Jeff McMahan

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Jeff McMahan
Nom de naissance Jefferson Allen McMahan
Naissance (69 ans)
Diplôme
Bachelor of arts (littérature anglais, PPE), doctorat en philosophie
Activité principale
Formation
Auteur
Langue d’écriture anglais
Genres
essais, livres philosophiques

Jefferson "Jeff" Allen McMahan un philosophe moraliste américain né le 30 août 1954. Il est professeur de philosophie morale à la chaire de Thomas White de l'Université d'Oxford depuis 2014[1].

Formation et carrière[modifier | modifier le code]

Jeff McMahan obtient un bachelor of arts en littérature anglaise à l'Université du Sud (en) (Sewanee, Tennessee). Plus tard, il en obtient un deuxième en philosophie, politique et économie avant de faire des études supérieures en philosophie au Corpus Christi College (Oxford) en tant que boursier Rhodes. Il obtient un master à l'Université d'Oxford. Entre 1979 et 1983, il perçoit une bourse au St John's College (Cambridge). Il a été étudiant de Jonathan Glover (en) et Derek Parfit à l'Université d'Oxford, puis de Bernard Williams à l'Université de Cambridge. Il devient chercheur au St John's College de 1983 à 1986. Il décroche son doctorat en 1986 à Cambridge. Son titre de thèse était "Problèmes de théorie des populations".

Il a enseigné à l'Université de l'Illinois (Urbana-Champaign) (1986-2003) et à l'Université Rutgers (2003-2014)[1].

Il a été élu membre de l'Académie américaine des arts et des sciences en 2022[2].

Travail philosophique[modifier | modifier le code]

Bioéthique[modifier | modifier le code]

Jeff McMahan a beaucoup écrit sur l'éthique normative et appliquée, et notamment sur la bioéthique.

Son travail en bioéthique donne naissance à The Ethics of Killing: Problems at the Margins of Life (Oxford University Press, 2002). Le livre est divisé en cinq parties : l'identité, la mort, le meurtre, le début de vie et la fin de vie. Pour déterminer ce qu'il y a de mal à tuer, McMahan commence par analyser la notion d'identité personnelle, qu'il considère nécessiter une forme de continuité de la conscience. Il étudie ensuite en quoi cela fonde la notion de « préoccupation égoïste ». Et en quoi cet intérêt égoïste dépend du degré d'« unité psychologique », qui représente la richesse des états mentaux et leur degré de connexion avec les états mentaux futurs. Il en tire la conclusion controversée que le mal qu'il y a à tuer dépend de ce degré d'unité psychologique, qu'il estime par exemple faible pour un fœtus[3].

Éthique animale[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ses contributions à la bioéthique, McMahan défend l'antispécisme, soutenant notamment que le fait d'être humain n'est pas une base suffisante pour prétendre à un statut moral supérieur à celui de n'importe quel animal[4],[5]. McMahan a également affirmé que l'élevage intensif était un problème éthique majeur. Il a plaidé pour une prise de conscience collective afin de mettre fin aux souffrances infligées aux animaux par l'agriculture industrielle moderne et contre la consommation d'animaux[6]. Il a également participé au débat éthique sur la souffrance des animaux sauvages[7]. Il a en outre plaidé en faveur d'une intervention humaine dans le milieu naturel pour soulager la souffrance des animaux sauvages lorsque cela ne causerait pas plus de mal que de bien[8],[9],[10].

Théorie de la guerre juste[modifier | modifier le code]

Les principales contributions de McMahan à la théorie de la guerre juste sont faites dans son livre Killing in War (OUP, 2009). Il s'oppose aux éléments fondamentaux de la définition traditionnelle de la guerre juste. Contrairement à Michael Walzer[11], il prétend que ceux qui mènent une guerre injuste ne peuvent jamais répondre aux exigences du jus in bello (droit des belligérants d'un conflit).

Autres travaux[modifier | modifier le code]

McMahan a également co-édité deux livres sur l'éthique, The Morality of Nationalism (avec Robert McKim (en), OUP, 1997) et Ethics and Humanity (avec Ann Davis et Richard Keshen, OUP, 2010).

Au début des années 1980, il écrit deux livres sur la situation politique de l'époque : British Nuclear Weapons: For and Against (Londres, Junction Books, 1981, avec une préface de Bernard Williams) et Reagan and the World: Imperial Policy in the New Cold War (Londres, Pluto Press, 1984).

Plus récemment, il a aussimené des travaux sur l'altruisme efficace[12],[13]. Il est membre du comité de rédaction du Journal of Controversial Ideas (en)[14].

Publications principales[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en) Jeff McMahan, « The Meat Eaters », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Jeff McMahan, « Predators: A Response », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Jeff McMahan, « Rethinking the 'Just War', Part 1 », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Jeff McMahan, « Rethinking the 'Just War', Part 2 », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Jeff McMahan, « Why Gun 'Control' Is Not Enough », The New York Times,‎ (lire en ligne)
  • (en) Gary Gutting et Jeff McMahan, « Can Torture Ever Be Moral? », The New York Times,‎ 26 jenvier 2015 (lire en ligne)

Livres[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b McMahan, « Curriculum Vitae », Jeff McMahan,
  2. « New Members »
  3. (en) Michael Lacewing, « Review of The Ethics of Killing: Problems at the Margins of Life », Notre Dame Philosophical Reviews,‎ (ISSN 1538-1617, lire en ligne, consulté le )
  4. McMahan, Jeff. 2002. "Animals", in R. G. Frey and Christopher Wellman, eds., Blackwell Companion to Applied Ethics (Oxford: Blackwell).
  5. McMahan, Jeff. 2005. “‘Our Fellow Creatures’,” Journal of Ethics, 9, 353-380.
  6. McMahan, Jeff. 2008. "Eating Animals The Nice Way". Daedalus 137 (1): 66-76. DOI 10.1162/daed.2008.137.1.66.
  7. Faria, Catia. 2015. "Making a Difference on Behalf of Animals Living in the Wild: Interview with Jeff McMahan". Relations. Beyond Anthropocentrism 3 (1): 82-4. DOI 10.7358/rela-2015-001-fari. Accès libre
  8. McMahan, « The Meat Eaters », New York Times Opinionator, (consulté le )
  9. Jeff McMahan, Philosophy Comes to Dinner : Arguments on the Ethics of Eating., Londres, Routledge, (ISBN 978-0415806831, lire en ligne [archive du ]), « The Moral Problem of Predation »
  10. Dorado, « Ethical Interventions in the Wild. An Annotated Bibliography », Relations. Beyond Anthropocentrism, vol. 3, no 2,‎ , p. 219–238 (DOI 10.7358/rela-2015-002-dora, lire en ligne, consulté le )
  11. Walzer, Michael. Just and Unjust Wars: A Moral Argument with Historical Illustrations, 4th ed. (New York: Basic Books, 1977)
  12. McMahan, Jeff. 2016. "Philosophical Critiques of Effective Altruism", The Philosopher's Magazine 73 (2nd Quarter).
  13. McMahan, Jeff. 2017. "Doing Good & Doing the Best", in Paul Woodruff, ed., Philanthropy and Philosophy: Putting Theory Into Practice (New York: Oxford University Press).
  14. Martin Rosenbaum, « Pseudonyms to protect authors of controversial articles », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]