François Valentin (peintre)

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François Valentin
Biographie
Naissance
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 67 ans)
QuimperVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Épitaphe à la mémoire du peintre François Valentin qui se trouve sous le porche de l'église de la Trinité à Kerfeunteun.

François Valentin, né le à Guingamp et mort le à Quimper, est un peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Son père, Charles Valentin, était maître d'école et chasse-gueux à l'église Notre-Dame de Guingamp, ce qui lui permet de suive les cours de celui-ci et d'apprendre le français. Vers 1748 ou 1749, Charles Valentin trouve une place d'instituteur à Quimper. Dès l'âge d'environ 10 ans, François Valentin est placé comme apprenti chez son oncle, qui est peintre verrier place Saint-Corentin. Ses talents artistiques sont découverts par l'abbé de Talhouët de Sévérac, qui devient son protecteur et lui permet, alors qu'il a environ 25 ans, de se rendre à Paris, où il est l'élève de Joseph-Marie Vien entre 1763 et 1769. Il est alors admis à l'académie de France à Rome en 1770 et revient en Bretagne, probablement en 1772. Il devient alors un peintre reconnu, toujours soutenu par l'abbé de Talhouët et sa famille qui l'accueille dans le manoir de Talhouët en La Vraie-Croix. Il séjourne à Paris à plusieurs reprises entre 1770 et 1784, travaillant notamment avec le peintre Gabriel-François Doyen, qu'il avait déjà connu avant son séjour à Rome, en particulier pour le décor du château des Ormes qui appartient au marquis de Voyer d'Argenson.

Deux de ses tableaux furent commandés, respectivement en 1772 et 1774, par la fabrique de la chapelle Notre-Dame de Kergoat, commande confirmée par le corps politique [assemblée des paroissiens] de Quéménéven le , pour orner deux autels de la chapelle, respectivement un tableau du Saint-Rosaire et un tableau des Agonisants (un prêtre administrant l'extrême-onction à une agonisante) ; il est possible que ce dernier tableau représente la mort de Marie Suzanne de Muzillac[Note 1], première épouse de René de Keroulas[Note 2], seigneur de Treffry, morte vers 1763. Mais l'humidité de la chapelle, entourée par de grands arbres, était telle qu'en 1838 Armand du Châtellier indique déjà que ces tableaux sont très endommagés et la décision fut prise de les transporter au château de Kerrien en Quimper et transposés sur de nouvelles toiles par un artiste anglais, Gowland[1],

Pendant la Révolution, il s'engage politiquement (sans doute a-t-il participé à la prise de la Bastille) ; en 1792, il rentre à Quimper et devient administrateur du district de Quimper, s'occupant notamment de la vente des biens nationaux et sauvant du brûlis les portraits des évêques de Cornouaille accrochés dans l'évêché. Jacques Cambry a écrit : « Valentin a servi la Révolution de son épée, de sa plume et de son pinceau » ; il a eu quelques sympathies pour l'insurrection fédéraliste, n'est pas inquiété, mais cesse en 1794 ses fonctions d'administrateur de district. Il enseigne alors des cours de dessin à l'hôtel du Haffond[2].

Un portrait de François Valentin, peint en 1802 ou 1803 par Vien le jeune se trouve à l'hôtel de ville de Guingamp. Il est enterré à Kerfeunteun, où une épitaphe à sa mémoire se trouve sous le porche de l'église de la Trinité.

Œuvres[modifier | modifier le code]

La liste ci-après reste très incomplète :

  • Portrait de René Madec, colonel et chevalier de Saint-Louis, grand nabab des Indes[2].
  • Le martyre de Saint-Étienne
  • Dom Quinquet [avant-dernier prieur de l'abbaye de Marmoutier] (pastel, musée de l'hôtel Goüin à Tours)
  • La Foi (1774)
  • L'espérance (1774)
  • Sainte-Geneviève (1776, collection privée)
  • Le rosaire (1777, église Saint-Idunet de Châteaulin (peint initialement pour la chapelle de Kergoat en Quéménéven)
  • La Vierge à l'Enfant et Saint-Jean-Baptiste (église de Paimpol)
  • Les âmes du purgatoire (église Saint-Mélaine de Morlaix)
  • Portrait de Joseph Le Guillou de Kerincuff (qui fut maire de Quimper)
  • Autoportrait de l'artiste peignant sa femme (hôtel de ville de Guingamp)[3]
  • L'abbé Talhouët de Sévérac (hôtel de ville de Guingamp)
  • La France montrant la liberté à des nations éloignées, aux Musulmans, aux Tartares, aux Chinois, qui copient la Table des droits de l'homme
  • La justice conduit la France au temple de l'immortalité malgré l'envie, l'enfer et les tempêtes
  • L'innocence expire sur l'autel de la Liberté
  • Projet de mausolée pour le chanoine Rocquancour, plume, encre brune, lavis de bistre et rehauts de blanc, 40 x 25 cm[4]. Paris, Beaux-Arts[5].

Le musée des beaux-arts de Quimper et le musée d'histoire de Saint-Brieuc lui ont consacré une exposition en 1989-1990.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Florence Delhemmes de Massol, Vie et œuvre de François Valentin, premier peintre breton (1738-1804).
  • Florence Delhemmes de Massol (Collections numérisées – Diocèse de Quimper et Léon), François Valentin, Peintre de Quimper : Mémoire de maîtrise, (lire en ligne).
  • François Valentin, avec des textes d'André Cariou, de Denise Delouche et de Florence de Massol, catalogue d’exposition du musée d’art et d’histoire de Saint-Brieuc (30 septembre – 3 décembre 1989) et du musée des beaux-arts de Quimper (19 décembre 1989 – 29 janvier 1990), éd. des musées, 1989 (ISBN 2-906739-13-8).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Marie Suzanne de Muzillac, né à Cléden-Poher, mariée le à Cléden-Poher avec René Henry Louis de Keroulas.
  2. René Henry Louis de Keroulas, né le à Quéménéven, mort le au château de Treffy en Quéménéven.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « La chapelle de Kergoat en Quéménéven possède-t-elle deux tableaux de Valentin ? », La Dépêche de Brest et de l'Ouest,‎ (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  2. a et b http://anb.asso.free.fr/Corps/Bulletin_No7.pdf
  3. « François Valentin, Guingamp », sur topic-topos.com via Wikiwix (consulté le ).
  4. « Projet de mausolée pour le chanoine Rocquancour », sur Cat'zArts
  5. Emmanuelle Brugerolles (dir.), Le dessin en partage, Beaux-Arts de Paris éditions, (ISBN 978-2-84056-347-1), p. 98