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André-Marie Ampère

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André-Marie Ampère
Description de l'image Andre-Marie Ampere.jpg.

Nationalité Française
Domaines Mathématique, physique

Compléments

Donna son nom à l'unité internationale d'intensité électrique, l'ampère

André-Marie Ampère, né à Lyon[1] le et mort à Marseille le , est un mathématicien et physicien français. Il inventa le premier télégraphe électrique et, avec François Arago, l'électroaimant, et il énonça en 1827 la théorie de l'électromagnétisme. Son nom a été donné à l'unité internationale de l'intensité du courant électrique : l'ampère.

Biographie

La maison d'enfance d'Ampère à Poleymieux, aujourd'hui musée Ampère.
Statue d'André-Marie Ampère, place Ampère sur la Presqu'île à Lyon
Tombe d’André Marie Ampère – Cimetière de Montmartre - Paris
Tombe d’André Marie Ampère – Cimetière de Montmartre - Paris

Dès son enfance, André-Marie Ampère a soif d'apprendre. Il aurait réalisé de longs calculs avec des cailloux et des miettes de biscuit avant de connaître les chiffres. Jean-Jacques Ampère, fervent disciple de Rousseau, s’inspira de l’Émile pour instruire sans contraintes son fils qui « n’alla jamais à l’école ».[2] sauf pour y enseigner lui-même. Son père commence à lui enseigner l'histoire naturelle, la poésie, le latin, mais abandonne lorsqu'il se rend compte de l'intérêt et des aptitudes de son fils pour l'arithmétique. Le jeune André-Marie, lecteur de Buffon dès 4 ans, n'en reprend pas moins ses leçons de latin, afin de comprendre les travaux de Leonhard Euler et Daniel Bernoulli.

En 1793, il est affligé par la mort de son père Jean-Jacques, qui, rappelé comme juge à Lyon, avait pris fermement position contre les excès révolutionnaires qui menèrent au soulèvement et au siège de Lyon ; bientôt arrêté, il fut jeté en prison et, peu après condamné et exécuté sur l'échafaud le 25 novembre.

En 1796, André-Marie rencontre Julie Carron, qu'il épouse en 1799. À partir de 1796, Ampère donne à Lyon des cours privés de mathématiques, de chimie et de langues. En 1801, il devient professeur de physique-chimie à Bourg-en-Bresse, à l'école centrale du département de l'Ain (actuel lycée Lalande), laissant à Lyon sa femme et son fils (nommé Jean-Jacques, en souvenir de son père ). Sa femme meurt en 1803. Son petit traité, publié en 1802, « Considérations sur la théorie mathématique du jeu » attire l'attention de Jean-Baptiste Joseph Delambre, dont la recommandation lui permet d'être nommé professeur de mathématiques transcendantes au lycée de Lyon.

En 1804, nommé répétiteur d'analyse à l'École polytechnique, il s'installe à Paris. Le , il épouse en secondes noces Jeanne-Françoise Potot, qui meurt à Versailles en 1866 à l'âge de 88 ans, avec laquelle il a une fille, Albine (1807-1842).

En 1808, il est nommé Inspecteur Général de l'Université, et professeur de mathématiques à l'École Polytechnique ; il y deviendra plus populaire que Cauchy. En tournée d'inspection, Ampère meurt dans les locaux de l'infirmerie du lycée Thiers de Marseille en 1836 à l'âge de 61 ans.

Ses découvertes

Ampère travaille également sur les mathématiques, notamment sur la théorie des probabilités et l'intégration des équations différentielles partielles.

En 1820, à partir de l'expérience de Hans Christian Oersted[3], il étudie la relation entre magnétisme et électricité. Il découvre que la direction dans laquelle se déplace l'aiguille d'une boussole dépend de la direction du courant électrique qui circule à proximité et en déduit la règle dite du « bonhomme d'Ampère » : le bonhomme est couché sur le conducteur ; le courant, qui va par convention du plus vers le moins, le parcourt des pieds vers la tête ; il a les yeux dirigés vers l'aiguille aimantée. Le pôle nord de cette aiguille se déplace alors vers sa gauche. Cette règle se représente aussi par la règle de la main droite : si l'on écarte les trois premiers doigts de la main droite de sorte que le majeur indique la direction du champ magnétique et le pouce celle du mouvement, le courant circule alors dans la direction indiquée par l'index.

La loi d'Ampère la plus connue est celle de l'électrodynamique. Elle décrit les forces que deux conducteurs parallèles parcourus par des courants électriques exercent l'un sur l'autre. Si le sens du courant est le même dans les deux conducteurs, ceux-ci s'attirent ; si le courant se déplace dans des sens opposés, les conducteurs se repoussent. Il décrit également la relation qui existe entre la force du courant et celle du champ magnétique correspondant. Ces travaux fondent l'électrodynamique et influencent considérablement la physique du XIXe siècle.

Ampère interprète le phénomène du magnétisme par la théorie du courant moléculaire, selon laquelle d'innombrables particules minuscules, chargées électriquement, seraient en mouvement dans le conducteur. Cette théorie est rejetée par les scientifiques de l'époque et ne parvient à s'imposer que soixante ans plus tard avec la découverte des électrons.

Outre son travail sur l'électrodynamique, il tente d'expliquer certains phénomènes chimiques par la géométrie des molécules et émet parallèlement à Avogadro l'hypothèse que le nombre de molécules contenues dans un gaz est proportionnel à son volume.

André-Marie Ampère fut titulaire de la chaire de physique générale et expérimentale du Collège de France, succédant à Louis Lefèvre-Gineau et remplacé par Félix Savart. Il est enterré au cimetière de Montmartre à Paris.

Il a inventé le galvanomètre, le premier télégraphe électrique et, avec Arago, l'électroaimant. Grâce à Ampère se firent connaître les termes « courant électrique » et « tension électrique ». Il nous laisse aussi des empreintes profondes dans les domaines mathématique, chimique et botanique.

Par ailleurs, dans la querelle sur la nature du chlore, il fut un des premiers à plaider pour "le chlore, corps simple", contre l'idée alors répandue du "chlore, composé oxygéné de l'acide muriatique"(aujourd'hui chlorhydrique).

Ami de Ballanche et de Gilles Coupier, personnellement soucieux de philosophie, Ampère a également publié une importante classification des sciences[4]

Distinctions

De son vivant déjà, Ampère est reconnu par ses pairs comme un savant de première catégorie.

- En 1808, Napoléon le nomme Inspecteur Général de l'Université française impériale, récemment créée.

- En 1814, il est élu membre de l'Académie des sciences à Paris. Il est également correspondant de plusieurs académies européennes, et entretient des relations nourries avec la plupart des savants contemporains.

Hommages

  • En son honneur, son nom a été donné à l'unité internationale d'intensité électrique : l'ampère.
  • Son nom est inscrit sur la Tour Eiffel.
  • Tous les ans, l'Académie des sciences décerne le Prix Ampère, nommé en son nom.
  • Une rue de Paris est baptisée rue Ampère.
  • À Lyon
    • une place et la station de métro la desservant portent son nom.
    • le lycée de Lyon est renommé en 1888 lycée Ampère.
    • un laboratoire de recherche en génie électrique, unité mixte de recherche du CNRS.
  • À Montpellier, une rue porte son nom: rue André-Marie Ampère
  • Plusieurs lycées professionnels, La Flèche (Sarthe), Marseille, Morsang-sur-Orge (Essonne), Vendôme.
  • Plusieurs collèges, à Arles, Lyon, Oyonnax
  • Plusieurs écoles primaires, Paris, Grenoble, Saint-Germain-en-Laye, Nantes, Strasbourg, Oullins, Lille, Yzeure, Saint-Étienne du Rouvray, Caluire et Cuire...
  • Un timbre postal, brun, de 1936 valant 75ct fut émis.

Notes et références

  1. Acte de baptême
  2. Musée Ampère
  3. Une boussole est perturbée lorsqu'elle est proche d'un fil parcouru d'un courant. ampere.cnrs.fr
  4. Merleau Ponty Jacques. "Essai sur la philosophie des sciences" d'Ampère. In: Revue d'histoire des sciences. 1977, Tome 30 n°2. pp. 113-118.

Articles connexes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Notice biographique sur 19e.org
  • (fr) Ampère et l'histoire de l'électricité : un site web édité par Christine Blondel et réalisé par le Centre de Recherche en histoire des sciences et des techniques (CNRS/Cité des sciences et de l'Industrie) qui rassemble : les manuscrits, la correspondances, les ouvrages, les activités d'Ampère et de très nombreux ressources sur l'histoire de l'électricité (vidéos, expériences en 3D, images, etc.)
  • (fr) Musée Ampère à Poleymieux
  • (fr) Article d'Ampère de 1814 sur la forme représentative des molécules, en ligne et commenté sur le site BibNum.

Bibliographie

Gérard Borvon, Histoire de l'électricité, de l'ambre à l'électron, Vuibert 2009