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André Carpentier (militaire)

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André Carpentier
André Carpentier en 1940 au 49e Bataillon de Chasseurs Alpins
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 48 ans)
SarregueminesVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nationalité
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MilitaireVoir et modifier les données sur Wikidata
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Grade militaire
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Taille
1,7 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Lieux de détention
Distinctions

André Carpentier, Commandant de l'Armée de terre française et officier de la Légion d'honneur, né le à Saint-Mandé - Val-de-Marne. Mort le à Sarreguemines - Moselle et inhumé à la nécropole nationale de Chambrière à Metz.

Officier sous les 2 guerres 14-18 et 39-45, André Carpentier est reconnu et décoré pour ses nombreux actes de bravoure, sa résistance[1] sans faiblir face aux Allemands.

États de service[modifier | modifier le code]

Guerre 1914-1918 et infanterie de réserve[modifier | modifier le code]

André Carpentier, 87e Régiment d'infanterie guerre 1914-1918.

Campagne contre l'Allemagne au 87e régiment d'infanterie (RI) du 11 janvier 1916 au 25 septembre 1919 Il débute comme soldat 2e classe le 11 janvier 1916, puis est nommé caporal le , sergent le et enfin envoyé en congés illimité le 26 septembre 1919 à la suite de la démobilisation du 87e RI.

Infanterie de réserve :

Guerre 1939-1945[modifier | modifier le code]

En juin 1940, Il combat dans la bataille d'Amiens sur la Somme[4],[5] en tant que Capitaine de la Compagnie Hors Rang (CHR)[6][source insuffisante] du 49e Bataillon de Chasseurs Alpins[7] dont la devise est « Tel pères, Tel fils », au sein de la 2e Demi Brigade Chasseurs Alpins commandée par le lieutenant-colonel Charrier et le général André Durand pour la 40e DI (9e corps d'armée).

Déroulé des combats[modifier | modifier le code]

Le 3 juin 1940 : Mise en condition du 49e BCA et perception de matériels divers dans la région de Melun. Les 4 et 5 juin 1940 : Mouvement par véhicule de transport dans la nuit du 4 au 5 juin vers la région nord-est d'Aumale. Débarquement échelonné et installation progressive en deuxième position sur la ligne Senarpont, Guibermesnil et Caulières. Liaison à gauche avec la 31e DI à Senarpont, pas de liaison à droite (i.e. Caulières). Le 6 juin 1940 : 40e DI installée en deuxième position sur la ligne Senarpont, Guibermesnil et Caulières. Attaque ennemie de la 5 Panzer Division avec chars, artillerie et bombardement l'après-midi contre la 2e demi brigade (49e BCA, 20e BCA et 9e BCA) : perte l’après-midi du bois de Vraignes, de Boulainvilliers, Lamaronde et Caulières avec destruction et capture du 49e BCA et 20e BCA.

Lors de la bataille de France, les 6 et 7 juin 1940, pendant l'invasion allemande, son bataillon, le 49e Bataillon des Chasseurs Alpins qui tenait le village de Caulières a été anéanti en se sacrifiant pour tenter de s'opposer au passage des chars allemands. La rue principale du village porte le nom de « Rue du 49ème-BCA » en mémoire de ce sacrifice ainsi qu'une plaque commémorative au cimetière du village[8].

Blessure[modifier | modifier le code]

Le 6 juin 1940, bataille de la Somme à Caulières, il est grièvement blessé d'une balle dans le ventre et aux deux mains avec désarticulation index et media.

Résistance[modifier | modifier le code]

Promu Chef de Bataillon au 8e Bataillon de Chasseurs Alpins, mais amoindri par ses fatigues et ses blessures, il accepte en décembre 1941, dans l'armée d'armistice[9][source insuffisante] le poste de Commandant de Corps de Garde de Communications 15e division militaire (Marseille).

La Garde des Communications visait essentiellement à assurer la surveillance des ouvrages d'art, des voies de communications (voies ferrées, routes, voies navigables et transmissions par câbles) et des installations s'y rattachant directement ; accessoirement, le service devait assurer la surveillance dans les trains et dans les gares.

A été employé comme suit à ce poste :

  • Du 1 décembre 1941 au 1 juillet 1942, Commandant de secteur du canton de Toulon[10]
  • Du 1 juillet 1942 au 1 mai 1943, Commandant de secteur du canton d'Annecy[10]
  • Du 1 mai 1943 au 9 janvier 1944, Commandant de secteur du canton de Tulle[10]
Carte réseau Buckmaster Zones Jockey (44) et Tilleul (43).

Sous couvert de réaliser sa mission, ses services paraissant être exécutés de manière impeccable, il passe à la résistance[11] dès 1941 dans des groupements[12] sous les ordres du colonel Jean Vautrin dont il était chef du secteur de Vence d'abord sous occupation italienne[13] puis allemande à partir de 1942. A travaillé pour le Lieutenant Colonel Cammaerts (dit Roger)[14] du réseau Roger/Buckmaster zones Jockey/Tilleul[15],[16],[17].

A pris part à de nombreuses actions de résistance[18] entre autres des parachutages, transport d'armes et de matériel de guerre en liaison constante avec les dirigeants des maquis de Haute-Savoie et de Corrèze.

A dirigé de nombreux actes de sabotage et de déraillement notamment celui de Gimel ainsi que la certifié le Capitaine Levy qui commandait une compagnie du maquis Corrézien.

Déportation au camp d'extermination de Buchenwald[modifier | modifier le code]

Sa carte d'entrée au camp d'extermination de Buchenwald en 1944.

Arrêté à la suite d'une dénonciation pour détention d'armes, le 8 janvier 1944 à 4h du matin par la police allemande à l'hôtel Daubech place de la gare à Tulle (Corrèze), torturé, interné au camp de Royallieu à Compiègne[19] puis déporté en train le 22 janvier 1944[20],[21],[22] par la Gestapo de Paris vers Buchenwald, il entre dans le camp le 24 janvier, placé au bloc 56 sous le no 43301[23]. Il y est affecté aux pires de tous les travaux dans le camp de Buchenwald[24] : le commando Steinbruch (la carrière)[25] puis au Maurer Truppengarage et enfin au LargerKommando de Buchenvald.

Libération et décès[modifier | modifier le code]

Tombe d'André Carpentier.

Le camp est libéré le , il part en convoi pédestre vers la Bavière[26][source insuffisante], délivré par les Américains le à Eiterfeld. Le , il prend la direction d'un petit groupe de Français pour Utterbrauberbach où ils passent une semaine puis on le retrouve le à Cham en étant gravement malade. Dans les journées qui suivent, il est rapatrié en France à l'agonie. Le , il décède d'une tuberculose pulmonaire contractée au camp de Buchenwald sur le chemin du retour à Sarreguemines (Moselle) et ne reverra jamais son épouse Marie-Louise (née Vétu). Il est inhumé dans la Nécropole nationale de Chambière à Metz (57)[Note 1].

Récompenses et hommages[modifier | modifier le code]

Citations et décorations 1914-1918

Le  : « Sergent observateur d'un absolu dévouement et d'un courage éprouvé, est parti avec les vagues d'assaut sans souci du danger, a traversé les zones les plus battues par les mitrailleuses et l'artillerie pour fournir au commandement des renseignements essentiels ». Le  : « Sergent observateur d'une bravoure et d'un courage extraordinaire, à partir d'un poste d'observation battu par l'artillerie et les mitrailleurs ennemis, n'a pas cessé de suivre et d'observer la progression du bataillon et à fournir ainsi de précieux renseignements au commandement ».
Croix du combattant volontaire 1914-1918 Croix du combattant volontaire 1914-1918 ;
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 ;
Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1914-1918 avec 2 étoiles vermeil et 4 étoiles d'argent au 87e Régiment d'infanterie : 1914-1918.

Citations et décorations 1939-1945

Cité à l'ordre de l'armée par le général d'armée Durand, commandant en chef des forces terrestres[Note 2] : « Carpentier André, Capitaine au 49e bataillon de chasseurs alpins : officier plein d'allant et d'un courage exemplaire. Chargé, le , de la défense d'un point d'appui dans le village de Caulières, a résisté opiniâtrement pendant toute la journée. A été grièvement blessé dans la soirée, alors qu'avec un fusil-mitrailleur il tirait à bout portant sur un groupe d’Allemands qui le sommaient de se rendre ».
Croix du combattant volontaire de la guerre de 1939-1945 Croix du combattant volontaire de la guerre de 1939-1945 ;
Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945 avec palme.

Légion d'honneur[modifier | modifier le code]

Chevalier de la Légion d'honneur Chevalier de la Légion d'honneur : Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1939[Note 3]. Capitaine 15e région, 22 ans de services, 4 campagnes, est cité ;
Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur : Promu officier de la Légion d'honneur[Note 4] pour courage exemplaire lors de la bataille de la Somme le .

Hommages[modifier | modifier le code]

Inscription sur le monument aux morts de Vence et sur la plaque des déportés présente dans le hall de la Mairie.

Le nom d'André Carpentier est nommé sur le monument des résistants déportés du cimetière de Vence (Alpes Maritimes) et dans le hall d'accueil de la mairie du même lieu[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Carré Fr. 39/45 - Tombe no 387.
  2. JO du 27 novembre 1940 page 5849.
  3. JO du 8 juillet 1939, page 8683.
  4. JO du 30 avril 1942, page 1649, pour prendre rang au .

Références[modifier | modifier le code]

  1. [image] Ministère des Anciens Combattants : Titre de déporté résistant, carte no I.0I3.20552, du (consulté le ).
  2. « Infanterie - Réserve », Journal Officiel - 28 décembre 1926,‎ , p. 13552 (lire en ligne)
  3. « Infanterie - Réserve », Journal Officiel - 25 juin 1936,‎ , p. 6636 (lire en ligne)
  4. Juin 1940 sur la Basse-Somme Xe armée Altmeyer, 9e corps d'armée, 13e D.I., 5e D.I.C., 40e D.I. (lire en ligne).
  5. « De la Somme à la Bresle », sur picardie-1939-1945.org (consulté le ).
  6. [image] André Carpentier dans le 49e BCA en 1940 (consulté le ).
  7. « 49e bataillon de chasseurs alpins », sur picardie-1939-1945.org (consulté le ).
  8. « Monument à Caulières ».
  9. Laurent Demouzon, « Mémoire des Alpins - Armée d'armistice », sur memoire-des-alpins.com, (consulté le ).
  10. a b et c [image] Décision ministerielle no 2694/EMGG/I, du 3 mars 1945 (consulté le ).
  11. Mémoire des hommes, « Titres homologations pour faits de résistance ».
  12. Olivier Wieviorka, Histoire de la Résistance, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-10474-0, lire en ligne).
  13. Diane Grillère, L'autre Occupation : L'Italie fasciste en France - 1940-1943, Nouveau Monde Éditions, (ISBN 978-2-38094-432-7, lire en ligne).
  14. [image] F.C.A Cammaerts D.S.O. : Attestation en faveur du Commandant André, Robert Carpentier, s.d. (consulté le ).
  15. « Réseaux Buckmaster, IV », sur FranceArchives (consulté le ).
  16. Guillaume Pollack, L'armée du silence Histoire des réseaux de Résistance en France 1940-1945, Paris, Tallandier / Ministère des Armées, , 543 p. (ISBN 9791021049437), p. 472.
  17. France Archives, « Carte des réseaux SOE (Jockey, Tilleul…) ».
  18. Dominique Lormier, Histoires extraordinaires de la Résistance française, Cherche Midi, (ISBN 978-2-7491-3162-7, lire en ligne).
  19. AFMD94, « Mémorial des déportés du Val de Marne » [PDF].
  20. « Convoi FMD I.172 », sur bddm.org - Fondation pour la mémoire de la déportation.
  21. AFMD94, « Mémorial des déportés du Val de Marne - Numéro convois trains au départ » [PDF]
  22. Fondation pour la mémoire de la déportation, « Livre mémorial ».
  23. (en) Arolsen, « Personal file of André Carpentier ».
  24. Frédéric Manhès, Buchenwald, Corpus historique Etampois, (lire en ligne), p. 39.
  25. (en) « Quarry », sur buchenwald.de.
  26. Olga Wormser-Migot (préf. Annette Wieviorka), Le Retour des déportés, quand les alliés ouvrirent les portes, Paris, L'Archipel, coll. « Archidoc, no 10 », , 503 p., 18 cm (ISBN 978-2-37735-441-2, OCLC 1163808041, BNF 46550948, SUDOC 245379673, présentation en ligne, lire en ligne Accès limité).
  27. « 06157 - Vence - Morts aux guerres », sur fr.geneawiki.com.