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Rue du Roi-de-Sicile

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4e arrt
Rue du Roi-de-Sicile
Voir la photo.
Rue du Roi-de-Sicile au croisement de la rue des Écouffes.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissement 4e
Quartier Saint-Gervais
Début 1, rue Malher
Fin 4, rue du Bourg-Tibourg
Morphologie
Longueur 412 m
Largeur 10 m
Historique
Création XIIIe siècle
Dénomination 2 avril 1868
Ancien nom Rue au Roy-de-Sezille
Rue des Droits-de-l'Homme
Géocodification
Ville de Paris 8293
DGI 8316
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue du Roi-de-Sicile
Géolocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Rue du Roi-de-Sicile
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

La rue du Roi-de-Sicile est une voie ancienne située dans le quartier Saint-Gervais du 4e arrondissement de Paris, en France. C'est une voie importante du Marais.

Situation et accès

La rue du Roi-de-Sicile, d'une longueur de 412 mètres, est située dans le 4e arrondissement, quartier Saint-Gervais, et commence au 1, rue Malher et finit au 4, rue du Bourg-Tibourg.

Outre ces voies, la rue du Roi-de-Sicile est rejointe ou traversée par plusieurs rues plus ou moins perpendiculaires ; d'est en ouest :

À l'ouest, elle est prolongée au-delà de la rue du Bourg-Tibourg par la rue de la Verrerie.

La rue du Roi-de-Sicile est desservie par la ligne (M)(1) aux stations Hôtel de Ville et Saint-Paul, ainsi que par les lignes de bus RATP 676970727476.

Origine du nom

Son nom fait référence à l'hôtel de Charles Ier, comte d'Anjou et comte de Provence, frère de Saint-Louis et désigné roi de Naples et de Sicile en 1266 qui y fit construire au 2-4 de la rue et du 14 au 22 de la rue Pavée un hôtel adossé au mur de l'enceinte de Philippe-Auguste. Cet hôtel vendu et reconstruit à de multiples reprises au cours des siècles suivants devint l'hôtel de la Force disparu et l'hôtel de Chavigny, actuelle caserne de pompiers dont l'entrée est au 7 rue de Sévigné.

Historique

La rue est déjà habitée en 1261, mais on ignore le nom qu'elle portait à cette époque. Sous le nom de « rue au Roy-de-Sezille », elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, rédigé entre 1280 et 1300 par Guillot de Paris. Elle est rebaptisée « rue des Droits-de-l'Homme » durant la période révolutionnaire, entre 1792 et 1806, du nom de la section révolutionnaire qui y officiait.

Une décision ministérielle du 23 prairial an VII () signée François de Neufchâteau fixe la moindre largeur de cette voie publique à 8 mètres. Cette largeur est portée à 12 mètres, en vertu d'une ordonnance royale du . Au XIXe siècle, la rue du Roi-de-Sicile, d'une longueur de 329 mètres, qui était située dans l'ancien 7e arrondissement, quartier du Marché-Saint-Jean, commençait aux 3 et 8, rue des Ballets et finissait aux 16-20, rue Vieille-du-Temple[1].

Les numéros de la rue étaient rouges[2]. Le dernier numéro impair était le no 43 et le dernier numéro pair était le no 58.

Décidée dès 1837[3], la rue du Roi-de-Sicile, qui était comprise entre la rue des Ballets et la rue Vieille-du-Temple, fusionne en 1868 avec la rue de Bercy-Saint-Jean et la rue de la Croix-Blanche sous le nom de « rue du Roi-de-Sicile ».

Au XVIIe siècle l'Académie française tient ses premières réunion chez Jean Desmarets de Saint-Sorlin, « à l'hôtel Pellevé, rue du Roi-de-Sicile, au coin de la rue Tison[4] ». C'est là que les statuts de l'Académie sont écrits, ainsi que les premières mesures pour sa fondation.

Au XVIIIe siècle la rue, comme d'autres dans le quartier, est assez mal famée, souvent citée dans les procès-verbaux d'affaires criminelles[5].

Au XIXe siècle, la rue est réputée pour la présence de nombreux facteurs de casquettes[6].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Ancienne boucherie chevaline, à l'angle de la rue Vieille-du-Temple.
  • À l'angle de la rue Vieille-du-Temple se trouve l'hôtel de Vibraye, datant du XVIIIe siècle. Son rez-de-chaussée est occupé par une boucherie chevaline, dont la devanture (toujours conservée) en mosaïque rouge possède un panneau représentant un cheval; il est désormais occupé par un magasin de prêt-à-porter[7].
  • Au coin de la rue Malher se tenait la prison de la Force, immense bâtiment aujourd'hui détruit qui fut construit à partir de 1533 sur les ruines d'un ancien palais. En 1780, Louis XVI racheta l'hôtel particulier et le transforma en maison de détention divisée en deux prisons : la Grande-Force pour les hommes et la Petite-Force destinée aux femmes. Le 14 juillet 1789, jour de la prise de la Bastille, la foule parisienne libéra les seuls prisonniers pour dettes[8]. Lors de la Terreur, la prison fut le lieu de nombreuses exactions et exécutions. Vétuste et insalubre, elle est démolie en 1845 (il n’en reste qu’un pan de mur rue Malher).

Modèle:Message galerie

  • Maison Bouillet, restaurant en 1913 au coin de la rue Malher
    Maison Bouillet, restaurant, en 1913, au coin de la rue Malher.
    Au no 2, faisant le coin avec la rue Malher, se tenait la Maison Bouillet, restaurant, en 1913.
Le Cabaret du Gros-Pavé en 1910
Le Cabaret du Gros-Pavé en 1910, par Atget, au coin de la rue Pavée.
  • Au no 8, faisant le coin avec la rue Pavée, se tenait le Cabaret du Gros-Pavé, suffisamment célèbre pour avoir été photographié par Eugène Atget en 1910.

Littérature

Le titre du roman, Les Gamins du Roi-de-Sicile, de René Masson, paru en 1950, fait référence à cette voie.

Notes, sources et références

  1. Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), plan 27e quartier « Marché Saint-Jean », îlot no 1, F/31/85/02, îlot no 2, F/31/85/03, îlot no 3, F/31/85/04, îlot no 4, F/31/85/05, îlot no 14, F/31/85/14, îlot no 15, F/31/85/15, îlot no 16, F/31/85/16.
  2. Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris, 1817.
  3. Ibid., p. 65.
  4. Eugène Asse, L'Académie française, Collection XIX, (ISBN 9782346054695, lire en ligne).
  5. Arlette Farge et Gaetano Cozzy, « Les théâtres de la violence à Paris au XVIIIe siècle av. J.-C. », Annales. Histoire, Sciences Sociales, vol. 34, no 5,‎ , p. 984-1015 (ISSN 0395-2649, DOI 10.3406/ahess.1979.294104, lire en ligne, consulté le ).
  6. Marc POUPON, « Le Musicien de Saint-Merry », Cahiers de l'Association internationale des études francaises, vol. 23, no 1,‎ , p. 211-220 (ISSN 0571-5865, DOI 10.3406/caief.1971.983, lire en ligne, consulté le ).
  7. « Ancien hôtel de Vibraye », notice no PA00086318, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. Jules-Édouard Alboize de Pujol, Les Prisons de l'Europe. Bicêtre, la Conciergerie, la Force, la Salpêtrière, le For-l'Évêque, Saint-Lazare, le Châtelet, la Tournelle, l'Abbaye, Sainte-Pélagie, Pierre en Cize, Poissy, Ham, Fenestrelles, le château d'If, Château Trompette, le Mont-Saint-Michel, Clairvaux, les îles Sainte…, Administration de librairie, , p. 31.

Bibliographie