Scènes des massacres de Scio

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Scènes des massacres de Scio
Artiste
Date
1824
Type
Technique
huile sur toile
Lieu de création
Dimensions (H × L)
419 × 354 cm
Inspiration
Propriétaire
No d’inventaire
INV 3823
Localisation
Inscription
Eugène DelacroixVoir et modifier les données sur Wikidata

Scènes des massacres de Scio (titre complet Scènes des massacres de Scio : familles grecques attendant la mort ou l'esclavage[1]) est un tableau représentatif du courant pictural romantique, peint par Eugène Delacroix en 1824.

Description[modifier | modifier le code]

Ce tableau représente les massacres perpétrés à Chios en par les Ottomans lors de la guerre d'indépendance grecque.

Sur ce tableau, l'élément perturbateur principal lors de son observation consiste en l'inversion des rôles figuratifs vainqueurs/vaincus. En effet, les Grecs jouissaient pendant le siècle des Lumières de l'aura de leur savoir démocratique antique, redécouvert depuis peu : ils étaient ainsi considérés communément comme civilisés, proches des Européens. Or, ici, ils suscitent la pitié : pas de héros grecs se défendant vaillamment contre les troupes ottomanes, seulement quelques rares habitants qui tentent de se défendre et faire face a l'ennemi. De la même manière, le cavalier ottoman à la droite du tableau surplombe toute la scène et adopte une posture héroïque.

Mais il est possible de comprendre que Delacroix cherche non pas à célébrer la résistance et l'héroïsme de quelques résistants, mais plutôt la bravoure de ce peuple victime tout entier.

Ayant achevé sa toile, certains historiens de l'art considèrent que Delacroix a retouché le fond de sa toile après avoir vu trois tableaux du peintre anglais John Constable exposés chez un marchand d'art à Paris, La Charrette de foin, Canal en Angleterre et Vue de Hampstead[2]. A l'occasion de la restauration du tableau, menée d' à , quasiment « aucun repeint ultérieur ne la recouvre, ce qui remet en cause la croyance selon laquelle l'artiste aurait retouché son tableau en 1847 »[3].

Jeune orpheline au cimetière
Etude préparatoire, 1824
Musée du Louvre, Paris[4]

Accueil du tableau par les critiques[modifier | modifier le code]

Exposée au Salon de 1824, la toile est achetée par la Direction des Musées (Maison du Roi) pour la somme assez considérable de 6 000 francs. Delacroix obtient une médaille de deuxième classe, confirmant ainsi le succès de la Barque de Dante[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice no 22745, base Atlas, musée du Louvre
  2. Nathalia Brodskaya, Eugène Delacroix, Parkstone International, , p. 37
  3. Côme Fabre, La couleur des émotions, in Grande Galerie - Le Journal du Louvre, Printemps 2020, n° 51.
  4. Notice no 000PE000923, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  5. Alain Daguerre de Hureaux, Stéphane Guégan, L'ABCdaire de Delacroix et l'Orient, Flammarion, , p. 90.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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