Rue de la Bûcherie
5e arrt Rue de la Bûcherie
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Situation | |||
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Arrondissement | 5e | ||
Quartier | Sorbonne | ||
Début | Rue Saint-Julien-le-Pauvre | ||
Fin | Rue du Petit-Pont | ||
Morphologie | |||
Longueur | 160 m | ||
Largeur | 8 m | ||
Historique | |||
Création | Fin XIIe siècle | ||
Géocodification | |||
Ville de Paris | 1353 | ||
DGI | 1357 | ||
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
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La rue de la Bûcherie est une voie située dans le quartier de la Sorbonne du 5e arrondissement de Paris.
Situation et accès
Origine du nom
La rue doit son nom à la présence du port au Bois, également appelé « port de la Bûcherie », qui y était à proximité.
Historique
Située près de la cathédrale de Notre-Dame de Paris et de la place Maubert, entre la Seine et le boulevard Saint-Germain, la rue de la Bûcherie est une des plus anciennes rues de la rive gauche de Paris.
Elle est ouverte au début du XIIIe siècle sur le clos Mauvoisin et prend immédiatement son nom actuel de « rue de la Bûcherie ».
La « bûcherie » vient de l'ancien français, « port aux Bûches », où les bûches étaient déchargées[1],[2]. Au Moyen Âge, c'était une rue où de la viande avariée était salée et bouillie pour nourrir les habitants les plus misérables de Paris[3].
Elle est citée dans Le Dit des rues de Paris, de Guillot de Paris, sous la forme « rue de la Bucherie ».
Du fait de la proximité de l'Hôtel-Dieu de Paris, l'école de médecine ouvre dans la rue en 1472[2]. En 1606, une annexe de l'Hôtel-Dieu, la salle Saint-Charles, est construite sur la rive gauche. En 1684, Louis XIV fait don du Petit Châtelet à l'Hôtel-Dieu[4]. L'hôpital s'agrandit alors le long de la rue de la Bûcherie.
Au XIXe siècle, cette rue commençait place Maubert et finissait rue du Petit-Pont. Les numéros de la rue étaient rouges[5]. Le dernier numéro impair était le no 41 et le dernier numéro pair était le no 22.
En 1837, le prolongement du quai de la Bûcherie (actuel quai de Montebello) est déclaré d'utilité publique[6]. Pour ce faire, l'ancien Hôtel-Dieu est démoli et une nouvelle annexe est construite par Jean-Jacques-Marie Huvé en 1840 entre le nouveau quai et la rue de la Bûcherie[4].
En 1887, une rue est créée dans le prolongement de la rue Monge, entre la place Maubert et le quai de Montebello. Le décret d'utilité publique autorisant le percement de cette rue, l'actuelle rue Lagrange, prévoit la disparition de la partie de la rue de la Bûcherie située entre la rue du Fouarre et la rue Saint-Julien-le-Pauvre (emplacement du square René-Viviani)[7]. L'annexe de l'Hôtel-Dieu n'est toutefois démolie qu’en 1908[8].
Jusqu'à la fin des années 1970, cet endroit était une rue parisienne populaire avec divers restaurants modestes (libanais, asiatiques, pakistanais), des magasins d'antiquités et des galeries d'art. Dans les années 1970, la galerie d'art contemporain d'Annick Gendron s'installa au no 1.
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La rue de la Bûcherie sur un extrait du plan de Turgot.
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La vieille école de médecine en 1898 (photographie d'Eugène Atget).
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Au no 11, le square Restif-de-la-Bretonne.
- Au no 11 (mentionné à plusieurs reprises dans ses lettres à Nelson Algren), Simone de Beauvoir écrivit Les Mandarins dans un trois-pièces au cinquième. Elle y a vécu avec Claude Lanzmann[9].
- Nos 13-15 : amphithéâtre de l'ancienne faculté de médecine[10] où Jacques-Bénigne Winslow enseigna.
« À l'angle nord-ouest de la rue de l'Hôtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie, on voit s'élever au-dessus des maisons une monumentale rotonde terminée en coupole. Plongeant notre regard par la porte cochère de la maison qui porte le numéro 13 sur la rue de la Bûcherie, un spectacle curieux nous attend. Devant nous une sorte de cloître à arcades ogivales renferme le bruyant et joyeux personnel d'un lavoir, qui s'intitule le lavoir Colbert. »
— Paris, Paris, Quantin éditeur, 1890, p. 144.
- Puis en 1905-1909, après une période où la destruction de l'ensemble fut évoquée, le projet de Maison des Étudiants sauve les lieux ; l'architecte municipal Georges Debrie donne à l'immeuble son apparence telle qu'elle nous est transmise au XXIe siècle.
- Il accueille ensuite la bibliothèque russe Tourguenev, spoliée par l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg durant l'occupation allemande de Paris. Les 100 000 ouvrages de cette bibliothèque sont placés dans 900 caisses, qui sont envoyées à Berlin. À part quelques volumes récupérés par les Soviétiques, on ne les reverra plus[11].
- no 16 : Restif de La Bretonne, écrivain français, y vécut de 1790 jusqu'à sa mort en 1806[12]. Il y installe une presse pour imprimer chez lui[13].
- No 37 : librairie Shakespeare and Company, ainsi nommée à la mort de Sylvia Beach en 1962, en l'honneur d'une librairie fondée par Beach et qui a joué un grand rôle dans la culture anglo-américaine au XXe siècle. La librairie de la rue de la Bûcherie a elle-même joué un rôle chez les écrivains de la beat Generation.
- No 39 : maison datée du XVIe siècle ou est installé le restaurant « Le Petit Châtelet ».
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Vue de la rotonde.
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La librairie Shakespeare and Company en 2004.
Notes et références
- « Rue de la “Bûcherie”, ainsi nommée du port au bois qui en était voisin. » Théophile Lavallée, Histoire des Français depuis le temps des Gaulois jusqu'en 1830, t. II, p. 322 (projet Gutenberg).
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 96 [lire en ligne].
- Plaisir de France.
- Félix et Louis Lazare, p. 325.
- Jean de La Tynna, Dictionnaire topographique, étymologique et historique des rues de Paris.
- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , « Ordonnance du 22 mai 1837 », p. 128-129.
- Adolphe Alphand, « Décret du 19 août 1887 », p. 78-79.
- » Hôtel-Dieu de Paris », vers 1867, vergue.com.
- « Simone, la scandaleuse », sur Bibliobs (consulté le )
- Notice no PA00088426.
- Bernard Génies et Jean-Gabriel Fredet, « Le casse de Hitler. À la recherche des chefs-d'œuvre volés aux Juifs », Le Nouvel Observateur, no 2575, 13 mars 2014, p. 64-77.
- Alain Dautriat, Sur les murs de Paris. Guide des plaques commémoratives, L'Inventaire, 1999, 167 p. (ISBN 978-2910490201), p. 47.
- Simone Roux, Regards sur Paris. Histoires de la capitale, Paris, Payot, , 213 p. (ISBN 978-2-228-90903-7), p. 163.