d'épouser une des filles du Farba et finalement laisser le pouvoir à Diam Diam Sargane), vers le milieu du XVIe siècle (1559) et durera jusqu'en 1776, date à laquelle une dynastie théocratique (dynastie Torodo) fondée par Souleymane Baal la remplacera[4],[5].

Articles connexes

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Bibliographie

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  • (fr) Niang Oumar : Quelques repères sur l'origine des termes "Tekrur", "Takrur", "Tukloor", "Haalpulaar", (2019), sous presse.
  • (en) U. Naqar-al, « Takrûr the history of a name », The Journal of African History, 1969, vol. X no 3, p. 365-374.
  • (fr) Hamady Bocoum, « Contribution à la connaissance des origines du Takrour », Annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Dakar, Université de Cheikh Anta Diop, 1990, no 20, p. 159-178.
  • (fr) Bruno A. Chavane, Villages de l'ancien Tekrour : recherches archéologiques dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, Karthala-CRA, 2000 (1re éd. 1985).

Liens externes

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Notes et références

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  1. John O. Hunwick, Timbuktu and the Songhay Empire : Al-Sa'Di's Ta'Rikh Al-Sudan Down to 1613 and Other Contemporary Documents, BRILL, , 480 p. (ISBN 978-90-04-12822-4, lire en ligne).
  2. D'après Bruno Chavane, Royaume Tucevol, pour Duarte Pacheco Pereira ; Pays Tuchusor pour Ca Da Mosto.
  3. Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique, Editions Ellipses, 2009
  4. Ecoles au Sénégal, Le Tekrour, 14 septembre 2020
  5. Bruno Chavane, Villages de l'ancien Tékrour, Karthala, 1985