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Salon de Bruxelles de 1893

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Salon de Bruxelles de 1893
Type Art
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Localisation Bruxelles
Date d'ouverture
Date de clôture
Organisateur(s) Commission directrice des Salons triennaux de Bruxelles

Le Salon de Bruxelles de 1893 est la vingt-neuvième édition du Salon de Bruxelles, exposition périodique d'œuvres d'artistes vivants. Il a lieu en 1893, du au , dans un bâtiment provisoire édifié à la place de l'ancien palais de justice de Bruxelles.

Ce Salon est le vingt-et-unième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831.

Organisation[modifier | modifier le code]

Pour chaque exposition, les dates et l'organisation générale sont fixées par arrêté royal, sur proposition du ministre responsable. La commission directrice de l'exposition est ensuite nommée par arrêté ministériel, le règlement de l'exposition est également fixé par arrêté ministériel. Chaque Salon est donc géré par une commission directrice distincte[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Ce Salon est le vingt-et-unième organisé depuis l'Indépendance de la Belgique en 1831. Le Salon a lieu, dans un bâtiment provisoire édifié à la place de l'ancien palais de justice de Bruxelles, à la rue Lebeau, à partir de selon les plans de Georges Saint-Cyr[2].

L'exposition de 1893 débute le par une visite que le roi Léopold II a voulue officieuse et au cours de laquelle il a manifesté son mécontentement à plusieurs reprises. Le souverain s'est indigné que l'exposition triennale se tienne de nouveau dans un local provisoire en planches. L'ouverture officielle a lieu deux jours plus tard[3].

Catalogue[modifier | modifier le code]

Données générales[modifier | modifier le code]

Alors que le Salon de 1890 comprenait près de 1200 numéros, l'édition de 1893 en propose 1247[4]. Le local n'est pas vaste, les sculptures sont un peu entassées, en raison de l'admission en dernière minute de tableaux supplémentaires, mais l'installation des œuvres est valable dans les salles bien proportionnées et bénéficiant d'une lumière égale[3].

Peinture[modifier | modifier le code]

Artistes belges[modifier | modifier le code]

Parmi les artistes belges, les exposants sont Franz Seghers, Émile Van Doren, Edgard Farasyn, Lucien Frank, ou encore Joseph van Severdonck et Herman Richir[5]. Grâce au concours Godecharle la peinture d'histoire est de nouveau quelque peu présente, en témoigne Une Représentation de marionnettes à la cour de Marguerite d'Autriche de Willem Geets. Les portraits les plus remarqués sont ceux exécutés par Jean De la Hoese, Alfred Cluysenaar, et Julien De Vriendt. Le paysage est le mieux représenté : François Binjé, Joseph Coosemans, Théodore Baron, Isidore Verheyden, Émile Claus ou Victor Gilsoul. De Jean-François Portaels à Léon Frédéric, toutes les générations sont représentées[6].

Artistes étrangers[modifier | modifier le code]

Les artistes étrangers sont moins nombreux qu'autrefois. Des invitations ont été adressées aux artistes français Claude Monet, Pierre Puvis de Chavannes et Auguste Rodin, mais ils ont préféré décliner[7]. En revanche, trois peintres anglais de l'École de Glasgow exposent leurs œuvres pour la première fois en Belgique, où ils reçoivent un accueil enthousiaste du public et de la presse : John Lavery, James Guthrie et Robert Macaulay Stevenson[7].

Placement disharmonieux[modifier | modifier le code]

Selon le Journal de Bruxelles, de manière générale, une visite à l'exposition triennale suscite des soubresauts continuels entre des œuvres tellement différentes qui s'y côtoient. Par exemple, si d'un tableau clair, selon la vision des peintres les plus récents, est le voisin immédiat d'un tableau sombre de l'école antérieure, la transition est abrupte et les deux tableaux, aussi bons soient-ils, paraissent également mauvais. Les œuvres s'embrouillent au lieu de s'expliquer. Une harmonie serait souhaitable comme lors des expositions du Groupe des XX, dont l'ordonnance règne. Sans promiscuité, les œuvres d'un même peintre s'avoisinent sans se faire de tort[8].

Le jury de placement se soucie de deux seuls aspects : honorer ou avantager tel peintre en lui conférant un centre de panneau, ou même tel modèle, personnage de distinction, s'il s'agit d'un portrait ; ensuite d'emboiter les tableaux, comme dans les jeux de patience, selon leurs dimensions, et de leur faire des pendants, comme dans les salles à manger bourgeoises. Ce classement est irrationnel et désagréable à l'œil et à l'intelligence[8].

Le Salon de Bruxelles gagnerait à s'inspirer de cette pratique en classant les peintres comme ils se classent eux-mêmes, sous l'empire des affinités électives. Que les académiques voisinent avec les académiques, que les naturalistes coudoient les naturalistes. Que le hasard n'ait pas le droit d'unir malgré leur volonté un survivant de l'époque romantique ou un paysagiste en chambre de 1840 et un impressionniste ou un luministe d'aujourd'hui[8].

Galerie d'œuvres exposées au Salon de Bruxelles de 1893[modifier | modifier le code]

Sculpture[modifier | modifier le code]

Deux quadrilatères sont réservés aux marbres, bronzes, zincs et plâtres. 156 œuvres sont exposées, dont 45 portraits. Les exposants sont au nombre de 84, dont sept de Paris. Les Belges sont notamment représentés par Constantin Meunier (Femme du peuple, Vieux puddleur et Vieux cheval de mine), Paul Du Bois (Dame assise, déjà exposée au Salon des XX), Arthur Craco (projet de maître autel), Victor Rousseau (Amour virginal), Pierre-Jean Braecke (Le Pardon), Jean Gaspar (Lionne couchée), Égide Rombaux (Venus-bergh), Jef Lambeaux (L'Ivresse) et également des œuvres de Thomas Vinçotte (bustes), d'Isidore De Rudder (La Belgique, fragment du monument funéraire de Charles Rogier) et d'Albert Desenfans (L'Art hollandais)[9].

Résultats[modifier | modifier le code]

Achats par le gouvernement[modifier | modifier le code]

Le gouvernement, sur proposition de la commission des acquisitions, décide de l'acquisition pour le musée de l'État ou les musées de province[5] :

  • Peintures pour les musées de l'État :
    • Charles Mertens, L'Ivrogne ;
    • Isidore Meyers, Les bords de l'Escaut ;
    • Nicolas Van den Eeden, À Sainte-Gudule.

Récompenses pécuniaires[modifier | modifier le code]

Vingt-huit artistes reçoivent une récompense pécuniaire[5].

Expositions à Düsseldorf et à Cologne[modifier | modifier le code]

Après le Salon, vingt peintres et sculpteurs belges sont invités à organiser une exposition de leurs œuvres, à partir du à Düsseldorf, puis à Cologne, dont François Binjé, Joseph Coosemans, Léon Frédéric, Victor Gilsoul ou encore Herman Richir[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fonds Salons triennaux de Bruxelles », sur historicalarchives.fine-arts-museum.be, (consulté le ).
  2. Rédaction, « Le futur palais des beaux-arts », L'Art moderne, vol. 13, no 26,‎ , p. 204 (lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b Lucien Solvay, « Le Salon », Le Soir, no 260,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Catalogue 1893, p. 174.
  5. a b c et d Rédaction, « Autour du Salon », L'Art moderne, vol. 13, no 46,‎ , p. 363 (lire en ligne, consulté le ).
  6. Rédaction, « Le Roi à l'exposition des beaux-arts », Journal de Bruxelles, no 258,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b Rédaction, « Le Salon », L'Art moderne, vol. 13, no 40,‎ , p. 313-315 (lire en ligne, consulté le ).
  8. a b et c E. V., « Le Salon de Bruxelles », Journal de Bruxelles, no 271,‎ , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
  9. Rédaction, « Le Salon La sculpture », L'Art moderne, vol. 13, no 41,‎ , p. 321-323 (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Catalogue[modifier | modifier le code]

  • Catalogue, Exposition générale des Beaux-Arts de 1893, catalogue explicatif, Bruxelles, E. Lyon-Claesen, , 174 p. (lire en ligne).