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Les ours forment la famille de mammifères des ursidés (Ursidae), de l'ordre des carnivores (Carnivora). Le Grand panda, dont la classification a longtemps prêté à débat, est aujourd'hui considéré comme un ours herbivore au sein de cette famille. Il n'existe que huit espèces d'ours vivantes réparties dans une grande variété d'habitats, à la fois dans l'hémisphère Nord et dans une partie de l'hémisphère Sud. Les ours vivent sur les continents d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Amérique du Sud, et en Asie.
Les ours modernes ont comme caractéristiques un corps grand, trapu et massif, un long museau, un pelage dense, des pattes plantigrades à cinq griffes non rétractiles et une queue courte. L'ours blanc est principalement carnassier. Le panda géant se nourrit presque exclusivement de bambou. Les six autres espèces sont omnivores, leur alimentation variée comprend essentiellement des plantes et des animaux. Sauf en période de reproduction et d'éducation des jeunes, les ours sont solitaires. Généralement diurnes, ils sont aussi éventuellement actifs la nuit ou au crépuscule, en particulier autour des zones d'habitation humaine. On les dit parfois « nocto-diurnes ». Aidé par un odorat développé, l'ours peut, malgré sa corpulence, courir rapidement, nager et escalader certaines parois ou des arbres. Cavernicole, il se réfugie volontiers dans des grottes, cavernes et tanières. La plupart des espèces y passent la saison froide à dormir (hibernation).
Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. Ils ont joué un rôle de premier plan dans la culture (mythologie, légendes, etc.) et les arts. À l'époque moderne, les populations d'ours sont victimes de pressions (comme celles des éleveurs dans les Pyrénées), de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, ainsi que du commerce illicite, notamment le marché asiatique de la Bile d'ours. L'UICN a classé six espèces d'ours comme vulnérables ou menacées d'extinction. L'ours brun pourrait disparaître dans certains pays européens. Le braconnage et le commerce international des populations les plus en danger sont interdits, mais se pratiquent toujours.
L'ours a largement marqué la culture humaine à travers des rites et des traditions attestés de l'Europe aux Amériques et en Asie, et a donné lieu à une abondante culture populaire.
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Les genres et espèces actuelles sont :
- Genre Ailuropoda Milne-Edwards, 1870
- Ailuropoda melanoleuca (David, 1869) – le Panda géant
- Genre Helarctos Horsfield, 1825
- Genre Melursus Meyer, 1793
- Genre Tremarctos Gervais, 1855
- Tremarctos ornatus (F. G. Cuvier, 1825) – l'Ours à lunettes
- Genre Ursus Linnaeus, 1758
- Ursus americanus Pallas, 1780 – l'Ours noir
- Ursus arctos Linnaeus, 1758 - l'Ours brun
- Ursus maritimus Phipps, 1774 – l'Ours blanc
- Ursus thibetanus Cuvier, 1823 – l'Ours noir d'Asie
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L'ours dans la culture des populations humaines en contact avec cet animal, qui partagea longtemps son biotope avec elles, a toujours occupé une place particulière. Dès l'époque préhistorique, il a incarné une divinité. Si la thèse du culte de l'ours au paléolithique moyen est controversée, de nombreuses formes de vénération liées à sa chasse et associées à des rites parfois violents sont plus tard attestées dans de multiples sociétés autour du monde. L'ours fut considéré comme un double animal de l'homme, un ancêtre tutélaire, un symbole de puissance, de renouveau, du passage des saisons, et même de royauté puisqu'il fut longtemps symboliquement le roi des animaux en Europe. Étroitement associés à des pratiques et traditions animistes « païennes » parfois transgressives, l'ours et ses cultes furent combattus par l'Église catholique lors des évangélisations successives, ce qui conduisit à la dépréciation et à la diabolisation progressive de l'animal, jusqu'à lui donner une réputation de goinfrerie et de stupidité au Moyen Âge. Les traditions liées à l'ours survivent toutefois dans quelques communautés des régions septentrionales telles que la Sibérie, la Laponie, chez les Amérindiens, mais aussi dans les Pyrénées ; elles furent largement étudiées par les ethnologues. L'ours et le souvenir de ses cultes ont fortement marqué l'imaginaire et la culture populaire en général.
L'ours est en effet présent dans un grand nombre d'histoires mythologiques ou folkloriques remarquables par leurs nombreux points communs, puisqu'elles le mettent souvent en scène aux côtés de jeunes femmes dont il tombe amoureux et qu'il enlève, parfois pour leur faire des enfants dotés d'une force surhumaine. Sa puissance brute et son insatiable appétit sexuel y sont mis en avant, ainsi que son anthropomorphisme, pour en faire une sorte d'homme sauvage et d'initiateur d'unions fécondantes. De nombreuses croyances populaires lui sont associées : ainsi, au Moyen Âge, la femelle était censée lécher longuement ses petits qui naissaient ébauchés et avant terme afin de les ranimer et de leur donner forme (d'où le terme d'« ours mal léché »), et on a longtemps cru que ces animaux survivaient à l'hivernation en se léchant les pattes. Symbole de la Suisse, de la Finlande, de la Russie ou encore de la Californie, l'ours a donné son nom à de nombreux lieux tels que la ville de Berne ainsi qu'à deux constellations, et a inspiré proverbes et expressions populaires.
À l'époque moderne, l'ours est surtout associé à l'enfance à travers l'ours en peluche, devenu l'un des jouets les plus populaires de tous les temps. Ainsi sont apparus les « ours mignons » qui consolent les enfants, en particulier dans des films et séries d'animation, ainsi que les confiseries en forme d'ours. Le lien entre l'ours et l'enfant est purement affectif et émotionnel, et l'animal familièrement surnommé « nounours » ou « Teddy bear ».