André Delpuech

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André Delpuech
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Fonctions
Directeur
Musée de l'Homme
-
Aurélie Clemente-Ruiz (d)
Conservateur général du patrimoine
Biographie
Naissance
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Distinction

André Delpuech, né le à Saint-Flour dans le Cantal, est conservateur général du patrimoine français, directeur du musée de l'Homme d'avril 2017 à janvier 2022, après avoir été responsable des collections des Amériques au musée du quai Branly de sa création en 2005 à 2017.

Biographie[modifier | modifier le code]

André Delpuech a étudié l’archéologie et la préhistoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne puis à l'université Bordeaux-I. Après être devenu spécialiste de la Préhistoire européenne, il intervient dans l'archéologie préventive, et commence sa carrière professionnelle en 1984 en tant que chargé d’études à l'Association pour les fouilles archéologiques nationales (Afan)[1]. Au sein de la Direction des antiquités d’Auvergne, en 1983, il est chargé d’étude pour la carte archéologique nationale puis à partir de 1984, en tant qu’archéologue, il dirige les fouilles de sauvetage sur l’autoroute A71 (Clermont-Ferrand - Bourges). En 1988, il est promu coordinateur, responsable des opérations d'archéologie préventive sur le tracé de l’autoroute A5 (Melun - Troyes). Il intègre alors le Ministère de la culture et de la communication et de 1989 à 1992, il est ingénieur d'étude au Bureau de l'archéologie préventive et de sauvetage, à la Sous-direction de l'archéologie de la Direction générale des Patrimoines.

Il se spécialise ensuite dans l'histoire amérindienne des Caraïbes. Il a été conservateur régional de l'archéologie à la Direction régionale des Affaires culturelles de la Guadeloupe de 1992 à 1999. C'est à ce titre qu'il a collaboré au programme international de fouilles archéologiques mené en collaboration avec l'université de Leyde dans l'archipel guadeloupéen, co-dirigeant des fouilles sur les sites précolombiens de Morel (le Moule), Anse à la Gourde (Saint-François) et autour des roches gravées de Trois-Rivières. Il œuvre alors à une véritable éclosion scientifique de l'archéologie historique dans cette région, « discipline encore balbutiante dans les départements français d’Amérique »[2]. En 2000, il exerce pendant deux ans les fonctions de chercheur à l’unité mixte de recherche 8096 Archéologie des Amériques (Paris I - CNRS) à la Maison de l'archéologie et de l'ethnologie à Nanterre.

De 2002 à 2004, il a été chef du bureau de la recherche archéologique à la Sous-direction de l’archéologie (ministère de la Culture). Il est président de la sous-commission Amériques de la commission pour les recherches archéologiques françaises à l'étranger du ministère des Affaires étrangères. De 2005 à 2011, il a été également vice-président de l’International Association for Caribbean Archaeology (IACA-AIAC), membre du Conseil national de la recherche archéologique (CNRA). Depuis 2016, il est membre du comité d’administration du Conseil international des musées (ICOM France). En , il est nommé directeur du musée de l'Homme[3].

Dans le cadre de cette nouvelle fonction et dans le paysage muséal français, il considère que les musées dits de société, d'ethnographie, d'anthropologie ou de civilisation sont avant tout « des lieux pour penser l'humanité ». C'est dans cet esprit que pour l'anniversaire des 80 ans du Musée de l'Homme, le , en partenariat avec les universités Sorbonne-Nouvelle Paris III et Toulouse-Jean-Jaurès, il a organisé un colloque international intitulé « Des lieux pour penser - Musées, bibliothèques, théâtres »[4]. Dans un article du Journal des arts de , précisément intitulé « Les musées, des lieux pour penser l'humanité », résumant le renouveau de ces musées depuis le début du XXIe siècle, il repense et interroge ce que peut être un musée de l'humanité dans notre monde contemporain, au-delà de l'ancien terme d'« ethnographie [...] en voie de disparition » : « Par définition, un musée de société ne doit-il pas s'adapter au temps dans lequel il s'inscrit ? », notamment à travers les grandes questions et enjeux contemporains autour de l'écologie, l'environnement, le devenir de l'homme « sur et avec la planète » et lié aux nouvelles technologies (« quête d'un Homme amélioré », intelligence artificielle, etc.) ; mais en même temps, face à un contexte de réaffirmations identitaires ou résurgences xénophobes, il entend bien maintenir et réaffirmer l'héritage particulier du Musée de l'Homme, « le message d'antan de l'unité de l'espèce humaine ». Selon lui, ce musée est donc à la fois un « musée-laboratoire » (intimement lié au monde de la recherche) et un musée militant[5].

En janvier 2022, il quitte la direction du Musée de l'Homme et devient chercheur au Centre Alexandre-Koyré (Histoire des sciences et des techniques)[6], associé au CNRS et à l’EHESS.

Décoration[modifier | modifier le code]

Ouvrages et articles[modifier | modifier le code]

  • André Delpuech et C. Benoit, « Producing, Collecting and Exhibiting Bizango Sculptures from Haiti : Transatlantic Vodou on the International Art Scene », African Arts, Los Angeles, University of California, Winter 2018, vol. 51, no 4, p. 8-19.
  • André Delpuech, Christine Laurière et Carine Peltier-Caroff, Les Années folles de l’ethnographie. Trocadéro 28-37, Paris, Muséum national d'Histoire naturelle, 2017, 1008 p. (ISBN 978-2-85653-807-4).
  • « "Il est des situations acquises dont il faut bien s’accommoder". À propos de frontières dans les musées français », Les Nouvelles de l’Archéologie. Musées d’archéologie au début du XXIe siècle, no 147, , p. 61-72.
  • « Histoires de capes et d’espées. Objets tupinamba entre Brésil et France », Exogénèses. Objets frontières dans l’art en Europe depuis le XVIe siècle, Actes du colloque de Bordeaux, 19 et , Paris, Éditions du Boccard, 2017, p. 39-55.
  • « Un marché de l’art précolombien en plein questionnement », Les Nouvelles de l’Archéologie, no 144, , p. 43-50.
  • André Delpuech et Benoît Roux, « À la recherche de la culture matérielle des “Caraïbes insulaires”. Collections amazoniennes et antillaises d’Ancien Régime en France », in B. Grunberg (éd.), À la recherche du Caraïbe perdu. Les populations amérindiennes des Petites Antilles de l’époque précolombienne à la période coloniale, Paris, L’Harmattan, 2015, p. 319-344.
  • André Delpuech & Jean-Paul Jacob (dir.), Archéologie de l'esclavage colonial, La Découverte, INRAP, Paris, 2014, 408 p. (OCLC 881614672) (ISBN 9782707178961).
  • André Delpuech, Myriam Marrache-Gouraud et Benoît Roux, « Valses d’objets et présence des Amériques dans les collections françaises : des premiers cabinets de curiosités aux musées contemporains », in Dominique Moncond'Huy (dir.), La licorne et le bézoard. Une histoire des cabinets de curiosités, Poitiers, Gourcuff, Gradenigo, 2013, p. 270-283.
  • « Archéologie amérindienne en Guadeloupe : autour de la création d’un service d’archéologie dans un département d’outre-mer », Les Nouvelles de l’Archéologie, , no 108-109, Dossier spécial « Archéologie des départements français d’Amérique », Éditions de la Maison des Sciences de l’Homme, Éditions Errance, p. 10-19.
  • « Migrations amérindiennes dans l’archipel caribéen », in Archéopages, Archéologie & Société, 2007, no 18, p. 38-43.
  • « Lieux et mémoires d’archipel : réflexions sur le patrimoine archéologique de la Caraïbe », in Unesco : Archéologie de la Caraïbe et convention du patrimoine mondial, Unesco World Heritage Centre, 2005, p. 146-149. (World Heritage Papers no 14).
  • « Les “anthropolithes” de la Guadeloupe. Aux origines de l’archéologie antillaise », in Congrès international d’études des civilisations précolombiennes des Petites Antilles (20 ; 2003 ; Santo-Domingo). Santo-Domingo : Museo del Hombre Dominicano y Fundación García Arévalo, 2005, vol. 2, p. 443-448.
  • André Delpuech, Hofman Corinne L. (dir.), Late ceramic age societies in the Eastern Caribbean, Oxford, Archaeopress, 2004 (Monographs in American Archaeology no 14), 330 p.
  • André Delpuech, Jean-Pierre Giraud, Albert Hesse (éd.), Archéologie précolombienne et coloniale des Caraïbes, Actes du 123e Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, Antilles-Guyane (1998), Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques , 2003, 374 p. (OCLC 495413450) (ISBN 9782735504961).
  • Guadeloupe amérindienne, Paris, Éditions du Patrimoine, coll. « Guides archéologiques de la France », , 120 p. (ISBN 978-2-85822-367-1, OCLC 421938138).
  • « Historical archaeology in the French West Indies : recent research in Guadeloupe », in Island Lives : Historical Archaeologies of the Caribbean, edited by Paul Farnsworth, Tuscaloosa & London, The University of Alabama Press, 2001, p. 21-59 (ISBN 0-8173-1093-2).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. CNRS, Biographie d'André Delpuech
  2. Les Nouvelles de l'archéologie, « Archéologie historique en Guadeloupe. Une nécessaire approche du passé antillais »
  3. « André Delpuech, nouveau directeur du musée de l’Homme », Sciences et Avenir, n° 850, décembre 2017.
  4. Colloque du 20 juin 2018 : « Des lieux pour penser - Musées, bibliothèques, théâtres »
  5. « Les musées, des lieux pour penser l'humanité », Le Journal des arts, n° 507, 21 septembre 2018.
  6. Centre Alexandre-Koyré

Liens externes[modifier | modifier le code]