Jean-François Julliard (militant)

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Jean-François Julliard est né en 1973 à Valognes. Il est directeur général de l'association Greenpeace France depuis 2012. Il est secrétaire général de Reporters sans frontières de 2008 à 2012.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-François Julliard passe son enfance à Bordeaux et se forme à l'Institut français de presse. Il entre à Reporters sans frontières en 1998 comme objecteur de conscience. Il est responsable du bureau Afrique avant d'être nommé responsable de la recherche en 2005.

En février 2001, il est interpellé à Tunis et expulsé de Tunisie après avoir distribué des exemplaires du mensuel interdit Kaws el Karama, publié par Jalal Zoghlami[1].

En octobre 2001, il est projeté au sol par des policiers en civil après avoir été aspergé de gaz lacrymogène devant le siège du Parti socialiste à Paris, alors qu'une délégation de Reporters sans frontières manifestait contre la visite du président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, l'accusant d'être responsable de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.[réf. nécessaire]

Lors du passage de la flamme olympique à Paris, Jean-François Julliard grimpe, de nuit, sur Notre-Dame, afin d’y brandir un drapeau représentant les anneaux olympiques sous forme de menottes, symboles de la campagne de Reporters sans frontières, avec Priscilla Telmon, Sylvain Tesson et Robert Ménard[2].

Le , il est promu secrétaire général de l'ONG, succédant ainsi à Robert Ménard, démissionnaire[3]. En , invité de Pascale Clark sur France Inter, il prend ses distances avec les propos de son prédécesseur sur l'extrême-droite et la peine de mort[4].

À son arrivée à la tête de Reporters sans frontières, il insiste pour que l'organisation soit plus soucieuse de défendre la liberté de la presse en Europe et notamment en France[5].

En , il inaugure le premier bureau de RSF en Tunisie[6].

Il est par ailleurs rédacteur en chef de l'hebdomadaire Qui-Vive ! édité par Reporters sans frontières.

Greenpeace[modifier | modifier le code]

Le , il est nommé directeur général de Greenpeace France et prend ses fonctions le [7]. Sous sa direction, l'ONG se développe et augmente d'un tiers ses effectifs. Jean-François Julliard explique que l'association reste fidèle à ses valeurs[8]. L'organisation lance également deux nouvelles campagnes, sur l'élevage et la pollution de l'air. Comme l'association qu'il dirige, il est anti-nucléaire et fait activement campagne contre les entreprises du secteur[9].

En , il fait partie des anciens salariés de Reporters sans frontières qui signent une lettre ouverte à Robert Ménard dans les colonnes de Libération[10]. Ils prennent définitivement leur distance avec lui.

À l'automne 2013, il mène campagne pour la libération de 30 activistes de Greenpeace arrêtés par la Russie sur le bateau Arctic Sunrise[11].

Début 2017, il soutient la campagne de la fondation Nicolas Hulot et de l’association Emmaüs « Présent » mais il est par la suite critique de l’action de Nicolas Hulot dans le gouvernement d’Edouard Philippe[12].

En , entre les deux tours de l’élection présidentielle française, Greenpeace France affiche une banderole « Liberté, égalité, fraternité » sur la Tour Eiffel, qui ne soutient pas Emmanuel Macron, et Jean-François Julliard reste critique de sa politique environnementale[13].

Pour lui, l’engagement climatique d’Emmanuel Macron est opportuniste[14].

Avec Greenpeace, il travaille sur de nombreuses revendications dont un ISF climatique. Il explique dans Pioche! :

“Nous souhaitons aujourd’hui que soit rétabli l’impôt sur la fortune avec une dimension plus juste d’un point de vue environnemental,  en l’indexant sur les émissions de gaz à effet de serre induites par les placements financiers. [...] Cela encouragerait les ménages les plus fortunés à se désinvestir des activités les plus polluantes.”[14]

Publications[modifier | modifier le code]

En , il publie son premier ouvrage aux Éditions Don Quichotte, Les Veilleurs du ciel.

En , Greenpeace France publie Greenpeace France, une histoire d’engagements[15] dont Jean-François Julliard assure la promotion dans les médias. Il fait le lien entre les fondateurs de Greenpeace et les mouvements actuels de défense du climat[16] et fait un pas vers les mouvements sociaux.

Il est contributeur du livre Pourquoi je suis écologiste ? de Gregoire Christian.

En paraît On ne joue plus ![17], aux éditions Don Quichotte/Seuil, dont il est l'auteur. Le livre part du constat qu’il faut accélérer les changements structurels pour préserver notre avenir sur Terre, face aux périls du changement climatique et de la perte de biodiversité. Pour cela, il faut tenter de nouvelles formes d’actions, multiplier les actions de désobéissance civile pour hausser le ton ou encore mettre les responsables face à leur inaction ou défaut d’action dans le cadre de procédures juridiques[18].

En septembre 2021, il publie sa première bande dessinée avec l'autrice Alizée De Pin, #AccidentMajeur, aux éditions du Faubourg. Il y raconte une catastrophe nucléaire à la centrale du Bugey, en France [19].

En janvier 2022, il publie, aux éditions Tallandier, Climat, 5 ans pour sauver notre humanité, un plaidoyer sur les questions écologiques adressé aux candidates et candidats à l'élection présidentielle française de 2022[20].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Deux membres de Reporters sans frontières expulsés de Tunisie »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur L'Humanité, (consulté le ).
  2. Jean-Louis Tremblais, « Le drapeau noir flotte sur les JO », Le Figaro, 14 avril 2008.
  3. Robert Ménard quitte le poste de secrétaire général de Reporters sans frontières ; Jean-François Julliard lui succède, RSF, 26 septembre 2008.
  4. (en) « Jean-François Julliard » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
  5. (en) « Julliard (RSF) : la France "indigne d'une démocratie" » [vidéo], sur Dailymotion (consulté le ).
  6. RSF promet une aide technique, financière et politique en faveur des journalistes tunisiens, Tunis Afrique Presse, 10 octobre 2011.
  7. « Jean-François Julliard prend la tête de Greenpeace », sur Le Nouvel Observateur, .
  8. Hervé Kempf et Lorène Lavocat, « Greenpeace : « On veut diviser par deux la consommation de viande et de produits laitiers » », Reporterre,‎ (lire en ligne)
  9. Olivier Cognasse, « "Nous pointons du doigt ce qui ne fonctionne pas", explique Jean-François Julliard, dg de Greenpeace France », L'Usine Nouvelle,‎ (lire en ligne)
  10. « Lettre d'ex de RSF à Robert Ménard », sur Libération, .
  11. « Jean-François Julliard se bat pour libérer les 30 de l'Arctique », sur francetvinfo.fr, FranceTV Info, (consulté le ).
  12. AFP, « Les écolos désabusés par la valse des ministres de l'Environnement », sur Geo.fr, (consulté le ).
  13. Hervé Kempf et Lorène Lavocat, « Greenpeace : « On veut diviser par deux la consommation de viande et de produits laitiers » », Reporterre,‎ (lire en ligne)
  14. a et b « Jean-François Julliard : « La crise sanitaire a montré à ceux qui doutaient encore qu’on ne peut plus continuer comme avant » », sur Pioche!, (consulté le ).
  15. « Une histoire d'engagements, Greenpeace France », sur editionslesliensquiliberent-blog.fr, (consulté le ).
  16. « Le combat écologique est un combat de longue haleine », sur la-croix.com, La Croix, (consulté le ).
  17. « On ne joue plus », sur seuil.com, (consulté le ).
  18. « La personnalité de la semaine », sur franceinter.fr, France Inter, (consulté le ).
  19. « Scénario d'une catastrophe annoncée », sur Slate.fr, (consulté le ).
  20. « Jean-François Julliard : "les questions climatiques ne sont pas au cœur de la campagne présidentielle" », sur franceinter.fr (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]