Aller au contenu

Séquence d'ouverture des films de James Bond

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 14 juin 2022 à 20:03 et modifiée en dernier par Smiley.86 (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.
Dans la séquence d'ouverture traditionnelle de ses films, James Bond est vu via l'intérieur d'un canon de pistolet pointé sur lui, puis tire vers celui-ci une fois que l’image du canon arrive au centre de l'écran.

La séquence d'ouverture des films de James Bond (appelée couramment séquence ou ouverture du gun barrel [ɡʌn ˈbæɹəl][1]) est le dispositif de signature qui ouvre la grande majorité des films de la franchise James Bond.

Ce prégénérique représente une cible dans laquelle Bond marche de profil jusqu'au centre de celle-ci avant de se tourner vers le propriétaire du revolver, tirer à travers la spirale du canon de l'arme qui évoque le diaphragme du cinéma muet et voir le sang de l'interlocuteur remplir l'écran.

Au fil des films, la séquence évolue, en bénéficiant du progrès des technologies, notamment informatiques. Elle est l'un des éléments les plus immédiatement reconnaissables de la franchise et a occupé une large place dans le marketing pour les films et les spin-offs.

Origine

Un canon d'un pistolet de calibre 9 mm, semblable à celui montré dans les films de James Bond.

La séquence a été créée par Maurice Binder pour l'ouverture des titres du premier Bond, Dr. No, en 1962. Binder avait initialement prévu d'employer un appareil photo pour repérer le canon d'un fusil de calibre 38, mais cela a causé quelques problèmes. Face à l'impossibilité d'arrêter la lentille d'un appareil photo assez standard pour l'ensemble du canon dans le foyer, Binder a créé un sténopé pour résoudre le problème et le baril est devenu clair.

Évolution de la séquence

1962-1967

Parce que Binder a conçu la séquence seulement en fonction de la silhouette, il a utilisé le cascadeur Bob Simmons plutôt que Sean Connery. Simmons est donc le premier acteur à avoir joué dans un James Bond officiel EON Productions film. Dans Dr No, le point blanc s'arrête mi-écran et la ligne de crédit "Harry Saltzman et Albert R. Broccoli Present" apparaît à travers le point. Le texte est effacé et le point continue dans la séquence. La séquence est accompagnée d'une musique de bruits électroniques, qui sont interrompus par le coup de feu. Le James Bond Theme est ensuite joué, mais avec les premières notes tronquées.

Cette version, sans l'électronique, a également été utilisée dans Bons baisers de Russie et Goldfinger. Dans Opération Tonnerre, la séquence est changée pour un format cinémascope anamorphique, cette fois-ci Sean Connery ne sera pas doublé pour la séquence. Bond vacille un peu tandis que le tir retentit de son pistolet. Bien que la séquence fût tournée en couleur pour Opération Tonnerre, elle redevint en noir et blanc pour On ne vit que deux fois.

1969-1971

Avec un nouvel acteur, George Lazenby, dans le rôle de James Bond pour Au service secret de Sa Majesté (1969), une troisième séquence a dû être filmée. Le point de la séquence fait comme le premier gun barrel, il s'arrête au milieu pour présenter les producteurs puis repart vers la droite. Il est à noter que dans cette séquence avec Lazenby, lorsque l'acteur se rend au milieu du canon, il y a une sorte d'effet tapis roulant. Autre remarque, c'est le seul James Bond à se mettre à genou pour tirer. Enfin, le sang de la fin de la séquence fait disparaître James Bond.

Quand Sean Connery reprend le rôle de Bond pour Les Diamants sont éternels (1971), la séquence d'Opération Tonnerre est réutilisée, elle est rendue en noir et blanc, mais a reçu tout de même une teinte bleuâtre.

1973-1985

Avec l'introduction de Roger Moore, et le retour au format 1.85:1, une quatrième séquence est conçue pour Vivre et laisser mourir, réutilisée pour L'Homme au pistolet d'or. Le Bond de Moore porte un costume dans la tradition de ses prédécesseurs, mais plus de chapeau, et a pour particularité de se servir des deux mains pour tirer avec son arme.

Le format anamorphique est rétabli pour L'Espion qui m'aimait, nécessitant une cinquième version de la séquence. Là encore, Moore se sert des deux mains pour tirer, mais porte pour la première fois le smoking. Cette dernière version figurera dans les cinq films suivants de la série, tous tournés par Moore. C'est la séquence gun barrel la plus réutilisée jusqu'à ce jour. Il existe cependant de légères différences entre toutes les versions, mise à part la musique, toujours différente : La séquence gun barrel de L'Espion qui m'aimait a une teinte rose pâle, celle de Moonraker est verdâtre, celle de Rien que pour vos yeux est violacée, Octopussy est la seule complètement claire et la version de Dangereusement vôtre est très contrastée, sans être en noir et blanc.

À noter que la deuxième séquence gun barrel de Roger Moore est la seule version où James Bond porte des pantalons pattes d'éléphant, à la mode à l'époque de sortie des films.

1987-1989

Avec Timothy Dalton, la séquence est quasiment la même si ce n'est qu'il tire d'une seule main et se penche légèrement vers la droite. Elle servira seulement pour les deux opus de l'acteur, Tuer n'est pas jouer et Permis de tuer. La deuxième version est cependant beaucoup plus claire que la première.

1995-2002

Ce cinquième type de séquence lance une nouvelle génération de gun barrel. En effet celui-ci est désormais généré informatiquement, ce qui permet de créer des effets de lumières plus poussés. Cela plut au public, donnant un nouveau style à la séquence et à la série. Pierce Brosnan, en smoking, reste debout tirant d'une seule main. Les points de la séquence et la cible sont plus gros que dans les précédents films.

Pour Meurs un autre jour (2002), Lee Tamahori, le réalisateur, a demandé que la balle tirée par Bond soit visible, cela rendant une fois de plus le gun barrel réaliste.

2006-2021

Avec l'arrivée de Daniel Craig, la séquence est complètement remodelée. Dans Casino Royale (2006), elle n'apparaît plus au début mais juste avant le générique. Craig change aussi le jeu puisqu'il ne marche plus de profil comme le faisaient les autres Bond mais démarre de dos et se retourne directement pour tirer sur son assaillant, qui est désormais visible. C'est la suite de la scène dans les toilettes où son assaillant se relève et s'apprête à lui tirer dessus. Par ailleurs, le sang n'est plus en 2D mais en 3D. Exceptionnellement le début du film jusqu'à cette séquence est en noir et blanc, jusqu'à l'apparition du sang rouge.

La séquence revient dans Quantum of Solace (2008) avec un aspect plus traditionnel mais tout de même modifié : l'acteur marche beaucoup plus vite que ses prédécesseurs. La séquence se trouve pour la première fois à la fin du film, ce qui se produit aussi dans Skyfall (2012) sauf que dans celle-ci l'acteur a son bras légèrement plié quand il tire, ce qui n'était jamais arrivé avant d'une seule main (et pas des deux comme Roger Moore). En revanche, dans 007 Spectre (2015), elle est remise au début du film et reprend ainsi sa place habituelle, qu'elle n'avait plus occupée depuis Meurs un autre jour. Dans ce film le sang reste en 3D mais les effets de lumière du canon ont tout de même été atténués.

Dans Mourir peut attendre (2021), c'est le globe du logo d'Universal qui prend la forme du point blanc. Vient ensuite la séquence où James Bond apparaît sauf qu'à la place du sang qui coule, l'espion se met à disparaître en fondu, symbolisant à la fois la mort de James à la fin du film, ainsi que le dernier film avec Daniel Craig.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes