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Suffren (sous-marin)

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Suffren
illustration de Suffren (sous-marin)
Le Suffren au cap Brun au large de Toulon, le .

Type Sous-marin nucléaire d'attaque
Classe Suffren
Histoire
A servi dans  Marine nationale
Commanditaire Direction générale de l'Armement (DGA)
Constructeur Naval Group[1]
Chantier naval arsenal de Cherbourg
Fabrication Acier
Quille posée
Lancement
Acquisition
Commission
Statut En service
Équipage
Équipage 65 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 99,5 mètres[1]
Maître-bau 8,8 mètres[1]
Tirant d'eau 7,3 mètres
Déplacement 4 650 t (surface)
5 300 t (plongée)
Propulsion hybride électrique/turbine

1 réacteur à eau pressurisée K15 de 150 MW
2 turbo-alternateurs
2 moteurs Diesel de secours SEMT Pielstick de 480 kW
1 hélice carénée[2]

Puissance 150 MW (réacteur) ; 10 MW (turbo-alternateurs)
Vitesse Supérieure à 23 nœuds (42,6 km/h) en plongée

14 nœuds (25,93 km/h) en surface

Profondeur plus de 350 m (secret défense)
Caractéristiques militaires
Rayon d'action Illimité, 70 jours de vivres
Carrière
Pavillon France
Port d'attache Toulon[1]
Indicatif Q284 (numéro de quille)
S635 (pennant number)

Le Suffren[n 1] (numéro de coque S635) est un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA) français. Il est le navire de tête de la classe Suffren du programme Barracuda, deuxième génération de SNA de la Marine nationale. Il porte le nom de l'amiral français Pierre André de Suffren.

Sa construction commence en 2017 à Cherbourg, et il est lancé le . Il commence ses essais en mer le . Livré à la Marine nationale début , son admission au service actif a lieu le .

Le Suffren et ses successeurs sont construits dans le bâtiment d'assemblage Laubeuf du chantier naval de Naval Group situé à Cherbourg (Normandie). Le Suffren est le 108e navire construit à Cherbourg. Le premier était le Morse en 1899. Le chantier naval a construit depuis le début des années 1960 17 sous-marins à propulsion nucléaire ainsi qu'un certain nombre de sous-marins à propulsion Diesel pour les flottes d'autres pays[4].

La première tôle du Suffren est découpée le [2]. L’assemblage des deux parties de la coque du Suffren se déroule en 2016. 400 ouvriers travaillent alors sur la construction de ce sous-marin. 90 % des systèmes sont testés à terre. La construction a fait appel pour la première fois sur le chantier naval à des systèmes de réalité virtuelle pour se familiariser à l'avance avec le fonctionnement des différents équipements.

Il est dévoilé au public le à Cherbourg-en-Cotentin, avec trois ans de retard sur le programme intermédiaire, devant le président de la République française Emmanuel Macron et la ministre des Armées Florence Parly[1]. Le sous-marin est lancé le [5],[6], son réacteur nucléaire fait sa première divergence le .

Pour ses essais, le suffren embarque un équipage renforcé (90 marins au lieu de 60), commandé par Axel Roche, qui a tenu ce poste sur les sous-marins Rubis et Saphir.

Les essais à la mer débutent le [7],[8]. Ces essais sont effectués au large de Cherbourg, puis en eaux profondes dans le golfe de Gascogne. Le Suffren repasse début juin en cale sèche à Cherbourg pour des réparations et ajustements[9].

Le sous marin fait surface dans la rade de Toulon le [10]. Le , au large de Biscarrosse, il effectue avec succès un tir de MdCN et devient à cette occasion le premier sous-marin français à tirer un missile de croisière[11],[12]. Au cours de la campagne de tests, les trois types d'armes (torpille lourde F21, missile Exocet SM39 et missile de croisière naval MdCN) sont tirés avec succès[13].

Le Suffren est livré à la Marine nationale le à Toulon, en présence de la ministre des Armées[14],[15]. À partir de fin 2020, son premier arrêt technique programmé a lieu à Toulon[16]. Son admission au service actif, d'abord prévue pour septembre 2021[12],[16] est repoussée à 2022 à la suite de la découverte d'une fuite sur une turbine. En effet, la Marine effectue une nouvelle campagne de tests, au cours desquels sont testées ses capacités opérationnelles en contexte réel, et qui débouchent sur des modifications, réalisées en arrêt technique de janvier à avril 2021 à Toulon.

Le Suffren est finalement admis au service actif le lors d'une cérémonie à Brest en présence du ministre des Armées, Sébastien Lecornu[17],[18].


Notes et références

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  1. Prononcé « Suffrin » dans la marine, en référence au Bailli de Suffren qui était provençal[3].

Références

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  1. a b c d et e « Sous-marin nucléaire de nouvelle génération, le Suffren a mobilisé les sites Naval Group de Lorient et Brest », France Bleu, .
  2. a et b Olivier Hertel, « Sous-marin Barracuda : 99 mètres de haute technologie », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne).
  3. Nicolas Mioque, « Suffren : « Suffrène » ou « Suffrin » ? », sur Trois-Ponts!, (consulté le ).
  4. (en) Vincent Groizeleau, « Focus on France’s next-generation SSNs », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Margot Hairon, « Cherbourg. Le sous-marin Suffren a été mis à l’eau », Ouest France,‎ (lire en ligne)
  6. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren mis à l’eau », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  7. Laurent Lagneau, « Nouveau sous-marin nucléaire d’attaque français, le Suffren entame ses essais en mer », Zone militaire - Opex 360, (consulté le )
  8. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren paré pour sa première plongée », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  9. Vincent Groizeleau, « Actualité Le Suffren revient à Cherbourg », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  10. Nathalie Guibert, « Le sous-marin « Suffren » rejoint son port base sans s’annoncer », Le Monde,‎ 26-007-2020 (lire en ligne)
  11. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren tire son premier missile de croisière », Mer et Marine,‎ (lire en ligne)
  12. a et b « La France a effectué son premier tir de missile de croisière depuis un sous-marin français », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  13. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren bon pour livraison après ses tirs de qualification », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  14. « Discours de Florence Parly ministre des Armées pur la cérémonie de réception du sous-marin nucléaire d'attaque Suffren », sur defense.gouv.fr.
  15. Vincent Groizeleau, « Livraison du SNA Suffren mais nouveaux retards pour la suite de la série », Mer et Marine, Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  16. a et b « On vous entraîne dans les entrailles du sous-marin Suffren à Toulon », sur Var-Matin, (consulté le ).
  17. Élise Vincent, « Le “Suffren”, premier sous-marin nucléaire d’attaque français de nouvelle génération, entre au service actif », sur Le Monde, (consulté le ).
  18. Vincent Groizeleau, « Le SNA Suffren admis au service actif », sur Mer et Marine, (consulté le ).

Articles connexes

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Liens externes

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