Dominique Dupagne

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Dominique Dupagne
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Dominique Dupagne en 2012.
Naissance (65-66 ans)
Nationalité Drapeau de la France Français
Pays de résidence France
Diplôme
Profession
Autres activités

Dominique Dupagne est un médecin généraliste retraité et blogueur français né en 1958.

Il a exercé à Paris de 1988 à 2020 et gère le site médical Atoute.org qu'il a créé en 2000. Il y défend une médecine 2.0 où les patients, mieux informés grâce à Internet, participent à l'évolution de la médecine. Il prend position sur de nombreux sujets de santé publique et dénonce notamment les conflits d'intérêts en médecine et le lobbying des laboratoires pharmaceutiques. Il a par ailleurs été auditionné par les commissions d'enquête parlementaire sur la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) et l'affaire du Mediator.

Biographie[modifier | modifier le code]

Dominique Dupagne est né en 1958 d'un père cardiologue. Il a exercé comme médecin généraliste à Paris de 1988 à 2020[1],[2].

En dehors de son activité de médecin, il collabore avec La revue Prescrire de 1991 à 1992 puis avec Que choisir Santé jusqu'en 1993[réf. nécessaire]. Il participe à la rédaction de la version grand-public du Dictionnaire Vidal[3]. Il est également membre de l'association Formindep et du Syndicat de la médecine générale (SMG)[1], ainsi qu'actionnaire et administrateur de la société Vygon, spécialisée dans le matériel chirurgical et de réanimation[4]. Auparavant, il a été enseignant en 3e cycle de médecine générale à l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI) et a été membre de la Fédération des médecins de France (FMF)[1].

De 2011 à 2019, il participe régulièrement à l'émission scientifique La Tête au carré sur France Inter où il tient une chronique santé[1].

Présence sur internet[modifier | modifier le code]

Passionné d'internet depuis ses débuts en France, Dominique Dupagne fonde en 2000 le site médical Atoute.org, qui propose des forums médicaux et des articles sur la pratique, l'enseignement et l'éthique de la médecine. Pour le médecin, le nom du site doit refléter l'aspect communautaire qui est un élément fort de l'internet en santé. Il choisit « Adtaleur.com » mais la marque est déjà déposée par Canal+. Il trouve alors « Atoute.org », abréviation de « À tout à l'heure »[1],[4]. Le site connait un certain succès, recevant environ 1 million de visiteurs uniques par mois, avec un pic à 1,45 million en 2010[4].

Avec ce site, il participe à l'avènement d'une médecine 2.0 où les patients, mieux informés grâce à Internet, participent à l'évolution de la médecine et où les hiérarchies se voient remplacées par une intelligence collective[5].

De 2002 à 2005, il préside l'association des « Médecins Maîtres-toile francophones ».[réf. nécessaire]

En 2009, il crée le Club des médecins blogueurs afin de regrouper les articles de blogs tenus par des professionnels de santé[1],[6].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Dominique Dupagne prend position sur de nombreux sujets de santé publique. Il s'en prend notamment au dogmatisme, à la désinformation, aux conflits d'intérêts en médecine et au lobbying des laboratoires pharmaceutiques[1],[2].

Il apporte son avis aux commissions d'enquête parlementaire sur le rôle de l'industrie pharmaceutique dans la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) et dans l'affaire du Mediator[7],[8].

Traitement hormonal substitutif de la ménopause[modifier | modifier le code]

En 2003, il critique le comportement du Dr Rozenbaum, spécialiste reconnu de la ménopause, pour ses liens avec l'industrie pharmaceutique alors que ce dernier défend l'innocuité du traitement hormonal substitutif. Le Dr Rozenbaum porte plainte pour diffamation et le Dr Dupagne est poursuivi devant le Conseil de l'Ordre des médecins en 2005. Après avoir reçu un blâme en première instance[9],[10], Le Dr Dupagne est relaxé en appel du fait des liens nombreux et avérés du Dr Rozenbaum avec l'industrie des hormones[11].

En , un reportage de Canal+ est consacré à cette affaire[11],[12].

Grippe A (H1N1)[modifier | modifier le code]

Au début de la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) en 2009, il rédige un article cosigné par plus de 200 médecins où il invite le public à prendre lui-même sa décision après avoir reçu une information détaillée sur les avantages et les risques connus de ce vaccin[13].

La large diffusion de cet article (1,18 million de vues en seulement un mois) le conduit à être auditionné par une commission d'enquête sénatoriale sur la campagne de vaccination en . Il y explique que le « plan de guerre » mis en place contre la grippe était totalement déconnecté de la réalité et que cela a provoqué une sorte de résistance passive. Le dispositif habituel de vaccination — dans les cabinets médicaux — aurait pu suffire. Il regrette que la France ne fonde pas ses stratégies sur l'information disponible mais fabrique l'information qui valide ces stratégies. Il explique que la politique de santé française ne prend pas en compte l'avis des médecins de terrains mais uniquement ceux d'hospitalo-universitaires. Il dénonce également le manque d'indépendance de ces experts vis-à-vis des groupes pharmaceutiques[7].

Il est interviewé par Élise Lucet dans le cadre d'un reportage pour l'émission Pièces à conviction sur France 3[14].

Mediator[modifier | modifier le code]

En 2011, il est auditionné par les commissions d'enquêtes de l'Assemblée nationale et du Sénat concernant l'affaire du Mediator. Il y parle des dysfonctionnements des autorités de santé, liés en partie à leur organisation, et dénonce de nouveau le manque d'indépendance de certains experts de ces autorités, également employés par l'industrie pharmaceutique[8],[15].

La même année, il participe initialement aux Assises du médicament créées par le ministre de la Santé Xavier Bertrand, mais les quitte sans délai pour réagir contre l'interdiction de filmer les débats (interdiction qui sera levée ultérieurement) et s'en explique à la radio, sur France Inter[16].

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Dominique Dupagne », sur le site de France Inter (consulté le ).
  2. a et b Florence Rosier, « Dominique Dupagne, Jedi de la médecine 2.0 », sur le site du Monde, (consulté le ).
  3. « Dominique Dupagne », sur le site du Dictionnaire Vidal (consulté le ).
  4. a b et c « Atoute et le Dr Dominique Dupagne : fiche d'identité », sur atoute.org (consulté le ).
  5. Estelle Saget, « Dr Dupagne, l'iconoclaste du web », sur le site de L'Express, (consulté le ).
  6. « À propos - Club des médecins blogueurs », sur clubdesmedecinsblogueurs.com (consulté le ).
  7. a et b « Comptes rendus de la commission d'enquête sur la grippe A », sur le site du Sénat, (consulté le ).
  8. a et b « Comptes rendus de la mission commune d'information sur le Mediator », sur le site du Sénat, (consulté le ).
  9. Dominique Dupagne, « Est-il judicieux, voire possible, de dénoncer les déviations éthiques des médecins ? », sur atoute.org, (consulté le ).
  10. Philippe Foucras, « L'Ordre des Médecins garant de la loi du silence ? », sur le site de Formindep, (consulté le ).
  11. a et b Dominique Dupagne, « Le conseil de l'Ordre confirme l'importance de l'indépendance professionnelle des médecins », sur atoute.org, (consulté le ).
  12. [vidéo] Le médecin, les hormones et la ménopause sur Dailymotion
  13. Dominique Dupagne, « Faut-il ou non se faire vacciner contre la grippe ? », sur atoute.org, (consulté le ).
  14. [vidéo] La grippe A vue par les généralistes - PAC sur YouTube.
  15. « Mission d'information sur le Mediator : tables rondes et audition », sur le site de l'Assemblée nationale, (consulté le ).
  16. Erwan Seznec, « Assises du médicament - Les portes claquent », sur le site de l'UFC-Que choisir, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]