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La Géode

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La Géode
La Géode en .
Présentation
Type
Destination actuelle
Fondation
Architecte
Ingénieur
Matériau
Ouverture
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Rénovation
- (salle de cinéma)
Hauteur
36,5 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Diamètre
36 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Site web
Localisation
Commune
Adresse
Accès et transport
Métro
Coordonnées
Carte

La Géode est un bâtiment de type dôme géodésique, proche d'une sphère, situé dans le parc de la Villette, dans le 19e arrondissement de Paris, inauguré en , et appartenant actuellement au groupe Pathé.

C'est également une salle de cinéma et une société de distribution de film, adhérent au Syndicat des distributeurs indépendants.

Conçue par l'architecte Adrien Fainsilber et l'ingénieur Gérard Chamayou, elle est inaugurée le par le président de la République, François Mitterrand. D'autres salles hémisphériques existent en France, mais celle-ci est la seule de la région parisienne, depuis la fermeture du Dôme de La Défense en . Bien que la Géode ait ouvert ses portes une année avant la Cité des sciences et de l'industrie, elle lui est aujourd'hui rattachée.

De jusqu'à sa privatisation, la Géode était dirigée par une société d'économie mixte expirant en . Un contrat donnait la mention « occupation temporaire du domaine ». Les actionnaires principaux étaient Universcience (51 %) et la Caisse des dépôts (16 %). Bien qu'Universcience soit le propriétaire de la Cité des sciences, la Géode en était indépendante, avec ses propres salariés. Elle ne touche aucune subvention mais doit verser, pour les charges, chaque année 800 000  au CNC et 400 000  à Universcience[1].

Bâtiment futuriste à la fin des années , il est l'incarnation de la technologie de l'époque et sert à de nombreuses activités et de décor pour le tournage de clips, le plus emblématique étant la vidéo du titre Vivre ailleurs de Jakie Quartz, à peine un an après son inauguration, où l'on observe le dôme sous tous les angles[2].

Renouvellement de son image

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Victime de la banalisation des nouvelles technologies de l'image toujours plus immersive et qualitative (3D, réalité virtuelle, IMAX, Dolby Atmos…) la fréquentation de la Géode, qui s'élevait à un million de personnes en , 1 070 000 en [3], 846 000 en [3] chuta de moitié dans les années , pour tomber finalement à moins de 300 000 en . Alors que le nombre de salariés était proche de la centaine dans les années , il dépassait à peine la dizaine lors de la fermeture de la salle le pour travaux[4] à la suite de sa reprise par Pathé : l'intérieur de la salle était vétuste et les travaux de rénovations estimés entre 3 et 6 millions d'euros[1] ; la réouverture de la salle (et de ses espaces adjacents) était initialement prévue fin sous une configuration tenue secrète par les acteurs concernés.

Avec l'expiration du statut d'économie mixte, le cinéma a été privatisé. Trois repreneurs se sont manifestés : Pathé, qui possède plusieurs multiplexes, la Compagnie des Alpes, qui gère le Futuroscope et des salles OMNIMAX, et GL Events dont le projet est de reconvertir la Géode en centre de congrès[5],[6]. Pathé a été retenu en [7] et un projet de modernisation est finalisé début . Le Géode ferme quelques mois plus tard pour entamer sa rénovation[8].

Pathé ouvre La Géode en , après une rénovation intégrale qui aura duré près de 6 ans[9].

Panorama du Parc de la Villette - Cité des sciences et de l'industrie.
Le modèle de La Géode est une géode par triangularisation, à partir d'un icosaèdre dont chaque arête est divisée en 10.

La Géode constitue un bâtiment séparé derrière la Cité des sciences et de l'industrie.

Compte tenu des difficultés rencontrées dans sa conception, l'enveloppe sphérique a fait l'objet d'un concours conception-construction particulier intervenu après l'attribution à l'architecte Adrien Fainsilber du projet global d'aménagement du parc de la Villette. Ce concours a été remporté par le groupement Smac-Acieroïd/Multicub[réf. souhaitée]. La structure géodésique est constituée d'un certain nombre de couches, un peu à la manière d'un oignon. La couche externe et visible est une géode par triangularisation de 36 m de diamètre, composée de 6 433 triangles sphériques en acier poli qui réfléchissent la lumière, un peu à la manière d'un miroir. Ces triangles d'1,20 mètre de côté sont fixés sur une fine ossature métallique reprenant la même structure géodésique en triangle, constituée de 2 580 barres en tubes d'acier[4]. Les triangles en acier ne sont pas jointifs, pour ne pas compromettre l'effet « miroir » et pour permettre aux triangles de se dilater sous l'effet de la chaleur[4]. L'eau s'infiltrant entre eux est recueillie dans le bassin entourant la géode[10].

Vue intérieure de l’armature métallique principale, reprenant la structure géodésique des triangles de surface.

En dessous de cette couche externe se situe l'armature métallique principale constituée de tubes creux en acier, reprenant toujours la même structure géodésique, sur laquelle reposent plusieurs couches assurant respectivement l'isolation thermique et phonique, ainsi que l'étanchéité[10]. La protection incendie de la structure est assurée par des coquilles en laine de roche protégées par des capotages en acier galvanisé.

Encore plus à l'intérieur, et tout à fait indépendamment de la structure externe, se situe la structure abritant la salle de cinéma. Il s'agit d'une construction sphérique en béton armé de 6 000 tonnes, soutenue par un pilier central de 17 m de haut. Les sièges sont inclinés à 27°.

Sa construction et son aménagement ont coûté 130 millions de francs.

Pour choisir le nom de cette salle de cinéma, la direction de la Villette fait appel en à une société de conseil, qui a formulé plusieurs suggestions, parmi lesquelles « Bouboule », « Irma », « Minouchette », « Double Zéro » ou encore « Zézette », pour un coût de 41 350 francs ; cette dépense est épinglée par la Cour des comptes[11].

Mais « La Géode », qui ne figure pas dans la liste des propositions, est finalement retenue pour sa similitude avec une géode minérale (cœur d'améthyste entourée d'une gangue sphérique en silice).

Salle de cinéma

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À l'origine, des films y étaient projetés au format de pellicule IMAX décliné en OMNIMAX (aussi appelé Imax Dome) sur un écran hémisphérique géant de 26 mètres de diamètre et de 1 000 m2. Les films diffusés duraient environ une heure.

En , le projecteur d'origine est remplacé par un nouveaux projecteur à technologie numérique, améliorant sensiblement la qualité des images diffusées.

La Géode, qui comptait douze enceintes quatre voies quadriamplifiées, fut sonorisée par l'entreprise française Cabasse. L'extrême grave (20 Hz-80 Hz) était restitué par six caissons équipés de deux haut-parleurs de 55 cm montés en push-pull permettant d'obtenir un niveau acoustique moyen de 120 dB dans la salle[12].

La salle dans sa configuration originelle ferme le .

Rénovation

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En , à la suite de l'acquisition du cinéma de la Géode par le groupe Pathé, la salle a été entièrement rénovée afin d'améliorer considérablement l'expérience du spectateur.

Elle est désormais équipée d'un nouvel écran hémisphérique, spécialement conçu pour la projection en 4K. Par ailleurs, la salle dispose d'un nouveau projecteur laser 4K, accompagné d'une sonorisation IMAX 6.0. Les sièges ont également été changés et leur nombre, quant à lui, a été réduit à 300, contre 400 auparavant, pour offrir un confort optimal[13].

La réouverture a eu lieu le , après six ans de travaux.

Films projetés et produits

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Les deux premiers films projetés à la Géode sont deux documentaires : L'Eau et les Hommes de Pierre Willemin, produit par la Géode elle-même[14], et Chronos de Ron Fricke[15]. Le premier film de fiction projeté et produit par la Géode est J'écris dans l'espace de Pierre Étaix en , pour le bicentenaire de la Révolution[16],[17]. En , la Géode produit une nouvelle version de L'Eau et les Hommes[14], puis en Origine Océan, un autre documentaire, sa quatrième production[14].

Dans le bassin où semble flotter la Géode, 12 plots dotés de haut-parleurs sont disposés autour de la Géode en forme de cadran d'horloge. Des sons émis par ces plots marquent les heures, minutes et secondes, exploitant les réflexions sur l'eau et sur les parois de la Géode pour créer des sons indirects. Ce système a été mis en place en par Louis Dandrel[18].

Événements

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  • Le , à l'occasion du lancement du ballon de football Roteiro d'Adidas, la Géode est transformée en seulement une matinée, en ballon géant. Cette installation durera un mois.
  • En , à l'occasion de la célébration des 25 ans de la Géode, un pelliculage géant « 25 » inscrit en rose est accolé sur les façades Nord et Sud de la Géode.
  • À l'occasion de la Nuit blanche , la Géode est transformée en une monumentale bobine Tesla, lançant des sons menaçants et des décharges électriques accompagnées de brume et de jeux de lumière.

Notes et références

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  1. a et b Sébastien Porte, « Cinéma : pourquoi la Géode ne fait plus recette », Télérama, .
  2. silvernora, « Jakie Quartz - Vivre ailleurs (video clip) » [vidéo], sur YouTube, (consulté le ).
  3. a et b Alain Monferrand et Jean-François Trichard, La fréquentation des lieux culturels et non culturels, en France métropolitaine, en et en , Observatoire national du tourisme (secrétariat d'État au Tourisme) et FeniXX réédition numérique, coll. « Analyses et perspectives du tourisme » (no 51), , IV-198 p. (ISBN 2-11-089512-8 et 978-2-307-48440-0), p. 185 [lire en ligne].
  4. a b et c Site officiel de La Géode.
  5. Léna Lutaud, « Ça ne tourne toujours pas rond à la Géode », Le Figaro, .
  6. Léna Lutaud, « La Géode perd la boule », Le Figaro, .
  7. Martine Robert, « Pathé pourrait reprendre la Géode », Les Échos, (version du sur Internet Archive).
  8. Pierre Chican (interviewé), « Architecture : comment imaginer la salle de cinéma de demain ? », CNC, .
  9. Marion Delique, « Après six ans de fermeture, Pathé rouvre la Géode », sur boxofficepro.fr, BoxOffice, (consulté le ).
  10. a et b Sylvie Coquempot, « Itinéraire de visite - Niveaux lycée et université : Promenade architecturale » [PDF], sur cite-sciences.fr, Cité des sciences et de l'industrie, (version du sur Internet Archive).
  11. Véronique Auger, « La géode - cour des comptes », extrait du journal de 20 h d'Antenne 2 du , sur ina.fr, Institut national de l'audiovisuel.
  12. « La Géode - Plaquettes officielles », WikiCabasse, sur forumcabasse.org.
  13. Antoine Roche, « La Géode : après des années de travaux, Pathé rouvre enfin la salle immersive », sur Les Numériques, .
  14. a b et c V.G., « Un grand plongeon à la Géode », sur Allociné, .
  15. Michel Castaing, « Une sphère très fréquentée », le Monde, .
  16. « La Géode fait son cinéma », Le Monde, .
  17. « " J'écris dans l'espace " à la Géode : Pierre Étaix réalise le premier film de fiction en Omnimax », Le Monde, .
  18. Nicolas Misdariis, « Paysage sonore | Jardin sonifère | Répertoire » [PDF], sur articles.ircam.fr, Institut de recherche et coordination acoustique/musique, , « Clepsydre sonore », p. 7.

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Articles connexes

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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