Carme Forcadell

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Carme Forcadell
Illustration.
Carme Forcadell en 2013.
Fonctions
Députée au Parlement de Catalogne

(2 ans, 4 mois et 24 jours)
Élection
Réélection
Circonscription Barcelone
Législature XIe et XIIe
Groupe politique JxSí
ERC
Présidente du Parlement de Catalogne

(2 ans et 2 jours)
Législature XIe
Prédécesseur Núria de Gispert
Successeur Roger Torrent
Conseillère municipale de Sabadell

(4 ans)
Élection
Présidente de l'Assemblée nationale catalane

(3 ans et 1 mois)
Biographie
Nom de naissance Carme Forcadell i Lluís
Date de naissance (68 ans)
Lieu de naissance Xerta (Espagne)
Nationalité espagnole
Parti politique ERC
Profession professeur de langue et littérature catalanes
Site web carmeforcadell.cat

Signature de

Carme Forcadell
Présidents du Parlement de Catalogne

Carme Forcadell i Lluís, née le à Xerta en Catalogne, est une spécialiste de la langue et de la littérature catalanes et une femme d'État espagnole, fondatrice de la Plate-forme pour la langue, pour la défense du catalan, membre du bureau de l'Òmnium Cultural de Sabadell et présidente de l'association indépendantiste de l'Assemblée nationale catalane de sa création en 2012 et jusqu'en 2015.

Elle est présidente du Parlement de Catalogne de 2015 à 2017.

Biographie[modifier | modifier le code]

Débuts dans le journalisme et en politique[modifier | modifier le code]

Carme Forcadell est licenciée en philosophie et en sciences de la communication de l'université autonome de Barcelone. Elle a également un master de philologie catalane de la même université. Elle travaille pour TVE Catalunya de 1979 à 1982 et collabore à différents médias. Elle est fonctionnaire au département de l'Enseignement de la Généralité de Catalogne depuis 1985, et à partir de 1992 devient coordinatrice de la normalisation linguistique du service d'enseignement du catalan au sein du département de l'Éducation. Elle est ensuite, à partir de 2004, conseillère de langue interculturelle et de cohésion sociale de la comarque du Vallès Occidental. Elle a publié des ouvrages pédagogiques, linguistiques et littéraires, ainsi qu'un dictionnaire. Elle a également écrit dans différents médias sur la planification linguistique, la langue et l'identité. Elle participe à la Commission pour la dignité, fondée en 2002 et destinée à retrouver les propriétaires de documents spoliés sous le régime franquiste, ainsi qu'à la Plateforme pour le droit de décider, créée en 2005 et revendiquant le droit pour le peuple catalan de décider de son destin en tant que nation. Elle est élue conseillère municipale de Sabadell de 2003 à 2007 et milite à l'ERC.

Présidente du Parlement de Catalogne[modifier | modifier le code]

Carme Forcadell est élue dans la province de Barcelone, avec trente et un de ses colistiers de la liste Ensemble pour le oui, au Parlement de Catalogne le [1]. Elle en est élue présidente le [2] avec 77 députés sur 135 (55 bulletins blancs et 1 nul). Elle prononce un discours d'investiture partisan qu'elle termine en proclamant : « Vive le peuple souverain ! Vive la République catalane ! »[3]. À la suite de ce discours, Ensemble pour le oui et CUP concluent un accord et publient une proposition de résolution[4] déclarant « le début d'un processus de création de l'État catalan indépendant sous la forme d'une république »[5].

Le , le gouvernement catalan, conjointement avec les députés indépendantistes du Parlement de Catalogne, annonce la date et la question dans une allocution solennelle faite à la cour des Orangers du palais de la Généralité de Catalogne. La question est :

« Voulez-vous que la Catalogne soit un État indépendant sous forme de république ? ».

Cette question sera posée dans les trois langues officielles de la Catalogne, à savoir le catalan, l'espagnol et l'occitan. La date fixée pour le référendum est le [6].

Le 6 septembre 2017, après une session parlementaire houleuse, la majorité, composée des groupes Ensemble pour le oui et Candidature d'unité populaire (CUP), fait approuver la loi sur la tenue du référendum portant sur l’indépendance de la Catalogne prévu le 1er octobre.

Le lendemain, la loi sur la tenue du référendum est suspendue par le Tribunal constitutionnel[7] qui met également en garde les maires des 968 communes de Catalogne pour les dissuader d'organiser le scrutin[8]. Le Parlement adopte le même jour et avec la même majorité (71 voix sur 135) la loi de transition (Ley de transitoriedad jurídica y fundacional de la República) qui prévoit l'organisation de la Catalogne si le « oui » au référendum du 1er octobre l'emporte[9].

Manifestation à Barcelone le 15.04.2018 contre l'incarcération des dirigeants catalans qualifiés par les manifestants de « prisonniers politiques ».

Le 8 septembre, le parquet supérieur espagnol en Catalogne porte plainte contre les membres du gouvernement catalan de Carles Puigdemont et les membres du bureau du Parlement de Catalogne présidé par Carme Forcadell devant le Tribunal supérieur de justice espagnol en Catalogne[10] pour motifs de prévarication et de désobéissance ainsi que de détournement de capitaux publics[11].

Le 27 octobre, le Parlement valide la résolution de déclaration d'indépendance[12]. Après l'approbation par le Sénat espagnol de l'application de l'article 155 de la Constitution, Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol, dissout la chambre catalane et annonce la tenue d'élections régionales pour le 21 décembre 2017[13]. Carme Forcadell demeure présidente du Parlement de Catalogne de façon symbolique jusqu'à l'élection de son successeur[14].

Réélue députée au Parlement catalan sur les listes d'ERC, elle occupe de nouveau son siège à compter du 17 janvier 2018 mais renonce à celui-ci le 22 mars suivant[15].

Emprisonnement[modifier | modifier le code]

Carme Forcadell est incarcérée une première fois pour rébellion, sédition et malversation le 9 novembre 2017 à la prison d'Alcalá-Meco avant de payer la caution fixée à 150 000 euros quelques heures plus tard. Le , elle est de nouveau incarcérée pour les mêmes motifs en compagnie de Dolors Bassa, le jugement prévoyant cette fois-ci de la prison ferme. Le suivant, elles sont toutes deux transférées au centre pénitentiaire Puig de les Basses situé dans la commune de Figueras[16].

Le , le Parquet espagnol fait savoir qu'il requerra dix-sept ans d'emprisonnement pour délit de rébellion tandis que le Bureau de l'Avocat général de l'État annonce qu'il requerra dix ans de réclusion pour délit de sédition[17].

Le 14 octobre 2019, elle est condamnée par le Tribunal suprême espagnol à 11 ans et 6 mois de prison pour sédition, assortis de 11 ans et 6 mois d'inéligibilité[18].

Carme Forcadell est libérée fin juin 2021[19].

Distinctions[modifier | modifier le code]

En 2014, elle reçoit le prix Joan Blanca, attribué chaque année par la ville de Perpignan (Pyrénées-Orientales) à deux personnalités reconnues à la fois pour leur défense de la culture catalane et leur fidélité à la ville.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ca) Generalitat de Catalunya, Eleccions al Parlament de Catalunya 2015, section Composició del Parlament
  2. « Carme Forcadell, elegida presidenta del Parlament con el 57 % de los votos », La Vanguardia, 26-10-2015.
  3. Forcadell: "Viva el pueblo soberano, viva la república catalana", El Periódico de Catalunya, 26-10-2015
  4. Junts pel Sí y la CUP inician el camino de ruptura con España, El Periódico de Catalunya, 28-10-2015
  5. Résolution Ensemble pour le oui et Catalogne oui c'est possible sur l'indépendance de la Catalogne, 27-10-2015
  6. (ca) Gerard Pruna, « "¿Voleu que Catalunya sigui un Estat independent en forma de república?", la pregunta del referèndum de l'1 d'octubre », Ara.cat,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Indépendance de la Catalogne : Madrid hausse le ton, Le Monde, 8 septembre 2017.
  8. El Constitucional suspende de urgencia la ley del referéndum, El País, 8 septembre 2017.
  9. El secesionismo vuelve a retar al Estado y aprueba la ley de Transitoriedad, ABC, 8 septembre 2017.
  10. El TSJ de Cataluña registra dos querellas de la Fiscalía contra Govern y Mesa Parlament, page du Conseil général du pouvoir judiciaire.
  11. La fiscalía acusa a Puigdemont de malversación, que comporta penas de cárcel, El Periódico de Catalunya, 8 septembre 2017.
  12. (es) Pere Ríos, Angels Piñol, « El Parlamento de Cataluña aprueba la resolución para declarar la independencia », El Pais,‎ (lire en ligne)
  13. Rajoy destituye a Puigdemont y convoca elecciones en Cataluña el 21 de diciembre, El País, 27 octobre 2017.
  14. Forcadell mantiene la presidencia del Parlament de forma simbólica, El País, 28 octobre 2017.
  15. (ca) « Marta Rovira, Carme Forcadell i Dolors Bassa renuncien a l’escó abans d’anar al Suprem espanyol », sur Vilaweb,
  16. (ca) Daniel Sánchez Ugart, Núria Martínez et Marc Toro, « Junqueras, Romeva i els Jordis ingressen a la presó de Lledoners : Forcadell i Bassa han sortit a les 8.30 h d'Alcalá-Meco (Madrid) i aniran directament a Puig de les Basses (Figueres) », sur ara.cat, Ara, (consulté le )
  17. (es) « La fiscalía pide 25 años de cárcel para Junqueras y la Abogacía del Estado solicita la mitad », sur elpais.com, (consulté le ).
  18. Los condenados por el juicio del ‘procés’, El País, 14 octobre 2019.
  19. squadra, « Prisonniers catalans libérés, Espagne condamnée », sur Arritti, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]