Culan (Cher)

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Modèle:Commune française Culan est une commune française, située dans le département du Cher et la région Centre.

Géographie

La commune de Culan est située à l'extrême pointe sud du département du Cher, dans la région naturelle de la Marche. Elle est à 30 km de Montluçon (Allier) et à 63 km de Châteauroux (Indre). Elle se trouve sur les premiers contreforts du nord du Massif Central, dans la province du Berry, voisine du Bourbonnais. Administrativement, elle fait partie de la région Centre. Culan est surtout connue pour sa forteresse médiévale des XII°-XV° siècles qui surplombe la vallée de l'Arnon. C'est un pays délicatement vallonné, de bocage, encore que les "bouchures" (haies) et les "têteaux" (chênes étêtés aux branches taillées près du tronc, leur donnant une allure de poteau) sont souvent sacrifiés pour agrandir les champs et faciliter la culture. Climat continental tempéré par l'influence océanique. La commune est baignée par la rivière l'Arnon, qui va se jeter dans le Cher, ce dernier dans la Loire. En amont, a été construit un barrage au lieu-dit "les Chetz", sur la commune de Sidiailles, dont la retenue de 90 hectares alimente en eau potable 20000 habitants répartis sur une quarantaine de communes. Le village est traversé par la D 943, qui relie Montluçon à Chateauroux.

Culan se trouve sur la tracé de la Méridienne Verte, un projet imaginé pour fêter l'an 2000 par l'architecte Paul Chematov : des arbres ont été plantés sur le tracé du méridien de Paris (axe Dunkerque - Prats de Mollo dans les Pyrénées-Orientales). Ce même méridien de Paris traverse la cathédrale Saint-Etienne de Bourges, édifice dans lequel il est symbolisé depuis 1757 par un fil de cuivre rouge sur le sol entre les troisième et quatrième travées de la nef.

Vie économique, animation

Bourg rural, Culan organisait deux grandes foires annuelles : celle de "la louée", à la fin du printemps, où les petites gens de la campagne venaient louer pour une année leurs services aux propriétaires (aujourd'hui on dirait : saisonniers). Et la principale, celle du "10 de mai“, lors de laquelle s'échangeaient sur le champ de foire les troupeaux de moutons, les porcs, les volailles et en général la production agricole du canton, ainsi que les produits issus de l'artisanat et du commerce local. Cette foire est restée très active jusqu'au milieu des années 1970. Une autre foire, sorte de seconde chance pour les "invendus", se déroulait dans les mêmes conditions le 25 mai. Ces rendez-vous ont progressivement perdu de leur importance. Aujourd'hui, seule subsiste la foire du “10 de mai“ qui se déroule en fait le dimanche le plus proche de cette date. Les bovins et les ovins se vendent désormais au "Cadran" de Châteaumeillant (il s'agit d'une sorte de vente aux enchères électronique : les animaux sont présentés sur un ring, les enchérisseurs appuient sur un bouton dissimulé sous leur pupitre, les prix s'affichent au cadran. Tous les lundis matin pour les bovins et un vendredi sur deux pour les ovins).

Dans les années 80, il y avait encore à Culan deux chemiseries qui employaient plusieurs dizaines de mécaniciennes en confection. Ces fabriques travaillaient "à façon" (sur commande). Elles sont aujourd'hui fermées, victimes comme toute la branche textile de la concurrence mondiale et de la course aux bas prix.

Région d'élevage du mouton (un proverbe dit "99 moutons et un Berrichon ça fait 100 bêtes") et du bœuf charolais. Cultures également (blé, maïs, colza) amenées à la coopérative agricole. Depuis les années 90, retour de l'élevage des chevaux et des ânes (le grand noir du Berry) : effet de mode ou phénomène durable?

Depuis le début des années 2000, attirés par des prix immobiliers très accessibles et par la proximité de l'autoroute Clermont-Ferrand - Bourges (embranchement à St-Amand Montrond-Orval, ou Vallon en Sully ou Montluçon), des Européens (Hollandais, Britanniques) achètent dans les environs des maisons et fermettes pour en faire des résidences secondaires ou principales (pour la retraite). Car si cette région est très agréable avec de jolis paysages bocagers, les possibilités d'emploi y sont limitées, ce qui explique le lent et régulier déclin démographique de cette commune et de ses environs.

Côté festivités, à signaler la "fête du pont" le 1er dimanche de septembre, suivie le lendemain par le "grand prix cycliste des deux ponts". Autres fêtes de la région : les "Grattons" à Châteaumeillant et plus tard dans la saison "les Orval" (les foires d'Orval) qui animent Saint-Amand-Montrond. Divers clubs et associations : football, cyclisme, club du 3e âge, bibliothèque, société philatélique …

Education : Culan dispose d'une école maternelle, d'une école primaire et d'une cantine. Pour le collège, les enfants sont scolarisés à Chateaumeillant, le chef lieu de canton à 12 kilomètres; pour le lycée avec internat à Saint-Amand-Montrond, la sous-préfecture du Cher, distante de 25 kilomètres; ou à Montluçon (Allier) à 33 kilomètres. Les villes universitaires les plus proches sont Tours (Indre-et-Loire) et Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).


Démographie

Évolution démographique
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2001
1261 1310 1164 1055 932 822 842
Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes

Lieux et monuments

Le château de Culan http://culan.fr http://www.berry-passion.com/zoom_sur_le_chateau_de_culan.htm est une forteresse médiévale qui fait la fierté du village.

Le château, inscrit au début du XXe siècle sur la liste des Monuments Historiques et classé (murs et toitures) en 1956, a connu une histoire tourmentée. Bâtie sur un éperon rocheux dominant la rivière Arnon (site naturel classé), une première construction en bois — dont il ne reste rien — aurait été démolie au Xè siècle. Une seconde bâtisse fut assiégée et détruite par Philippe Auguste (1188 ?) qui était alors en guerre contre Henri II Plantagenêt, roi d'Angleterre, époux de la duchesse Aliénor d’Aquitaine et père de Richard Cœur de Lion. Le château actuel date du XVe siècle, avec des rajouts à la renaissance. Il a notamment appartenu à l’amiral de Culant (1360 – 1444), à Maximillien de Béthune, duc de Sully (1599 – 1621) puis au Prince de Condé. En 1651, sous la Fronde, Mazarin fit assiéger la ville par les troupes royales et détruire les remparts érigés au XVe siècle. À la Révolution, les terres du château furent partagées entre quelques familles et la forteresse fut vendue comme bien national.

Il a reçu plusieurs hôtes célèbres : Jeanne d’Arc, Louis XI, Sully, Madame de Sévigné, la romancière George Sand, “la bonne dame de Nohant“ venue en voisine avec Chopin, ou encore Ernest Renan. Le général De Gaulle, en visite à Saint-Amand-Montrond après guerre, préféra coucher dans une demeure particulière de la rue de l’église.

Aujourd’hui, le château de Culan est en excellent état. Il a été remarquablement restauré dans la période 1950-1980 par un précédent propriétaire, Jean Ferragut, qui y organisa de belles expositions (Picasso, Bernard Buffet, tapisseries flamandes, etc.). C'est l'une des rares forteresses à posséder encore ses hourds en bois (voir photo, c'est la partie entre la toiture et la maçonnerie des tours) qui permettaient de jeter des pierres et divers projectiles sur les assaillants. Le château possède de belles cheminées monumentales du XVe siècle. Autour du château ont été aménagés à la fin du XXe siècle des "jardins médiévaux". Aujourd'hui la famille Marquis (Jean-Pierre, le père; et Edouard, le fils) continue le travail de restauration et d'entretien (extrait JT TF1).

La château se visite tous les jours de Pâques à la Toussaint. Des week-ends médiévaux y sont organisés les dernières semaines de Juillet et en Août, ainsi qu'une dizaine de visites aux flambeaux certains soirs d'été.

À proximité, dans des ruelles pentues, quelques belles maisons du Moyen Âge.

Au début du 19è siècle l'État modernise la route nationale de Tours à Clermont-Ferrand. Dans la traversée de Culan, le pont routier enjambant l'Arnon va être achevé en 1843, les expropriations des terrains ayant débuté en 1818. Avant cet ouvrage d'art, la route passait dans le faubourg en longeant les remparts au sud et en passant sur le pont "romain".

Bâtiments religieux : l'église Notre-Dame est dédiée à Saint Vincent. C’était autrefois la chapelle du château, réservée aux seigneurs. Y subsistent des chapiteaux du XIIe siècle. Le clocher et les chapelles latérales sont des rajouts tardifs. À l’intérieur, un harmonium sans intérêt dont les sonorités font offense aux tympans délicats.

Il existait depuis le XIIe siècle un prieuré dépendant de l'abbaye de Déols au lieu-dit “Prahas”. Il a servi d'église paroissiale jusqu'en 1630. À cette date, le prince de Condé obtint de l'évêque que la chapelle du château devienne église paroissiale de Culan. Le prieuré de Prahas fut maintenu jusqu'à la révolution, en 1714 ses cloches furent descendues et transportées dans l'église de Culan. Le prieuré a été démoli au début du XXè siècle et remplacé par une petite chapelle, à l'entrée du cimetière communal.

Un grand viaduc en pierre surplombe le château. Il offre une belle vue sur la vallée de l'Arnon, le village et la forteresse. Ce viaduc comporte deux tronçons, l'un de cinq arches, le second de onze, certains piliers s'enfoncent à 50 mètres dans le sol. Il a été construit en 1883, la ligne ouverte l’année suivante desservait Châteauroux et Montluçon. Elle fut fermée en 1987, ne recevant les dernières années de son exploitation que des trains de marchandise. Elle est aujourd'hui une propriété privée (voir site sur internet). Les rails ont été enlevés, les maisons de garde-barrière vendues, ainsi que la gare de Culan. L’emprise des voies est au fil du temps grignotée par les jardins, la campagne et les ronces.

Un étang d'une dizaine d'hectares (baignade interdite, pêche autorisée), un camping municipal, un office de tourisme sur le foirail, un point accueil pour camping-car, tous commerces et professions médicales. À une dizaine de kilomètres, la retenue d'eau de Sidiailles dans un site pittoresque et protégé permet baignade et sports nautiques (pas de bateau à moteur). A 12 kilomètres, Châteaumeillant, le chef lieu de canton, et son vin VDQS (rouge et gris), à 6 kilomètres, Vesdun, l'un des trois centres “officiels“ de la France avec Bruère-Allichamps et Saulzais-le-Potier.

Le pont dynamité

Afin de retarder les troupes allemandes du sud-ouest qui remontaient vers la Normandie ou qui se repliaient vers l’Allemagne, les réseaux de la Résistance ont fait sauter des ponts routiers. Celui de Culan, qui permet à la D943 d'enjamber la rivière Arnon devant la forteresse, a été dynamité une nuit de juin 1944. Une arche s’est écroulée, empêchant tout passage. En amont de l’Arnon, à 500 mètres à vol d’oiseau, le pont « romain » a également été dynamité. En revanche le viaduc, situé à 200 mètres en aval, n'a pas été saboté, la ligne de train ne présentant pas d'intérêt stratégique. Les troupes allemandes, qui arrivaient de Montluçon, ont donc été obligées de traverser à gué la rivière, réquisitionnant des chevaux pour tirer leurs matériels. Elles ont séjourné à Culan moins de 24 heures, sans commettre d’autres exactions que de menus vols de nourriture.

Une deuxième arche du pont devait s’écrouler par la suite. Il a été reconstruit à l’identique dès la fin de la guerre.

Des ponts ferroviaires ont également été dynamités (c’était le plan « fer »). Ainsi celui de Busseau près d'Ahun dans la (Creuse) qui a été dynamité à deux reprises, rendant la ligne inutilisable par l'armée allemande.

La liste des maires

Jean-Baptiste Desjobert (1791-1795), Philippe Maugenest (1795 - 1796)*, Charles Perroux (1796 - 1798)**, Jean-Baptiste Desjobert (1798-1799)**, Jean Desjobert (de Neuville) (1799-1816), Jean-Baptiste Desjobert (de Prahas) (1816-1830), Nicolas Moulin (1830-1832), Guillaume Auguste Pigelet (1832-1848), Antoine Edmond Desjobert (1848-1857), Pierre Delaribardiere (1857-1860), Henri Pigelet (1860-1870), Antoine Edmond Desjobert (1870-1878), Jean Fujard (1878-1888), Charles Amelin (1888-1892), Jean Fujard (1892-1897), Numa Maubert (1897-1900), Frédéric Amelin (1900-1911), Frédéric Amelin (1911-1925), Henri Denizot (1925...?) Octave Giraud (1928-1938), Louis Brunet (1938-1941), René Barathon (1941-1944), Louis Brunet (1944-1945), Louis Petitjean (1945-1947), Albert Duranton (1947-1950), René Charles (1950-1965), Marcel Laventure (1965-1971), Alphonse Tillier (1971-1977), Michel Auvity ( 1977-1983), Georges Canonne (1983-1985), Alphonse Tillier (1985-1989), Marie-Reine Derouet (1989-1990), Philippe Dannaud (1990-1990)***, Michel Auvity (1990-1995), Guy Courzadet (1995- )

Officier public* Agent municipal** Président de la délégation spéciale***

Sources: mairie de Culan et "Histoire de Culan" de René Laurent,1942, Imprimeries Réunies, rue Rachais à Lyon.

Personnalités liées à la commune

Louis de Culan (ou Culant, selon orthographe de l'époque), baron de Châteauneuf sur Cher, seigneur de Culan et d'Ainay le Vieil, amiral de France, compagnon de Jeanne d'Arc et du roi Charles VII. Nommé amiral de France en 1421, dépossédé de ce titre en 1437 après avoir été accusé de concussion (perception de sommes indues par un fonctionnaire). Louis de Culant était chargé du commandement en second de l'armée du roi lors du siège d'Orléans et participa à plusieurs batailles contre les Anglais. Il fut l'un des quatre "otages de la Sainte-Ampoule“ lors du sacre à Reims. Quatre seigneurs devaient en effet escorter la "Sainte-Ampoule" entre l'abbaye de Saint-Rémi où elle était gardée depuis le IVe siècle jusqu'à la cathédrale de Reims, lieu du sacre du roi de France. Les seigneurs devaient défendre jusqu'à la mort — d'où le nom d'otages — le saint-Chrême contenu dans une fiole de cristal (ampoule) qui avait déjà servi pour le sacre de Clovis par Saint-Rémi. Être "otage de la Sainte Ampoule" était donc un honneur considérable qui permettait le jour du sacre d'entrer à cheval dans la cathédrale pour remettre cette "ampoule" en forme de colombe à l'archevêque. Aux côtés de Louis de Culant, étaient "otages" pour le sacre du Charles VII : le maréchal Jean de Brosse, seigneur de Boussac et de Sainte-Sévère : Gilles de Laval, baron de Rais; et Jean Malet seigneur de Graville,


Maurice Estève (1904 - 2001), artiste peintre autodidacte. Homme discret, il partageait son temps entre Paris et Culan. La Poste lui a consacré de son vivant - ce qui est exceptionnel - un timbre en 1986 qui reproduit une de ses toiles intitulée “Skibet“. Le musée Maurice Estève, situé dans l'Hôtel des Echevins à Bourges (édifice des XV et XVIIè siècles, classé monument historique) abrite une donation de l'artiste représentative de son œuvre. On y découvre des dessins, des aquarelles, des papiers collés et une série de grandes toiles colorées. Fils d'une modiste travaillant pour la haute couture et d'un ouvrier syndicaliste. Il a "jusqu'à l'âge de 14 ans, […] été élevé à Culan par mes grands parents qui étaient des paysans illettrés mais auxquels ne faisaient défaut ni la sensibilité, ni l'intelligence. Je faisais la lecture à ma grand mère qui avait conscience de l'existence d'un univers auquel elle n'avait pas accès". Petits boulots, séjour en Espagne, petits boulots encore, premières expositions qui n'auront aucun succès… cette « période » de vaches maigres va durer une vingtaine d'années pendant lesquelles il s'imprègne des influences artistiques de la première moitié du siècle. Il lui faudra attendre l'après guerre pour commencer à vivre de sa peinture. Cela correspond avec son entrée dans l'abstraction. Les collectionneurs du nord de l'Europe vont s'intéresser à son œuvre, séduits par ses couleurs chaudes. Il est l'un des grands peintres du XXe siècle.

Lien interne : http://fr.wikipedia.org/wiki/Maurice_Est%C3%A8ve

Voir aussi

  • La route Jacques Cœur. Du nom du grand argentier de Charles VII, compagnon de Jeanne d'Arc, dont l'immense fortune servit à « bouter l'Anglois » hors de France. Culan se trouve à l'extrémité sud de la "route Jacques Cœur”. En remontant vers le nord, le visiteur découvrira le château d'Ainay-le-Vieil, l'abbaye cistercienne de Noirlac, les châteaux de Meillant, Maupas et Boucard. Après une inévitable escale à Bourges (palais Jacques Cœur, cathédrale Saint-Étienne, marais, etc.), on poussera en Sologne pour découvrir les châteaux de La Verrerie, la Chapelle d'Angillon (l'un des pays du Grand Meaulne d'Alain-Fournier), Blancafort, Aubigny-sur-Nère, Argent-sur-Sauldre et Gien. On franchira alors la Loire jusqu'à La Bussière, dernier château inscrit sur cette route qui fleure bon la “douce France. Prévoir trois ou quatre jours pour cette excursion romantique.

Liens externes

[http://www.chateaux-france.com/route-jacquescoeur/ Les Châteaux de la route Jacques-Cœur]

[1] Lien avec la galerie Claude Bernard qui expose des œuvres de Maurice Estève.

Adresses utiles