Appellation d'origine

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L'appellation d'origine est un terme initialement administratif permettant de désigner une production, une transformation ou une fabrication dans un lieu déterminé. Si cette appellation d'origine fait l'objet d'une préservation dans le cadre d'échanges commerciaux, (appellation d'origine protégée), c'est un élément important de la propriété intellectuelle dans les secteurs économiques de l'agriculture, de l'industrie agroalimentaire ou de l'artisanat.

Depuis son introduction en 1905[1],[2], le terme s'est popularisé dans le langage courant, et est employé aussi bien par l'administration, la population ou pour le marketing et la commercialisation[3].

Exemples

Charcuterie

Cosmétique

Coutellerie

Dentelle

Fromage

Fruit

Porcelaine

Tabac

Tissu

Vin

Pour le secteur viticole il existe plusieurs niveaux d'appellation en France :

Rhum

Protections

  • Appellation d'origine protégée (AOP) sont deux labels européen et suisse.
  • Appellation d'origine contrôlée (AOC), sont deux labels français et suisse

Enjeux

Propriété intellectuelle et agriculture sont deux éléments clés des négociations dans le cadre de l'OMC.

Grammaire

Syntaxe

On nomme généralement une appellation d'origine sur le mode :

[type de produit] de (ou du, des..) [nom du lieu]

Ce qui donne : un vin de Champagne.

Mais on utilise souvent une contraction, où le nom du lieu devient le nom du produit-même par antonomase : du champagne.

Typographie

Majuscule et minuscule

Lorsque le nom désigne l'objet (le produit, le fromage, le vin, etc.), il devient un nom commun et s'écrit avec une minuscule[4],[5],[6]:

  • une coupe de champagne, du saint-émilion, un morceau de saint-nectaire, un havane, du très beau sèvres, une stout aux bulles fines

On garde la majuscule si le lieu est cité en tant que tel :

  • les vins de Bordeaux, le vignoble de Saint-Émilion, la tomme de Savoie, la porcelaine de Limoges

Ce qui fait que pour certaines appellations, ces deux règles s'appliquent simultanément :

  • un camembert de Normandie, du brie de Meaux

En revanche, le nom de l'appellation, lui, reste en majuscule :

  • L'appellation Côtes du Rhône produite par ce vigneron donne un côtes-du-rhône blanc excellent.

Pour les références à un nom de marque, la majuscule est conservée :

  • Je prendrais plutôt un verre de Veuve-Cliquot que deux de Château Yquem.

Trait d'union

On y ajoute des traits d'union le cas échéant : un vin des coteaux du Languedoc devient un coteaux-du-languedoc.

Genre et accord

Sous la forme contractée, l'appellation prend le genre du produit, et non du lieu :

  • Masculin pour un vin, un fromage, un jambon, un cigare, un couteau, un vase…
    • un champagne, un côtes-du-rhône, un graves-supérieures, un havane, un chine
  • Féminin pour une saucisse…
    • une francfort, une morteau, une montbéliard

Ces noms communs s'accordent normalement au pluriel :

  • des champagnes, des alsaces, des roqueforts

Cependant, certains ouvrages ne font pas l’accord ou seulement pour certains produits (Girodet 1988, Impr. nat. 1990, Larousse 1992, Lexis 1989, Robert 1985, Robert 1993, Grevisse 1986, Hanse 1987, Thomas 1971)[5].

Dans La majuscule, c'est capital !, Jean-Pierre Colignon indique : « L'usage est très flottant dès qu'il s'agit de noms composés. [Leur] complexité […] fait souvent opter en faveur de l'invariabilité : des saint-pourçain, des pouilly-fuissé, etc. »[7].


Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Delphine Marie-Vivien, La protection des indications géographiques, Editions Quæ, (ISBN 978-2-7592-1778-6, lire en ligne), p.45 - 61
  2. « Appellations d'origine et indications géographiques - CASALONGA », sur www.casalonga.com (consulté le )
  3. « Quels sont les labels qui parlent aux millennials ? », sur lsa-conso.fr (consulté le )
  4. Grevisse, Maurice, 1895-1980., Le bon usage : grammaire française : Grevisse langue française, [Louvain-la-Neuve], 2007, ©2008 (ISBN 978-2-8011-1404-9 et 2-8011-1404-9, OCLC 300396558, lire en ligne), p. 95, §99, 4°
  5. a et b Entrée Saint de l’Orthotypographie de Jean-Pierre Lacroux.
  6. « Banque de dépannage linguistique - Vins, spiritueux, bières et cocktails », sur bdl.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  7. Jean-Pierre Colignon, La majuscule, c'est capital !, p. 120 et 121, Albin Michel.