Chapelle des Marins de Gatteville-le-Phare

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Chapelle des Marins de Gatteville-le-Phare
Vue sur la chapelle.
Présentation
Destination initiale
Destination actuelle
Culte, prière
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Style
Propriétaire
Ville de Gatteville-le-Phare (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Coordonnées
Carte

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours de Gatteville-le-Phare ou couramment chapelle des Marins est un édifice catholique qui se dresse sur le territoire de la commune française de Gatteville-le-Phare, dans le département de la Manche, en région Normandie.

La chapelle est inscrite aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

La chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours est située à côté de l'église paroissiale Saint-Pierre de Gatteville-le-Phare, dans le département français de la Manche.

Historique[modifier | modifier le code]

La chapelle, église primitive de Gatteville, est construite au XIe siècle probablement sur un édifice antérieur de l'époque franque, comme le laisse suggérer la découverte, en 1968, au nord de l'édifice, de plusieurs sarcophages mérovingiens des VIe – VIIe siècles[1],[note 1]. Dès le milieu du XIIe siècle, le couple de sanctuaire, église et chapelle, est attestée par une charte, d'Hugues d'Amiens, archevêque de Rouen (1129-1164), au profit de l'abbé Gauthier Ier, confirmant les possessions de l'abbaye de Montebourg, dans laquelle est mentionnée l'église avec la chapelle et tous ses revenus (ecclesiam de Gateuilla cum capella et omnibus pertinenciis)[3].

De l'église primitive subsiste le chœur du XIe siècle orné de modillons romans figurant des têtes humaines et animales. Elle évite le vandalisme révolutionnaire de 1789 grâce à la protection des marins du village qui cachèrent de nuit la statue de Notre-Dame dans le puits voisin d'Inglemare[1]. En , le conseil municipal envisage de la démolir au profit de la construction d'une nouvelle école, mais retire son projet face à l'opposition des habitants[4].

La chapelle est ravagée par un incendie en 1887[4], qui dévaste le chœur. Elle sera remise en état et servira au XXe siècle comme abri pour le matériel des pompiers. En 1968, la chapelle est restaurée et rendue au culte et sont mis au jour des restes de peintures murales des XIe et XIVe siècles[5].

Description[modifier | modifier le code]

La chapelle a conservé presque intact son chœur roman avec son abside semi-circulaire du XIe siècle où subsistent des vestiges de fresque de la même époque. L'abside avec ses petites ouvertures en plein-cintre et ses modillons zoomorphes ou à masques humains taillés dans un calcaire de Bayeux ou de Caen est caractéristique de cette période[6].

La nef qui a conservée son volume roman a été largement remaniée au XVIIIe siècle, notamment lors du percement de nouvelles fenêtres. On y accède par une porte surmontée de la statue de Notre-Dame, qui a été cachée à la Révolution dans le puits[1].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

La chapelle est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [7].

Mobilier[modifier | modifier le code]

La chapelle abrite un autel du début du XVIIIe siècle surmonté d'une statue de Notre-Dame[note 2] de style néogothique peint en imitant le marbre classé au titre objet le [8]. Il s'agit de l'ancien maître autel de l'église paroissiale qui a été transféré ici lors de la rénovation au XIXe siècle, dans un style néogothique, de l'église Saint-Pierre[1].

L'édifice abrite également l'embase des fonts baptismaux primitifs[2], des fresques du XVIe siècle ainsi qu'un fragment du navire et une stèle, retrouvée dans le cimetière, commémorant le naufrage du trois-mâts américain La Luna survenu le , au large des côtes du Cotentin qui fit cent-une victimes, dont trente-huit sont inhumés dans le cimetière[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Un autre élément milite pour une fondation antérieure, celles des deux vocables — Saint-Pierre et Notre-Dame — que l'on retrouve à Trèves et dans l'abbaye de Jumièges. Il était d'usage dans les monastères et les cités épiscopales du haut Moyen Âge, d'édifier côte à côte, plusieurs sanctuaires associées, tout en étant dévolu à un usage liturgique différent. On retrouve ce phénomène à Rouen, autour de l'actuelle cathédrale, à Saint-Wandrille, à Portbail ou au Mont-Saint-Michel[2].
  2. Celle-ci fut enterrée sous le vieux clocher durant la Révolution[2].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 119.
  2. a b c et d Deshayes, Vikland n°6, p. 13.
  3. Deshayes, Vikland n°6, p. 12.
  4. a et b « Une visite captivante de la chapelle des marins », La Manche libre (édition Cherbourg), , p. 36.
  5. Thin 2009, p. 120.
  6. Deshayes, Vikland n°6, p. 16.
  7. « Chapelle des Marins », notice no PA00110405, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. « Maître-autel, 2 gradins d'autel, tabernacle, 2 statuettes : saints apôtres », notice no PM50000434.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Julien Deshayes, « L'église Saint-Pierre et la chapelle Notre-Dame de Gatteville, un couple de sanctuaires monastiques du haut Moyen Âge ? », Vikland, la revue du Cotentin, no 6,‎ juillet-août-septembre 2013, p. 12-16 (ISSN 0224-7992). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]