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Iram

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Iram cité des piliers (arabe : إرَم ذات العماد, Iram ḏāt al-ʿimād), également appelée Irem, Ubar, Wabar ou la Cité des mille piliers, est une cité perdue qui serait située dans la Péninsule arabe.

Histoire

Les ruines de l'oasis Ubarite

Ubar est mentionnée dans d’anciens écrits et dans la tradition orale comme étant un important centre commercial du désert de Rub al-Khali, situé dans la partie sud de la péninsule arabe. On estime qu’elle a existé de 3000 av. J.-C. jusqu’au Ier siècle. La cité disparaît dans le monde moderne et n’est plus évoquée que dans quelques légendes.

Le Coran dit qu’Iram fut bâtie par la tribu de ʿĀd, arrière-petits-enfants de Noé. D'après le Coran, c’était alors une ville riche et décadente, dont les habitants, polythéistes, pratiquaient les sciences occultes. Son roi, Shaddad, refusa de prendre en compte les avertissements du prophète Houd et Allah détruisit la ville en l’enfouissant sous les sables, la transformant ainsi en véritable Atlantis des sables. Ils furent détruits par un vent mugissant et furieux.

L'histoire de cette ville fut transformée en légende et parvint à la civilisation européenne avec la traduction des Contes des Mille et une nuits.

Selon l'historien Ibn Khaldoun, les commentateurs auraient mal interprété la sourate al-Fajr. Selon Ibn Khaldoun, aucun commentateur ni chroniqueur n'a fait allusion à cette ville, pourtant les routes du Yémen sont parcourues par les guides. L’imagination des commentateurs du Coran s'est exercée à partir de considérations grammaticales : puisque le mot Iram a pour épithète "celle des piliers" et que imad est pris dans le sens de "colonnes", il s'ensuit qu'Iram ne peut désigner qu'un édifice. En réalité, ces fameux piliers ne sont que des piquets de tente car rien ne permet de croire qu'il s'agisse d'un édifice déterminé dans une ville donnée.[pas clair]

Si ce n'est que dans le Coran, il est dit :

Al-Fajr, verset 8 :

الَّتِي لَمْ يُخْلَقْ مِثْلُهَا فِي الْبِلَادِ

"dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes".

Il y a alors peu de chance qu'il s'agisse de simples tentes. En effet, au Yémen, il existe déjà plusieurs siècles avant l'arrivée de l'Islam des villes telles que Sana'a ou Shibam dont le patrimoine architectural est reconnu et inscrit à l'UNESCO. Si Iram est "la plus belle des villes jamais construites", alors pour les arabes elle doit au moins être plus belle et plus grande que les villes Yéménites.

À la redécouverte d’Ubar/Iram

Plusieurs découvertes récentes ont ressorti Iram du monde du mythe pour celui de l’Histoire.

La première découverte fut celle de tablettes dans les archives d’Ebla qui mentionnent explicitement le nom d’Iram. La seconde provient de l’étude par des archéologues de photos du golfe Persique prises depuis la navette spatiale Columbia en 1984. Ces photos montrent clairement plusieurs traces de villes détruites tout le long de la route de l'encens entre les années 2800 av. J.-C. et 100. L’une d’entre elles, à l’extrémité Est d’Oman dans la province de Dhofar, est une ville nommée Ubar, qui est généralement identifiée comme étant Iram.

Au début des années 1980, un groupe de chercheurs s’intéresse à l’histoire d’Ubar. Ils utilisent alors des données provenant des satellites équipés d'un radar à pénétration de sol et du Landsat de la NASA, ainsi que du satellite Spot pour retrouver les anciennes routes chamelières ainsi que leurs points de convergence. Des fouilles permettent ensuite de mettre au jour une forteresse servant à protéger la route et surtout un point d’eau sous la forme d’une vaste caverne située sous la forteresse. Cette caverne se serait effondrée entre 350 av. J.-C. et 300 av. J.-C., bloquant ainsi l’accès à la source.

En 1992, un archéologue amateur, Nicholas Clapp, prétend avoir découvert la ville en utilisant les données de la NASA. Il la situe également sur l’un des points d’eau, sur la route de l'encens allant des montagnes d'Oman jusqu’aux riches cités du Nord. Cette cité aurait été détruite pour moitié dans une gigantesque doline puis abandonnée par ses habitants.

Une équipe dirigée par Ranulph Fiennes qui fouillait les ruines du fort de Shis'r datant du XVIe siècle trouve, sous le fort, les restes d'une cité qu'elle pense être Ubar, l’Atlantis des sables (selon l’expression de T. E. Lawrence).

De fait, Ubar n’était pas le nom de la ville, mais celui de la région. Au IIe siècle, Ptolémée dresse une carte sur laquelle il nomme la zone Iobaritae (Ubarite en français). Par la suite, la légende se concentrera sur la ville et utilisera le nom de la région pour la désigner.

Dans la fiction

Dans la légende contemporaine, cette ville est citée dans l’œuvre de Howard Phillips Lovecraft se trouvant être la Cité sans Nom.

Cette légende a également probablement inspiré Frank Herbert dans son roman Les Enfants de Dune.

Le roman Tonnerre de Sable de James Rollins situe son action autour d'Iram et de ses mystères.

Le roman de Daniel Easterman, Le Septième Sanctuaire, a pour cadre Iram, la ville aux mille colonnes.

Dans le roman Les Puissances de l'invisible de Tim Powers, le héros Andrew Hale rencontre le surnaturel dans les cratères de Wabar, là où T. E. Lawrence et St. John Philby sont passés avant lui.

Dans la bande dessinée L'Histoire secrète, Iram est décrite comme la ville mythique, la cité de Kor, recherchée par les Archontes pour l'immense pouvoir qui y serait caché.

Dans le jeu Uncharted 3 (PlayStation 3 et 4), Iram est la destination principale du personnage Nathan Drake.

Khalil Gibran lui consacre un long poème intitulé " Iram, cité des hautes colonnes ".

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Atlantis of the Sands: The Search for the Lost City of Ubar (1992) (ISBN 0451175778)