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Enceinte mégalithique

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Cromlech circulaire de Swinside (Lake District, Angleterre).
Cromlech d'Er Lannic en fer à cheval (Morbihan).
Vue partielle du cromlech rectangulaire de Crucuno, Bretagne.

Une enceinte mégalithique, usuellement et anciennement dénommée cromlech, est un monument mégalithique constitué par un regroupement de monolithes dessinant une forme variable (circulaire, rectangulaire, piriforme), complète ou incomplète. En Europe, les enceintes mégalithiques sont datées de la Préhistoire, ailleurs dans le monde leur construction est généralement beaucoup plus récente.

Du cromlech à l'enceinte

Cromlech no 1 de la Rigalderie, Causse de Blandas, Gard, France.

Le mot cromlech, utilisé dans la langue française depuis le XVIIIe siècle, a été emprunté (1785) à l'anglais cromlech, qui tire lui-même son origine du vieux gallois. Il est composé de crwm, « courbé » (crom au féminin), et llech, « pierre plate », et signifie « pierre plate (placée en) courbe ». Il apparaît dès le XIVe siècle dans le registre de Grandison, archevêque d'Exeter, et sera popularisé par Georges Owen dans son ouvrage History of Pembrokeshire[1].

L'habitude a ainsi été prise d'appeler cromlech toutes les constructions mégalithiques constituées de pierres levées et dessinant une forme, complète ou incomplète, de type circulaire, ellipsoïdale, piriforme et même rectangulaire alors qu'à l'origine le mot gallois ne désigne que le cercle de pierres délimitant la chambre funéraire dans les tombes néolithiques du Pays de Galles[2].

Caractéristiques

Cromlech no 2 de Peyrarines, Causse de Blandas, Gard, France.

Les enceintes mégalithiques sont beaucoup moins fréquentes que les autres constructions mégalithiques (dolmens, menhirs) datées pourtant de la même période de construction.

Selon la terminologie mégalithique imprécise et foisonnante[3], l'enceinte mégalithique préhistorique est constituée d'un regroupement de pierres dressées verticalement dessinant une forme (cercle, arc de cercle, demi-cercle, en « fer à cheval », rectangulaire, piriforme), complète ou incomplète, fermée ou ouverte[3] où les pierres sont généralement disposées de manière disjointe. La hauteur des pierres utilisées est variable, entre un mètre et plusieurs mètres. Les cromlechs écossais dépassent en moyenne quatre mètres de hauteur (anneau de Brogdar).

Les dimensions des enceintes sont très variables, de quelques dizaines de mètres à plus de 100 mètres (site de la Crêperie à Carnac, enceintes de la Rigalderie, des Peyrarines et d'Uzès dans le département du Gard). Les enceintes peuvent être isolées, jumelées avec une autre enceinte ou associées à un alignement mégalithique.

En Europe, ces enceintes mégalithiques sont datées du Néolithique ou de l'âge du bronze.

On ne peut aujourd'hui expliquer précisément la fonction de ce type de monument. Certains chercheurs ont émis l'hypothèse qu'il s'agissait de lieu de rassemblement cultuel ou de sites d'observations astronomiques. Aucune de ces hypothèses n'a à ce jour pu être démontrée formellement par la communauté scientifique.

Répartition dans le monde

Cromlech des Almendres, Portugal.

En Europe, des enceintes mégalithiques sont visibles dans les pays nordiques (skibsaetninger), les îles Britanniques (Écosse, îles Orcades, Cornouailles) en France (principalement en Bretagne, Îles Chausey, Aquitaine, sur les causses languedociens, dans le Béarn) et au Portugal.

En dehors du continent européen, des enceintes mégalithiques existent en Afrique (Sénégal, Gambie, Ghana, Éthiopie , Maroc), en Asie (Japon, Thaïlande). Leurs périodes de construction sont généralement beaucoup plus récentes que celles d'Europe. Au Japon, le site le plus notable est celui d'Oyu (préfecture d'Akita), daté d'environ 4 000 ans (période Jomon), surnommé le « Stonehenge japonais » avec ses deux cercles de pierre de 42 et 48 m de diamètre.

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Notes et références

  1. Anne Lehoërff, Préhistoires d'Europe : De Néandertal à Vercingétorix, Paris, éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 608 p. (ISBN 978-2-7011-5983-6), chap. 5 (« Marquer les espaces »), p. 194
  2. Roger Joussaume, « Mégalithismes en Afrique nord-équatoriale », Archéo-Nil. Revue de la société pour l'étude des cultures prépharaoniques de la vallée du Nil, no 23 « Leclant l'Africain. Hommages à Jean Leclant »,‎ , p. 61 (DOI https://doi.org/10.3406/arnil.2013.1058, lire en ligne)
  3. a et b Philippe Gouézin, Les mégalithes du département du Morbihan, Archaeopress Publishing, , p. 72-80.

Voir aussi

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