Pachtounes
Afghanistan | 13 000 000 (2012)[1] |
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Pakistan | 37 885 441 (rec. 2017)[2] |
Population totale | 50 000 000 (2009)[3] |
Régions d’origine | Plateau Iranien |
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Langues | Pachto |
Religions |
Majorité: Islam sunnite Minorités Islam chiite Hindouisme Sikhisme |
Les Pachtounes (en pachto : پښتون ; en persan : پشتون ; en ourdou : پختون) ou Pathans (en ourdou : پٹھان ; en hindi : पठान paṭhān) ou Afghans (pachto :أفغان) sont un peuple iranien divisé en plusieurs grandes tribus et parlant surtout le pachto.
Peuple fondateur de l’Afghanistan moderne avec Ahmad Shah Durrani au XVIIIe siècle, les Pachtounes ont par ailleurs donné leur nom au pays, « afghan » étant un synonyme de « pachtoune ». La population pachtoune la plus importante se trouve toutefois au Pakistan, surtout dans la province de Khyber Pakhtunkhwa qui a pris leur nom. Il représenterait selon les sources entre 42 % et 60 % de la population totale de l'Afghanistan[1],[4] (en absence d'un recensement officiel), et 18 % de celle du Pakistan.
La ligne Durand établie en 1893 répartit les territoires pachtounes entre Afghanistan et Raj britannique, dont une partie est devenue le Pakistan en 1947, divisant le peuple pachtoune entre ces deux États.
Caractéristiques générales
[modifier | modifier le code]Population
[modifier | modifier le code]Les Pachtounes parlent le pachto, une langue indo-iranienne qui est une des langues diplomatique et administrative de l'Afghanistan. Ils ont une histoire très ancienne et mouvementée, ils ont pu montrer leur influence à travers différentes périodes de l'histoire notamment sous les empires moghol, perse, khorassan ou autres.
Les Pachtounes ont par ailleurs donné indirectement leur nom au pays ; le mot afghan étant un ethnonyme exonyme synonyme de pachtoune[5].
Les Pachtounes sont environ 50 millions à travers le monde ; ils sont musulmans sunnites hanafites. Les Pachtounes vivent principalement au Pakistan et en Afghanistan.
La majorité d'entre eux se situent au Pakistan, principalement dans la province de Khyber Pakhtunkhwa qui porte leur nom. La capitale de la province, Peshawar, est une ville historiquement très importante pour ce peuple. Les Pachtounes sont également majoritaires dans le nord de la province du Baloutchistan, notamment dans la ville de Quetta, capitale de la province. On trouve également d'importantes minorités à Karachi, immigrés récemment pour la plupart pour des raisons économiques. Bien que la majorité des Pachtounes se situent au Pakistan (37,9 millions de locuteurs du pachto selon le recensement de 2017), ils y sont très minoritaires (18,2 % de la population totale du pays)[6],[2].
En Afghanistan, les Pachtounes dominent historiquement et politiquement le pays depuis sa création en 1709. Un certain nombre de Pachtounes ont émigré au cours des 30 ans de guerre qu'a connus l'Afghanistan. Une diaspora pachtoune vit en particulier aux États-Unis, en Europe et en Australie.
La fierté et l'hospitalité sont des valeurs phares dans la culture et la tradition de ce peuple « guerrier », qualifié par le romancier et journaliste Joseph Kessel « de peuple invincible » du fait de sa résistance à tous les envahisseurs.
Les Pachtounes pratiquent une danse spécifique très ancienne, l'« attan » ou « khattak dance », ayant pour fond sonore traditionnel deux instruments de musique très populaires, la flûte et le dohol. En Occident, les Pachtounes sont connus en particulier à travers le « rubab », instrument de musique quasi-mythique.
Pachtounwali
[modifier | modifier le code]Le Pachtounwali est une sorte de code de moralité traditionnelle partagé par les Pachtounes.
Parmi ces règles, il y a notamment nemestia, l'hospitalité inconditionnelle offerte à l'individu qui la demande, quelle que soit son origine, quoi qu'il ait fait par ailleurs. En 1975 par exemple, un paysan de la région de Kandahar qui avait égorgé un routard français a été condamné par les tribunaux à la pendaison, non pour cet assassinat mais pour n’avoir pas respecté la nemestia[7].
Elle a comme corollaire nanawatai (pardon), une autre obligation qui implique la protection par tous les moyens de celui qui la réclame auprès d’un chef de village, de clan ou de tribu. En 2005 par exemple, le soldat américain Marcus Luttrell est en fuite dans la zone frontalière pakistanaise après l'échec d'une mission d'infiltration. Dans sa fuite, il obtient la protection d'un membre de la tribu Sabray malgré les menaces des talibans. Oussama Ben Laden bénéficie de cette même règle à partir de 1996[7].
Les cinq autres valeurs du code sont la vengeance (badal), le comportement chevaleresque (ghairat/nang), la séparation des sexes (purdah), la défense de l’honneur (namus) et la recherche de consensus par la tenue d’assemblées (jirgas)[4].
Personnalités pachtounes
[modifier | modifier le code]En Afghanistan, la majorité des personnalités politiques, artistiques, intellectuelles, scientifiques, populaires est pachtoune. La femme pachtoune est représentée par Sharbat Gula dans National Geographic en 1985. Le chef fondateur de groupe Taliban Mohammad Omar mort en 2013 et l’actuel chef Haibatullah Akhundzada sont pachtoune.
Les voix pachtounes de Farhad Darya, et Zarsanga sont écoutées par les Afghans du monde entier. Des Pachtounes en Inde comme les acteurs Shahrukh Khan et Salman Khan, le chanteur Amir Khan, ou le réalisateur Kader Khan, sont célèbres. Zalmay Khalilzad, ambassadeur des États-Unis auprès des Nations unies, est d'origine pachtoune. Abdul Ahad Mohmand est le premier musulman à aller dans l'espace. Le mollah Mohammad Omar, chef des talibans, est pachtoune. Parmi les autres personnalités : l'ex-roi Mohammad Zaher Shah, l'économiste Ashraf Ghani (président de 2014 à 2021), le musicien Mirwais Stass, Omar Zakhilwal, « l'Elvis Presley afghan » Ahmad Zahir, l'économiste Anwar ul haq Ahadi, le poète guerrier Khoshal Khan Khattak, les sultans d’Inde de la dynastie des Khaldjî et de la dynastie des Lodi, Sher Shah Suri, Ahmad Chah Durrani le père fondateur de l'Afghanistan moderne, Wazir Akbar Khan, Khan Abdul Ghaffar Khan surnommé « Badshsh Khan », militant pacifiste aux côtés du Mahatma Gandhi pendant la dissolution de l'Inde britannique. Malala Yousafzai, Prix Nobel de la paix 2014, est membre de cette ethnie.
Rôle dans le conflit actuel en Afghanistan
[modifier | modifier le code]De nombreux Pachtounes vivant de part et d'autre de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan, sont en contact avec les Talibans qui disposent eux-mêmes de bases dans les deux pays. La collaboration des chefs des tribus pachtounes contre les Talibans est un objectif des États-Unis, qui sont allés jusqu'à proposer 500 000 dollars à ceux-ci en échange de leur lutte contre les Pachtounes pro-talibans[8].
Tribus
[modifier | modifier le code]La décomposition des pachtounes en tribus, sous-tribus, clans et sous-clans est très complexe et sa restitution par les Occidentaux est facilement entâchée d'erreurs[4] Les tribus sont partagées en quatre grands groupes tribaux : Sarbans, Batans, Ghurghusht et Karlans[réf. nécessaire].
- Ahmadzai
- Achakzai
- Afridi
- Akakhel
- Akbarzai
- Akhunzada
- Alekozai
- Alizai
- Amerkhel / Amarkhel
- Aminzai
- Awan
- Baburkhel
- Bahadurzai
- Bangash
- Barakzai
- Bazai
- Bhittani
- Chamkanni
- Daftanai
- Daudzai
- Daulatzai
- Darpa Khel
- Dilazak
- Dostikhal
- Durrani[4]
- Edo-Khel
- Ferozkhel
- Gandapur
- Gigiani
- Ghilzai[4]
- Ghoriakhel
- Hakimzai
- Orakzai
- Ibrahimkhel
- Ishaqzai
- Jabarkhel
- Jahangiri
- Jadoon
- Kakar
- Kakazai
- Katawazi
- Karimzai
- Khalils
- Kundi
- Kharoti
- Khattak
- Lodhi
- Mahsud
- Mallagori
- Mangal
- Marwat
- Miankhel
- Mirzakhel
- Mashwanis
- Mohabbat
- Mohamedzai
- Mohmand/Moomand
- Musazai
- Musakhel
- Nasseri/Nasiri
- Nayebkhel
- Niazi
- Noorzai
- Nuhani
- Omarkhel
- Orakzai
- Oriakhill
- Popalzay
- Pyarokhel
- Sapai
- Safi
- Salarzai
- Shahbazkhel
- Shamalzai
- Swati
- Sherzai
- Shilmani
- Shinwari
- Shirani
- Stanekzai
- Suleimonkhel
- Suri
- Tanoli
- Taraki
- Tarkani
- Tareens
- Umarzai
- Utman Khel
- Wardak
- Wazirs
- Wur
- Yousafzai/Esapzey
- Zadran
- Zazi (Dzadzi)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) « South Asia :: Afghanistan — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consulté le )
- (en) Population by mother tongue, sex and rural/urban sur pbs.gov.pk
- (en) Paul M. Lewis, « Pashto, Northern »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Ethnologue, Languages of the World, Dallas, Texas, SIL International, Sixteenth edition, (consulté le ) — « Ethnic population: 49,529,000 possibly total Pashto in all countries. »
- Alain Lamballe et Pierre Verluise, « Géopolitique. En Afghanistan et au Pakistan, qui sont les Pachtouns ? Un peuple sans pays », sur diploweb.com, (consulté le )
- (en-US) « The Origin Of The Name Afghan », sur hinduwebsite.com (consulté le )
- (en) « South Asia :: Pakistan — The World Factbook - Central Intelligence Agency », sur cia.gov (consulté le )
- Jean-Pierre Perrin, « « Frapper l’ennemi lointain » à l’abri des montagnes », Mediapart,
- « http://www.geostrategie.com/850/pakistan-la-ligne-rouge-a-ne-pas-franchir »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Laurent Dessart, Les Pachtounes : économie et culture d'une aristocratie guerrière (Afghanistan-Pakistan), L'Harmattan, .
- André Singer, Les Gardiens des Monts pakistanais - Les Pathan, Éditions Time Life, .
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Pachto, la langue employée par les Pachtounes
- Les Cavaliers, Joseph Kessel, roman traitant du sujet.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :