Association Lazare

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Association Lazare
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Étienne Villemain (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Président
François Catta (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sites web

Lazare est une association créée en 2010 qui anime et développe des colocations solidaires[1]entre des jeunes actifs bénévoles et des sans-abris.

Aujourd’hui, l’association Lazare compte 12 maisons en France et 4 à l’étranger (Espagne, Belgique, Suisse et Mexique), dans lesquelles sont accueillis environ 220 résidents.

Historique[modifier | modifier le code]

En 2011, l'association Lazare est créée, avec l'ouverture de la première maison à Lyon. Une deuxième maison ouvre l'année suivante à Nantes[2].

Les années suivantes, de nouvelles maisons sont ouvertes dans différentes villes (Marseille en 2014[3], Lille, Angers, et Toulouse en 2015, Vaumoise[4], Madrid et Bruxelles en 2017[5] et Valence en 2019[6]).

En 2020, des travaux sont lancés pour la création d'une maison à Mexico (Mexique)[7].

Mission[modifier | modifier le code]

85% des personnes de la rue accueillies par Lazare ont retrouvé un logement à leur sortie d’une colocation solidaire[8].

À l'ensemble des 200 colocataires des différentes maisons de Lazare, en France et en Europe, le pape François a invité à « vivre la générosité dans [les] maisons, autour de trois mots : pardon, s’il te plaît, merci », et « à vivre en chrétiens pétris de l’Évangile »[9].

La réinsertion dans la vie professionnelle est l'une des missions. Le fondateur annonce que « 40% d'entre eux retrouvaient un logement dans les deux ans et 80% retrouvaient un travail »[10].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Lazare réhabilite ou construit des immeubles pour y créer des appartements. Chaque appartement accueille une colocation non mixte de 6 à 10 personnes. Une famille bénévole vit également sur place dans un appartement. Elle s’engage pour trois ans et assure le rôle de « responsable de maison » qui consiste à veiller au bon fonctionnement de la maison dans l'esprit de la Charte Lazare et au suivi de chacun des colocataires[8], [11].

Une maison Lazare "type" est composée d'au moins un appartement d'hommes, un de femmes, de studios dits "de décollage" pour aider les colocataires en réinsertion à franchir un pas de plus vers l'autonomie, d'une ou deux familles responsables et d'espaces communs pour les temps de maison[8].

Pour le fondateur, la vie commune se veut une « réponse évangélique aux problèmes de précarité »[12]. L'important, selon une volontaire, est le toit mais le plus précieux, ce sont les liens que l'on tisse[12].

Les critères d’accueil en colocation[modifier | modifier le code]

Les personnes susceptibles d’être accueillies par Lazare n’ont pas de logement stable, sont « à la rue », ou vivent en foyer d’hébergement collectif. La durée de l’hébergement en colocation Lazare n’est pas limitée et s’établit en fonction des besoins et de l’autonomie de chacun.

Les bénévoles s’engagent à vivre en colocation solidaire en parallèle de leur activité professionnelle[13]. Cet engagement est renouvelable pour des durées d’au moins un an.

Le quotidien de la colocation[modifier | modifier le code]

Les colocataires de Lazare suivent une charte de vie en communauté[14]. Chacun s’engage à participer aux tâches du quotidien et à partager un repas avec le reste de la colocation un soir par semaine. Le jour est fixé avec les autres colocataires de l’appartement et reste le même toute l’année.

Les personnes qui étaient sans domicile fixe bénéficient d’un accompagnement social personnalisé pour le suivi de leurs démarches administratives et leur recherche d’emploi.

Chaque résident paye un loyer (les personnes qui étaient sans-abri bénéficient des aides publiques liées à leur statut) et une participation financière permettant de faire les courses communes pour le mois[13].

Les colocataires s’engagent à ne jamais consommer d’alcool ni dans la maison, ni entre eux par respect pour les résidents qui luttent contre une addiction.

Partenariats[modifier | modifier le code]

Vianney, Les Frangines, Fabrice Santoro et Vaimalama Chaves ont participé à Fort Boyard au profit de Lazare dans l’émission retransmise le 8 août 2020[15].

Clarisse Crémer, skipper du Vendée Globe 2020, a décidé de dédier chacune de ses journées autour du monde à une colocation Lazare. Un autre skipper français et compagnon de Clarisse Crémer, Tanguy Le Turquais, participera également au Vendée Globe 2024 sur un navire d'occasion portant le nom de Lazare.

L'association dispose d'un réseau de partenaires issus du secteur privé tels que la Fondation Bettencourt-Schueller[16].

Distinction[modifier | modifier le code]

Lazare est l’un des lauréats du label « La France s'engage » en 2016[17],[4].

Essaimage du modèle de Lazare[modifier | modifier le code]

Le modèle de l’association se déploie également à l’étranger dans d’autres pays tels que l’Espagne, la Belgique ou le Mexique[18],[19]. Un projet est en cours à Genève et dans d’autres villes en Belgique.

Structure[modifier | modifier le code]

L’association Lazare est une association loi 1901 à but non lucratif. Elle est actuellement présidée par Gilles Huttepain.

Lazare dispose de quatre agréments de l’État français : ISFT (Ingénierie Sociale, Financière et Technique), ILGLS (Intermédiation Locative et Gestion Locative Sociale) et ESUS (Entreprise solidaire d'utilité sociale).

Depuis 2018, l’association dispose de l’agrément au titre de l’engagement de Service civique et accueille ainsi des volontaires en service civique.

Lazare est une association sœur de l'Association pour l'amitié, également fondée par Étienne Villemain[20],qui anime un réseau similaire de colocations solidaires à Paris et de l'association Aux captifs, la libération, qui porte la colocation solidaire Valgiros dans le 15ème arrondissement de la capitale.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Ici, j’ai trouvé des amis incroyables » : la colocation entre étudiants et sans-abri », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. [1]
  3. Guillaume de Tracqui, « Association Lazare – Jeunes catholiques de Marseille » (consulté le )
  4. a et b Par Cindy Belhomme Le 14 septembre 2016 à 15h08, « A Vaumoise, deux familles vont vivre en colocation avec d’anciens sans abri », sur leparisien.fr, (consulté le )
  5. « Lazare Belgique – Vivre ensemble, tout simplement » (consulté le )
  6. « Lazare : c'est parti ! », sur valence.cef.fr (consulté le )
  7. « L'association Lazare ouvre une nouvelle maison à Mexico », sur Aleteia, (consulté le )
  8. a b et c « L'immeuble du refuge pour mères et anciens SDF », sur ouest-france.fr
  9. « L’association Lazare fête ses 10 ans avec le pape Abonnés », sur www.la-croix.com, (consulté le )
  10. Caroline de Malet, « À La Nuit du bien commun, 600.000 euros donnés au profit de 15 associations », sur www.lefigaro.fr (consulté le ), 29/11/2017
  11. (en) « 4 Nouvelles maisons Lazare », sur Lilo, (consulté le )
  12. a et b Stéphanie Le Bars, « Des sdf en colocation avec de jeunes catholiques », sur www.lemonde.fr (consulté le ) ; date=22 décembre 2012.
  13. a et b « Mieux que le foyer, la coloc entre sans-abris et jeunes actifs », sur Marcelle, (consulté le )
  14. « Nos maisons », sur Association Lazare (consulté le )
  15. « Fort-Boyard.fr - Saison 2020 - N°5 : Équipe Lazare », sur fort-boyard.fr (consulté le )
  16. « Lazare », sur Fondation Bettencourt Schueller, (consulté le )
  17. « Association Lazare », sur FFE - La Fondation la France s’engage (consulté le )
  18. (es) « Bienvenido a Lázaro México », sur Association Lazare (consulté le )
  19. « L'association Lazare ouvre une nouvelle maison à Mexico », sur Aleteia, (consulté le )
  20. Étienne Villemain, l’ami des pauvres, La Croix, 04/06/2017

Liens externes[modifier | modifier le code]