Louis Péricaud
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Louis Jean Péricaud |
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Honorine Camous (d) |
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Louis Jean Péricaud, né à La Rochelle le et mort à Paris 3e le [1], est un comédien, chansonnier, auteur dramatique, historien du théâtre et metteur en scène français.
Il est le père de l'actrice Berthe Jalabert (1858-1942) et l'oncle de l'acteur Gustave Hamilton (1871-1951).
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils d'un commis de négociant mort quand il avait à peine 5 ans, il est élevé par un oncle officier[2], futur commandant de la place de La Rochelle. Songeant à son tour à une carrière militaire, il se rend à Paris pour se préparer aux examens de Saint-Cyr, mais change d'avis et fait ses débuts de comédien au Bobino en 1853. Il joue ensuite pendant une quinzaine d'années dans les théâtres de province, devient une idole du public à Marseille, revient à Paris en 1872 pour entrer aux Folies-Dramatiques, puis au Cluny et à l'Ambigu. Pendant six ans, il est l'un des quatre administrateurs du Théâtre du Château-d'Eau, puis repasse à l'Ambigu où il est régisseur général et premier comique. En même temps qu'il crée ou reprend un très grand nombre de rôles, il fait représenter plus de 70 pièces, écrites seul ou en collaboration, et compose quelque 500 chansons. Avec l'aide d'un ami, libraire érudit, il collectionne livres, brochures et estampes pour former une bibliothèque théâtrale parmi les plus complètes de son temps.
Il entre en 1891 à la Porte Saint-Martin, théâtre dont Coquelin aîné et son fils Jean prennent la direction en 1897. Péricaud y crée notamment crée le rôle de Montfleury dans le Cyrano d'Edmond Rostand. Metteur en scène et régisseur général, il devient le bras droit de Coquelin aîné. En 1897, il épouse l'actrice Honorine Camous[3] dite Madame Honorine qui sera entre autres sa partenaire dans Les Mystères de Paris, pièce d'Ernest Blum créée en 1902 au Théâtre de la Porte Saint-Martin.
En 1898, il est nommé secrétaire-rapporteur de la Société des artistes. En 1904, il passe au Théâtre de la Gaité, dont Jean Coquelin est l'un des directeurs, puis retourne à la Porte Saint-Martin en 1907. La mort de Coquelin aîné en lui porte un coup fatal. Dix mois plus tard, alors qu'il se prépare à mettre en scène le Chantecler de Rostand, il meurt à son domicile dans le 3e arrondissement de Paris. Il est inhumé le au cimetière du Père-Lachaise (95e division[4]).
Après avoir publié une histoire du Théâtre des Funambules en 1897, Péricaud laissa inachevée une Histoire de l'histoire des grands et des petits théâtres de Paris pendant la Révolution, le Consulat et l'Empire, dont les deux premiers volumes avaient paru en 1908 et 1909[5]. Son Panthéon des comédiens de Molière à Coquelin aîné parut à titre posthume en 1922.
Jean Coquelin disait à son propos : « On a dit de Péricaud qu'il était le théâtre incarné : nulle expression ne saurait mieux le caractériser. Le théâtre était son existence, il ne pouvait s'en passer, il y pensa jusqu'à son dernier souffle. Auteur, acteur, collectionneur, metteur en scène, il ne vivait que pour le théâtre[6]. »
Œuvres
[modifier | modifier le code]- Choix de pièces
- Le Diable au Havre, grande revue-féerie en 4 actes et 5 tableaux, avec Richard Lesclide, Théâtre du Havre,
- À cache-cache comédie en un acte en vers et en prose, avec Carle Le Dhuy, Paris, Théâtre du Vaudeville,
- Les Trois grâces, pochade musicale, avec Lucien Delormel et Louis-Gaston Villemer, Paris, Alcazar d'été, 1876
- La Jeunesse de Béranger, opérette en 1 acte, musique de Firmin Bernicat, Paris, L'Eldorado,
- Une aventure de Clairon, opérette en un acte, avec Louis-Gaston Villemer, Paris, L'Eldorado,
- Les Chevau-Légers, opérette en 1 acte, avec Lucien Delormel, musique de Robert Planquette, Paris, L'Eldorado,
- Les Français au Tonkin, pièce militaire en 5 actes et 10 tableaux, dont 1 prologue, avec Gaston Marot et Henri Noellet, Paris, Théâtre du Château-d'Eau,
- Le Père Chasselas, drame en 5 actes, avec Jean Athis, musique de George Rose, Paris, Théâtre du Château-d'Eau,
- Les Grenadiers de Mont-Cornette, opéra-bouffe en 3 actes, avec Lucien Delormel, musique de Charles Lecocq, Paris, Théâtre des Bouffes-Parisiens,
- Polichinelle, drame en 5 actes et 8 tableaux, tiré des Mansardes de Paris de Pierre Zaccone, avec Ernest Vois, Bordeaux, Bouffes-Bordelais,
- Jack l'éventreur, drame en 5 actes et 7 tableaux, avec Gaston Marot, Paris, Théâtre du Château-d'Eau,
- Madame la maréchale, pièce en 3 actes, avec Alphonse Lemonnier, Paris, Théâtre de l'Ambigu,
- La Mère la Victoire, drame en 5 actes et 7 tableaux, avec Gaston Marot, Paris, Théâtre du Château-d'Eau,
- La Belle limonadière, drame en 5 actes et 8 tableaux, avec Émile Blondet, Paris, Théâtre de l'Ambigu,
- La Belle Grêlée, drame en 5 actes et 7 tableaux, tiré du roman d'Alexis Bouvier, avec Stéphen Lemonnier, Paris, Théâtre de la République,
- Coco-Bel-Œil, opérette en 1 acte, avec Lucien Delormel, Paris, Théâtre de l'Eldorado, , musique de Lucien Collin
- L'Hercule Farnèse, comédie en 1 acte, Paris, Théâtre de Cluny,
- La Fille aux écus, drame en 5 actes, Paris, Théâtre de la République,
- La Turlutaine de Marjolin, vaudeville en 3 actes, avec Maurice Soulié et Charles Darantière, Paris, Théâtre Déjazet,
- L'Hameçon, comédie-vaudeville en 3 actes, avec Charles Darantière et Louis Bouvet, Paris, Théâtre-Trianon,
- L'Hôtellerie sanglante, drame en 5 actes et 7 tableaux, tiré du roman de Paul Mahalin, Paris, Théâtre Montparnasse,
- La Mioche dorée, drame en 5 actes, avec Alphonse Lemonnier, Paris, Théâtre de la Gaîté,
- Pierre de lune, pièce en 5 actes et 7 tableaux, d'après Wilkie Collins, avec Henri Desfontaines, Paris, Théâtre de la Porte Saint-Martin,
- Histoire du théâtre
- Voyage à travers le théâtre, 1863
- Le Théâtre des Funambules, ses mimes, ses acteurs et ses pantomimes, depuis sa fondation jusqu'à sa démolition, 1897 Texte en ligne
- Histoire de l'histoire des grands et des petits théâtres de Paris pendant la Révolution, le Consulat et l'Empire : Théâtre de Monsieur, 1908
- Histoire de l'histoire des grands et des petits théâtres de Paris pendant la Révolution, le Consulat et l'Empire : Théâtre des Petits comédiens de S. A. S. Mgr le Cte de Beaujolais, 1909 Texte en ligne
- Le Panthéon des comédiens, de Molière à Coquelin aîné, préface de Coquelin aîné, 1922 Texte en ligne
Quelques représentations
[modifier | modifier le code]- Comme metteur en scène
- Xavier de Montépin et Jules Dornay : La Porteuse de pain, Théâtre de l'Ambigu,
- Eugène Brieux, Les Bienfaiteurs, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, .
- Edmond Haraucourt : Jean Bart, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Émile Bergerat : La Pompadour, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Auguste Maquet : La Maison du baigneur, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Octave Feuillet : Le Roman d'un jeune homme pauvre, Théâtre de la Gaîté,
- Jean Aicard : Le Manteau du Roi, Théâtre de la Porte-Saint-Martin,
- Comme comédien
- 1881 : Gaston Marot, Casse-Museau, Théâtre du Château-d'Eau, . Rôle de Casse-Museau
- 1890 : L'Ogre de Jules de Marthold, Théâtre de l'Ambigu-Comique
- 1893 : Léopold Martin-Laya : Napoléon, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, . Rôle de Talleyrand.
- 1895 : Le Collier de la reine de Pierre Decourcelle, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1896 : Jacques Callot de Henri Cain, Eugène Adenis et Édouard Adenis, Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1897 : Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, . Rôles de Montfleury et d'un cadet de Gascogne.
- 1899 : Les Misérables de Paul Meurice et Charles Hugo d'après Victor Hugo (), Théâtre de la Porte-Saint-Martin
- 1902 : Paul Bourde, Nos deux consciences, Théâtre de la Porte-Saint-Martin, . Rôle de Lancelin.
- 1905 : Scarron de Catulle Mendès, mise en scène Jean Coquelin et Henry Hertz, musique Reynaldo Hahn, Théâtre de la Gaîté-Lyrique, Rôle de La Rancune
- 1905 : Les Oberlé d'Edmond Haraucourt d'après René Bazin, Théâtre de la Gaîté-Lyrique, Rôle de Philippe Oberlé.
- 1906 : L'Attentat d'Alfred Capus et Lucien Descaves, Théâtre de la Gaîté-Lyrique, Rôle de Postel.
Source biographique
[modifier | modifier le code]- Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, Genève : Bibliothèque de la Revue universelle internationale illustrée, 1902-1908, vol. II, p. 516-518
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 3e, n° 1236, vue 24/31.
- Louis Auguste Péricaud (1810-1885), chevalier de la Légion d'Honneur en 1854.
- Ville de Paris, état-civil du 3e arrondissement, registre des mariages de 1897, acte n° 103.
- Nicolet, « Courrier des Spectacles », Le Gaulois, , p. 4 (lire en ligne).
- Selon André Tissier, ces deux volumes contiennent de nombreuses erreurs et leur intérêt est surtout anecdotique. — Les Spectacles à Paris pendant la Révolution, Genève : Droz, 1992, p. 115.
- Cité par Henry Lyonnet, p. 518.
Liens externes
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- Ressource relative à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Naissance en juin 1835
- Naissance à La Rochelle
- Naissance en Charente-Inférieure
- Acteur français de théâtre
- Acteur français du XIXe siècle
- Dramaturge français du XIXe siècle
- Metteur en scène français
- Chansonnier français
- Café-concert
- Décès en novembre 1909
- Décès dans le 3e arrondissement de Paris
- Décès à 74 ans
- Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 95)