Abbaye de Buzay

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Abbaye de Buzay
Vestige de la tour de l’ancienne abbaye de Buzay.
Vestige de la tour de l’ancienne abbaye de Buzay.

Ordre cistercien
Fondation 1135
Fermeture guerres de Vendée
Fondateur Bernard de Clairvaux
Localisation
Pays
Coordonnées 47° 12′ 24″ nord, 1° 49′ 30″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Buzay
Géolocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Abbaye de Buzay

L’ancienne abbaye cistercienne de Buzay, située sur la commune française de Rouans en Loire-Atlantique, fut fondée en 1135 par Bernard de Clairvaux. La tour de Buzay en est l’unique vestige.

Historique[modifier | modifier le code]

Fondation[modifier | modifier le code]

À la demande d’Ermengarde d’Anjou, veuve d’Alain IV Fergent et mère de Conan III, duc de Bretagne, une abbaye fut fondée en 1135 par Bernard de Clairvaux sur le site de Buzay. Dès l’année suivante, en 1136, une première communauté d’une douzaine de moines s’installe dans cette nouvelle abbaye avec pour prieur, Nivard, le frère cadet de Bernard de Clairvaux. L’ordre cistercien est alors en pleine expansion.

Vers 1143-1144, Bernard de Clairvaux vient, depuis sa Champagne, rendre visite à l’abbaye de Buzay qu’il découvre dans un état de misère et d’abandon extrême. Le duc Conan III n’a pas tenu parole et l’aide promise n’est point venue. Bernard de Clairvaux demande aux religieux de retourner à Clairvaux. Avant leur départ pour la Champagne, il rencontre Conan III et lui fait part de son mécontentement. Le duc reconnaît sa faute et rend aux religieux tout ce qu’il leur avait enlevé. Les moines décident alors de rester[1].

Évolution[modifier | modifier le code]

L’abbaye va rapidement devenir très riche, grâce au commerce du sel, aux octrois sur le trafic commercial sur la Loire et aux nombreux dons en terres et en biens. En 1177, deux monastères, un pour les hommes et l’autre pour les femmes, furent approuvés par l’évêque de Nantes Robert II. En 1180, Geoffroy Plantagenêt, comte de Nantes et fils du roi d’Angleterre, duc de Normandie et comte d’Anjou Henri II Plantagenêt et d’Aliénor d’Aquitaine, assigna à perpétuité 20 livres angevines d’aumônes annuelles, à prendre sur les moulins de la paroisse environnante.

Les filles de Buzay[modifier | modifier le code]

Vue de la tour depuis l'enceinte en ruines.

Dès qu'elle réussit à s'établir, Buzay donne naissance à trois nouvelles abbayes.

Le , elle envoie quelques moines sur la petite île du Pilier au nord de Noirmoutier. Le site n'est pas adapté, trop retiré, balayé par les vents. Il pose tant de problèmes à la nouvelle communauté qu'en 1205 les moines se replient sur l'île de Noirmoutier et fondent l'abbaye Notre-Dame de la Blanche[2].

En 1201, à l’instigation de la duchesse Constance de Bretagne, les moines fondent l’abbaye de Villeneuve sur un domaine appartenant à l’abbaye de Buzay, près de la châtellenie de Touffou et du village du Bignon[2]. Les moines participeront à l’assèchement des marais entourant l’abbaye sur les conseils de techniciens venus du marais poitevin. Ils participeront également au creusement du canal entre Messan et la Loire. L’abbaye de Villeneuve elle-même est située sur l’Ognon, rivière se jetant dans le lac de Grand-Lieu.

En 1259, l’abbaye est assez prospère pour essaimer à Prières à la demande conjointe de l’ordre cistercien et du duc Jean Ier[3]. De 1438 à 1473, Jean Gauguet, procureur de l'abbaye, simple moine issu d'une lignée de petits nobles, mena une véritable activité de rassembleur de terres au profit de l'abbaye, et pour son compte, renforçant sa métairie de la Petite Angle[4].

La commende[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Buzay passe en commende en 1474. Le premier abbé commendataire, Odet de la Rivière, est désigné à la fois par le pape et le duc François II de Bretagne.

Caves voûtées de l'abbaye de Buzay.

Description[modifier | modifier le code]

Pendant la Révolution française, lors des guerres de Vendée, l’abbaye de Buzay fut détruite par le feu. Seule subsiste la tour qui a été reconstruite à la fin du XVIIIe siècle. Néanmoins, ses cloches seront transférées dans la cathédrale de Chartres, l’autel en marbre d’Italie sera déposé dans l’église Saint-Louis de Paimbœuf, la chaire se retrouvera dans l’église Saint-Pierre de Bouguenais et du mobilier (dont le plus ancien crucifix du pays de Retz datant du XIVe siècle) dans la chapelle Sainte-Anne de Tharon-Plage.

Filiation et dépendances[modifier | modifier le code]

Le Buzay est fille de l'abbaye de Clairvaux.

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Pierrelée 457-458.
  2. a et b Pierrelée 459.
  3. Jh.-M. Le Mené, « Abbaye de Prières », Bulletin et Mémoires de la société polymathique du Morbihan,‎ , p. 8 et sqq.
  4. Christel Douard et Jean Kerhervé, Manoirs : Une histoire en Bretagne, Châteaulin, Locus Solus, , 215 p. (ISBN 978-2-36833-338-9), p. 74.
  5. Ulysse Chevalier, Notice chronologico-historique sur les archevêques de Vienne, Savigné, (lire en ligne) p. 18.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]