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Guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe

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Guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte montrant la frontière de l'Égypte et de Suez
Informations générales
Date -
Lieu La péninsule du Sinaï (contrôle israélien) et les frontières jordaniennes
Issue Les deux camps revendiquent la victoire, poursuite de l'occupation israélienne du Sinaï
Belligérants
Drapeau d’Israël Israël Drapeau de la République arabe unie République arabe unie
Union soviétique
OLP
Drapeau de Cuba Cuba
Drapeau de la Jordanie Jordanie
Commandants
Haïm Bar-Lev
Mordechai Hod (en)
Uzi Narkiss
Ahmad Ismail Ali
Saad El Shazly
Abdul Munim Riad
Forces en présence

275 000 hommes

200 000 hommes


15 000 hommes
Pertes

594 à 1 424 soldats tués
127 civils tués
3000 blessés
14 à 30 avions perdus
1 destroyer

2 882 soldats tués
10 000 civils tués
6 285 blessés
60 à 120 avions perdus


58 soldats tués
5 avions perdus
Drapeau de Cuba
180 soldats tués
250 blessés

Drapeau de la Jordanie
84 tués
250 blessés
4 capturés
30 chars perdus
2 avions perdus

Conflit israélo-arabe

Batailles

Opération Bulmus 6 - Bataille de Karameh

Coordonnées 29° 30′ 00″ nord, 33° 50′ 00″ est

La guerre d'usure dans le conflit israélo-arabe est une transposition de la terminologie de « guerre d'usure » utilisée dans le cadre des conflits israélo-arabes. Elle correspond à une fixation des éléments engagés le long de la ligne de cessez-le-feu, principalement le long du canal de Suez.

Son nom est prononcé pour la première fois par le président égyptien Gamal Abdel Nasser dans une déclaration qu'il fait le  : « Je ne peux envahir le Sinaï, mais je peux casser le moral d'Israël par l'usure. »[1]

Nasser compte sur la poursuite de l'approvisionnement en armes par l'Union soviétique, et espère ainsi contrecarrer une contre-offensive massive israélienne, afin d'obliger en fin de compte Israël à évacuer le canal de Suez.

La guerre commence par des attaques sporadiques le long du canal et augmente en intensité jusqu'à des barrages massifs d'artillerie sur la ligne Bar-Lev à partir de septembre 1968[2]

Soldats israéliens célébrant leur victoire après un engagement contre la marine égyptienne près de Rumani, juillet 1967.
Ancien radar égyptien P-12 conservé au Musée de la force aérienne israélienne.
Le président égyptien Gamal Abdel Nasser lors d'une revue de troupes sur le front au Sinaï, janvier 1968.

Le 31 octobre, l'armée israélienne organise une attaque héliportée qui détruit la centrale de Nag Hammadi, privant temporairement l’Égypte d'électricité. La proposition faite d'envahir les territoires situés sur l'autre rive du canal est alors rejetée, du fait du manque de matériel pour traverser le canal, mais aussi pour limiter les risques d'escalade du conflit.

Cette réponse ferme fait hésiter l’Égypte qui manque encore de préparation. Cependant, après quelques mois d'accalmie, en , les barrages reprennent sur la rive est du canal.

Israël se concentre dans un premier temps sur la suppression de l'artillerie et des défenses antiaériennes, par des frappes d'aviation et des opérations de commandos[2].

L’Égypte se révèle impuissante face à l'aviation israélienne : ses SA-2 sont inefficaces contre les attaques à basse altitude d'appareils modernes (notamment les A4 Skyhawk et F4E Phantom en service respectivement depuis janvier 1968 et septembre 1969[3]) et son aviation, encore affaiblie par les pertes catastrophiques de la guerre des six jours, est surclassée (50 appareils perdus contre 5 entre juillet et décembre 1969[2]).

En 1970, Israël entame une campagne de bombardement stratégique (casernes, bases logistiques, dépôts de munitions, batteries antiaériennes) dans la profondeur du territoire égyptien. Elle se déroulera du 7 janvier au 13 avril, totalisant 3300 sorties pour environ 8000 tonnes de bombes larguées en 34 raids[4].

Nasser fait alors appel à l'URSS qui répond par l'envoi d'une division de défense aérienne notamment équipée de missiles SA-3 et de deux groupes aériens totalisant 70 MiG-21[5][a]. Ces armements sont progressivement livrés en 1970. Ils sont servis par du personnel soviétique, dont l'effectif atteint environ 15 000 en juillet[6].

Les SA-3, engagés au combat à partir de mars[4], se révèlent beaucoup plus efficaces. Un nombre de F4 Phantom variant suivant les sources de 4 (CIA[6]) à 9 (URSS[7][b]) est abattu. Plusieurs autres appareils sont revendiqués par l’Égypte[8] ou endommagés.

Inquiet de l'escalade du conflit en confrontation directe avec l'URSS, Israël diminue ses attaques et se dirige vers un arrêt des hostilités. Moshe Dayan annonce notamment le 22 mars à la télévision l'arrêt des bombardements en profondeur, tout en revendiquant le maintien de la supériorité aérienne au-dessus du canal[4].

Le 30 juillet, l'aviation israélienne tend un piège aux intercepteurs soviétiques et en abat 5 (opération Rimon 20 (en) inspirée de l'opération Bolo au Vietnam). Cependant, cette impressionnante victoire tactique n'a que peu d'incidence sur l'issue du conflit.

Le 7 août 1970, après trois mois de négociations organisées par les USA, un cessez-le-feu met fin à la guerre d'usure.

Opération Tarnegol 53

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L’opération Tarnegol 53 (מבצע תרנגול 53, littéralement « Coq 53 ») est une opération militaire israélienne menée pendant la guerre avec pour objectif de capturer un radar égyptien P-12. La mission est lancée le à 21 h. Des A-4 Skyhawk et F-4 Phantom commencent à attaquer les forces égyptiennes le long de la rive ouest du canal de Suez et la mer Rouge. Cachés par le bruit des avions d'attaque, 3 SA321 Super Frelon transportant des parachutistes israéliens, ont fait leur chemin à l'ouest vers leur cible. Pour soigner leur approche afin de ne pas être repérés à l'avance, les parachutistes submergent le contingent de sécurité égyptien à l'installation radar et ont rapidement pris le contrôle du site. À h le , lorsque les parachutistes avaient pris la station de radar et préparé les différentes parties pour les CH-53, deux hélicoptères sont appelés à travers la mer Rouge. Un CH-53 transporte la caravane de communication et l'antenne radar, tandis que l'autre a pris la partie plus lourde, le radar en lui-même de quatre tonnes. Les deux hélicoptères ont fait leur chemin du retour à travers la mer Rouge et sont revenus en territoire israélien[9]. Durant l'opération, un soldat israélien a été blessé tandis que deux soldats égyptiens ont été tués et quatre autres capturés.

L'opération a permis aux Américains et aux Israéliens d'étudier la dernière technologie de radar soviétique, et a causé un impact majeur sur le moral des Égyptiens.

Après-guerre

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Dès le lendemain du cessez-le-feu, Nasser, au mépris des accords, déplace les batteries antiaériennes sur la rive ouest du canal de Suez. Renforcées plus tard par des SA-6, elles constitueront un obstacle infranchissable pour l'aviation israélienne.

En provoquant la réaction de l'URSS par ses campagnes de bombardement, Israël a perdu la supériorité aérienne aux abords du canal de Suez. Trois ans plus tard, ce sera une des clefs du succès initial des Égyptiens dans la guerre du Kippour[10].

Notes et références

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  1. Selon l'association des anciens combattants soviétiques en Égypte, le contingent comprend la 18ème division de missiles antiaériens des opérations spéciales (4 bataillons de missiles et un centre de guerre électronique), le 35ème escadron indépendant de chasse (30 MiG-21 MF) et le 135ème régiment de chasse (40 Mig-21 MF). Le MiG-21 MF est la version export du MiG-21 SM, qui vient juste d'entrer en service en 1970 et dispose notamment d'un radar RP-22SM, trop récent pour que l'URSS le risque hors de ses frontières. On peut penser qu'il s'agissait plutôt de versions M ou PFM, plus anciennes. Michel Goya évoque la version PF de 1961, mais les sources s'accordent sur un nombre d'appareils compris entre 70 et 80
  2. Le site évoque un tir fratricide sur un bombardier Il-28 dans la nuit du 14 au 15 mars 1970, suivi de 9 F4 abattus entre le 30 juin et le 3 août 1970, selon le témoignage du général A.G.Smirnov, commandant de la 18ème division de missiles antiaériens.

Références

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  1. Maxime Menuet, « Comment mettre fin à une guerre d’usure ? Quelques enseignements des modèles théoriques », Revue Défense Nationale, vol. 832, no 7,‎ , p. 125–130 (ISSN 2105-7508, DOI 10.3917/rdna.832.0125, lire en ligne, consulté le )
  2. a b et c Michel Goya, « Guérillas d’État: Retour sur le conflit laboratoire entre Israël et l’Égypte (1969-1970) », DSI (Défense et Sécurité Internationale), no 141,‎ , p. 60–63 (ISSN 1772-788X, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « Rescue Mission », sur airandspace.si.edu, (consulté le )
  4. a b et c (en) Yaacov Bar-Siman-Tov, « The Myth of Strategic Bombing: Israeli Deep-Penetration Air Raids in the War of Attrition, 1969-70 », Journal of Contemporary History, vol. 19, no 3,‎ (lire en ligne Inscription nécessaire)
  5. (ru) « Операция "Кавказ" / Совет ветеранов войны в Египте », sur hubara-rus.ru (consulté le )
  6. a et b (en) « The Soviet Military Presence in Egypt », rapport de la CIA,‎ février 1975 (déclassifié en 2004), p. 7 (lire en ligne [PDF])
  7. (ru) « Боевое применение зенитной ракетной системы С-125 », sur web.archive.org, Военно-патриотический сайт «Отвага»,‎ (consulté le )
  8. « Un avion israélien aurait été abattu en combat aérien », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « Operation “Rooster”— Israel Captures Egyptian Radar In War of Attrition »
  10. (en) « 50 years ago: Israel won an air battle, and lost the War of Attrition », The Times of Israel,‎ (lire en ligne)

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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