Moyen breton

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Moyen breton
Krennvrezhoneg
Période XIIe au XVIe siècle
Langues filles breton
Pays France
Région Bretagne
Classification par famille
Codes de langue
IETF xbm
ISO 639-3 xbm
Étendue individuelle
Type historique

Le moyen breton (krennvrezhoneg) est le nom que l'on donne à la langue brittonique parlé en Bretagne de la fin du XIe siècle à la première partie du XVIIe siècle. En place généralement la date de fin en 1659 lors de la sortie du dictionnaire du père Julien Maunoir. Il a été précédé par le vieux breton et suivi par le breton moderne.

Elle a fourni une littérature, une poésie, mais surtout un théâtre, d'inspiration religieuse.

Chronologie du moyen breton

On distingues plusieurs périodes :

  • 1100 - 1450 : pré moyen breton
  • 1450 - 1600 : moyen breton classique
  • 1600 - 1659 : moyen breton tardif

Caractéristiques du moyen breton

Les emprunts au français deviennent très nombreux. Le français est alors la langue de l’Europe et influence également l'anglais. d'une manière étonnante quand un mot breton ressemble à de l'anglais, il provient généralement du moyen français. Ex. : to strive; strivañ : s'efforcer de

  • le -ff traduit un v nasalisé. Cependant, à la fin du moyen breton le v disparaîtra complètement, à l’exception du dialecte guérandais ou du Goélo (prononcé f).
  • le son dh est marqué par z (menez, scoaz...)
  • le son th est transcrit par z, tz ou zz (scuiz, hennez, harzaff)
  • le son ts, qui vient la plupart du temps de nom français est transcrit par ç, cc, cz.
  • le son [oe] évolue en oa (sauf en vannetais-guérandais et Haute-Cornouaille ou il reste oe. Il reste oe également au Pays de galles).
  • le son eu venant des débuts de l'ancien breton

XIIe siècle

  • le -ong et le -ung devienne -oe, ue
  • alt, olt se vocalise en aod ou aot (altin→aotenn (rasoir))
  • les sons adr, odr,edr, dn voient leur d devenir zh transcrit en z. cadr→ cazr (beau) (à partir du XVIe siècle le z deviendra e.)

XIIIe siècle

  • le son tn devient tr dan le KLT et ten dans le vannetais-guérandais. (parfois la transformation fut plus tardive, jusqu'au début du XVIIe siècle)
  • le son kn devient kr dans le KLT et ken dans le vannetais-guérandais.(parfois la transformation fut plus tardive, jusqu'au début du XVIIe siècle)
  • la palatisation des consonnes k ou g devant des voyelle comme e ou i commencent, dans certains dialectes.

XVIe siècle

  • Le son thr est devenu er : cadr → cazr → caer (kaer) beau.
  • le son th évolue en z en KLT mais évolue en c'h dans le vannetais-guérandais.

Il est vraisemblable que cette évolution commença dès le XVe siècle.

Crédin (commune du Morbihan) s'appelle Cherdin en 1116; Kerzin en 1427 mais Crehin en 1464 (actuellement cette commune est en pays gallo, mais à l'époque elle était belle et bien en pays bretonnant).

Littérature du moyen breton

Elle utilise souvent des rimes internes en plus des rimes en finales. Exemple d'un texte copié par Ivonet Omnes, vers 1350 :

  • An guen heguen amlaouenas,
  • An hegarat an lacat glas,
  • Mar ham guorant va karantit,
  • Da vout in nos o he kostit.
  • Vam garet, nep pret.

Du fait de la complexité de ce système, les rimes internes tombent progressivement en désuétude.

la prose

Les écrits en prose sont rares. On connait :

  • Buhez an itron sanctes cathell, est une traduction du latin. C'est un livre de 31 pages imprimé en 1576 au monastère Saint-François de Morlaix.
  • le Dictionnaire et colloques françois et bretons, de Quiguer, imprimé en 1632, 1633, 1652, 1671.
  • le Catholicon, dictionnaire trilingue imprimé en 1499 à Tréguier.

Les textes en vers

la poésie

  • tremenuan an Ytron Guerches maria
  • pemzec levenez maria
  • Buhez mabden
  • le mirouer de la mort (3 600 vers)
  • an dialog etre arzur roe d'an bretounet ha guynglzaff, de 1450.
  • Les Cantiques

le théâtre

Le théâtre a laissé plus d'ouvrages. C'est un théâtre au caractère médiéval, semblable aux « mystères » que l'on jouait en France. Dans sa thèse Le Théâtre breton, Anatole Le Braz soutient qu'il n'était qu'imitation des productions françaises voisines. Les progrès de la recherche lui ont donné tort. Parmi les écrits connus :

  • Les Amourettes du vieillard, comédie
  • Le Mystère de sainte Barbe, tragédie
  • An ene christen e bali an Ee, mystère de V. Roudaut
  • Ar varn diwezhañ, mystère du XVIIIe siècle (5 647 vers)
  • Dasorc'hidigezh Jezuz-Krist, mystère du XVIIIe siècle;
  • Louis Eunius ou le purgatoire de saint Patrice, mystère du XVIIIe siècle;
  • L'Ancien Mystère de saint Guénolé
  • Le Grand Mystère de Jésus, publié par Hersart de la Villemarqué en 1865;
  • Prise de Jérusalem, mystère
  • La Vie de sainte nonne (2 804 vers)
  • tragedien sant guillerm, du XVIIIe siècle ;

Notes et références


Bibliographie

  • (br) Goulven Penaod, Dornlevr krennvrezhonek, Quimper, Kreizenn Imbourc'h Sturyezhouriezh S.A.D.E.D,
  • (fr) (br) Alan Botrel, La subordonnée infinitive à sujet distinct en moyen-breton : Thèse, Rennes,
  • (br) Alan Botrel, Un dibab testennoù krennvrezhonek, Rennes, C.R.D.P., , 96 p.

Articles

  • Émile Ernault, « Petits textes et notes sur le moyen breton », Annales de Bretagne, vol. 39, nos 39-4,‎ , p. 457-496 (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes