Armande Cassive

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Armande Cassive
Album Reutlinger
Biographie
Naissance
Décès
(à 72 ans)
Paris 8e
Nom de naissance
Louise Armandine DuvalVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
CassiveVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Louise Armandine Duval dite Armande Cassive ou Cassive[1], née à Paris 5e le [2] et morte à Paris 8e le [3] est une actrice de théâtre et de cinéma française.

Créatrice de « la Môme Crevette » dans La Dame de chez Maxim en 1899, elle était l’interprète favorite de Feydeau.

Carrière[modifier | modifier le code]

Louise-Armandine, fille de M. Duval, fonctionnaire, passe sa jeunesse dans un milieu bourgeois. Elle est placée par ses parents dans Couvent des Ursulines où elle découvre sa vocation de comédienne dans des petites pièces. Louise Armandine veut entrer au Conservatoire. Son père s'y oppose et ne veut pas entendre parler de carrière artistique[4]. Au cours d'une maladie, elle refuse de se laisser soigner, à moins que l'on ne lui permette de suivre sa vocation. Sa mère conduit l'adolescente chez un imprésario qui forme les débutantes et leur procure un engagement au café-concert[5]. Louise-Armandine Duval, débute, en lever de rideau, à la Scala, sous le nom d'Armande Cassive[4]. Elle apprend de petites chansons chez Bouillon et débute au Concert parisien, à L'Européen. Elle prend des leçons de diction avec Duparc et joue des opérettes Ba-Ta-Clan.

En 1891, elle chante, au théâtre de la Porte-Saint-Martin, le rôle de Lisette dans Le Petit Faust. Elle est appelée à doubler dans cette même pièce Jeanne Granier, dans le rôle de Marguerite. Elle passe au Théâtre de la Gaité, où elle remplace Juliette Simon-Girard, dans Le Voyage de Suzette[6]. Elle y crée successivement, en 1892, Le Pays de l'Or noir, Le Talisman et Les Bicyclistes en voyage. En 1893, elle est la commère de la revue du Théâtre des Menus-Plaisirs, et l'année suivante dans Tout Paris en Revue, aux Folies-Dramatiques, où elle crée successivement, Nicol Nick, La Fiancée en loterie, et finalement la Baronne, dans la Falote[7].

Puis elle passe aux boulevards et est engagée aux Nouveautés, elle crée tout d'abord Le Sursis en 1896. Elle triomphe en janvier 1899, avec La Dame de chez Maxim's, dans le fameux rôle de la « môme Crevette ».Léon Abric raconte que Henri Micheau a fait lire le manuscrit à la jeune femme, qui n'a pas été emballée, et ne voit pas le rôle « pour elle ». Micheau propose Cassive à Feydeau et arrive à la faire accepter par Feydeau. Il y a dans la pièce des mots scabreux, les avis sont partagés sur leur opportunité. Et l'on arrive cahin-caha à la générale, et c'est le triomphe inespéré à chaque représentation, pendant plus de deux ans, dont l'année de 1900, celle de l'Exposition universelle[4].

Elle joue aussi Les Maris de Léontine en 1900. À partir de 1900, on l'applaudit aux Variétés, au théâtre Michel et surtout au Palais-Royal, à l'Ambigu, dans un rôle dramatique, dans Nana. Le 25 novembre 1911, elle crée le personnage de Clarisse dans Mais n'te promène donc pas toute nue ! de Georges Feydeau, au théâtre Femina, rôle qu'elle tiendra pendant près de deux ans. Le 2 mai 1925, elle crée, au théâtre Sarah-Bernhardt, Mon Curé chez les riches[8].

L'un des derniers rôles d'Armande Cassive est celui de la poule faisane dans Chantecler, lors de la reprise de cette pièce, en 1927. Le 17 juin 1939, Armande Cassive fait une dernière apparition sur la scène de l'Odéon à l'occasion du gala de la Costière.

Vie privée[modifier | modifier le code]

En dehors de sa carrière de comédienne, selon Léon Abric, elle mène une vie de femme à la mode, représentative de la Belle Époque. L'argent lui coule entre les doigts. « Elle mène la vie à grandes guides »[N 1], soupers chez Laurent dans les Jardins des Champs-Élysées, au Café Anglais, avec des amies aux dessous froufroutants, qui ont, comme elle, des chapeaux fleuris perchés sur de hauts chignons, un superbe appartement avenue d'Iéna, la cohorte des joailliers, des modistes, des couturiers. Cassive achète, à crédit le plus souvent, elle ne compte pas. Alors, c'est la saisie, la vente, une première fois. Peu lui importe[4]. À la fin de sa vie, désargentée, elle se réfugie dans un logement sur cour, dans la maison même où elle avait occupé un appartement somptueux, rue Robert-Estienne, où elle est morte oubliée[9].

Opérettes[modifier | modifier le code]

Affiche pour La Falote. Portraits en médaillon d'Armande Cassive et Suzanne Elven.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Armande Cassive, Marcel Simon et Suzanne Carlix dans Occupe-toi d'Amélie de Georges Feydeau, dessin de Yves Marevéry

Cinéma[modifier | modifier le code]

Références et notes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Vivre largement, sur un grand pied, en dépensant beaucoup
  2. La Falote sur data.bnf.fr
  3. Photo de la statuette en marbre représentant Armande Cassive, dans le rôle de Riquette, dans le livre de Gustave-Joseph Witkowski et Lucien Nass, Le nu au théâtre depuis l'antiquité jusqu'à nos jours., Paris, Daragon, , 423 p. (lire en ligne), p. 188.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Pourquoi avez-vous choisi un pseudonyme et comment l'avez-vous choisi ? Réponse de Mme Cassive. La Liberté, 20 janvier 1935, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  2. Archives de Paris, acte n°2940 dressé le 26/12/1867, vue 19/21
  3. Archives de Paris, acte de décès n°224, vue 23/31
  4. a b c et d Léon Abric, « Les artistes survivants du XIXe siècle : Armande Cassive », Le Monde illustré, no 4210,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. André Gayot, « Les Comédiennes et le Féminisme », La Rampe, no 315,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. « Cassive est morte », Paris-soir, no 6019,‎ , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
  7. « La Falote, principaux interprètes », Le Photo-programme,‎ (lire en ligne).
  8. « Nécrologie », Le Temps, no 28667,‎ , p. 11 mars 1940 (lire en ligne, consulté le ).
  9. André Becq de Fouquières, Mon Paris et ses Parisiens. Vol. 1, Paris, Pierre Horay, 1953, page 100
  10. « Compte rendu analytique », Le Photo-programme,‎ (lire en ligne).
  11. Comoedia du 23 juin 1934
  12. « Le Rire », sur Gallica, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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