Parc de la Villette
Le parc de la Villette, situé dans le XIXe arrondissement de Paris (Quartier du Pont-de-Flandre), est l'un des plus grands parc de la capitale française établi sur le site de grands abattoirs, construits en 1867 sur décision de Napoléon III et détruits dans presque totalité en 1974. Il s'étend sur 55 hectares (dont 33 d'espaces verts, ce qui en fait, avec le jardin du Luxembourg, 23 ha, et le parc des Buttes-Chaumont, 25 ha, l'un des trois plus grands espaces verts de Paris [1]) de la Porte de la Villette au nord, à la Porte de Pantin au sud ; le canal de l'Ourcq le traverse en son milieu. Deux passerelles piétonnes enjambent le canal et font la liaison entre le nord et le sud.
La réalisation architecturale du parc a été confiée en 1982 à Bernard Tschumi, architecte français d'origine suisse. La particularité essentielle du parc est de ne pas rompre la perspective du nord au sud. Une promenade cinématique fait apparaître des jardins à thème qui sont autant d'aires de jeux, de théâtres où la nature est mise en scène. Une « galerie » rectiligne couverte d'un toit en forme d'onde fait la liaison entre le nord et le sud. Le parc est fortement ponctué par une trame systématique d'édifices rouges appelés « Folies ».
Une programmation culturelle variée offre tout au long de l'année de nombreuses occasions de divertissements : expositions, théâtres, concerts, cirque, cinéma en plein air…
Ce parc est relié à celui des Buttes-Chaumont par l'allée Darius Milhaud. Une navette fluviale[2] permet de rejoindre la place de Stalingrad. Des croisières sont proposées avec la Villette comme point de départ ou d'arrivée.
Modèle:Station du métro de paris
Histoire
Le , le gouvernement Messmer annonce la fin des activités de La Villette et de ses abattoirs, précisant seulement l'imminence d'une « opération d'urbanisme de grande envergure »; il n'est pas encore question de parc, plutôt de logements, d'équipements sociaux et collectifs [1]. Les abattoirs sont fermés le , et l'Etat prépare en 1976 un concours d'idées organisé par l'APUR (Atelier parisien d'urbanisme) concernant le réaménagement de La Villette [1]. Le , un décret créé l'Établissement public du parc de La Villette (EPPV), dirigé par l'ex-préfet de la région parisienne Paul Delouvrier [1].
Le projet de création d'un musée et d'un parc est alors adopté, avançant lentement sous Giscard [1] puis relancé après l'élection présidentielle de 1981 portant la gauche au pouvoir [1]. Une Cité de la musique s'ajoute alors au projet d'un Musée des sciences et des techniques [1]. Selon l'historienne Danièle Voldman:
« la marque socialiste s'exprime dans la volonté plus nette de rééquilibrer Paris vers l'Est avec des équipements culturels de haut niveau; en ce sens, La Villette ne se comprend pas sans l'Opéra de la Bastille.[1] »
Le concours est officiellement lancé le [1], les élus ne voulant « ni d'un square, ni d'un bois aux portes de la ville, ni de logements sociaux ou de prestige au milieu de pelouses et de bosquets. L'idée du zoning des années cinquante et soixante est révolue [1]. » Le parc de La Villette se distingue par son absence d'enclos, étant ouvert jour et nuit [1]. La plaquette de présentation du concours commence par une citation de Hegel, « la nature se trouvant ainsi transformée en une vaste demeure sous le ciel ouvert... » [1], ce qui fait dire à D. Nordmann que « le futur parc est moins conçu comme un équipement urbain que comme une réflexion théorique et conceptuelle sur la place de la nature dans une ville de l'âge post-industriel.[1] » La plaquette cite aussi la devise de Rabelais et de l'abbaye de Thélème, « Fay ce que voudras » [1].
805 groupes s'inscrivent au concours, venant de 41 pays différents, dont Meier & Partners, Philippe Thomas (dont le projet reçoit une mention spéciale), Bernard Lassus qui propose des jardins verticaux et des jardins accoustiques, Burkhard Grashorn ou Xu Shang Zhi, qui déclare dans son projet:
« Si le musée a pour fonction de faire connaître l'histoire et le développement des sciences et des techniques, le parc met en scène l'évolution de l'humanité: les salons de verdure se font villages primitifs avec grottes troglodytes, pirogues, poteries, vêtements d'écorce ou de peaux d'animaux. Arcs et flèches, filets et cannes à pêche y sont loués.[1] »
Le jury comprend les architectes Vittorio Gregotti et Renzo Piano, les paysagistes Pierre Dauvergne et Paul Friedberg, des politiques (François Barré de l'EPPV et Simone Robert, conseillère générale de la Seine-Saint-Denis) ainsi que des historiens (Françoise Choay) et des théoriciens (Joseph Rykwert), un sculpteur, des sociologues, un peintre et le biologiste Henri Laborit [1]. Neuf projets sont retenus en premier ex aequo [1], et après de laborieuses discussions au sein du jury, Bernard Tschumi, jusqu'alors connu davantage comme théoricien que comme constructeur, est désigné maître d'œuvre général du projet le [1]. Plusieurs projets, dont celui de Tschumi, font appel aux folies [1].
Dans le parc de la Villette
- la Cité des sciences et de l'industrie ;
- La Géode ;
- la Cité de la musique ;
- le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris ;
- le pavillon Paul Delouvrier ;
- le Zénith de Paris ;
- la Grande halle de la Villette (dernier vestige des abattoirs), avec une librairie permanente[3] ;
- la Philharmonie de Paris, actuellement en construction, qui sera inaugurée en 2012 ;
- des jardins à thèmes : jardin des bambous, jardin des frayeurs enfantines, jardin de la treille, jardin des équilibres, jardin des îles, jardin des miroirs, jardin des dunes, jardin des voltiges, jardin du dragon, jardin des vents.
- un cinaxe ;
- un sous-marin : l'Argonaute ;
- Le Trabendo ;
- le Cabaret Sauvage ;
- le théâtre Paris-Villette ;
- le Tarmac de la Villette ;
- la Maison de la Villette ;
- un centre équestre ;
- un espace chapiteaux ;
- un kiosque à musique ;
- des manèges.
- une sculpture monumentale : la Bicyclette ensevelie de Claes Oldenburg et Coosje Van Bruggen
Notes et références
- Danièle Voldman, Le Parc de la Villette entre Thélème et Disneyland, Vingtième Siècle, 1985, vol. 8, n°8, Pour afficher « p. », veuillez utiliser le modèle {{p.}}19-30
- les mois de mai et juin.
- depuis la rentrée 2007.
Voir aussi
Liens internes
- Jacques Martial, président du Parc et de la Grande halle de La Villette depuis 2006.
- Bernard Latarjet, président en 1996-2006.
Liens externes
Modèle:Espaces verts parisiens
