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Houda Benyamina

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Houda Benyamina
Description de cette image, également commentée ci-après
Naissance
Viry-Châtillon, Essonne, France
Nationalité Drapeau de la France française
Profession Réalisatrice, scénariste, actrice
Films notables Divines

Houda Benyamina, ou Uda Benyamina, est une réalisatrice et scénariste française, née en 1980 à Viry-Châtillon (Essonne).

Elle obtient en mai 2016 au festival de Cannes la Caméra d'or pour son premier long métrage, Divines, qui remporte également trois César en février 2017, dont celui du meilleur premier film.

Elle est également fondatrice de l'association 1000 Visages, qui a pour but de démocratiser le cinéma.

Biographie

Elle naît dans une famille d'origine marocaine, grandit à Viry-Chatillon dans le quartier des Erables. Elle est la soeur de l'actrice Oulaya Amamra[1]. Elle se fait renvoyer de plusieurs établissements scolaires : « On ne va pas se mentir, quand tu grandis dans un quartier où les injustices et les inégalités sont à chaque coin de rue, ça crée une colère »[2]. Après un CAP en coiffure, elle prend goût à la littérature et au cinéma, passe le baccalauréat L et est formée comme comédienne à l'école régionale d'acteurs de Cannes (ERAC)[3]. Elle poursuit, grâce à des bourses, à l’Académie de Minsk, auprès de l'association Demain le Printemps, à l’Ontological Theater et à l’Actors Studio. Devenue actrice, elle n'en est pas satisfaite :« J'avais ma vision du monde et besoin de m'exprimer autrement, j'ai appris à écrire et à réaliser. »[2]. Elle réalise neuf courts-métrages, primés dans différents festivals et diffusés par des télévisions (Canal+, France 2, Direct 8, TV5 Monde), dont Ma poubelle géante, une satire sociale sur la difficulté de trouver un boulot quand on est multidiplômé et de banlieue[2].

Elle s'immerge plusieurs mois dans un campement rom de banlieue, démantelé depuis, puis co-écrit et réalise le moyen-métrage Sur la route du paradis[4],[2]. Il est primé en 2011 au Festival du court métrage méditerranéen de Tanger, et au Festival international du film de Dubaï, sélectionné en 2012 par le Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et par le Festival Cinema Africano de Milan, et est présélectionné pour les César 2013.

Elle participe à la création, avec Eiji Ieno, de l’association 1 000 Visages, pour l’accès à la culture dans les banlieues, et pour un métissage des milieux artistiques[2],[3],[5]. Elle est proche des journalistes et écrivains Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah, qui participent à ses ateliers d’initiation à l’image et sont, en septembre 2016, président et vice-président de l’association 1000 Visages[6]. La réalisatrice définit les deux journalistes comme ses « alter ego » et les décrit comme des «génies »[6].

Elle se définit comme une « combattante » dont le « travail est une prière »[6]. Dans ses références figurent Mohamed Ali et Malcom X[6]. Elle se dit également proche « de la spiritualité de Tariq Ramadan »[6]. Un dessin qu'elle publie sur sa page Facebook deux jours après les attentats de novembre 2015 - une caricature qui dépeint un terroriste de Daech en une marionnette dont les ficelles sont tirées par un Américain et un Juif - retient l'attention de plusieurs éditoralistes[7],[8],[9].

Elle écrit également, avec son co-auteur Romain Compingt, un long métrage, Divines, sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2016 et bien accueilli[3],[10]. Houda Benyamina se voit décerner pour cette première présence dans cette compétition la Caméra d'or, et prononce à la réception de ce prix un discours enflammé, notamment sur la nécessité d’avoir plus de femmes au festival de Cannes et dans le monde du cinéma[11],[12]. En février 2017, lors de la cérémonie des César, Divines reçoit trois récompenses, dont celle du meilleur premier film[13].

Filmographie

Notes et références

  1. « "Divines" : Oulaya Amamra, la révélation », sur Le Figaro,
  2. a b c d et e Rédaction LP 2013, Le Parisien.
  3. a b et c Gallot 2016, Libération.
  4. Barlet 2013, Africultures.
  5. Charnet 2016, Le Monde.
  6. a b c d et e « Mehdi et Badrou du Bondy Blog : « Le grand remplacement, c’est nous » », sur lemonde.fr,
  7. Gilles-William Goldnadel, « Les César : une morale à géométrie variable », sur lefigaro.fr, .
  8. Caroline Fourest, « Mehdi Meklat : divine comédie », sur marianne.net, .
  9. Jean-Marc Lalanne, « Cinéma du réel et réalité du cinéma », sur lesinrocks.com,
  10. Baronnet 2016, Allociné.
  11. Quillet 2016, Le Figaro.
  12. Oudrhiri 2016, Telquel.
  13. 2017 AFP, Le Parisien.
  14. Baronnet 2017, AlloCiné.

Voir aussi

Bibliographie

  • Olivier Barlet, « Apt 2012 : richesse du court métrage », Africultures,‎ (lire en ligne).
  • Rédaction LP, « Cinéma : les 1000 visages d'Uda Benyamina », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  • Arièle Bonte, « Festival de Cannes : "Les femmes doivent mettre leur clitoris sur la table !" selon Houda Benyamina », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Agathe Charnet, « Les grandes écoles de théâtre à l’heure d’une plus grande diversité », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Brigitte Baronnet, « Cannes 2016 - "Divines" fait sensation à la Quinzaine des réalisateurs ! », Allociné,‎ (lire en ligne).
  • Clémentine Gallot, « Houda Benyamina, amazone urbaine », Libération,‎ (lire en ligne).
  • Lucile Quillet, « Festival de Cannes : 5 choses à savoir sur la tornade Houda Benyamina », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  • Kaouthar Oudrhiri, « La divine Houda Benyamina rafle la caméra d’Or au festival de Cannes », Telquel,‎ (lire en ligne).
  • Brigitte Baronnet, « Après Divines, une histoire d'amour sur fond de guerre en Algérie pour Houda Benyamina », AlloCiné,‎ (lire en ligne).
  • AFP, « "Divines", César du meilleur premier film », Le Parisien,‎ (lire en ligne).

Liens externes

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