Pays les moins avancés

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Les pays les moins avancés se trouvent en grande majorité en Afrique.

Les pays les moins avancés (PMA) sont une catégorie de pays créée en 1971 par l'Organisation des Nations unies (ONU), regroupant les pays les moins développés socio-économiquement de la planète. Ils présentent les indices de développement humain (IDH) les plus faibles et devraient à ce titre obtenir une attention particulière de la part de la communauté internationale. La plupart ont des États en situation de déliquescence. Au 12 mai 2024, 47 pays appartiennent à cette catégorie ; la plupart d'entre eux se situent en Afrique.

Critères

Dans sa définition de 2003, le Conseil économique et social des Nations unies a retenu trois critères pour déterminer la liste des PMA[1] :

  1. revenu par habitant, basé sur une estimation moyenne du produit intérieur brut par habitant pendant trois années ; s'il est inférieur à 1 025 $ US, le pays est retenu pour la qualification de PMA (le seuil pour sortir de la catégorie est plus élevé) ;
  2. retard dans le développement humain, basé sur un indice composite incluant des indicateurs de santé, nutrition et scolarisation ;
  3. « vulnérabilité économique », basée sur un indice composite incluant des indicateurs sur l'instabilité, la production et les exportations agricoles, le manque de diversification de la production, et le handicap d'être un petit pays.

En appliquant ces critères, on compte, depuis 2017, 47 PMA : 33 en Afrique, 9 en Asie, 4 en Océanie et 1 en Amérique (Antilles). Ils étaient 25 lors de la création de la catégorie en 1971, en incluant le Sikkim, devenu ensuite un État indien[2].

Cinq pays ont quitté le groupe des PMA par suite de leur croissance économique : le Botswana en 1994, le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011, les Samoa en 2014 et la Guinée équatoriale en 2017[3]. En 2010, les Samoa sont considérés comme étant en transition afin de quitter le groupe d'ici à trois ans[4] mais un tsunami retarde le développement du pays en causant des dégâts importants ; le pays sort de la liste des PMA le [5].

Cinq autres pays doivent en principe quitter la catégorie des PMA au cours des prochaines années : le Vanuatu le , l'Angola le , le Bhoutan le , les Îles Salomon et Sao Tomé-et-Principe le [6].

Trente-six PMA sont membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cinq autres pays (Bhoutan, Comores, Éthiopie, Sao Tomé-et-Principe et Soudan) négocient également leur entrée dans l'OMC et y ont pour l'instant un statut d'observateur. Il reste six États qui n'ont aucun lien avec l'organisation (Érythrée, Kiribati, Somalie, Soudan du Sud, Timor oriental et Tuvalu).

Situation

Dans le cadre des tendances économiques et sociales à long terme, les pays les moins avancés présentent une marginalisation persistante dans l'économie mondiale, manifeste dans un certain nombre de domaines[7] :

  • Bien que ces pays représentent une part notable et croissante de la population mondiale (12 % en 2009), leur contribution à la production mondiale reste inférieure à 0,9 %, et donc bien moindre qu’au milieu des années 1970. En d’autres termes, un huitième de la population mondiale produit moins d’un centième du PIB mondial total.
  • Pour le commerce international, la part des PMA dans les exportations mondiales de marchandises tournait autour de 0,6 % entre les années 1980 et le début des années 2000, avant d'atteindre 1 % au cours des dernières années. Toutefois, cette récente amélioration est essentiellement due aux combustibles ; si l’on exclut ces produits, les PMA n’ont représenté que 0,53 % des exportations mondiales en 2009.
  • Le PIB réel par habitant des PMA a diminué par rapport à celui des autres groupes de pays (pays développés et pays en développement excluant les PMA) entre le début des années 1970 et le milieu des années 1990. Pendant cette période, il a en effet baissé en pourcentage de celui des pays développés, passant de plus de 2 % à 1 % seulement. Il représentait près de 40 % du PIB réel par habitant des autres pays en développement en 1970, contre moins de 20 % au milieu des années 1990.

Politiques d'aide

Des politiques spécifiques ont été menées pour les PMA. On peut citer notamment des politiques préférentielles en matière d'accès au marché :

Lors de la quatrième conférence des Nations unies sur les pays les moins avancés, qui s'est tenue à Istanbul du 9 au , les Nations unies ont adopté le programme d'action d'Istanbul en faveur des PMA pour la période 2011-2020[9].

Liste des PMA

En , la liste des PMA compte 47 pays[10], ici classés par continents (le nombre de pays par continent) :

Afrique (33)

Asie (9)

Amérique (1)

Océanie (4)

Anciens PMA

Cinq pays ont quitté la liste des PMA (année de retrait de la liste)[2] :

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « LDC Identification Criteria & Indicators », sur Département des affaires économiques et sociales de l'Organisation des Nations unies (consulté le ).
  2. a et b Département des affaires économiques et sociales, Manuel relatif à la catégorie des pays les moins avancés (3e édition), (lire en ligne [PDF]), p. 3 ; années d'inscription et de radiation p. 4.
  3. (en) « We want a world without LDCs », sur unctad14.org, .
  4. (en) T. K. Jarayaman, « Being least developed », Fiji Times, 3 février 2009.
  5. (en) LDC Factsheets Samoa.
  6. (en) Comité des politiques de développement, « List of Least Developed Countries » [PDF], (consulté le ).
  7. Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, « Rapport 2011 sur les pays les moins avancés » [PDF].
  8. Ce système ne concerne que les PMA avec lesquels la Chine entretient des relations diplomatiques.
  9. « La Conférence PMA IV adopte le Programme d’action d'Istanbul en faveur des pays les moins avancés pour la période 2011-2020 », sur Organisation des Nations unies, .
  10. (en) « List of Least Developed Countries (as of December 2018) » [PDF], sur Département des affaires économiques et sociales, (consulté le ).
  11. (en) « Equatorial Guinea graduates from the LDC category », sur Département des affaires économiques et sociales, .