Île Dumet

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Île Dumet
Carte de l'île au XVIIe siècle.
Carte de l'île au XVIIe siècle.
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Localisation Mor braz Océan Atlantique
Coordonnées 47° 24′ 39″ N, 2° 37′ 13″ O
Superficie 0,07 km2
Géologie Île continentale
Administration
Statut Réserve naturelle

Région Pays de la Loire
Département Loire-Atlantique
Commune Piriac-sur-Mer
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+01:00
Géolocalisation sur la carte : pays de Guérande
(Voir situation sur carte : pays de Guérande)
Île Dumet
Île Dumet
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Île Dumet
Île Dumet
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Île Dumet
Île Dumet
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Île Dumet
Île Dumet
Île en France

L’île Dumet est une petite île française, située en Mor braz dans l’océan Atlantique à 6 km au large de Piriac-sur-Mer. Elle est la seule île maritime en Loire-Atlantique. Elle possède une superficie de 8,5 ha (variable en fonction des marées) pour des dimensions de l'ordre de 600 m sur 150 m.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chronologie résumée[modifier | modifier le code]

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Son nom connu le plus ancien est Aduna qui aboutit au nom actuel via Audumet, Dumay. Son nom breton est Enez Aodum.

L’occupation de l'îlot est très ancienne mais les vestiges encore visibles et décrits en 1850 ont été détruits par les travaux ultérieurs.

XVIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Après avoir dépendu de l'évêché de Nantes, l'île releva de l'abbaye Saint-Sauveur de Redon. Les moines, en 1772, l'échangent contre soixante-dix œillets de marais salants avec le comte Jacques de Mahé de la Bourdonnais[2]. Ils laissent derrière eux le souvenir de miracles et un imaginaire superstitieux qui s'étend également sur la portion de côte vers Piriac.

Sa position stratégique lui a imposé de multiples occupations militaires et l'a fait participer à la défense de l’embouchure de la Vilaine. Elle a été le témoin de nombreuses batailles navales telle que la bataille des Cardinaux.

Deux forts y ont été construits :

  • le fort de Ré, de forme semi-circulaire construit vers 1756 sous la direction du duc d'Aiguillon. Il servit d’habitation pour les anciens gardiens après sa désaffectation en 1782. Après une tentative de restauration au XIXe siècle, il est désormais à l'abandon. Un feu de signalisation y fut placé vers 1900 après de nombreux naufrages ;
  • le fort carré, appelé aussi fort à La Vauban construit en 1845 sous les yeux de Gustave Flaubert.

Jean-Baptiste Ogée la décrit ainsi en 1778 :

« Isle-Du-Met : à 18 lieues à l'ouest-sud-ouest de Nantes, son évêché ; à 22 lieues ³/⁴ de Rennes : à 4 lieues de Guérande, sa subdélégation et à une lieue 1/4 de la terre ferme, à l'embouchure de la Vilaine. Elle dépend de la paroisse de Piriac et ne contient qu'environ 18 arpents de terrain. Les gens les plus éclairés du voisinage assurent que l'île du Met tenait à la terre ferme dans le XIIe siècle. Le roi y fit construire, en 1755, une forteresse où il fut mis une garnison ; mais, dans la dernière guerre, elle fut prise par les Anglais, qui la démolirent en partie. Elle est aujourd'hui déserte ; les lapins y sont très communs, et son territoire est si fertile que l'herbe y croît comme dans les meilleures prairies[3]. »

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Les gardiens vivaient sur l’ile avec femme, enfants et domestique.

  • En 1856 : Félix(?) Colonne[4]
  • De 1860 à environ 1870 : François Kerriou[5],[6]
  • D'environ 1870 à 1874 : Alfred Chalard[7]

Leur titre militaire était « gardien de batterie ».

À partir de 1876 il n’y a plus d’occupant sur l’île Dumet dans les archives de dénombrement de la population de la commune de Piriac.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

En 1912, le professeur Alphonse Berget (1860-1933) place sur l'île le pôle de l'hémisphère continental[8],[9].

À partir de 1949, le nouveau propriétaire de l'île est l'industriel Henri Dresch, fabriquant des motos Dresch, armateur à Lancieux (Côtes-d'Armor) puis fondateur du complexe hôtelier du domaine de Rochevilaine à la pointe de Pen Lan. Sur ses terres insulaires, il fait réaliser des travaux embarquant du matériel depuis le port de Billiers grâce aux pêcheurs locaux qui lui louent leurs services en faisant la navette. Des arbres sont transportés jusqu’à Dumet sur la plate « la Lorraine », appartenant à Henri Dresch. Le père Béliout, un vieux marin piriacais s’occupe de l’île pour son propriétaire qui y reçoit notamment la chanteuse et actrice Colette Renard.

En 1953, le couple Fleury (Robert et Madeleine) prend possession de la maison des gardes, vestige du fort de Ré. Ils y passent trente-trois ans sans électricité, avec peu d’eau douce, le courrier tous les quinze jours quand le temps le permet et une liaison radio deux fois par jour.

Lui se faisait, abusivement, appeler Fleury de Valois, descendant des rois de France. Son véritable nom était Robert Alfred Auguste Fleury, né le à Cheffes[10] (Maine et Loire). Elle s'appelait Madeleine Jeanne Marie Bouclier, née le à Vincennes (Val de Marne).

Les deux gardiens (lui radiesthésiste et sourcier, elle chanteuse) sont chargés du phare construit sur l’île en 1950 qui remplace le premier phare élevé vers 1900 mais avouent être venus à Dumet pour y trouver un trésor, peut-être le « rayon orange » que le radiesthésiste était venu chercher afin de se procurer énergie et longévité. En 1986, arrivé à un âge avancé, le couple quitte l'île en hélicoptère[11] pour le continent où ils meurent trois ans plus tard au Croisic (Loire Atlantique), lui le , elle le , et sont inhumés dans le cimetière de Batz-sur-Mer[12].

Henri Dresch vend l’île Dumet en 1971. Elle est finalement acquise en 1990 par le Conservatoire du littoral et est devenue une réserve ornithologique réglementée. Le département de la Loire-Atlantique est gestionnaire de l'île pour le compte du conservatoire du littoral[13]. Aujourd’hui, elle constitue un but de navigation appréciable pour les plaisanciers de la baie de Vilaine. Elle sert aussi d’indicateur empirique pour la météo : « Côtes de Dumet bien découpées, pluie à redouter. Brume sur l’île aux oiseaux, il va faire beau ! »[14]

Patrimoine naturel[modifier | modifier le code]

L'île Dumet est un site de reproduction pour le Cormoran huppé, l'hirondelle de rivage, le Pipit maritime, le moineau domestique, le Tadorne de Belon, le Grand Gravelot, l'huîtrier pie et le Goéland argenté, un temps considéré comme nuisible, puis reconnus comme menacé et aujourd'hui, espèce protégée. Elle abrite également la plus importante colonie de reproduction d'Eider à duvet en France, ce canard marin utilise les eaux autour de l'île jusqu'en automne, pour l'élevage et l'apprentissage des juvéniles. Jusque dans les années 1970, une colonie de sternes s'y reproduisait.

En ce qui concerne la botanique, on y trouve la renouée maritime, le bec-de-grue maritime et la Scirpe maritime.

Phare[modifier | modifier le code]

Le phare de l'île Dumet est codifié sur les cartes marines FI (3) WRG 12s 7/4 M ce qui signifie que :

  • c'est un feu à secteurs (secteur W blanc, R rouge G vert) ;
  • c'est un feu à éclats (FI) ;
  • c'est un feu à trois éclats ;
  • la fréquence est de 12 secondes ;
  • la portée est de 7 nautiques pour le secteur blanc et 4 nautiques pour les secteurs rouge et vert.

Il faut arriver sur l'île par le secteur blanc.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Arrêté inter-préfectoral portant protection de l'île Dumet et de ses abords sur la commune de Piriac-sur-mer »,
  2. Bulletin de la Société archéologique de Nantes et du département de la Loire-inférieure p. 77sur Google Livres
  3. Jean-Baptiste Ogée, "Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne", tome 2, 1778, consultable https://archive.org/details/dictionnairehist02og/page/264/mode/2up
  4. « Dénombrement de la population - 1856 - commune de Piriac - Page 25 », sur https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr (consulté le )
  5. « Dénombrement de la population - 1861 - commune de Piriac - Page 22 », sur https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr (consulté le )
  6. « Dénombrement de la population - 1866 - commune de Piriac - Page 24 », sur https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr (consulté le )
  7. « Dénombrement de la population - 1872- commune de Piriac - Page 21 », sur https://archives-numerisees.loire-atlantique.fr (consulté le )
  8. Alphonse Berget, « Répartition géographique des Océans (détermination du pôle continental) », Annales de l'Institut océanographique, vol. V, no 10,‎ (lire en ligne)
  9. « L'île Dumet », sur kervoyal.club.fr (version du sur Internet Archive)
  10. « Registre d'Etat Civil de la commune de CHEFFES - page 240 », sur https://recherche-archives.maine-et-loire.fr (consulté le )
  11. « Les reclus de l'île Dumet | INA » (consulté le )
  12. « Rechercher un défunt », sur cimetiere.gescime.com (consulté le )
  13. [PDF]Loire Atlantique, le magazine du département no 146, page 13
  14. « Ile Dumet », sur conservatoire-du-littoral.fr (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

wikilien alternatif2

Les coordonnées de cet article :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Georges Tattevin, L'île Dumet, Guérande, C. Benoistel 1953.
  • Konopka Bogdan, L'île Dumet, Paris, Marval, 1995.
  • Emile Letertre, Les mystères de l'île Dumet, La Baule, Ed. des Paludiers, 1975. rééd. 1980.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]