Aller au contenu

Chapelle des Marins de Gatteville-le-Phare

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 26 juin 2022 à 16:17 et modifiée en dernier par Thierry74 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Chapelle des Marins de Gatteville-le-Phare
Vue sur la chapelle.
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Culte, prière
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Propriétaire
Ville de Gatteville-le-Phare (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours ou couramment chapelle des Marins est une chapelle catholique qui se dresse sur la commune française de Gatteville-le-Phare dans le département de la Manche en région Normandie.

La chapelle fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du [1].

Localisation

La chapelle est située à côté de l'église paroissiale Saint-Pierre de Gatteville-le-Phare, dans le département français de la Manche.

Historique

La chapelle, église primitive de Gatteville, est construite au XIe siècle probablement sur un édifice antérieur de l'époque franque, comme le laisse suggérer la découverte, en 1968, au nord de l'édifice, de plusieurs sarcophages mérovingiens des VIe – VIIe siècles[2],[note 1]. Dès le milieu du XIIe siècle, le couple de sanctuaire est attestée par une charte, d'Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen (1129-1164), au profit de l'abbé Gauthier Ier, confirmant les possessions de l'abbaye de Montebourg, dans laquelle est mentionnée l'église avec la chapelle et tous ses revenus (ecclesiam de Gateuilla cum capella et omnibus pertinenciis)[3].

De sa fondation subsiste son chœur orné de modillons romans figurant des têtes humaines et animales. Elle évite le vandalisme révolutionnaire de 1789 grâce à la protection des marins du village qui cachèrent de nuit la statue de Notre-Dame dans le puits voisin d'Inglemare. En , le conseil municipal envisage de la démolir au profit de la construction d'une nouvelle école, mais retire son projet face à l'opposition des habitants[4].

La chapelle est ravagée par un incendie en 1887[4], qui dévaste le chœur. Elle sera remise en état et servira au XXe siècle comme abri pour le matériel des pompiers. En 1968, la chapelle est restaurée et sont mis au jour des restes de peintures murales des XIe et XIVe siècles[5].

Description et mobiliers

La nef a été bâtie au XVIIIe siècle et on y accède par une porte surmontée de la statue de la Vierge, Notre-Dame du Bon Secours cachée à la Révolution[2]. La chapelle a conservée presque intact son chœur roman avec son abside semi-circulaire du XIe siècle. Caractéristique de cette période, ses petites ouvertures en plein-cintre et ses modillons zoomorphes ou à masques humains taillé dans un calcaire de Bayeux ou de Caen[6].

À l'intérieur on peut voir le maître autel classé au titre d'objet le [7], en style néogothique et peint en imitant le marbre, du début du XVIIIe siècle de l'église paroissiale, transféré lors de la rénovation de cette dernière[2] surmonté d'une statue de Notre-Dame[note 2], ainsi que dans la partie romane, des vestiges de fresque du XIe siècle, et l'embase des fonts baptismaux primitifs[3].

L'édifice abrite un fragment du navire et une stèle, retrouvée dans le cimetière, commémorant le naufrage du trois-mâts américain La Luna survenu le , au large des côtes du Cotentin qui fit cent-une victimes, dont trente-huit sont inhumés dans le cimetière[3].

Notes et références

Notes

  1. Un autre élément milite pour une fondation antérieure, celles des deux vocables — Saint-Pierre et Notre-Dame — que l'on retrouve à Trèves et dans l'abbaye de Jumièges. Il était d'usage dans les monastères et les cités épiscopales du haut Moyen Âge, d'édifier côte à côte, plusieurs sanctuaires associées, tout en étant dévolu à un usage liturgique différent. On retrouve ce phénomène à Rouen, autour de l'actuelle cathédrale, à Saint-Wandrille, à Portbail ou au Mont-Saint-Michel[3].
  2. Celle-ci fut enterrée sous le vieux clocher durant la Révolution[3].

Références

  1. « Chapelle des Marins », notice no PA00110405, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a b et c Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 119.
  3. a b c d et e Deshayes, chapelle N.-D. des Marins, Vikland n° 6.
  4. a et b « Une visite captivante de la chapelle des marins », La Manche libre (édition Cherbourg), , p. 36.
  5. Thin 2009, p. 120.
  6. Deshayes, chapelle N.-D. des Marins, Vikland n° 6, p. 16.
  7. « Maître-autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, 2 statuettes : saints apôtres », notice no PM50000434, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Julien Deshayes, « L'église Saint-Pierre et la chapelle Notre-Dame de Gatteville, un couple de sanctuaires monastiques du haut Moyen-Âge ? », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 12-13 (ISSN 0224-7992). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes

Liens externes