LVIe législature du Congrès national du Chili

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LVIe législature du Congrès national du Chili
(es) LVI periodo legislativo del Congreso Nacional de Chile

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Lieu de réunion du Congrès.
Présentation
Type Bicaméral
Chambres Sénat
Chambre des députés
Création
(2 ans, 1 mois et 9 jours)
Lieu Valparaíso
Durée du mandat 4 ans
Présidence
Chambre des députés Vlado Mirosevic (es) (PL (es))
Élection
Sénat Juan Antonio Coloma Correa (es) (UDI)
Élection
Structure
Membres 200 :
150 députés
50 sénateurs
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Composition actuelle.
Groupes politiques
(Chambre des députés)

Gouvernement (66)

Indépendants (19)

Opposition (70)

Hors coalitions (8)

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Composition actuelle.
Groupes politiques
(Sénat)

Gouvernement (19)

Indépendants (6)

Opposition (25)

Élection
Système électoral
(Chambre des députés)
Proportionnel plurinominal
Dernier scrutin 21 novembre 2021
Système électoral
(Sénat)
Proportionnel plurinominal
Dernier scrutin 21 novembre 2021

Divers
Voir aussi Politique au Chili

La LVIe législature du Congrès national du Chili (en espagnol : LVI periodo legislativo del Congreso Nacional de Chile) est le cycle parlementaire qui s'est ouvert à la Chambre des députés et au Sénat depuis le 11 mars 2022.

La Chambre des députés est scindée à parts égales entre la gauche et centre-gauche d'une part (Approbation dignité et Socialisme démocratique) et la droite et l'extrême-droite d'autre part (Chile Vamos et PLR).

Tandis qu'au Sénat, la droite conserve la moitié des sièges avec Chile Vamos, Approbation dignité entre à la chambre avec beaucoup d'élus, le centre-gauche garde une stabilité, et le Parti républicain fait irruption avec 2 sénateurs élus.

Le nouveau président Gabriel Boric n'a pas les mains libres, faute de majorité au Congrès, son gouvernement doit négocier avec des partis comme le Parti démocrate-chrétien, les Démocrates (es), le Parti du peuple (es) ainsi que plusieurs élus de centre-gauche et de centre-droit.

Contexte[modifier | modifier le code]

Les élections de novembre 2017 aboutissent à un parlement sans majorité. L'alliance Chili Allons, coalition de partis d'opposition de centre droit et de droite, obtient la majorité relative des sièges dans les deux chambres. La coalition de centre gauche Nouvelle Majorité de la présidente sortante Michelle Bachelet arrive deuxième, suivie de celle de gauche du Front large qui créé la surprise avec un résultat plus élevé qu'attendu.

Le pays connait des manifestations massives en 2019 et 2020 pour contester un système économique jugé très inégalitaire. Une trentaine de manifestants sont tués et des milliers blessés ou arrêtés. La Constitution alors en vigueur concentre rapidement les critiques en raison de son contenu néolibéral fortement inégalitaire ainsi que de ses origines, celle ci ayant été rédigée en 1980 sous la dictature militaire d'Augusto Pinochet, bien qu'elle ait été depuis amendée à plusieurs reprises notamment pour mettre fin à la présence de sénateur à vie[1],[2].

Elle établit un modèle économique fondé sur la privatisation d'une large part des biens publics, y compris l'éducation, la santé, les retraites et l'accès à l'eau[3],[4]. Devant l'ampleur du mouvement de contestation populaire, les dirigeants de la majorité des partis chiliens signent l'« Accord pour la paix sociale et la nouvelle Constitution » le .

Celui ci prévoit l'amendement de plusieurs articles du chapitre XV de la Constitution permettant la rédaction d'un nouveau texte fondamental via la convocation d'une assemblée constituante, une procédure que la Constitution de 1980 ne permettait pas auparavant[5].

L'élection présidentielle est ainsi précédée par l'élection d'une assemblée constituante les 15 et à la suite du référendum organisé le où les électeurs se sont prononcés pour un changement de Constitution ainsi que sur le principe d'une assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle loi fondamentale.

Marqué par une abstention de 59 % des inscrits, le scrutin des élections constituantes donne lieu à une percée surprise des listes de candidats indépendants, au détriment des partis traditionnels, tandis que les listes de gauche parviennent à réunir davantage de sièges que la droite et l’extrême droite, malgré l'union de ces dernières en liste commune. La droite obtient ainsi son résultat le plus faible depuis le rétablissement de la démocratie et échoue à atteindre le seuil du tiers des membres de la constituante, qui lui aurait permis de mettre un veto aux réformes du système économique néolibéral en vigueur dans le pays.

Les résultats favorisent ainsi les partisans d'une réforme en profondeur de la Constitution chilienne en matière de droits sociaux et de lutte contre les inégalités économiques.

Néanmoins, ces créer la surprise à l'échelle internationale, avec une représentation importante des peuples autochtones de plusieurs ethnies minoritaires, avec 17 sièges réservés, un fait inédit.

Élections[modifier | modifier le code]

Élections législatives[modifier | modifier le code]

Les élections parlementaires ont eu lieu le 21 novembre 2021, afin de renouveler les 155 sièges de la Chambre des députés et la moitié des 55 sièges du Sénat.

À l'issue de l'élection, la coalition de droite et d'extrême droite Chile Vamos arrive en tête à la Chambre des députés avec 1 609 489 voix, avec 300 000 voix d'écart avec la coalition de gauche radicale d'Approbation dignité.

La Chambre est donc scindée à parts égales entre le centre et la gauche d'une part (Approbation dignité et Socialisme démocratique) et la droite et l'extrême-droite d'autre part (Chile Vamos et PLR)[6].

De nouveaux partis font également irruption au sein de la Chambre, notamment le Parti du peuple (es), à la posture politique d'un populisme de droite avec 6 sièges, ainsi que le Parti républicain de José Antonio Kast avec 14 sièges.

Au Sénat, Chile Vamos est également en tête des voix, avec à nouveau une avance de 300 000 voix sur la coalition d'Approbation dignité, ainsi qu'un recul de la coalition de centre-gauche.

La droite conserve la moitié des sièges avec Chile Vamos[6], tandis qu'Approbation dignité entre à la chambre haute avec un nombre important d'élus, le centre-gauche garde une stabilité, et le Parti républicain fait irruption avec 2 sénateurs élus.

Élection présidentielle[modifier | modifier le code]

L'élection présidentielle se déroule les et afin d'élire pour quatre ans le président de la République du Chili. Des élections parlementaires et régionales sont organisées simultanément.

Le président sortant, Sebastián Piñera, ne peut être candidat à sa réélection, la Constitution chilienne interdisant les mandats successifs.

Le scrutin voit les candidats d'extrême droite José Antonio Kast et de gauche radicale Gabriel Boric se qualifier pour le second tour.

Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1989, le second tour n'oppose pas des candidats issus des partis de centre droit et de centre gauche traditionnels.

Boric remporte le second tour avec près de 56 % des voix, une première pour un candidat arrivé second à l'issue du premier tour. Il devient à 35 ans le plus jeune président de l'histoire du pays.

Composition de l'exécutif[modifier | modifier le code]

Président de la République[modifier | modifier le code]

Le 11 mars 2022, Gabriel Boric prête serment en tant que nouveau président de la République au Congrès, signifiant également l'ouverture de la 56e législature.

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Gouvernement Durée Partis Président Composition
Boric Depuis le
(2 ans, 1 mois et 9 jours)
Alliance gouvernementale : Approbation dignité (CS-PCCh-RD-FRVES-COM) et Socialisme démocratique (PS-PPD-PR-PL (es)) Gabriel Boric 24 ministres

Bureau des Assemblées[modifier | modifier le code]

Chambre des députés[modifier | modifier le code]

Présidence de la Chambre des députés
Fonction Groupe parlementaire Circonscription
Président Raúl Soto (es)
(11 mars 2022-7 novembre 2022)
PPD 15e circonscription (O'Higgins)
Vlado Mirosevic (es) (depuis le 7 novembre 2022) PL (es) 1re circonscription (Arica et Parinacota).
1er vice-président Alexis Sepulvéda (es)
(11 mars 2022-7 novembre 2022)
PR 17e circonscription (Maule).
Carlos Bianchi Chelech (es) (depuis le 7 novembre 2022) Indépendant,
proche du PPD
28e circonscription est composée de la région de Magallanes et de l'Antarctique chilien
2e vice-présidente Claudia Mix (es)
(11 mars 2022-7 novembre 2022)
Com. 8e circonscription (région métropolitaine de Santiago)
Catalina Pérez Salinas (depuis le 7 novembre 2022) RD 3e circonscription (Antofagasta).

Sénat[modifier | modifier le code]

Présidence du Sénat
Fonction Groupe parlementaire Circonscription
Président Álvaro Elizalde
(11 mars 2022 - 15 mars 2023)
PS 9e circonscription (Maule).
Juan Antonio Coloma Correa (es) (depuis le 15 mars 2023) UDI 9e circonscription (Maule).
1er vice-président(e) Luz Ebensperger (es)
(11 mars 2022 - 15 mars 2023)
UDI 2e circonscription (Tarapacá).
Francisco Huenchumilla (depuis le 15 mars 2023) PDC 11e circonscription (Araucanie).

Groupes parlementaires[modifier | modifier le code]

Chambre des députés[modifier | modifier le code]

Groupes parlementaires
Groupe Parti Sièges
mars 2022 avril 2023
Chile Vamos (ChV) Rénovation nationale (RN) 25 23
Union démocrate indépendante (UDI) 23 23
Évolution politique (Evópoli) 5 4
Total 53 50
Approbation dignité (AD) Parti communiste (PCCh) 12
Convergence sociale (CS) 10
Révolution démocratique (RD) 7
Communs (Com.) 6 2
Fédération régionaliste verte sociale (FRVES) 2
AH (es) (AH) 2
Mouvement Unir (es) (UNIR) 1
Total 37 37
Socialisme démocratique (SD) Parti socialiste (PS) 13
Parti pour la démocratie (PPD) 9
Parti libéral (es) 4
Parti radical (PR) 4 3
Total 30 29
Autres partis Parti républicain (PLR) 15 12
Indép et Parti social chrétien (es) (Ind-PSC) 7
Parti démocrate-chrétien (PDC) 8 5
Démocrates (es) (Dem) 4
Parti du peuple (es) (PDG) 7 4
Écologistes et indépendants (Éco - Ind) 4
Parti écologiste vert (es) (PEV) 2 1
Jaunes pour le Chili (es) (AxCh) 1
Indépendants 5 3
Total de députés 155

Liste des députés[modifier | modifier le code]

Sénat[modifier | modifier le code]

Groupes parlementaires
Groupe Parti Sièges
mars 2022 avril 2023
Chile Vamos (ChV) Rénovation nationale (RN) 12 11
Union démocrate indépendante (UDI) 9 9
Évolution politique (Evópoli) 3 3
Total 25 24
Socialisme démocratique (SD) Parti socialiste (PS) 7
Parti pour la démocratie (PPD) 6
Total 13
Approbation dignité (AD) Parti communiste (PCCh) 2
Indépendants 1 2
Fédération régionaliste verte sociale (FRVES) 2
Révolution démocratique (RD) 1
Total 6
Autres partis Parti démocrate-chrétien (PDC) 5 3
Parti républicain (PLR) 1 2
Démocrates (es) (Dem) 2
Indépendants 1
Total de députés 50

Liste des sénateurs[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le groupe Écologistes et indépendants est composé de deux anciennes députées du Parti humaniste et d'un ancien député du PPD.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Au Chili, le pouvoir annonce un référendum attendu sur la Constitution », Courrier international, (consulté le ).
  2. « Chili : après la crise, un référendum pour une nouvelle Constitution », Le Point, (consulté le ).
  3. « Chili: vers une nouvelle Constitution », sur rfi.fr, (consulté le ).
  4. « Vote historique au Chili pour une assemblée constituante », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  5. (es) « LEY NÚM. 21.200 MODIFICA EL CAPÍTULO XV DE LA CONSTITUCIÓN POLÍTICA DE LA REPÚBLICA », Diario Oficial de la República de Chile, (consulté le ).
  6. a et b Franck Gaudichaud, « Tout commence au Chili », sur Le Monde diplomatique,

Articles connexes[modifier | modifier le code]