Mansour Abbas

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Mansour Abbas
hébreu : מַנְסוּר עַבַּאס
arabe : منصور عباس
Illustration.
Mansour Abbas en 2023.
Fonctions
Député à la Knesset
En fonction depuis le
(4 ans, 11 mois et 24 jours)
Élection 9 avril 2019
Réélection 17 septembre 2019
2 mars 2020
23 mars 2021
1er novembre 2022
Législature 21e, 22e, 23e, 24e et 25e
Groupe politique Liste arabe unie (2019)
Liste unifiée (2019-2021)
Liste arabe unie
(depuis 2021)
Ministre délégué au cabinet du Premier ministre, chargé des Affaires arabes

(1 an, 6 mois et 16 jours)
Premier ministre Naftali Bennett
Yaïr Lapid
Gouvernement Bennett-Lapid
Prédécesseur Fateen Mulla
Successeur Poste supprimé
Biographie
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Maghar (Israël)
Nationalité Israélienne
Parti politique Ra'am

Mansour Abbas (arabe : منصور عباس, hébreu : מַנְסוּר עַבַּאס, né le ) est un homme politique israélien. Il est actuellement le chef de la Liste arabe unie et il a été ministre délégué au cabinet du Premier ministre, chargé des Affaires arabes entre 2021 et 2022.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'agriculteur issu d'une fratrie de 11 enfants, Mansour Abbas est né à Maghar (en) (district nord d'Israël) en Basse Galilée[1], où il commence à prononcer des sermons à la Mosquée de la Paix à l'âge de 17 ans. Il étudie la médecine dentaire à l'université hébraïque de Jérusalem[1], où il est élu président du Comité des étudiants arabes. Alors qu'il est étudiant, il rencontre Abdullah Nimar Darwish (en), le fondateur du Mouvement islamique. Il étudie également les sciences politiques à l'université de Haïfa.

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Mansour Abbas déclare que, devenu dentiste, il ne se prédestinait pas à faire de la politique, mais a ressenti une « pression » pour se mobiliser contre la hausse de la criminalité dans la communauté arabe israélienne, et discriminations par rapport à la majorité juive[1].

Au début des années 2000, il rejoint le Mouvement islamique, une organisation de défense des intérêts des musulmans qui s'était scindée après les accords de paix israélo-palestinien d'Oslo de 1993 : la branche Nord opposée à ces accords, et la branche Sud favorable à ces accords[1].

En 2007, Mansour Abbas devient secrétaire général de la Liste arabe unie, et en 2010, il est élu vice-président de la branche sud du Mouvement islamique. Bien qu'il vive dans le nord d'Israël, il s'est engagé en faveur de la branche Sud qui concentre ses appuis chez les Bédouins du désert du Néguev, et cherche à peser sur le pouvoir israélien pour obtenir le plus de gains pour la minorité arabe[1].

La Liste arabe unie et Balad présentent une liste commune pour les d'avril 2019, avec Mansour Abbas en tant que tête de liste. Il est élu puisque l'alliance remporte quatre sièges. Mansour Abbas suscite la controverse lorsqu'il se prononce en faveur des thérapies de conversion pour les jeunes LGBTQ+ dans une interview à Walla News. Il est condamné par des collègues de la Liste arabe unie. Religieux et attaché aux valeurs traditionnelles, il est considéré comme un islamo-conservateur[2].

Une division supplémentaire est causée par la tentative d'Abbas d'améliorer les relations avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le Likoud. Il accorde une interview à Channel 20, où il préconise de travailler avec les partis sionistes afin d'obtenir les fonds et les réformes nécessaires au profit de la société arabe israélienne. Il préfère en effet mener des alliances pragmatiques afin d'améliorer le sort de sa communauté plutôt que, comme les partis arabes le faisaient jusque là, s'opposer systématiquement et n'avoir aucune influence politique[2]. Il entend également séparer le combat pour les droits des Arabes israéliens de celui pour les Palestiniens des territoires occupés, estimant que les premiers devaient désormais avant tout réfléchir à défendre leurs propres intérêts[3].

En , en vue des élections de 2021, la Liste arabe unie se sépare de la Liste unifiée[4]. Mansour Abbas se présente aux élections en tant que tête de liste pour la Liste arabe unie, qui remporte quatre sièges. Le , après avoir mené des négociations avec les figures de l'opposition Yaïr Lapid et Naftali Bennett, Mansour Abbas renouvèle son engagement à soutenir un gouvernement anti-Netanyahou, après avoir signé un accord de coalition[5]. Sa position de « faiseur de rois » lors des élections de 2021 (étant courtisé à la fois par Benjamin Netanyahu et ses opposants) le propulse sur les écrans aux heures de grande écoute[1].

Du au , il est ministre délégué au cabinet du Premier ministre.

Il reconnait dans un entretien donné à la presse en décembre 2021 le caractère juif de l’État d'Israël, estimant que celui-ci « est né en tant que tel et il le restera ». Jusqu’alors, les représentants politiques des Arabes israéliens considéraient qu’Israël devait devenir l’État de tous ses citoyens[6]. Parmi la majorité juive, certains estime toutefois que l'importance affichée par Mansour Abbas à sa foi musulmane est incompatible avec un engagement politique dans les sphères les plus hautes de l'État hébreu[1]. Ce dernier s'en défend, déclarant qu'après avoir été fasciné par l'islam à l'adolescence, une étude plus approfondie de sa foi lui avait enseigné que : « Nous pouvons vivre avec les autres d'un point de vue religieux. »[1].

En octobre 2023, à la suite de l'agression de 2023 du Hamas dans les kibboutz entourant Gaza, il appelle les organisations palestiniennes à libérer immédiatement les otages[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g et h « Mansour Abbas, le précurseur d'une nouvelle politique arabe en Israël », sur L'Orient-Le Jour, (consulté le )
  2. a et b Thierry Oberlé, « Mansour Abbas, un islamiste rallié au pouvoir israélien », Le Figaro Magazine,‎ , p. 16-17 (lire en ligne).
  3. Grégory Mauzé, « Palestiniens d’Israël. Un coup porté au mythe de la « coexistence » », sur Orient XXI,
  4. (en) « Knesset panel approves Joint List’s breakup after talks with Ra’am faction fail », sur Times of Israel,
  5. (en) « Mansour Abbas signs coalition agreement to unseat Benjamin Netanyahu », sur The National News,
  6. Jeremie Renous, « Israël. Le gage d'un parti islamiste à la droite sioniste », sur Orient XXI,
  7. Actualité juive, 12 octobre 2023, p. 6

Liens externes[modifier | modifier le code]