Geneviève Hennet de Goutel

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Geneviève Hennet de Goutel
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IașiVoir et modifier les données sur Wikidata
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Geneviève Anne Marie Hennet de Goutel, née le à Paris et morte le près de Iași (Roumanie)[1], est une aquarelliste et femme de lettres française. Diplômée de l'École d’infirmières des Peupliers de la Société de secours aux blessés militaires, elle s'engage comme infirmière dans la Mission sanitaire française sur le Front d'Orient. Morte pour la France, elle a été décorée de la Croix de guerre, la Médaille d'honneur des épidémies et la Croix de la Reine Marie.

Biographie[modifier | modifier le code]

Geneviève Hennet de Goutel est l'aînée des trois filles d’Anne Marie Pauline Victorine Balze, dite Annie, (1852-1918) et d’Alfred Pierre Émile Hennet de Goutel (1855-1935). Son père est chef de service à la Caisse des dépôts et consignations. Sa mère, maîtresse titulaire de dessin de la Ville de Paris, est fille du peintre d’histoire Raymond Balze. Les parents de Geneviève se sont connus à l'atelier d’Ingres, dont leurs pères étaient élèves. Elle laisse une œuvre littéraire et picturale importante en partie inédite.

Après avoir obtenu son diplôme d'institutrice, métier qu'elle n'exercera pas, Geneviève entreprend des études de philosophie, de littérature et d’arts plastiques. Passionnée des montagnes, elle rejoint la Société des peintres de montagne (SPM)[2] avec laquelle elle expose.

Engagement militant[modifier | modifier le code]

Désireuse de se rendre utile aux plus démunis, elle entre au Sillon, mouvement fondé par Marc Sangnier pour élever le niveau culturel et idéologique des ouvriers. Elle s’occupe d’ouvroirs, donne des conférences, enseigne la peinture, la musique et la broderie aux jeunes filles et, pour financer leurs colonies de vacances, elle peint des affiches pour la Compagnie des chemins de fer Paris-Lyon-Marseille (PLM) et organise des représentations théâtrales sur des textes qu'elle écrit, met en scène et interprète[3].

Le pape Pie X ayant condamné Le Sillon à la dissolution en 1910, Geneviève, déçue, décide de suivre les cours de l’École d’infirmières des Peupliers de la Société de secours aux blessés militaires (S.S.B.M.). Au début de la Première Guerre mondiale, elle exerce dans les hôpitaux militaires de Laval et Nevers.

En 1916, à l’incitation d’amies roumaines des familles Bibesco et Brancovan (ro)[4], elle intègre la première équipe sanitaire en partance pour la Roumanie, qui venait de rompre sa neutralité en faveur des Alliés.

La Mission sanitaire française[modifier | modifier le code]

La Mission sanitaire française est une composante de la Mission militaire du général Berthelot[5], dont les objectifs étaient de réorganiser, instruire et rééquiper l’armée roumaine avec de l'armement français moderne. Cette aide avait été sollicitée par le gouvernement roumain, qui s’engageait à rémunérer le personnel selon les normes françaises, leur octroyant, en sus, des indemnisations d’arrivée, d’installation, de départ et d’hébergement.

Le nombre de médecins ayant exercé sur le sol roumain entre l’automne 1916 et l’été 1917 devrait approcher les deux centaines. Le plus jeune des médecins avait 27 ans, le plus âgé 57. Certains étaient venus avec leurs épouses, travaillant souvent à leurs côtés en tant qu’infirmières. Parmi ces médecins, il y eut de nombreux chercheurs. Ceux qui n’y ont pas laissé leurs vies ont publié au retour d’importants travaux basés sur leurs expériences du front.

Sur le front roumain[modifier | modifier le code]

Geneviève Hennet de Goutel, Écrits de guerre et d’amour, L'Harmattan, 2017.

La S.S.B.M. avait comme première mission de mettre sur pied l'Hôpital français de Bucarest, financé en partie par une souscription lancée dans Le Figaro. Geneviève Hennet de Goutel est chargée de former les infirmières roumaines. Mais Bucarest et sa région se retrouvent vite sous occupation allemande. L’administration du pays et les missions étrangères, tout comme une grande partie de la population, se réfugient dans la région nord-est du pays, restée libre.

C’est près de Iași, deuxième ville roumaine, que le Dr Clunet, secondé par son épouse, par Geneviève Hennet de Goutel et par l'infirmière Andrée Flippes de l’Union des Femmes de France, monte son hôpital pour contagieux à la Villa Greierul (Le Grillon), où seront soignés les malades atteints de typhus, une épidémie qui durera jusqu’au printemps 1917. Geneviève, qui allait chercher les malades à la gare de Iași, s’occupait du triage et prodiguait des soins sans relâche, est contaminée à son tour et en meurt[1], suivie de près dans la tombe par l’infirmière Alphonsine Julie (Andrée) Flippes[6], le Dr Clunet et Antoinette Roux, Sœur de Saint-Vincent-de-Paul. Un monument leur rend hommage[7].

Geneviève Hennet de Goutel est enterrée à Paris, dans la 10e division du cimetière du Montparnasse[8].

Ordres et décorations[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Geneviève Hennet de Goutel, Ecrits de guerre et d'amour, Paris, L'Harmattan, , 265 p. (ISBN 978-2-343-11523-8, OCLC 992462403, lire en ligne), édition établie et présentée par Roxana Eminescu.
  • Marthe Wolfrom (pseudonyme : Marthe Amalbert), Geneviève Hennet de Goutel, Beauchesne et fils, Paris, première édition 1920, traduit en anglais par L. M. Leggatt, A life's oblation: the biography of Genevieve Hennet De Goutel, Burns Oates & Washbourne, Londres, 1921.
  • Marthe Wolfrom, Geneviève Hennet de Goutel, feuilleton illustré en 47 épisodes, dans la revue pour enfants Bernadette, no 78 du au no 96 du .

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b La page HENNET DE GOUTEL Geneviève Anne Marie : 1914-1918 sur MémorialGenWeb (consultée le 17 juin 2018).
  2. Dans son no 2 de 2015, Le Bulletin de la SPM lui rend hommage.
  3. Le Miracle des fuseaux, R. Haton, Paris, 1908 ; Au pays des cigales, R. Haton, Paris, 1911 ; La Nuit de cristal, C. Klotz, Paris, 1912 ; Marlbrough s'en va-t-en guerre, adaptation pour théâtre et dessins de Geneviève Hennet de Goutel, R. Haton-C. Klotz, Paris, 1912 ; Le Mystère des Saints-Dormants, jouée au Théâtre de l'Athénée-Saint-Germain, le 27 avril 1913, Ch. Klotz, Paris, sans date, 3e édition, 1936.
  4. Claire-Hélène Bibesco (1870-1945), épouse du marquis Hubert de Belloy de Saint-Liénard (1865-1929), capitaine de vaisseau, attaché naval de la légation française, Nicole Cesiano (Colette) (1891-1968), princesse Bibesco-Bassaraba de Brancovan par le mariage, fille de Claire-Hélène Bibesco et de son premier époux, Dimitrie Cesiano, Geneviève Bibesco (1863-1910) et sa fille, Helena Starjenski (Loulou) (1894-?).
  5. Jean-Noël Grandhomme, Le Général Berthelot et l’action de la France en Roumanie et en Russie méridionale, 1916-1918, Aspects diplomatiques, militaires et culturels avec leurs incidences, prolongements et perspectives, Château de Vincennes, Service historique de l'armée de terre, 1999, XXIX-1120 p.
  6. La page FLIPPES Alphonsine Julie : 1914-1918 sur MémorialGenWeb (consultée le 17 juin 2018).
  7. Œuvre du sculpteur Salvador Scutari (1880-1932), auteur aussi du monument surplombant le Caveau militaire français du Cimetière Eternitatea.
  8. Cimetière du Montparnasse, 10e div. 1re section, av. Principale, 2e ligne.
  9. a b et c Guerre de 1914-1918 - Tableau d’honneur - Morts pour la France, Édition La Fare, 1921, p. 439-440.