Alexander Nix

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Alexander Nix
Alexander Nix en 2017.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Alexander James Ashburner Nix
Nationalité
Formation
Activités
Père
Paul David Ashburner Nix (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Olympia Paus (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Campagne présidentielle de Donald Trump de 2016 (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Periculum (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Alexander James Ashburner Nix, né le , est l'ancien directeur général britannique de Cambridge Analytica[1], suspendu avant la disparition de cette entreprise en , et directeur du groupe Strategic Communication Laboratories (SCL)[2], une officine de recherche sur le comportement stratégique et de conseil en communication, qui comporte une division « élections » (SCL Élections).

Cambridge Analytica, en lien notamment avec les think tanks du 55 Tufton Street, a considérablement aidé « Vote Leave », « Leave.EU » et d'autres organisations ayant fait campagne en faveur du Brexit. La société a été également engagée par les candidats républicains Ted Cruz et Donald Trump dans la campagne de l'élection présidentielle américaine de 2016.

Lors de campagnes électorales au Royaume-Uni comme aux États-Unis, Cambridge Analytica s'est approprié des informations privées soustraites sans autorisation à plus de 80 millions d'utilisateurs de Facebook, selon le rapport fait par le New York Times, afin de cibler des messages favorables au Brexit et à l’élection de Trump au cours de l'année 2016[3]. Le , Alexander Nix a été suspendu de Cambridge Analytica après la diffusion d'une séquence vidéo clandestine dans laquelle il révélait que son entreprise n'hésitait pas à utiliser divers procédés (prostituées, corruption) pour influencer plus de 200 élections à l'échelle mondiale en faveur de ses clients[4],[5],[6]. En septembre 2020, le directeur du service des insolvabilités (Insolvency Service (en)) annonce qu'Alexander Nix est condamné à sept ans d'interdiction de fonction d'administrateur, de promotion, de création ou de gestion d'une entreprise, à partir du 5 octobre 2020 pour cause de « comportement dépourvu d'éthique »[7].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Alexander Nix est né le [8]. Il grandit dans le quartier de Notting Hill dans l'Ouest de Londres, suit les cours payants au Collège d'Eton et étudie l'histoire de l'art à l'Université de Manchester. Plus tard, il travaille comme analyste financier chez Baring Securities au Mexique[9] pour Robert Fraser & Partners LLP, une firme spécialisée dans la fiscalité et la finance d'entreprise[10]. En 2003, Alexander Nix quitte la finance pour rejoindre le groupe SCL.

Cambridge Analytica[modifier | modifier le code]

En 2013, Alexander Nix configure Cambridge Analytica comme une émanation du groupe SCL en vue de cibler les électeurs dans « plus de 40 campagnes politiques aux États-Unis, Caraïbes, Amérique du Sud, Europe, Afrique et Asie ». Aux États-Unis, l'entreprise participe aux élections législatives de 2014 et aux primaires comme à l'élection présidentielle américaine de 2016 au cours de laquelle elle est financée par la famille Mercer. L'entreprise d'Alexander Nix prend part à la campagne menée par Ted Cruz et Donald Trump pour la présidence des États-Unis à l'aide de profils « psychographiques » des électeurs construits sur des données récoltées à partir de Facebook[11].

En 2016, Alexandre Nix, selon des sources proches de l'enquête du Congrès sur les interactions entre certains associés de Donald Trump et le Kremlin, interrogées par The Daily Beast[12], aurait en novembre dit qu'il a demandé à Julian Assange (fondateur de Wikileaks) de l'aider, d'une manière ou d'une autre, à publier des courriels disparu d'un serveur privé antérieurement utilisé par Hillary Clinton (candidate démocrate se présentant aux élections présidentielles américaine contre Donald Trump (Républicain soutenu par Steve Bannon et Mercer respectivement stratège et financier de Cambridge Analytica et d'AggregateIQ). Julian Assange a ensuite confirmé avoir été contacté pour ce faire, mais en précisant dans un tweet[13] qu'il avait refusé[14].

De l'autre côté de l'Atlantique, via Cambridge Analytica et AggregateIQ, Nix interfère avec le référendum de 2016 sur l'Union européenne en aidant notamment « Vote Leave » et « Leave.EU » dans leurs campagnes pro-Brexit. Selon des témoignages concordants, tels que celui d'Aaron Banks de « Leave.EU » ; celui de Christopher Wylie[15], ancien employé de Cambridge Analytica qui, comme directeur de recherche, a aidé à construire l'algorithme utilisé ; celui de Brittany Kaiser, directrice du développement des affaires de Cambridge Analytica ; et celui d'Andy Wigmore, directeur de la communication de « Leave.EU »[16],[17],[18]. Selon Andy Wigmore, le travail pour « Leave.EU » a en outre été fait pro bono (gracieusement) « car Nigel Farage est un bon ami de la famille Mercer. Et Robert Mercer a fait les présentations : « Voici une société dont je pense qu'elle peut vous être utile (...) Ce qu'ils ont essayé de faire aux États-Unis et ce que nous essayons de faire ont beaucoup de points communs. Nous avons partagé beaucoup d'informations. Pourquoi ne le ferions nous pas ? ». Derrière la campagne de Donald Trump et derrière Cambridge Analytica, ajoute-t-il, il y a « les mêmes personnes. C'est la même famille. »

En , Alexander Nix déclare devant le comité du Numérique, de la Culture, des Médias et du Sport du Parlement britannique que sa société n'a pas reçu les données de Facebook. Le président du comité, Damian Collins, annonce : « Nous allons communiquer avec Alexandre Nix la semaine prochaine, lui demandant d'expliquer ses observations »[19]. Alexander Nix prétend ne pas avoir délibérément induit en erreur la Commission parlementaire[20].

En , The Observer signale qu'Alexander Nix « s’était exprimé de manière imprudente sur les pratiques de l'entreprise » quand il a été filmé par la chaîne Channel 4 News et que Cambridge Analytica a essayé d'arrêter la diffusion de la suite du programme. Alexander Nix a offert de « belles jeunes filles ukrainiennes » pour discréditer les opposants politiques au Sri Lanka[21]. Une première partie du film a été projetée le dans une séquence de 30 minutes, avec une suite prévue pour le lendemain, centrée sur l'implication dans la campagne de Donald Trump. La conversation montre un Alexander Nix en train de piéger et corrompre pour le compte de Cambridge Analytica[22].

Le , Alexander Nix est suspendu de Cambridge Analytica.

Emerdata[modifier | modifier le code]

Le , Alexander Nix est nommé directeur de Emerdata Ltd.[23], une nouvelle société constituée en , avec Julian Wheatland, président de SCL et Alexander Tayler, agent de données en chef de Cambridge Analytica. Le , Rebecca et Jennifer Mercer, membres de la famille Mercer qui a soutenu Cambridge Analytica financièrement (au moins 15 millions $ selon le New York Times), sont également nommés administrateurs. Un autre directeur de Emerdata est un homme d'affaires chinois Johnson Chun Shun Ko, vice-président et directeur général[24] de la Frontier Services Group, une entreprise de sécurité privée qui opère principalement en Afrique et est présidé par Erik Prince, un homme d'affaires américain, soutien de Donald Trump, mieux connu pour avoir créé la milice privée Blackwater USA et être le frère de la secrétaire d’État américain pour l'éducation Betsy DeVos[25].

Autres[modifier | modifier le code]

À la fin de , selon Companies House, Alexander Nix devient directeur au conseil d'administration de dix entreprises du Royaume-Uni appartenant au groupe Companies House : Firecrest Technologies Limited; Emerdata Limited; SLC Groupe Limited; SCL Analytics Limited; Cambridge Analytica (UK) Limited; SCL Numérique Limited; SCL Souverain Limited; SCL Commerciale Limited; SCL Sociale Limited; SCL Élections Limited[26].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Alexander Nix » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Mike Butcher, « Cambridge Analytica CEO talks to TechCrunch about Trump, Hillary and the future », sur Techcrunch, Oath Tech Network (consulté le )
  2. (en) « SCL GROUP LIMITED Companies House data », sur Company Check (consulté le )
  3. Matthew Rosenberg, « How Trump Consultants Exploited the Facebook Data of Millions », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) « Cambridge Analytica CEO 'admits to dirty tricks' » [archive du ], The Week, sur The Week, (consulté le )
  5. « Cambridge Analytica: Facebook row firm boss suspended », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en) David Gilbert, « Cambridge Analytica Bragged About Using Fake News, Bribes, And Ukranian Hookers to Influence Elections », sur Vice News (consulté le )
  7. (en) Rob Davies, « Former Cambridge Analytica chief receives seven-year directorship ban », sur The Guardian, (consulté le )
  8. (en) Stephanie Dube Dwilson, « Alexander Nix: 5 Fast Facts You Need to Know », sur Heavy.com, (consulté le )
  9. (en) « Executive Profile: Alexander Nix BA: Director, SCL Group Limited », Bloomberg L.P. (consulté le )
  10. « Alexander Nix Profile », Campaign,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. Eric Auchard, « May very concerned by Facebook data abuse reports », Reuters,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Betsy Swan, « Trump Data Guru Alexander Nix: I Tried to Team Up With Julian Assange », sur The Daily Beast, (consulté le )
  13. « https://twitter.com/julianassange/status/923226553428987904 », sur Twitter (consulté le )
  14. (en) « Cambridge Analytica used data from Facebook and Politico to help Trump », sur the Guardian, (consulté le )
  15. Sonia Delesalle-Stolper, « Interview : «Sans Cambridge Analytica, il n'y aurait pas eu de Brexit» », www.liberation.fr,‎ (lire en ligne)
  16. (en) « All the times Cambridge Analytica gave brazenly contradictory accounts of its murky work on Brexit », Business Insider, 21 mars 2018, consulté le 22 mars 2018
  17. (en) « Robert Mercer: the big data billionaire waging war on mainstream media », The Observer, 26 février, consulté le 22 mars 2018
  18. (en) Carole Cadwalladr, « The Cambridge Analytica Files : 'I made Steve Bannon's psychological warfare tool': meet the data war whistleblower », sur The Observer, (consulté le )
  19. Carole Cadwalladr, « Facebook and Cambridge Analytica face mounting pressure over data scandal », The Observer,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. (en) Amol Rajan, « Data and the threat to democracy », BBC News, (consulté le )
  21. (en) « Cambridge Analytica sends 'girls' to entrap politicians », The Times, 20 mars 2018.
  22. Matthew Rosenberg, « Cambridge Analytica, Trump-Tied Political Firm, Offered to Entrap Politicians », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. (en) « EMERDATA LIMITED Filing History », sur Companies House (consulté le )
  24. (en) Bloomberg, Executive Profile of Chun Shun Ko (cached), consulté le 22 mars 2018
  25. (en) « The power players behind Cambridge Analytica have set up a mysterious new data company », Business Insider, 21 mars 2018, consulté le 22 mars 2018
  26. « Alexander Nix », sur Companies House (consulté le )