Jane Evelyn Atwood

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Jane Evelyn Atwood
Jane Evelyn Atwood (2020)
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Jane Evelyn Atwood est une photographe franco-américaine, née le à New York.

Elle est reconnue pour son travail au long cours auprès de prostituées de la rue des Lombards, à Paris, et sur les enfants aveugles à travers le monde, travail récompensé par le prix W. Eugene Smith en 1980.

Biographie[modifier | modifier le code]

En 1971, Jane Evelyn Atwood quitte New York où elle est née, pour s’installer à Paris.

Elle travaille en journée au ministère des PTT où elle réalise des revues de presse, et donne des leçons d’anglais pour subvenir à ses besoins[1]. Elle s’essaye brièvement au théâtre. Sans rien connaître de la photographie, elle s’achète un Nikkormat avec lequel elle fait ses premières images.

En 1975, Jane se lie d’amitié avec Roselyne (Blondine) une prostituée[1]. Cela lui permet de documenter sur le milieu de la prostitution parisienne qu’elle photographie sur les pas de portes, les arrière-cours et les chambres des hôtels de passe de la rue des Lombards et dans les bars de Pigalle[2].

Dans le même temps Jane apprend les techniques de développement et de tirage à l’American Center. Elle y rencontre un laborantin de l’agence Magnum auquel elle montre ses premières photos. Celui-ci lui présente Leonard Freed – dont elle n’a jamais entendu parler – qui apprécie son travail, l’encourage, et lui conseille d’acheter son premier Leica[1]. Aucun éditeur ne lui ayant proposé de publier cette série dans des conditions acceptables en France, ce travail fera l’objet de son premier livre publié en Allemagne en 1980, Nächtlicher Alltag[3]. Parallèlement paraît La maculée - Dialogues de nuit, un recueil d’entretiens – sans image – avec ses amies prostituées. En 2011 ces photos sont rééditées par Xavier Barral dans Rue des Lombards.

Ses projets photographiques peuvent s’étaler sur plusieurs années, jusqu’à ce qu’elle soit immergée dans le sujet, et pénétrer des lieux et des mondes que nul n’avait explorés avant elle[4],[5]. C’est le cas de son sujet Femmes en prison, qui l'occupa pendant près de dix ans[6]. Atwood eut accès à plus de quarante prisons, parmi lesquelles les pénitenciers les plus durs, situés en Europe de l’Ouest et de l’Est ainsi qu’aux États-Unis, y compris le couloir de la mort[7].

Jane Evelyn Atwood a aussi travaillé sur le Darfour, et son projet sur les enfants aveugles à travers le monde est récompensé par prix W. Eugene Smith[8] en 1980. Elle va photographier à partir de 2001 les ravages des mines anti-personnel au Mozambique, Angola, Afghanistan. Ce travail fera l’objet d’un livre avec Handicap International en 2004.

La Maison européenne de la photographie lui consacre en 2011 une première grande rétrospective, présentant, sous le titre Photographies 1976-2010, trente-cinq ans de travail, autour de six séries photographiques majeures : les prostituées, les aveugles, les femmes en prison, Jean-Louis/Vivre et mourir du Sida, les victimes de mines anti-personnels, Haïti[9],[10].

Ses photos de prostituées transgenres de Pigalle prises en 1978 sont exposées en 2018 aux Rencontres d'Arles[11],[12], et en 2019 à la Maison de la photographie Robert-Doisneau à Gentilly[13].

Jane Evelyn Atwood vit et travaille en France, résidant entre la Bretagne et Paris. Ses archives sont diffusées en France par l’Agence VU’ et aux États-Unis par Contact Press Images[14]

Publications[modifier | modifier le code]

Livres de photographies[modifier | modifier le code]

Autres[modifier | modifier le code]

Biographie (œuvre)[modifier | modifier le code]

  • Christine Delory-Momberger, Jane Evelyn Atwood, André Frère Éditions, coll. « Juste entre nous », 160 p, 2015 (ISBN 979-1-09226-526-2)

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

  • 2000 : prix France Info pour le livre Trop de peines : femmes en prison[17]
  • 2003 : Bourse Erna and Victor Hasselblad Foundation
  • 2005 : Prix Charles Flint Kellogg des Arts et Lettres, Bard College, New York

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

Expositions personnelles[modifier | modifier le code]

Liste non exhaustive

Podcasts[modifier | modifier le code]

Documentaire[modifier | modifier le code]

  • « Fragments d’un parcours : Jane Evelyn Atwood / Autour de Pigalle », de Thomas Goupille (2019).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jane Evelyn Atwood, La maculée - Dialogues de nuit, 1981 .
  2. « Gentilly : la prostitution des années 1970 à la Maison Doisneau » Le Parisien, 24 janvier 2019
  3. Jane Evelyn Atwood, Histoires de prostitution, Paris 1976-1979
  4. (en-US) « 1980: Jane Evelyn Atwood | W. Eugene Smith Memorial Fund, INC. », sur smithfund.org (consulté le )
  5. « La compassion, oui, mais (Jane Evelyn Atwood) », lunettesrouges.blog.lemonde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-US) « Women Behind Bars: Jane Evelyn Atwood’s ‘Too Much Time’ », Prison Photography,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Tony Leach, « Book Review: Community Penalties: Change and Challenges », Probation Journal, vol. 48, no 4,‎ , p. 301–302
  8. a et b (en-US) « 1980: Jane Evelyn Atwood | W. Eugene Smith Memorial Fund, INC. », sur smithfund.org (consulté le )
  9. « Jane Evelyn Atwood 1976-2010 » à la Maison Européenne de la Photographie », France Culture,‎ (lire en ligne)
  10. a et b « Jane Evelyn Atwood. Photographies 1976-2010 », sur www.agencevu.com
  11. a et b « Le Pigalle trans de Jane Evelyn Atwood », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Avec les trans d'un Pigalle disparu », Vice,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. a et b « Prostitution : le courage des transgenres de Pigalle vu par Jane Evelyn Atwood », sur Télérama.fr (consulté le )
  14. « Du nouveau pour le Prix Levallois 2020 »,9 lives magazine, 9 mars 2020.
  15. « Pigalle People. 1978–1979 », sur www.becair.com
  16. « Jane Evelyn Atwood, Women in Prison», Leica Oskar Barnak Award, février 2017.
  17. « Photographie : l’Américaine Jane Evelyn Atwood a obtenu le premier Prix France Info du livre photo d'actualité pour Trop de peines », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. « Les démuni(e)s dans l’objectif de Jane Evelyn Atwood », TV5 Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Odile Morain, « Prostituées, prisonniers, malades du Sida : les invisibles dans le viseur de Jane Atwood à la Filature de Mulhouse », France Info, 4 mars 2020.
  20. « Jane Evelyn Atwood, l’œil des oubliés », Arte journal, 19 mars 2020.
  21. (en) « Jane Evelyn Atwood "Soul" (Chanel Nexus Hall) », sur Tokyo Art Beat (consulté le )
  22. « Laréole. Les photos de Jane Evelyn Atwood au château », sur ladepeche.fr (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]